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Ecouter Mario Lanza

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Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Un Gentleman nous a quittés: Damon Lanza

septembre 14th, 2008 par Marcel Azencot


Avec sa discrétion habituelle, comme pour ne pas nous déranger, Damon Lanza nous quittés en pleines vacances, le 16 août 2008, victime d’une crise cardiaque à 55 ans à peine.

A notre retour, c’est sous le choc que nous apprenions son décès et découvrions avec chagrin combien ce grand bonhomme discret et au verbe rare va nous manquer. Sans trop nous en apercevoir, c’était une évidence, on ne pouvait que l’aimer pour sa simplicité, sa douceur et sa fragilité, son sourire large et chaleureux et son regard sombre et triste.

Et il y avait de quoi porter cette infinie tristesse quand on avait perdu, à l’âge de 6 ans et en l’espace de 5 mois, ses jeunes parents, son père Mario Lanza, âgé de 38 ans, et sa mère Betty Hicks Lanza,  36 ans, puis, à l’âge adulte, sa soeur ainée Colleen, fauchée à 48 ans par un camion à Beverly Hills, puis son frère Marc, emporté à l’âge de 37 ans comme son père par une phlébite, (c’est ce qu’il me disait l’an dernier, en novembre 2007, au Ball et Concours de Chant Mario Lanza de Philadelphie, alors que nous évoquions sa propre et récente hospitalisation pour (encore !), des problèmes de circulation sanguine aux jambes et aux pieds).

La tragédie grecque ou le « fatum » romain, avons nous tous pensé, a frappé Damon (nom grec…) et continue de décimer cette malheureuse famille dont il ne reste qu’un enfant du couple de Mario Lanza, Ellissa (Lanza Bregmann).

Comment ne pas évoquer dans ces quelques lignes Damon, Damon le doux, Damon l’humble, Damon le chaleureux, qui vous embrassait et vous serrait dans ses bras forts ?

En dépit d’une grande présence, Damon n’aimait pas s’imposer et vous écoutait comme si vous étiez seul au monde avec lui, avec cette attention pour vous qui était sa marque de respect.

Le but de sa vie, porter la mémoire de son père, lui avait donné le bonheur de rencontrer des milliers de gens et d’être aussitôt aimé d’eux pour les avoir touchés au coeur, comme Mario Lanza.

Son dévouement, sa force tranquille (car ce fragile n’était pas un faible) et sa modestie réelle nous ont donné pour lui respect et tendresse, et illustré, dans cet homme qui s’effaçait, le propos des Sages du Talmud: l’humilité élève à la grandeur.

Mais pour nous, c’est d’abord le souvenir de l’avoir connu, ce vendredi ensoleillé de Novembre 2006, au Musée et à la Fondation Mario Lanza à Philadelphie, où il donnait un coup de main et classait livres, DVD et disques, et divers « memorabilia » de Mario Lanza, en jeans et tee shirt (« l’uniforme de la Californie », comme il disait en riant, lui qui détestait les tenues formelles, les chemises et les « costumes-cravates » – sauf pour la messe annuelle célébrée en mémoire de son père à l’Église italienne de Santa Maria Magdalena dei Pazzi, en pleine Little Italy, où Mario Lanza avait servi comme enfant de coeur et où son cercueil serait exposé, au retour de Rome, avant d’être enterré en Californie.)

On discuta pendant deux heures et il nous fit la visite commentée du Musée, et on se sépara provisoirement , avec un « big hug », avant de se revoir le soir au bar de l’Hôtel.

C’est aussi le souvenir de l’avoir connu durant ces deux Annual Balls de 2006 et 2007, de dîner ensemble avec quelques amis, dans un restaurant italien, d’avoir, après la cérémonie formelle du Concours de chant, fini les soirées en petit comité dans sa suite du dernier étage de l’Hôtel Double Tree, à évoquer les projets et l’avenir: il se réjouissait de l’achèvement prochain de notre site, prévoyait de venir à Paris pour un Hommage à Mario Lanza, de l’organisation d’un Concours de chant Mario Lanza à Paris, et nous échangions encore des mails quelques jours avant le 16 août 2008 pour ces projets.

C’est enfin, et surtout, la peine de l’avoir perdu, le regret de ne pas l’avoir mieux connu, malgré l’impression de l’avoir aimé depuis toujours, le regret, encore, de ne pas lui avoir plus et mieux exprimé qu’on l’aimait pour lui-même et pour ce qu’il faisait, et pour la manière dont il le faisait. On se console en se disant qu’il a bien dû le voir dans nos yeux et le sentir dans nos embrassades, nos « big hugs », et dans notre respect.

Certains êtres ne donnent la mesure de leur absence qu’une fois partis. De leur vivant, ils avaient contribué à embellir notre vie, mais voici que nous découvrons, après leur départ, qu’ils n’ont pas fini de la remplir.

Damon le Gentleman était de ceux là, une âme légère et profonde.

(Photo The Lanza Legend)

Marcel AZENCOT

Catégorie Hommages | Pas de commentaires »

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