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Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Ben Heppner « fan » de Lanza

juin 4th, 2013 par Alain Fauquier


Ben Heppner

Il y a quelques années j’avais trouvé un disque de Ben HEPPNER dans les bacs de la FNAC.

Le disque s’intitulait « ideale », en référence à la magnifique mélodie de TOSTI, que tous les grands interprètes ont voulu chanter, LANZA bien sûr, mais tant d’autres comme Plácido DOMINGO (accompagné au violon par le grand violoniste israëlien Itshak PERLMAN), Richard LEECH etc..

Mon attention avait donc été attirée par ce titre, celui d’un des plus beaux airs que Mario Lanza ait jamais enregistrés. En examinant de plus près la pochette du CD, je constatais que celui-ci contenait plusieurs airs de TOSTI, ce qui n’était pas fait pour me déplaire.

Cette circonstance me rendit immédiatement sympathique ce ténor dont j’avais entendu parler mais que je n’avais jamais entendu. Je regardais la photo de la pochette : un grand colosse canadien portant chapeau et dont le livret me disait que c’était un grand interprète de Wagner, ce que j’allais pouvoir vérifier un ou deux ans plus tard.

En attendant, ce colosse chantant avait effectivement une voix magnifique, puissante mais infiniment douce, rien à voir avec un stentor ou un hurleur. À l’écoute, j’étais surpris par les nuances et la délicatesse, l’élégance du chant, la tenue de la ligne et le « legato » en même temps que par l’émotion qui émanait de cette voix, signe qui ne trompe pas chez certains : ils n’essaient pas de donner de la voix ou d’impressionner en « faisant du son ». Ils « chantent » comme on «rêve», dans un « enchantement ».

Quant aux notes aiguës de notre ami, elles étaient impressionnantes.

J’allais donc m’intéresser au sieur Ben HEPPNER, en parler autour de moi, le faire entendre à quelques personnes de ma famille dont deux au moins se précipitèrent même pour acheter le fameux « ideale » après l’avoir entendu et entendu d’autres mélodies italienne de ce CD (Matinatta, notamment) !

J’allais ensuite trouver un second CD de ce grand ténor, consacré aux grandes mélodies françaises et j’y trouvais même une version complète de… La Marseillaise, avec presque tous les couplets (Monsieur HEPPNER doit être une des rares personnes au monde à connaître la Marseillaise en entier….)

Un ou deux ans plus tard, voilà que notre homme venait à l’Opéra-Bastille pour chanter Lohengrin ! Évidemment je m’y précipitais pour avoir l’immense plaisir de l’entendre chanter ce magnifique rôle (avec notamment, dans la distribution, rien moins que Waltraud MAIER…).

La mise en scène était insupportable et prétentieuse, le metteur en scène ayant imaginé d’affubler tous les hommes d’un chapeau marron, d’un imperméable marron, et d’une écharpe marron, comme à la terne époque de l’aimable BREJNEV, et le décor n’était qu’un immense mur de chantier, d’où sortaient des morceaux de fer…

De toute évidence le chantier n’était pas achevé mais le public risquait, lui, de l’être.

Bref, on en réchappa et les voix des chanteurs nous sauvèrent des dangers de ce chantier à la soviétique où, sans avoir été prévenus, nous nous aventurions à nos risques et périls…

C’était la première fois que j’entendais Ben HEPPNER sur scène et, s’il n’avait pas précisément le physique svelte d’un jeune premier, au moins était-il un grand, un très grand ténor.Pour moi, ce fut l’essentiel: belle soirée et très belle découverte, suspectée depuis « Ideale ».

J’allais avoir une autre occasion d’écouter le grand Ben, cette fois à l’Opéra Garnier, un dimanche après-midi. Le ténor donnait un récital avec accompagnement de piano.

Il chanta  une vingtaine d’airs, dans un récital équilibré et intelligent, où il ne chercha pas à éluder les notes élevées et où il donna toute la mesure de son talent et de son sérieux. À part l’entracte, il ne s’interrompit que quelquefois, sans doute pour aller boire un peu d’eau.

Je fus très impressionné. 

Je compare ce récital d’il y a trois ou quatre ans à celui donné par le très sympathique et fameux ténor Joseph CALLEJA, en « Hommage à Mario LANZA », titre aussi du CD (« Tribute to Mario LANZA » sorti début 2013, et dont nous avons rendu compte sur ce site).

HEPPNER avait chanté une vingtaine d’airs et CALLEJA…. neuf airs seulement en comptant les « bis » (entretemps un très bel orchestre avait alterné avec CALLEJA, très belle voix, personnalité adorable, à qui nous avons offert le CD du « Cinquantenaire de la Mort de Mario LANZA » édité par notre association hors commerce et pour être offert à nos adhérents et amis).

Mais neuf airs ! Notre ami CALLEJA a annoncé clairement au public, avec beaucoup de charme et de gentillesse qu’il chantait le lendemain à Stockholm et qu’il devait « en garder un peu pour demain ». Du coup, il n’a pas chanté la note finale aigüe de « Be My Love » (qu’il chante au disque) ! Prudence…

Ces hommes et ces femmes, il est vrai, sont soumis à un rythme excessif, trop de scène, pas assez de repos, ça passe ou ça casse et Joseph CALLEJA est trop avisé pour prendre des risques fatals à sa voix et à sa carrière. Pourquoi alors ne pas se donner un jour de plus de repos entre chaque concert mais « se donner » au concert ? Il est vrai que parfois les agents et impresarii peuvent être exigeants puisqu’ils sont payés au pourcentage, …

Conclusion : un cheval de course est plus respecté par ses entraineurs qu’un chanteur d’opéra : on le couvre dès qu’il finit sa course et le vétérinaire lui rend visite…

Revenons à Ben HEPPNER, le « récitaliste » qui chante vingt airs (comme LANZA dans ses concerts, comme au ROYAL ALBERT HALL de Londres, en 1957).

Il y a quelques jours, donc, j’ai trouvé un nouveau CD de Ben intitulé « My Secret Heart » (Mon Cœur Secret », Chansons de scène et d’écran ».

Toutes les mélodies y sont anglaises ou américaines, soit chansons « isolées » soit grands airs d’opérettes célèbres comme le « Chant du Désert » (« The Desert Song »), de ROMBERG ou le « Prince Étudiant », (« The Student Prince ») du même ROMBERG, ou Love Me Tonight », extrait de l’opérette « Le Roi des Vagabonds » (« The Vagabond King »), de Rudolf FRIML, histoire romancée et chantée du poète François VILLON ; ou encore « Be My Love », de Nicolas BRODSZKY et Sammy CAHN, immense succès de Mario LANZA, sa chanson fétiche,  etc.

Je me mis à lire la petite introduction écrite par Ben HEPPNER lui-même et c’est ainsi que j’appris, sans vraiment en être surpris, que Mario LANZA avait été pour lui une des plus belles valeurs du chant mais aussi un « professeur » et un souvenir particulièrement doux puisque c’était celui de sa jeunesse, et que Mario LANZA était le chanteur favori de sa mère !

Parlant de ces airs et de leur temps, Ben HEPPNER écrit : « Peut être que mon plus doux souvenir d’enfance est celui de la musique. Car la musique, et en particulier le chant, ont toujours joué un rôle éminent dans nos vies quotidiennes. En fait, nos cœurs, notre maison et notre église résonnaient de musique, depuis des chansons populaires écoutées à la radio, aux chansons impromptues entendues en famille, jusqu’aux hymnes et à la musique gospel que l’on jouait à l’église… Cet enregistrement est une tentative de capturer et restituer une partie de cet héritage musical ».

« Pour cette collection, j’ai choisi une large variété de matériau musical allant des chansons favorites que l’on chantait jusqu’aux ballades d’amour recueillies de la scène et de l’écran. Des chansons  qui sont le reflet de cette époque – en gros la période couverte par les deux grandes guerres – pendant laquelle mes parents eux-mêmes ont grandi et commencèrent à élever leur famille.

Une grande partie de leur éducation musicale était acquise simplement par l’écoute de la radio, mais quels meilleurs maîtres que Nelson EDDY, Jeannette MAC DONALD, Mario LANZA (l’un des favoris de ma mère) et Vera LYNN. Cet enregistrement (qui devrait peut-être être appelé « Chansons que ma mère aurait souhaité que je chante »), est un coup de chapeau et un hommage à ces grandes mélodies d’une époque passée qui ont apporté de la joie à mes parents – particulièrement à ma mère – et ont instillé en moi l’amour du chant ».

« Alors que beaucoup d’entre vous me connaissent pour mes interprétations et mes enregistrements révèle un côté plus intime de ma personnalité musicale – de mon « cœur secret ». J’espère que vous aurez autant de plaisir à écouter ces chansons que j’en ai eu à les enregistrer. Elles viennent de mon cœur. J’espère qu’elles toucheront aussi votre cœur ».

On aura compris que les voix qui ont inspiré Ben HEPPNER ont profondément touché son cœur et qu’elles constituent pour lui un héritage sacré.

Le livret, en commentant et en situant les airs chantes, s’arrête sur « Be My Love ».

L’auteur du livret, Neil CRORY, écrit : « Be My Love », écrit avec le parolier Sammy CAHN (parolier de Frank Sinatra), est extrait du film de Mario LANZA de 1950, « The Toast of New Orléans ».

« Be My Love » se révéla l’un des plus grands succès de BRODSZKY ET CAHN et fut la première des cinq chansons de BRODSZKY à être primées par un « Academy Award ».

En quelques mois, cette chanson (en 1950 !) se vendit à plus d’un million de copies et devint un des plus grands succès de la période d’après-guerre. LANZA l’adopta comme son thème de scène. »

Encore un hommage d’un des grands ténors de notre temps à Mario LANZA !

Marcel AZENCOT

NB. Je viens de voir sur YouTube, Rolando VILLAZON exposer comment on devient ténor, et il fait passer une galerie de visages des grands ténors qui l’ont impressionné. On y voit évidemment LANZA, (dans la fameuse scène du film « Le Grand Caruso », où il joue CARUSO enregistrant devant un appareil en forme de porte–voix, du début du 20ème siècle…).

Les jeunes ténors connaissent tous et admirent tous LANZA.

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