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Emission Arte lirica du 18 mars 2018

mars 5th, 2018 par Alain Fauquier


Affiche FAUST

Après La Traviata, Carmen et Lucia di Lammermoor, nous avons le plaisir de présenter aujourd’hui aux auditeurs de Cappuccino une autre œuvre lyrique magnifique, jonchée de mélodies éblouissantes, le FAUST de Charles Gounod

Cet opéra, c’est celui de la lutte du Bien contre Le Mal, le Bien étant l’innocence de Marguerite, héroine, avec son frère Valentin, et le Mal, représenté par le Diable en personne, Méphitophèlès, Méphidto, comme l’on dit. Mais Faust c’est aussi l’opéra qui décrit le pouvoir destructif de l’amour, puisque c’est la vision de Marguerite qui va pousser le vieux Docteur Faust à vendre son âme au Diable en échange de la jeunesse, pour aimer et séduire Marguerite. Ceci qui faisait dire au grand écrivain anglais Charles Dickens, l’auteur de David Copperfield, à propos du pouvoir de destruction de l’amour dans Faust : « Cela résonnait à mon oreille comme l’écho lugubre de choses qui étaient dans mon cœur ».

Bigre !

Véritable « coffre à bijoux », comme ont pu le déclarer certains critiques, Faust est riche en grands airs très populaires, en morceaux de bravoure devenus aujourd’hui des « tubes » comme l’air des bijoux, le veau d’or, le chœur des soldats…, et en danses enivrantes comme la célébrissime valse de l’acte 2 que l’on on écoute sans plus attendre :

Faust, avec Carmen de Bizet que nous avons présenté en juin 2017, fait partie des œuvres lyriques françaises les plus célèbres et les plus jouées au monde depuis près d’un siècle et demi.

Composé sur le fameux mythe romantique de Faust d’après Goethe, le Faust de Gounod est écrit sur un livret de Michel Barbier et Jules Carré d’après la pièce Faust et Marguerite de Jules Carré.

Le Faust de Gounod ne doit pas être confondu avec un autre « Monument » de l’art lyrique français, tout aussi célèbre et éblouissant : « La Damnation de Faust » d’Hector Berlioz dont, (entre parenthèses divertissantes, tout le monde a vu et entendu un extrait de la Marche Hongroise dirigé par Louis de Funès dans le film de Gérard Oury : La Grande Vadrouille  (1966). C’est la preuve que l’opéra peut se nicher jusqu’au sein de la comédie populaire…

Mais revenons à Faust.

Froidement accueilli par le public et les critiques lors de sa création le 19 mars 1859 au Théâtre-Lyrique, l’opéra de Gounod, révisé par l’auteur, obtient 10 ans plus tard, lors de sa reprise à l’Opéra de Paris, un succès triomphal qui ne s’est jamais démenti.

Cet opéra n’a jamais cessé d’être applaudi sur les scènes du monde entier. La 500ème représentation de Faust eut lieu en 1886 et la 2000ème en 1934.

Faust fut donné le 22 octobre 1883 lors de la soirée inaugurale du Metropolitan Opera de New York.

Parmi les interprètes célèbres du rôle de Marguerite on peut citer : Miolan-Carvalho (créatrice du rôle en 1859), Adelina Patti, Nellie Melba, Emma Calvé, Bidu Sayao, Géraldine Farrar, Victoria de Los Angeles…

Pour le rôle de Méphisto : Chaliapine, Vanni-Marcoux, Lawrence Tibbett, Ezio Pinza, Boris Christoff, George London (l’ami de Mario Lanza, depuis les tournées de concerts de leur jeunesse), Nicolai Ghiaurov, José Van Dam…

Pour le rôle de Faust : Jean De Reszke, Enrico Caruso, Jussi Bjorling, Nicolai Gedda

Beaucoup plus récemment, en octobre et novembre 2011, Roberto Alagna et Jonas Kaufmann ont eux aussi « vendu leur âme au Diable » lors de magnifiques représentations à l’Opéra Bastille et au Met de New York.

L’histoire de Faust se déroule en Allemagne à la fin du XVIème siècle. Le docteur Faust est un vieux savant, las de vivre et désespéré de n’avoir pas réussi à trouver la vérité et le sens de la vie. Il signe de son sang, sur un parchemin, un pacte avec le Diable Méphistophélès qui lui offre la jeunesse en échange de sa damnation dans l’au-delà.

Redevenu un ardent jeune homme avide d’aventures, Faust s’éprend de Marguerite qu’il séduit et abandonne, avant qu’elle ne perde la raison, allant jusqu’à tuer l’enfant que Faust lui a donné.

On écoute l’un des chœurs les plus célèbres de l’Histoire de l’Opéra : « Gloire immortelle de nos aïeux ». Un air qui est régulièrement chanté par le Chœur des Gardes du Kremlin lors des gigantesques défilés militaires sur la Place Rouge en présences de centaines de soldats et de milliers de spectateurs, comme on peut le voir et l’entendre sur YouTube.

Ici le Chœur et l’orchestre du Théâtre National de l’Opéra sont placés sous la direction d’André Cluytens. Un enregistrement réalisé en 1958

Au premier acte, Méphisto, le Diable, en cavalier tout de rouge vêtu, apparait brusquement comme sorti du sol. Tour à tour, suave, ironique et démonique il offre à Faust la richesse et la puissance. Mais, Faust n’en veut pas. Ce qu’il veut c’est la jeunesse.

Pour le convaincre de ses pouvoirs, sur un geste, Méphisto fait apparaitre Marguerite, une belle jeune fille blonde assise à son rouet. Face à une telle merveille Faust signe le pacte proposé par Méphisto, boit l’élixir et se transforme aussitôt en jeune homme.

Il s’en suit un impétueux duo entre Méphisto et Faust qui explose littéralement de bonheur « A moi les plaisirs, les jeunes maitresses ! A moi leurs caresses, à moi leurs désirs !».

Nous écoutons ce duo par la grande basse bulgare Boris Christoff et Nicolai Gedda.

Du début du deuxième acte on écoute un autre célébrissime chœur: « Vin ou bière ».

Toujours du deuxième acte on écoute le grand air de Méphisto, le fameux : « Veau d’or », chanté par Boris Christoff. Un air dans lequel Méphisto fait un commentaire cynique sur le culte que les hommes vouent à Mammon (divinité illusoire). Il lit dans les mains de ceux qui l’entourent et prédit à Siebel, un jeune villageois épris de Marguerite, que toutes les fleurs qu’il touchera faneront.

Au début du troisième acte, Faust entre avec Méphisto dans le jardin de Marguerite. Méphisto se retire et Faust s’adresse à la demeure de la jeune fille dans une délicieuse et célébrissime romance appelée « La cavatine de Faust » : « Quel trouble inconnu me pénètre… Salut ! Demeure chaste et pure ! ».

Cette cavatine est interprétée par Roberto Alagna.

Un enregistrement réalisé à l’Opéra Bastille le 16 octobre 2011.

Méphisto revient avec un superbe bouquet et un coffret de bijoux qu’il dépose dans la maison de Marguerite et s’en va. Marguerite arrive, s’assoit à son rouet, pense à Faust, ce beau jeune homme qu’elle a rencontré à la kermesse et entame la populaire « Ballade du roi de Thulé ».

Puis, elle aperçoit d’abord les fleurs qu’elle admire, puis le coffret qu’elle ouvre avec hésitation. Elle s’empare des bijoux contenus dans le coffret, contemple son image dans le miroir qui se trouve aussi dans le coffret et se lance dans le brillant et célébrissime « Air des bijoux ».

Cette scène a été immortalisée par le génial Hergé dans deux albums de Tintin : « L’Affaire Tournesol » et « Les Bijoux de la Castafiore ». On y voit Bianca Castafiore, célèbre diva italienne de renommée internationale, surnommée « Le Rossignol milanais », chanter de façon caricaturale à gorge déployée l’air des bijoux : « Ah ! Je ris de me voir si belle en ce miroir ! ». Elle apparaît toujours affublée de sa femme de chambre, Irma, et de son pianiste Wagner, ce qui la rend encore plus ridicule.

On dit qu’Hergé, qui détestait l’opéra, se serait inspiré du personnage de Maria Callas.

On écoute le grand air de Marguerite par Angela Gheorghiu.

Un enregistrement réalisé sur la scène du Royal Opera house.de Londres

Le début du quatrième acte se déroule dans la chambre de Marguerite où Faust l’a séduite et abandonnée. Mais elle l’aime toujours et espère qu’il lui reviendra. L’épisode est suivi de la scène de la cathédrale où Marguerite est entrée pour prier. Méphisto et un chœur de démons invisibles lui rappellent sa faute. Méphisto déclare que le gouffre s’ouvre sous les pieds des filles perdues. Terrifiée, Marguerite s’enfuit.

L’acte IV se termine par la mort de Valentin, le frère de Marguerite, mortellement blessé par Faust lors d’un combat à l’épée (les coups ayant été guidés par Méphisto).

Ce dernier acte est aussi riche que les précédents : on y entend deux magnifiques duos avec chœurs ; l’un entre Faust et Méphisto ; l’autre entre Faust et Marguerite. Il y a aussi un magnifique ballet qui comprend de nombreuses danses intitulées : les Nubiennes, Danse antique, Variation de Cléopâtre, Les Troyennes, Danse de Phryné, Variation du miroir.

Après un intermezzo dans lequel Faust demande à Méphisto de le conduire auprès de Marguerite. Ils la trouvent en prison, condamnée à mort pour avoir tué son enfant.

C’est un duo passionné entre Faust et Marguerite. Il la supplie de partir avec lui. Mais elle a perdu la raison. Elle voit Méphisto et devine qu’il est le Diable. Dans un magnifique trio, Marguerite appelle avec extase les anges qui doivent la sauver : « Anges purs, anges radieux ! » Les voix s’élèvent de plus en plus, celle de Marguerite culmine : elle meurt.

« Perdue ! » s’écrie Méphisto. « Sauvée ! » chantent les voix célestes.

On écoute ce magnifique trio final entre Victoria de Los Angeles, Nicolai Gedda et Boris Christoff.

 

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