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Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Emission Arte lirica du 14 octobre 2018

octobre 1st, 2018 par Alain Fauquier


Basses et barytons-portrait

 Dans l’opéra, le grand public connait surtout les ténors et les sopranos, c’est-à-dire les chanteurs et chanteuses qui émettent les sons les plus aigus. Il ignore en général le nom des barytons et des basses, qui sont, si l’on ose dire, les mal-aimés ou les méconnus de l’opéra.

Les médias, et en particulier la radio de la télévision, ne donnent la parole ou la visibilité qu’aux ténors et aux sopranos.

Permettez-nous cependant de dire qu’à l’opéra Club Mario Lanza, nous ne méconnaissons pas ces voix basses, profondes et humaines, et nous avons, d’ailleurs, consacré des programmes complets au grand baryton italien Tito Gobbi, à la non moins célèbre basse italienne Ezio Pinza au célèbre baryton russe récemment disparu, Dmitri Hvorostovski, comme, côté cantatrices, à la grande mezzo-soprano italienne Giulietta Simionato et nous avons fait, entendre de grands barytons comme Robert Merrill, Léonard Warren, George London, Lawrence Tibbett, Dietrich Fischer-Dieskau et tant d’autres encore.

Cette fois, nous consacrons une émission entière aux « Basses et barytons ».

Malheureusement, nous ne pourrons, faute de temps, écouter toutes ces voix. De plus la qualité de certains très anciens enregistrements « historiques » pose problème à l’audition.

Évoquons cependant ces gloires passées et aussi contemporaines : Victor Maurel, baryton favori de Verdi, Giuseppe de Luca, Tita Ruffo, Ricardo Stracciari, Fedor Chaliapine, et, plus de de notre temps, Boris Christoff, Nicolas Ghiaurov, Jerôme Hines, Nicola Moscona, Piero Capuccili, et encore plus près de nous, Thomas Quastoff, Ruggero Raimondi, Sherill Milnes, Simon Keenlyside, Gabriel Bacquier, etc…, noms qui nous viennent spontanément à l’esprit, et tant d’autres encore qu’on voudra bien nous excuser de n’avoir pas cités !

Tous ces immenses chanteurs méritent notre respect et notre admiration et nous espérons les retrouver dans un futur récital pour leur rendre justice à tous…

Autre difficulté, qui réduit le nombre des voix entendues, nous avons consacré le récital aux barytons et aux basses, alors que chaque catégorie aurait mérité un programme propre, étant entendu que nous avons des « barytons « clairs » et des barytons basses ! Ceci a également limité le nombre d’artistes. La difficulté a donc été de choisir entre tant de voix magnifiques, d’autant que, pour simplifier le tout, il y a des …barytons-basses, c’est à dire des voix mixtes !

En effet, ces catégories ne sont pas toujours aussi nettes que l’on pourrait le penser et les limites vocales des registres individuels sont parfois relativement floues, au point que certains chanteurs ont commencé leur carrière comme barytons, pour se rendre compte qu’ils étaient en fait des ténors : ainsi de Placido Domingo ou de Carlo Bergonzi, parmi bien d’autres.

Il y a aussi des différences dans la catégorie des basses, qui connait les basses proprement dites et les basses « profondes » comme Martti Talvela ou Cesare Siepi, ou Ezio Pinza.

Enfin, au plan du répertoire, dans le répertoire de l’opéra les voix de baryton et de basse sont celles à qui l’on confie les rôles de rois (Don carlos, de Verdi, « Ella giammai m’amo »), de personnes respectables, des pères, comme dans la Traviata, (Germont père), de grands prêtres, comme Sarastro dans La Flûte Enchantée, ou de personnalités inquiétantes comme Le Grand Inquisiteur, encore dans l’opéra Don Carlos, de Verdi, soit encore des rôles de traîtres ou de « méchants » ou d’âmes damnées, comme Iago dans l’opéra Otello, de Verdi, ou de Scarpia, dans La Tosca, de Puccini, ou même du Diable, Mephistophéles, dans le Faust de Gounod ou dans la Damnation de Faust, de Berlioz, ou le Mefistofele d’Arrigo Boito.

Autant de voix de violoncelles ou de contrebasses…

Et maintenant, prima la musica, comme dit le maestro Riccardo Muti, qui a ainsi titré son autobiographie !

Commençons par le grand baryton italien Renato Bruson, chanter une « aria antiqua », air du 18ème siècle, un classique des grands récitals : barytons, ténors (par exemple Mario Lanza, Luciano Pavarotti, José Carréras) et sopranos, comme Cécilia Bartoli, et tant d’autres, qui le mettent à leur répertoire).

Cet aria, c’est le fameux « Gia Il sole dal Gange », d’Alessandro Scarlatti

Nous passons maintenant au grand baryton-basse Tom Krause, né en Finlande en 1934 et décédé en 2013. C’était un merveilleux chanteur et un grand professeur, adoré de ses élèves de master classes, une personnalité exceptionnelle et charismatique.

Il chante un air de la Bohème, non celle de Puccini, mais l’autre, celle moins connue, de Ruggero Leoncavallo, l’auteur compositeur de Pagliacci. Cet air, c’est le magnifique et héroique « Scuoti Ô vento »

Un autre grand finlandais, le russophone Martti Talvela, magnifique et bouleversante basse profonde, décédé à 54 ans en 1989. Grand dans tous les sens : 2,03 m et 130 kilos !

Répertoire germanique (Wagner), russe (Boris Godounov, Eugene Onéguine) et même, bien que moins souvent, l’opéra italien, quand des basses profondes sont demandées (Don Carlos, et même Rigoletto) et… Mozart (la Flûte Enchantée, Don Juan, où il chantait un Commandeur impressionnant, comme tout ce qu’il faisait.)

Enfin, spécialiste des lieder allemands et des mélodies russes. Ici nous l’écoutons dans le célèbrissime « Ô Osis und Osiris » du Grand Prêtre Sarastro, de la Flûte Enchantée », de Mozart : grandeur et majesté !

Revenons maintenant à Faust, celui de Gounod, auquel nous avons consacré une émission entière, à Capuccino, pour écouter le fameux air « Avant de quitter ces lieux », déjà entendu par Lawrence Tibbett.

Valentin, le frère de Marguerite, va partir en guerre et il prie Dieu de protéger sa sœur qui lui a remis une « sainte médaille » pour le protéger au combat. A son tour Valentin « « Avant de quitter ces lieux, sol natal de mes aieux » confie sa sœur « A toi Seigneur et Roi des Cieux » et le prie, de façon émouvante, de « toujours, toujours la protéger ».

Cet air fameux, c’est l’Américain Thomas Hampson, un autre colosse et star mondiale de l’opéra, qui le chante.

Passons maintenant à un autre colosse, mais moins dramatique, souriant et éclatant de vitalité : il s’agit du jeune gallois Bryn Terfel, physique de rugbyman, voix magnifique et intelligence du chant. C’est une star mondiale de l’opéra.

Il chante tout, Mozart, Haendel, Wagner, Schubert, Mendelssohn, Berlioz, Schumann, Malher, Verdi, Berlioz et les grandes mélodies américaines et des Gospels comme Deep River, sans compter les mélodies du pays de Galles, en gallois bien évidemment !

Ici, nous l’écoutons chanter, extrait des Noces de Figaro, de Mozart, le fameux « Non piu andraÏ… »

Nous passons maintenant à plus grave, Mephistophelès, le Diable, qui chante « Ecco il mondo !». Cet opéra, Mefistofele, est de Arrigo Boito. Et pour le Diable, il fallait au moins la voix unique de basse profonde de Cesare Siepi, une des plus grandes basses du 20ème siècle, qui chante ici au Festival de Salzbourg, où il était régulièrement acclamé.

C’est une autre voix exceptionnelle de basse profonde, italienne aussi, qui va nous occuper maintenant, celle du grand artiste Ezio Pinza, lui aussi star mondiale de l’opéra. Antifasciste convaincu (contrairement à Gigli et Lauri-Volpi), il quitte l’Italie pour l’Amérique avec Arturo Toscanini, l’Amérique où il fera une carrière magnifique tant à l’opéra qu’à Broadway dans les grandes comédies musicales, et où il exercera ses talents de séducteurs de dames.

Ici, il sera plus sérieux, dans l’air de la Bohème, « Vecchia zimarra… »

Retour à Mozart avec le célèbre baryton français Gérard Souzay, élégance et magnifique phrasé, une voix de baryton moins basse (il était à la limite du ténor).

Gérard Souzay a fait une grande carrière internationale pour ses Mozart (Don Juan), Debussy (un Pelléas et Mélisande fameux dans le rôle de Golleau) et les grands compositeurs français, Bizet, Gounod, Massenet, Ambroise Thomas. Mais sa prédilection était l’opéra baroque des 17 ème et 18 eme siècles avec Lulli, Rameau, Haendel, Monteverdi, Glück…

Ses récitals étaient célèbres dans le monde entier, par la beauté de la voix et la délicatesse de l’interprétation ; un Dietrich Fischer-Dieskau à la française…

Pour notre émission, il chante un court et populaire extrait du Don Juan de Mozart, « Fin Ch’han del vino », où Don Juan se réjouit d’avance de la nuit avantageuse qu’il va passer avec une ou plusieurs nouvelles victimes.

Nous présentons ensuite le grand baryton belge José van Dam, une des grandes et belles voix de notre temps, surnommé « le Maître du Chant » (depuis un film du même nom, où il joue le rôle d’un professeur de chant). José van Dam chante le très beau « Scintille diamant », extrait du 3ème acte des Contes d’Hoffmann, de Jacques Offenbach

Ce diamant a été remis par un sorcier, incarnation du Mal, à Giulietta, 3ème amour du poète Hoffmann (après Olympia, la poupée qui se cassera, et Antonia, malade et qui meurt d’avoir chanté). Ce diamant persuadera Giulietta, 3ème amour, de prendre l’âme de Hoffmann dans un miroir magique. Et Giulietta, conquise par le diamant accepte de trahir Hoffmann. Quand celui-ci se regarde dans le miroir, il découvre qu’il n’a plus de reflet ! Il a perdu son âme…

José van Dam chante avec noblesse et distinction et une parfaite diction, « Scintille diamant », « miroir où se prend l’alouette » « attire la !», un classique du répertoire des barytons. La finale est superbe de douceur.

Ensuite, une fois n’est pas coutume, nous vous proposons le même air, « Scintille Diamant », chanté par Léonard Warren, grand baryton du Métropolitan Opéra de New York, mort sur scène à 48 ans en 1960 lors d’une représentation de – ça ne s’invente pas ! – …La Force du Destin, de Verdi !

Voix reconnaissable entre mille, puissante et torturée, une grande voix humaine !

Enfin, pour terminer ce petit récital de onze titres, nous nous sommes de nouveau tournés vers Cesare Siepi, qui interprète l’air de la Calomnie, du Barbier de Séville, de Rossini : « La calunnia è un venticello ».

 

 

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