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Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Emission Arte lirica du 3 février 2019

janvier 19th, 2019 par Alain Fauquier


Duos célèbres-portrait

Pourquoi ne pas consacrer une émission aux duos ?

L’opéra n’est pas seulement le lieu où l’on chante les grands airs solo du répertoire, mais le théâtre de la vie, où les protagonistes, hommes et femmes, se parlent, s’aiment, se détestent, et meurent, ensemble ou séparément…

Ouvrons notre émission par l’opéra de Gaetano Donizzetti, LUCIA DI LAMMERMOOR, un opéra de vrai Bel Canto, d’après le roman de Sir Walter Scott, sur un livret de Salvatore Cammarano.

C’est évidemment une histoire d’amour contrarié puisque Lucia di Lammermoor aime le seul homme qu’elle ne devrait pas aimer, Edgard de Ravenswood dont la famille est ennemie de celle des Lammermoor et que son frère veut la marier à un autre pour faire un mariage politiquement et financièrement intéressant. Cela finira mal parce que le frère de Lucia intriguera pour tromper les amoureux et faire croire à chacun que l’autre l’a trahi. Lucia va épouser le candidat de son frère, elle en perdra la raison et tuera son mari le soir de ses noces avant de mourir elle-même de douleur.

Son amoureux, Edgar, qui se croit trahi, va apprendre qu’elle est morte et il se tue à son tour. Trois morts… Tragédie écossaise…

Le duo que l’on écoute est celui où Edgar (Edgardo) se passe avant le départ d’Edgardo pour la France, rencontre des deux amoureux.

Edgardo jure, devant la tombe de ses aïeux, de venger ceux-ci, eux aussi trahis.

C’est le fameux « Sulla tomba che rinserra il tradito genitore » « Sur la tombe qui renferme le père trahi », mais, il ajoute : « Mais je t’ai vue et un autre sentiment a emporté la colère » : « Ma ti vidi e l’ira t’acque ».

Quant à Lucia, elle tente de calmer la fureur d’Edgardo : « Cedi a me » : « Cède-moi ».

« Sulla tomba… » Edgardo est interprété par Ferrucccio Tagliavini et Lucia est incarnée par Maria Callas, un morceau d’anthologie.

Nous passons à Giacomo Puccini et à son opéra TURANDOT, créé à la Scala de Milan en 1926, sous la direction de Toscanini, opéra qui dès les deux premières années va faire le tour du monde, dans toutes les grandes maisons d’opéra avec les gloires vocales et musicales de l’époque.

Le thème est inspiré d’une fable : une princesse chinoise, Turandot, aussi belle que cruelle, soumet ses prétendants à trois énigmes.

Les résoudre c’est avoir sa main et ultérieurement le trône, échouer c’est mourir et tous les prétendants échouent face aux trois énigmes et sont exécutés comme le malheureux prince de Perse qui, au début de l’opéra marche vers son supplice, la décapitation à l’apparition de la lune. Après s’être réjouie de cette exécution, la foule demande grâce pour le condamné mais la princesse Turandot paraît à son balcon et refuse cette grâce.

Tous sont ulcérés et surtout Calaf, Prince de Tartarie, qui est présent avec son père Timour, roi déchu et aveugle qui cache son identité pour ne pas être tué. Est aussi présente Liu, une servante qui sert assiste le roi déchu et partage son sort, parce qu’un jour, dira le roi déchu à son fils, je lui ai souri ! Calaf aussi cachera son identité.

Mais quand il voit Turandot à son balcon, il est conquis par sa beauté en même temps qu’il l’exècre pour sa cruauté ; Il décide de la conquérir et de se soumettre aux trois énigmes au risque, presque certain, d’échouer et de mourir comme les autres.

Son père, Liu et d’autres personnages de l’ancienne cour de son père, tentent de le dissuader d’aller vers une mort certaine, mais en vain. ET c’est le thème des deux airs que nous allons entendre et qui se suivent dans l’opéra :

Dans le premier, Liu, qui aime le prince Calaf, tente de le dissuader : « Signore, ascolta » « « Seigneur, écoute ». Et comme elle échoue à le convaincre d’abandonner, elle pleure et lui la console par le second magnifique, non moins magnifique que le premier : « « Non piangere, Liu », « Ne pleure pas Liu ».

Les deux voix sont uniques, Liu est Renata Tebaldi et Calaf Jussi Bljoerling. (Turandot était l’immense Birgit Nilsson mais nous ne l’entendons pas ici.)

C’est un duo de PAGLIACCI que nous allons entendre maintenant.

Les personnages sont Nedda, c’est à dire Colombine, la femme de Canio (Pagliaccio). Elle est surprise par Tonio, un personnage contrefait, bossu, qui fait partie de la même troupe de comédiens ambulants et qui lui fait une émouvante déclaration d’amour et… elle se moque de lui, il lui demande se taire, elle continue, et il finit par la menacer : « Tu me le paieras ». Il la dénoncera à son mari qui la tuera de même que son amoureux, Sylvio, autre comédien du cirque.

C’est cette scène et ce duo que nous écoutons, Nedda et Tonio, l’amoureux malheureux éconduit et ridiculisé, rôles interprétés par Maria Callas et Tito Gobbi.

Revenons à Verdi avec LA TRAVIATA et un duo américain avec la superbe Anna Moffo et le grand ténor Richard Tucker, du Metropolitan Opera de New York, chantant « Parigi O cara ». Ils sont accompagnés par l’Orchestre de l’Opéra de Rome, Direction Fernando Previtali.

Nos allons maintenant entendre, extrait d’OTELLO de Verdi le célèbre et inquiétant « Duo du mouchoir » (« Il fazoletto »), où Otello, trompé par son subordonné Iago (le « méchant ») a fini par croire que sa femme Desdémone, le trompe avec un de ses officiers, Cassio, dont Iago est jaloux.

Iago fait la naître une noire jalousie dans le cœur de Otello, qui va peu à peu conduire Otello à tuer Desdémone puis à se tuer lui-même quand il comprendra, trop tard, que Iago l’a trompé.

Mais nous n’en sommes qu’au début de la jalousie, quand Otello réclame à sa femme le mouchoir magique (« il fazoletto ») qu’il lui a offert. Il dit qu’il a mal à la tête et il veut qu’elle lui serre le front avec ce mouchoir et ce seul mouchoir, qu’elle n’a pas sur elle. Et pour cause, Iago le lui a fait voler par sa femme, qu’il a forcée à voler, sa femme qui est dame de compagnie de Desdémone. Iago veut faire croire à Otello que Desdémone a donné ce mouchoir à Cassio comme gage d’amour, alors qu’il n’en est rien. Desdémone plaide la cause de Cassio auprès de Otello parce que c’est un grand capitaine et qu’il est loyal à Otello et cahque fois qu’elle parle de Cassio, Otello voit rouge et s’enflamme. Peu à peu, il devient littéralement fou et traite sa femme de « courtisane » alors qu’elle jure qu’elle est pure, et Otello, qui ne la croit pas et qui réclame comme un fou « il fazoletto » Il fazoletto » !, finit par lui crier : « Giura ! Giura e ti danna ! « Jure ! Jure et tu seras damnée ».

Il fallait rien moins que Mario Lanza et Licia Albanese pour interpréter ce duo très difficile où Mario Lanza montre et vocalement et comme acteur quel Otello extraordinaire il aurait été, ou qu’il était déjà : l’enregistrement avec la grande dame du Métropolitan Opéra avait été fait pour le film « Sérénade », de Warner Bros. La voix de Lanza est sublime et déjà très sombre pour son âge, lui permettant d’interpréter un tel rôle, que ceux qui le peuvent n’abordent qu’à la maturité de l’âge et de l’art.

Caruso, par exemple, disait qu’il fallait être fou pour s’attaquer à Otello, rôle vocalement exigeant et qui épuise les voix).

MACBETH, c’est l’histoire de la conquête du pouvoir par l’assassinat, ou plutôt les assassinats successifs.

Des sorcières ont prophétisé à Macbeth qu’il serait roi d’Ecosse, mais que la descendance de son ami Banquo lui succèderait à lui, Macbeth.Alors, poussé par sa femme, Lady Macbeth, encore plus ambitieuse que lui, il tuera le roi Duncan, et mais fera aussi assassiner Banquo. Il deviendra Roi, mais les descendants de Banquo organiseront la résistance et Macbeth mourra, de même que sa femme, devenue folle.

Dans le duo que nous écoutons, Lady Macbeth encourage son mari à tuer. Elle lui reproche de la fuir, elle lui dit que ce qui est fait est fait et qu’il faut continuer à tuer pour garder le pouvoir.

Après ses encouragements à son mari, celui-ci s’écrie : « Banquo, l’eternita t’apre il suo regno » (« Banquo, l’éternité t’ouvre son royaume »). On écoute le duo Macbeth et Lady Macbeth : “Perche me sfuggi” (“Pourquoi est-ce que tu me fuis ?”)

Les interprètes sont prestigieux : Leonard Warren (Macbeth) et Leonie Rysanek (Lady Macbeth) et la troupe du Metropolitan Opera de New York , avec Jerome Hines dans le rôle de Banquo. A la direction d’orchestre, Erich Leinsdorf

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