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Hommage à Madame Renée Doria

mars 30th, 2021 par Alain Fauquier


Hommage Renée Doria

Moins d’un mois après avoir fêté son 100ème anniversaire le 13 février 2021, Renée Doria, la dernière grande Diva de l’âge d’or de l’Opéra français, « The famous french soprano » (La célèbre soprano française), comme on l’appelait à l’étranger, s’en est allée discrètement, rejoindre la longue cohorte de ses partenaires et amis aujourd’hui disparus : Andréa Guiot, Gabriel Bacquier, Alain Vanzo,  Géori Boué, Solange Michel, Robert Massard, Michel Sénéchal et tant d’autres, qui ont traversé avec elle dans la gloire, la seconde moitié du XXème siècle.

Avec la participation amicale du ténor Carlo Ciabrini qui l’a bien connue et dont elle fut le professeur de chant, nous évoquerons sa longue et prestigieuse carrière au cours d’un hommage que nous lui rendrons prochainement sur Aligrefm 93.1.

Hommage rendu lors de l’émission Cappuccino diffusée le 18 Avril 2021

 C’est avec tristesse, que vous allez rendre hommage aujourd’hui à la grande soprano colorature française Renée Doria, décédée le 6 mars 2021, moins d’un mois après avoir fêté son centième anniversaire.

Effectivement, alors que nous nous réjouissions il y a quelques mois, d’avoir le plaisir et l’honneur de l’accueillir en 2021 dans une émission de Cappuccino, pour évoquer avec elle sa longue et prestigieuse carrière, c’est un hommage posthume que nous allons lui rendre ce matin.

Madame Renée Doria est en effet décédée, le 6 mars 2021, moins d’un mois après avoir fêté ses 100 ans.

Nous remercions vivement quelqu’un qui l’a connue mieux que personne, notre ami, le ténor Carlo Ciabrini, co-fondateur des Éditions MALIBRAN-MUSIC et membre de l’Opéra Club Mario Lanza, d’avoir accepté de nous parler d’elle, d’évoquer sa personnalité, sa passion pour le chant et la musique, et les événements importants qui ont jalonné sa brillante et glorieuse carrière. Et évoquer son caractère de femme libre et au parler franc.

Renée Doria, n’était pas seulement une très grande virtuose qui incarnait la perfection et l’élégance, elle était une « Diva », au plein sens du terme, une étoile admirée de l’âge d’or de l’opéra français et en même temps, comme tous les « grands », une personne d’une immense et totale simplicité.

Avant d’aller plus loin, on écoute Renée Doria dans son premier rôle, celui de Rosine, du Barbier de Séville, de Rossini, le 18 janvier 1942 à l’Opéra de Marseille. Dans le fameux air « Una voce poco fa », mais en français.

En 40 ans d’une carrière exemplaire, Renée Doria a triomphé dans 76 rôles sur scène, dont 300 fois dans celui de Violetta de La Traviata, et chanté 125 rôles à la radio.

Elle s’est produite sur toutes les grandes scènes de France (y compris à Alger et à Oran), et dans les pays limitrophes, Pays-Bas, Belgique, à Baden-Baden en Allemagne, et en Italie.

Sa diction était parfaite et son habileté technique infaillible. Sa prodigieuse étendue vocale de trois octaves, (elle montait au contre-fa) lui a permis d’aborder avec aisance et assurance, un très large éventail musical.

En affermissant son médium et son registre grave, comme elle l’a déclaré lors d’une interview, Renée Doria a réussi à s’imposer aussi bien dans les emplois lyriques que dramatiques.

Née à Perpignan dans une famille de musiciens, Renée Doria apprend le piano et le solfège dès l’âge de cinq ans, puis l’harmonie et le chant.

Elle se produit en concert à l’âge de 18 ans et obtient un premier grand succès lors de ses débuts, le 18 janvier 1942 à l’Opéra de Marseille, comme on l’a dit, dans le rôle de Rosine du Barbier de Séville et elle a débuté Salle Favart en 1944, dans le rôle-titre de Lakmé.

En 1947 l’Opéra Garnier lui ouvre ses portes et elle triomphe dans le rôle de « la Reine de la Nuit » de La flûte enchantée de Mozart.

De La Traviata de Verdi, dont nous avons dit qu’elle avait chanté le rôle sur scène plus de 300 fois, on écoute Renée Doria chanter en italien le fameux « Follie, Follie ! Sempre libera ! ».

Parallèlement à ses apparitions sur scène, Renée Doria réalise, dès 1946, un très grand nombre d’enregistrements dont une importante sélection de mélodies françaises : Debussy, Fauré, Gounod, Bizet, Massenet, Hahn, Ravel, etc.

Elle enregistre aussi de nombreux extraits airs d’opéra, dont Lucie de Lammermoor, Louise, La Traviata, Thaïs, Lakmé, Faust, Manon Lescaut, Les Pêcheurs de Perles, le Comte Ory, les Huguenots.

Renée Doria aura pour partenaires les célébrités de son temps: Régine Crespin, Suzanne Sarroca, Mado Robin, Michel Sénéchal, Ludmilla Tchérina, Rita Gorr, Luis Mariano, Tito Schipa (au Châtelet), Xavier Depraz, Janine Micheau, Alain Vanzo, Géori Boué, Raoul Jobin, Michel Dens, Tony Poncet, Ernest Blanc, Robert Massard, René Bianco, Adrien Legros, Michel Sénéchal, Denise Scharley, Huc-Santana, Solange Michel, Aimé Doniat, Michel Cadiou, (qui nous a fait l’honneur d’adhérer à notre association Opéra Club Mario Lanza…)

Elle sera accompagnée par les plus grands chefs de cette époque : Reynaldo Hahn, Jésus Etcheverry, André Cluytens, Georges Sébastian, Marcel Cariven, Jules Gressier, Pierre Cruchon, Pierre Stoll, Henri Tomasi, Roger Boutrey, Gustave Cloëz, Jean Allain.

En 1955 Renée Doria inaugure le catalogue lyrique de PHILIPS France avec des opérettes: La Veuve Joyeuse, La Vie Parisienne qui obtient le « Grand prix du disque », Le Pays du Sourire et une sélection de Manon de Massenet.

En 1959 encore, le 1er avril 1955, elle chante à l’Opéra-Comique, la 2000ème de Mignon, d’Ambroise Thomas, dont on écoute un court extrait du célèbre « Je suis Titania, la Blonde »

Entre 1959 et 1976, Renée Doria enregistre les intégrales de MireilleThaïs, Le Barbier de Séville, Les Contes d’Hoffmann, Faust et Rigoletto.   

Renée Doria a cessé de se produire sur scène début des années 1980, pour se consacrer à l’enseignement du chant.

La notoriété de Renée Doria a dépassé les frontières de la France. A l’étranger elle était appelée : « The famous french soprano » (La célèbre soprano française) et en 2010, OPERA NEWS,  la Revue du « Metropolitan Opera », lui a rendu hommage en lui consacrant une interview sur sa longue carrière.

Plus récemment, la grande soprano américaine Renée Fleming, son homonyme, qui chantait Manon, de Massenet à l’Opéra Garnier, lui a écrit pour lui dire son admiration pour son interprétation du rôle. De même à l’occasion de son enregistrement de l’intégrale de THAÏS au disque et au DVD, les deux artistes ont échangé.

Avec humour, Renée Doria a déclaré dans une interview donnée le 24 février 2014 au magazine FORUMOPERA : « qu’elle s’amusait à faire des farces aux chefs d’orchestre, en tenant des notes, grâce à la longueur de son souffle, plus longtemps qu’ils ne s’y attendaient, les obligeant ainsi à prolonger l’orchestre pendant quelques secondes de plus ! »

Alors écoutons un très bref extrait de THAÏS, où on ne sait pas ce qu’il faut admirer le plus, de la tenue du souffle  de ou de la beauté et l’émotion de la dernière note de cette phrase finale : « Dans la Cité céleste, nous nous retrouverons »

Renée Doria, avec son franc parler, dit aussi des sopranos: « Lucia est une andouille, Gilda une poire, les sopranos sont presque toujours des idiotes ! » (elle parlait des personnages, évidemment).

En juin 2007, Renée Doria a été promue Commandeur des Arts et Lettres. C’est le grand baryton français Daniel Marty qui lui a remis sa décoration.

Pour l’anecdote, Renée Doria était  née le 13 février 1921, soit 13 jours après Mario Lanza, qu’elle allait voir, nous a-t-elle raconté, au cinéma avec ses collègues de l’opéra. Elle nous a dit un jour, chez elle, avec verve et accent « Malheureux ! Nous étions toutes amoureuses de lui !»

Elle était un peu notre marraine de cœur à l’Opéra Club Mario Lanza.

Lors de notre première assemblée générale, en 2008, on se souvient, qu’assise à côté de la comédienne Marina Vlady dont le père était chanteur d’opéra, elle aussi adhérente de notre association et admiratrice de Mario Lanza, elles avaient longuement bavardé.

En 2009, lors de la réalisation par les Éditions Malibran-Music, de l’album d’hommage à Mario Lanza pour le cinquantième anniversaire de sa disparition, on se souvient, Alain et moi, que Renée Doria, n’avait pas voulu nous laisser repartir sans nous offrir chez elle, une coupe de champagne accompagnée d’un gâteau qu’elle avait acheté à notre intention. Un geste élégant et amical qui nous a profondément touchés.

On écoute Renée Doria chanter un air fameux, qui était une de ses signatures, extrait de « La Fille du Régiment », le célébrissime « Salut à la France » avec une extraordinaire virtuosité, fruit d’un inlassable travail et d’un immense talent inné, mais rien sans le travail…

Enfin, dans le droit fil de la carrière de Renée Doria, l’enregistrement de Sapho, en 1978, réalisé au théâtre de l’Empire, elle avait 57 ans !

On rappelle pour terminer cette émission que l’on peut se procurer les enregistrements de Renée Doria, Géori Boué, Robert Massard, Andréa Guiot, Elen Dosia, Alain Vanzo et de beaucoup d’autres interprètes, on peut même dire, de tous les grands et les grandes du chant français et pas seulement…., chez MALIBRAN-MUSIC, le spécialiste de l’opéra français (www.malibran.com)

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