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Emission éblouissantes sopranos colorature

mai 12th, 2022 par Alain Fauquier


Au cours de nos 40 précédentes émissions de radio dédiées à l’Art lyrique et aux grandes voix, nous avons privilégié les voix de ténor, baryton et basse pour les hommes et de soprano lyrique, lyrico-spinto et mezzo pour les femmes.

A l’exception de l’hommage que nous avons rendu le 18 avril 2021 à la grande soprano colorature française Renée Doria, disparue peu de temps après avoir fêté son centième anniversaire, nous n’avons jamais programmé d’émission mettant à l’honneur les coloratures.

Dotées pourtant de voix spectaculaires, capables de faire scintiller de mille feux les plus belles partitions du belcanto et de l’opérette, les coloratures sont tout simplement « éblouissantes ».

A travers le portrait de sept magnifiques sopranos colorature de différentes nationalités, nous allons rendre hommage à l’ensemble des sopranos colorature d’hier et d’aujourd’hui.

De la légendaire Lily Pons à la prodigieuse Mado Robin, de la superbe Anna Moffo à la « Reine de l’opéra » Beverly Sills, de la stupéfiante Joan Sutherland à la virtuose Diana Damrau, en passant par la jeune et prometteuse future grande diva Patricia Janeckova, dont le timbre de la voix est d’une rare beauté, notre sélection devrait ravir les plus exigeants, même si, pour des questions de durée d’émission, nous avons dû écarter, à regret, de nombreuses divas de premier plan.

Bonne écoute.

Dotées de voix spectaculaires, souples, agiles et étendues, les sopranos colorature sont des virtuoses, capables de réaliser des vocalises complexes : des trilles, des arpèges, des notes piquées, des roulades, etc., et de faire scintiller de mille feux les partitions les plus belles et les plus ornées du répertoire belcantiste. La voix de colorature est la plus aiguë des tessitures féminines.

Depuis Mozart, les compositeurs belcantistes (Rossini, Bellini, Donizetti), ont beaucoup utilisé ce type de voix.

Le 18 avril 2021, il y a déjà un an, nous vous avons donné un aperçu des grands rôles de colorature, lors de l’hommage que nous avons rendu à la grande soprano colorature française, Renée Doria, décédée quelques jours à peine après avoir fêté son centième anniversaire.

A travers les portraits de sept magnifiques sopranos colorature de différentes nationalités, nous allons rendre hommage à l’ensemble des sopranos colorature, d’hier et d’aujourd’hui.

Lily PONS

Nous allons commencer par la célébrissime soprano colorature américaine d’origine française, Lily Pons.

Née à Draguignan en 1898, Lily Pons fut une des sopranos colorature parmi les plus accomplies du XXème siècle et l’une des principales instigatrices de la renaissance du bel canto.

Grâce à sa voix miraculeuse qui montait jusqu’au contre-fa, et à son immense succès, elle sauva le Metropolitan Opera de New York de la faillite en faisant salle comble à chacune de ses représentations. « Sans elle, le Met aurait sombré corps et biens » déclara son directeur Rudolph Bing.

Surnommée affectueusement par les médias américains : « La petite fiancée de l’Amérique », Lily Pons fut la seule célébrité à avoir son nom sur la plaque minéralogique de sa voiture.

Mariée au compositeur-chef d’orchestre d’origine russe, André Kostelanetz, Lily Pons a tourné trois films musicaux durant sa longue carrière. Elle est morte à Dallas en 1979.

On n’a pas idée aujourd’hui de l’immense popularité dont jouissait Lily Pons et les anecdotes la concernant sont si nombreuses qu’elles ne tiendraient pas dans un journal de huit pages.

On peut en citer en vrac quelques unes : elle était aussi surnommée « The pocket diva » (La diva de poche) en raison de sa petite taille ; Le président Roosevelt déclara que « La Fayette et Lily Pons incarnaient l’amitié franco-américaine » ; une ville du Maryland porte son nom (Lillypons) ; le 25 avril 1945 le général De Gaulle en personne lui a remis l’insigne de l’ordre de la Croix de Lorraine ; en 1962, elle a chanté à 64 ans, pour la dernière fois sur une scène d’opéra à Fort Worth (Texas). Son partenaire n’était autre que le très jeune ténor débutant Plácido Domingo (21 ans) qui devait déclarer combien il était ému à l’idée de chanter avec « une légende vivante »…

MADO ROBIN

On poursuit avec la soprano colorature française Mado Robin, qui fut célèbre dans le monde entier pour ses excursions dans la stratosphère vocale en parvenant à donner un contre-contre-ré, la note la plus aiguë jamais chantée.

Mado Robin était surnommée par les américains « The French stratospheric colorature ».

Son contre-si bémol émerveillait le public. Elle atteignait la hauteur du 6, soit 2 320 vibrations à la seconde.

D’autres chanteuses ont atteint cette note vertigineuse, mais elle fut la seule à réussir une carrière internationale sur les scènes lyriques. Mado Robin est morte à Paris le 10 décembre 1960 à seulement 42 ans, d’un cancer généralisé.  

Elle a été inhumée à Yzeures-sur-Creuse (Indre et Loire) sa ville natale. Depuis 61 ans, sa tombe n’a jamais cessée d’être entretenue et fleurie. En décembre 2009 à Yzeures un Musée dédié à son souvenir a été édifié. L’astéroïde 33343 a été baptisé « Mado Robin ».  

ANNA MOFFO

Fervente admiratrice, comme Maria Callas, Renata Tebaldi  et tant d’autres, de Mario Lanza, qu’elle couvrait de louanges, la soprano colorature américaine d’origine italienne, Anna Moffo, emblématique vedette du Metropolitan Opera, a marqué une génération de chanteurs, tant par la pureté de sa voix que par sa beauté physique.

Surnommée « La bellissima » elle fut élue l’une des 10 plus belles femmes d’Italie.

Après avoir tourné plusieurs films musicaux et triomphé sur les scènes internationales, dont durant 17 saisons au Met, Anna Moffo meurt à 74 ans à New York en 2006 des suites d’un cancer du sein.

Elle fit sa dernière apparition sur scène en 1983, lors d’un Gala avec Robert Merril.

On peut ajouter qu’en 1960, dans le film « Austerlitz » d’Abel Gance, Anna Moffo incarnait l’illustre soprano italienne Giuseppina Grassini (1772-1850). La beauté de la voix de contralto de la Grassini n’avait d’équivalent que sa splendeur physique. On dit qu’elle aurait séduit le premier Consul Napoléon Bonaparte, qui venait d’être vainqueur à Marengo, lorsqu’il l’a rencontra pour la première fois à la Scala le 4 juin 1800. On dit même qu’ils ont eu une liaison tenue secrète.  

BEVERLY SILLS

Encore une grande artiste avec Beverly Sills.

Véritable légende américaine, première soprano du Met à 25 ans, Beverly Sills fut consacrée « Plus grande soprano colorature depuis Lily Pons ».

Le New York City Opera produira spécialement pour elle de nombreux opéras de belcanto et elle sera saluée par Time Magazine qui l’appellera « The Queen of Opera » (La reine de l’opéra).

Ses triomphes l’amèneront à chanter sur toutes les plus grandes scènes lyriques du monde et à faire de très nombreuses apparitions à la télévision américaine. Elle aura même sa propre émission : « The Beverly Sills Show ». Elle meurt à 78 ans à New York en 2007.

On peut ajouter qu’elle a fait ses débuts à la radio à l’âge de 3 ans et qu’elle fut surnommée « Mère courage » pour avoir élevé ses deux enfants infirmes de naissance : une fille sourde et un garçon autiste.

Beverly Sills s’est par ailleurs distinguée en sauvant le New York City Opera de la faillite. Elle a redressé avec une grande efficacité les comptes de l’illustre établissement qui étaient dans le rouge depuis des années. 

JOAN SUTHERLAND

Surnommée « La Stupenda » (La Stupéfiante) pour sa technique exceptionnelle et la beauté de son timbre, anoblie par la reine, la diva australienne Dame Joan Sutherland, contribua plus que toute autre à la résurrection du répertoire de colorature romantique.

Elle consacra toute sa prestigieuse carrière internationale, à faire revivre un style de chant quasi moribond, et à remettre à l’honneur de nombreuses œuvres françaises et italiennes tombées dans l’oubli.

Epouse du chef d’orchestre Richard Bonynge, elle met fin à 64 ans à Sydney, à sa longue carrière de 40 ans, et meurt 20 ans plus tard, le 10 octobre 2010 aux Avants en Suisse.

On peut ajouter que Dame Joan Sutherland a réussi à exaucer le vœu de Bellini qui souhaitait que l’opéra « fasse verser au public des larmes d’émotion et d’extase ».

La soprano a fortement contribué à lancer la carrière de Luciano Pavarotti en l’invitant en 1965 à faire une tournée avec elle en Australie. A la suite de ses triomphes, notamment dans Lucia di Lammermoor, Pavarotti a été immédiatement engagé à La Scala.

DIANA DAMRAU

Après l’Australie, on revient en Europe et plus particulièrement en Allemagne, avec la soprano Diana Damrau.

La virtuosité de Diana Damrau dans le suraigu l’a amené à interpréter les principaux rôles du répertoire lyrique léger de l’opéra italien, français et allemand, sur les plus grandes scènes du monde dont celle du Metropolitan Opera de New York.

Dotée d’un talent inné de comédienne, elle incarne avec une conviction peu commune, tous les rôles qu’elle interprète.

Agée aujourd’hui de 51 ans, son médium s’étant corsé au fil du temps, Diana Damrau a abordé depuis quelques années, toujours avec autant de succès, des rôles plus soutenus.

PATRICIA JANECKOVA

Nous allons terminer cette émission d’hommage aux sopranos colorature, avec la jeune soprano slovaque, Patricia Janeckova qui possède l’une des plus belles voix de sa génération.

Née en Bavière en 1998, cent ans après Lily Pons, Patricia Janeckova est une enfant prodige qui a remporté, depuis l’âge de 12 ans, tous les concours de chant auxquels elle a participé.

Superbe, charismatique, gracieuse, dotée d’une voix au timbre d’une rare beauté qui transmet de l’émotion, Patricia Janeckova, apparait aujourd’hui à 23 ans comme une future grande diva.

 Extraits diffusés :

 Lily Pons : air des clochettes, Lakmé, Léo Delibes

Mado Robin : air de la scène de la folie, Lucia di Lammermoor, Donizetti

Anna Moffo : « Una voce poco fa », Le Barbier de Séville, Rossini

Beverly Sills : « O luce di quest’anima », Linda di Chamonix, Donizetti

Joan Sutherland : « Les Oiseaux dans la charmille », Les Contes d’Hoffmann, Offenbach

Diana Damrau : air de la Reine de la nuit, La Flûte enchantée, Mozart

Patricia Janeckova : « Mein Herr Marquis », opérette « Die Fledermaus » (La chauve-souris), Johann Strauss. Extrait du concert de Nouvel An enregistré à Ostrava (Tchéquie) le 7 janvier 2016 (Elle avait 18 ans)

 

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