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Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Maria Callas « La Diva assoluta » sur Aligre.fm

mars 13th, 2013 par Alain Fauquier


Maria Callas 2 (2)

A l’occasion de la sortie à Paris de la pièce de Jean-Yves Rogale « La véritable histoire de Maria Callas » qui se joue depuis le 22 janvier 2013 au Théâtre Déjazet, 41 boulevard du Temple Paris 3ème (Métro: République), Michel Goti a reçu dans son émission Cappuccino sur Aligre.fm (93.10), le Dimanche 10 mars 2013 de 10h30 à 11heures, le comédien Pierre Santini qui interprète le rôle d’Aristote Onassis.

Cette interview a été précédée d’une présentation de la célèbre diva par Marcel Azencot & Alain Fauquier de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza.

L’émission a été illustrée par de nombreuses partitions musicales extraites du coffret The ultimate MARIA CALLAS collection (EMI):

TOSCA : Vissi d’arte, vissi d’amore, Acte 3,  Giacomo Puccini
IL TROVATORE : D’amor sull’ali rosee, Acte 4, Giuseppe Verdi
CARMEN : Habanera, Acte 1, Georges Bizet
LA TRAVIATA : Ah, fors’è lui, Acte 1, Giuseppe Verdi
NORMA : Casta Diva, Vincenzo Bellini
GIANNI SCHICCHI : O mio babbino caro, Giacomo Puccini
LA GIOCONDA : Suicidio !, Acte 4, Amilcare Ponchielli
MADAME BUTTERFLY : Un bel di vedremo » Acte 3, Giacomo Puccini

Un portrait de Maria Callas, « La Diva assoluta »

Maria Callas, la « diva assoluta » pour les italiens, fut sans conteste la plus grande tragédienne de sa génération. Celle qui incarna plus que toute autre cantatrice le génie oublié du bel canto. Pavarotti disait à cet égard : « Caruso dans le passé, Mario Lanza et Maria Callas à l’époque moderne, furent les trois plus grands émissaires qui contribuèrent à faire connaître l’opéra italien dans le monde ».

Pourtant La Callas n’était pas italienne et n’avait aucune ascendance italienne.

Maria Callas est née à New York le 3 décembre 1923 de parents grecs récemment immigrés aux Etats-Unis. Son nom de famille était Kalogeropoulos.

C’est en 1945 qu’elle prit pour nom de scène « Maria Callas »

L’enfance de la petite Maria à New York n’a pas été des plus heureuses. Sa mère lui préférait ostensiblement sa sœur aînée Jackie, jolie et brillante, alors que Maria était plutôt « boulotte » et disgracieuse avec des lunettes à verres épais de fort myope.

En 1937, ses parents se séparent et Maria retourne vivre en Grèce avec sa mère et sa sœur.

A 13 ans, elle entre avec 3 ans d’avance au Conservatoire d’Athènes où elle va travailler d’arrache-pied pour étudier et approfondir, la musique et le chant. Elle est une élève modèle, très exigeante envers elle-même et ses progrès sont ultrarapides. Son professeur, la soprano espagnole Elvira de Hidalgo, parle d’elle comme d’un « phénomène ».

En 1938 Maria décroche son premier rôle d’opéra en interprétant Santuzza dans Cavalleria Rusticana de Mascagni au Théâtre Olympia d’Athènes.

Entre 1942, année où elle débute dans Tosca à Athènes, et 1947 où elle est dirigée pour la première fois par le maestro Tullio Serafin, elle chante tous les rôles de soprano dramatique qu’on lui propose : Aïda, Turandot, Isolde (Tristan et Isolde), Kundry (Parsifal), Léonore (Fidélio), Brünnhilde (Le Ring, Wagner).

Sa voix, d’une tessiture exceptionnelle pour une soprano, lui permet d’aborder une large gamme de rôles allant du mezzo dramatique au soprano lyrique léger, même si sa tessiture d’élection reste le soprano lirico spinto.

De plus sa voix  pouvait acquérir une variété de couleurs qui rendaient son timbre inoubliable.

En janvier 1949, elle remplace au pied levé une soprano souffrante dans le rôle d’Elvira des Puritains de Bellini, au théâtre Fenice à Venise. Après cette prestation époustouflante, sous la direction du maestro Tullio Serafin, elle entame une deuxième carrière, cette fois en tant que soprano colorature.

Au cours des 10 années qui vont suivre, Maria Callas contribuera plus que toute autre soprano à réhabiliter le répertoire du bel canto italien.

Dans les rôles de Norma, Médée, Anne Boleyn, Lucia, Lady Macbeth, Violetta et Tosca, Maria Callas a été et demeure insurpassée.

Non pas que sa voix fut belle au sens traditionnel du terme (on pourrait même dire qu’à partir de 1954 elle ne l’était plus du tout), mais elle y mettait une telle intensité qui faisait de chaque représentation un véritable événement théâtral.

En 1949 elle fait des débuts sud-américains au Théâtre Colon de Buenos Aires où elle chante Turandot, Norma et Aïda.

En 1951 elle fait une tournée triomphale à Mexico, Sao Paulo et Rio de Janeiro avant d’ouvrir la saison à La Scala avec Les Vêpres siciliennes. Durant les sept années qui vont suivre, La Scala sera la scène de ses plus grands succès.

Non contente d’avoir été la plus grande tragédienne d’opéra de sa génération, Maria Callas fut également la personnification de l’élégance suprême. Sa beauté plastique hors du commun lui valut d’être vénérée par les plus grands couturiers et photographes, et courtisée par les célibataires les plus convoités, dont le célèbre Aristote Onassis.

La transformation physique de Maria Callas est à peine croyable. En 1949, lorsqu’elle épouse à 26 ans Battista Meneghini, un riche industriel de Vérone, passionné d’opéra, qui a 30 ans de plus qu’elle, Maria est opulente de voix et de chair comme l’écriront ses biographes.

En 1952, elle entreprend une cure d’amaigrissement et perd 40 kilos en deux ans, ce qui lui donne une silhouette élancée et une taille de guêpe. Parée de magnifiques toilettes confectionnées pour elle par les plus grands couturiers, la Callas fait alors la « une » de tous les médias du monde entier et de la télévision naissante. Les paparazzi de la presse à sensation flairent la tigresse aux griffes acérées derrière la chanteuse. Ce côté félin de tigresse qu’elle va susciter et entretenir va les intéresser avec beaucoup plus d’avidité que la chanteuse d’opéra.

La gloire de la « Diva assoluta » s’accompagne de scandales qui feront partie désormais de sa notoriété: à Chicago elle jette dehors un huissier de justice pour un contrat contesté ; à New York, alors quelle n’a même pas chanté une seule note au Met, ses démêlés avec Rudolf Bing, son directeur, font « la une » de tous les journaux ; elle annule une représentation de La Somnambule, mais fait la fête avec la célèbre cancanière Elsa Maxwell. En 1958 à Rome, elle commence l’année en « abandonnant » Norma après le premier acte, en présence d’un parterre de visons et du président de la République.

Les comparaisons persistantes avec sa rivale Renata Tebaldi, dix fois moins admirée et aucunement commentée, l’irrite au plus haut point : « Nous comparer, c’est comparer du champagne et du cognac… ou plutôt du Coca-Cola ! ».

En réalité les deux divas se vouaient une grande admiration réciproque, cette rivalité ayant été construite par les journalistes.

Durant ces années 1950, alors qu’elle enregistre sans relâche pour la firme EMI, la voix de la Callas commence à se détériorer.

Lorsqu’elle se produit pour la dernière fois à Covent Garden, le 5 juillet 1965, dans le rôle de Tosca, il est devenu évident qu’à l’instar de l’héroïne de Puccini, la Callas a elle aussi souffert pour son art.

En juillet 1959, Maria Callas et son mari sont invités par Aristote Onassis pour une croisière sur son yacht le Christina.

Au terme de la croisière, Maria quitte Meneghini pour Onassis. Leur relation amoureuse va en faire le couple le plus médiatisé des années 1960.

A l’instar des héroïnes du bel canto qu’elle a interprété à l’opéra, la vie de Maria Callas fut une véritable tragédie grecque.

Mal aimée, pour ne pas dire pas aimée du tout selon elle, par une mère qui lui préférait sa sœur aînée et se lamentait continuellement de la disparition de son fils Vassilis mort d’une méningite à l’âge de 3 ans ; ignorée « sensuellement » par Meneghini, qui refusa ou fut fût incapable de lui donner l’enfant qu’elle désirait par-dessus tout et qui ne voyait en Maria Callas que le moyen de gagner beaucoup d’argent, la vie sentimentale de la plus célèbre diva du 20ème siècle, fut des plus pauvres jusqu’à sa rencontre et à sa liaison avec le milliardaire Onassis dont elle tombera follement amoureuse.

Pour la séduire et ajouter Callas à ses conquêtes, Onassis mettra à ses pieds ce que l’enfance pauvre et son art intransigeant lui ont refusé, la fête.

Maria sent trop sa fin d’artiste approcher pour ne pas se livrer à un bonheur mérité.

En lieu et place du « saut de la mort », c’est ainsi qu’elle ressentait ses apparitions sur scène, elle passera ses soirées chez Maxim’s et fera des croisières idylliques à travers les plus belles iles du monde.

En 1968, alors que Maria pensait qu’Aristote allait la demander en mariage, il rompt avec elle pour épouser Jackie Kennedy.

En 1969, elle tournera Médée, de Pasolini, un film qui sera un échec commercial.

Après avoir dirigé de 1971 à 1972 la Juilliard School of Music de New York et animé des master classes « d’interprétation », elle donnera une série de concerts autour du monde avec Giuseppe Di Stefano. Série de concerts qui fut d’ailleurs interrompue, les deux chanteurs ayant des problèmes de voix.

En 1973, interviewée sur sa carrière par Giovanni Viglione, Maria Callas déclare que son plus grand regret est de n’avoir pas eu l’opportunité de chanter avec Mario Lanza, la plus belle voix qu’elle eût jamais entendue et dont elle était une grande admiratrice, tout comme Tebaldi et bien d’autres. On se souvient qu’en 1956, Renata Tebaldi, de passage à Los Angeles où elle chantait Aïda au Shrine Auditorium, avait tenu à rencontrer Mario Lanza sur le plateau de son film « Serenade » et qu’elle avait versé une larme à l’écoute de « Nessun dorma ». « Je ne peux pas vous écouter chanter sans verser une larme tellement votre voix m’émeut », lui avait-elle déclaré.

Le 16 septembre 1977, Maria Callas meurt d’une embolie pulmonaire à son domicile parisien du 36 avenue Georges Mandel. Elle avait seulement 53 ans.

 

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