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Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Dio! Mi potevi scagliar


Dio ! Mi potevi scagliar est extrait du 3ème acte d’Otello, le célèbre opéra de Giuseppe Verdi, livret d’Arrigo Boito, créé à La Scala de Milan le 5 février 1887.

Ce monologue dans lequel Otello dénonce, tourmenté, le déshonneur et la honte provoqués par la trahison supposée de Desdémone, son épouse, dont il est à tort convaincu, fait suite à l’extraordinaire et exceptionnel duo Dio ti giocondi interprété par Mario Lanza avec la grande soprano du Met Licia Albanese, pour la bande-son du film Serenade.

Quelle métamorphose par rapport au film  Le Grand Caruso, seulement cinq ans plus tôt ! Du plus romantique des ténors lyriques, Mario Lanza passe avec Serenade au plus grandiose des ténors dramatiques. Le frisson !

Seul un très grand acteur pouvait jouer – et chanter – ainsi, sans que l’émotion du jeu, l’emportement de la colère et de la jalousie à hurler, ne troublent la beauté du chant.

A l’écoute de ces quinze minutes extraordinaires on ne sait ce qu’il faut le plus admirer de l’acteur ou du ténor, et on se prend à rêver de l’extraordinaire Otello qu’aurait été Lanza, alors seulement âgé de 34 ans et qui, la voix, le film et les photographies en attestent, avait la maturité physique et vocale d’un homme de 45 ans.

Mario Lanza est encore plus impressionnant dans Dio! Mi potevi scagliar qu’il chante avec la profondeur requise, mais sans l’exagération ni les sanglots de prétendus « grands ténors » qui n’ont pas cette intensité dramatique dans la voix.

Le duo et le monologue d’Otello par Mario Lanza peuvent être classés parmi les meilleures interprétations.

Mario Lanza enregistra Dio ! mi potevi scagliar le 19 juillet 1955 dans les studios Warner Bros, sous la direction du maestro Ray Heindorf.

Licia Albanese qui chanta avec de nombreux ténors dira : « Mario Lanza possédait tout ce dont nous avons besoin : la voix, le tempérament, une diction parfaite. Il avait aussi un infaillible instinct musical et savait comment se comporter sur scène. Il était un très bon acteur. Je peux affirmer catégoriquement qu’il n’a jamais eu de problème de voix ni de difficulté d’aucune sorte dans l’enregistrement d’Otello que nous avons réalisé ensemble, ni dans les autres enregistrements auxquels j’ai assisté. Il avait un sens inné de la musique, un glorieux pianissimo, une merveilleuse mezza voce.

Son do aigu était fantastique… et si aisé. Vocalement il était très sûr. Une voix d’une telle qualité appartient à Dieu. Tout ce dont il avait besoin c’était d’être coaché. Tout était si facile pour lui. Il était fantastique. Pour moi sa place est à côté de Caruso. Après, viennent Di Stefano et ensuite les autres. Quand Mario Lanza est mort mon coeur s’est brisé! »

Mario Lanza enregistra aussi le fameux Niun mi tema (mort d’Otello), un aria particulièrement dramatique extrait de l’acte IV, sur la scène et avec les musiciens de l’Opéra de Rome, en août 1958, pour la bande-son de son dernier film For The First Time (La Fille de Capri). Grandiose et sublime!

Quand on entend une voix aussi intensément dramatique et émouvante chanter ces arias, on a peine à imaginer que cet homme pouvait chanter avec autant de bonheur et de succès des chansons de variété très légères comme Siboney, Nigh and Day, Begin The Beguine…

Ténor incomparable et inclassable, seul Mario Lanza a pu réussir ce tour de force. On ne trouve aucun équivalent dans toute l’histoire de l’Opéra.

La grande Licia Albanese, qui aura cent ans le 22 juillet 2013, a présidé pendant de très nombreuses années, seule, ou alternativement avec Kathryn Grayson et Elaine Marbin, le Concours international de chant Mario Lanza organisé à Philadelphie depuis 1961.

Paroles du monologue Dio! Mi potevi scagliar:

“ Dio ! mi potevi scagliar tutti i mali

Della miseria, della vergogna,

Far’dei miei baldi trofei trionfali

Un maceria, uba menzogna…

E avrei portato la croce crudel

D’angoscie e d’onte

Con calma fronte

E rassegnato al volere del ciel.

Ma, o pianto, o duol ! M’han rapito il miraggio

D’ov’io, giulivo l’anima acqueto,

Spento è quel sol, quel sorriso,

Quel raggio che mi fa vivo,

Che mi fa lieto !

Spento è quel sol…

Quel raggio che mi fa vivo,

Che mi fa lieto !

Tu alfin, Clemenza,

Pio genio immortal

Dal roseo riso,

Copri il tuo viso santo

Coll’orrida larva infernal!

Ah! Dannazione !

Pria, confesa il delitto

E poscia muoia !

Confession ! Confession !

La prova !

Là ! Cielo ! Oh, gioa !

Paroles de Niun mi tema :

Niun mi tema s’anco armato ni vede.
Ecco la fine del mio camin,
Oh ! Gloria Otello fu.
E tu come sei palida ! e stanca, e muta, e bella,
pia creatura nata sotto maligna stella.
Fredda come la casta tua vita e in cielo assorta.
Desdemona ! Desdemona ! Ah ! morta ! morta ! morta !
Ho un’arma ancor ! Priad’ucciderti sposa ti baciai.
Or morendo nell’ombra in cui mi gi
acio,
Un bacio encora, ah ! un oltro bacio.

Marcel AZENCOT