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Hommage à Giuseppe Verdi

septembre 21st, 2013 par Alain Fauquier


Hommage à Giuseppe VERDI

Dimanches 6 et 27 octobre de 9h30 à 10h30

Sur Aligrefm (93.1)

A l’occasion de la célébration en 2013 du bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, Michel Goti, animateur de l’émission Cappuccino sur Aligrefm (93.1), la radio des Italiens de Paris, et ses invités, la soprano Floria Rosimiro, Marcel Azencot et Alain Fauquier de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza, ont rendu hommage au cours de deux émissions à cet immense compositeur romantique italien.

La célébration en 2013 du bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi est pour nous l’occasion d’offrir aux auditeurs de Cappuccino, que nous remercions de leur fidélité, une sélection des plus beaux extraits de ses opéras les plus célèbres par les interprètes et les chefs les plus prestigieux d’hier et d’aujourd’hui.

Verdi ! Que l’on connaisse ce nom illustre ou qu’on l’ignore, on connaît et on fredonne sa musique, la musique d’un homme né en 1813, il y a deux siècles, et mort à Milan en 1901, à la naissance du XXème siècle !

C’est, avec Wagner (qui est né la même année que lui), le plus grand compositeur d’opéra du 19ème siècle. Ce sont les deux très grands, qui ont en commun d’avoir modernisé l’opéra, en lui apportant une puissance dramatique qui lui manquait souvent, et en mettant la voix au service du livret et de l’action.

Sans oublier certes Rossini, Bellini et Donizetti, pour ne parler que de l’Italie. Mais il est vrai que l’on retient d’abord  les noms de Verdi et Wagner, V et W … Volkswagen ?, les deux géants, ceux dont les noms sont connus du grand public alors que les autres sont un élément de connaissance culturelle.

Verdi et Wagner ont dépassé ce stade.

Les deux ont joué un rôle d’influence important dans la lutte pour l’unité de la Nation. Mais alors que Wagner cherchait son inspiration poétique dans les fonds de légendes germaniques et dans une volonté d’unité nationale, lui aussi,  Verdi s’ouvrait à une inspiration plus européenne, internationale même, personnages espagnols (Don Carlo, Le Trouvère), écossais (Macbeth), français (La Traviata)  etc…

Dans la recherche de la poésie, Verdi a rencontré son âme sœur, en Shakespeare (pour Macbeth, Otello, Falstaff…), où il trouvera  profondeur et inspiration.

Enfin, Verdi a, très directement personnifié l’unité italienne et la lutte de l’Italie pour son indépendance vis-à-vis de l’Autriche-Hongrie, son retour à l’Unité depuis l’Empire Romain. Il a incarné ce combat unitaire, au point que l’on écrivait sur les murs des maisons VIVA VERDI !, pour dire « Victor Emmanuel Roi d’Italie », ce roi symbole d’unité avec les grands noms de Cavour et de Garibaldi ! Grâce à la gloire dont jouissait le compositeur, il était difficile aux autorités de censurer ce message à double sens.

Verdi est devenu le patriarche « social » de l’Italie comme Victor Hugo l’était devenu pour la France. Funérailles nationales pour les deux avec, en plus, une forme d’élégance italienne : on dit de Verdi que pendant qu’il attendait la mort, on couvrait de fleurs le pavé de sa rue pour assourdir le bruit des carrosses et des  sabots des chevaux.

Pour terminer cette introduction, on rappellera cette anecdote : ce n’est pas un hasard si, à la Scala, le Maestro Ricardo Muti, directeur artistique de la Scala pendant 20 ans, lançant la Commémoration de l’Unité Italienne, a fait chanter par le choeur de la Scala le fameux choeur des Hébreux de l’Opéra de Verdi, « Nabucco « (Nabuchodonosor, roi qui détruisit le Temple de Jérusalem et emmena le peuple hébreu en exil à Babylone). Le Maestro a ensuite pris la parole pour expliquer au public ce que représentait pour lui l’unité de l’Italie, de sa langue, de sa culture.

Puis il a fait chanter une deuxième fois le chœur de Nabucco au public au Chœur de la Scala. On a pu voir alors que le public et les choristes pleuraient.

Voilà un peu ce qu’a fait le miracle de la Musique de Verdi, en un temps où faute d’unité politique, la Nation n’avait trouvé que la Musique pour s’incarner.

Une seconde Renaissance !

Giuseppe Verdi est né il y a deux siècles, le 10 octobre 1813 dans le village de Roncole, près de Busseto dans la province de Parme. Surnommé « Le Cygne de Busseto », Verdi est frappé très jeune par la tragédie : entre 25 et 27 ans, il perd en deux ans ses deux enfants et sa compagne.

Des drames aussi bouleversants auraient anéanti chacun d’entre nous, mais pas Verdi qui va consacrer son énergie créatrice et sa vie à la composition de partitions remarquables.

Son œuvre, essentiellement des opéras, domine toujours le répertoire de l’art lyrique plus d’un siècle et demi après leur création.

Rigoletto, Le Trouvère, La Traviata, La Force du destin, Aïda et Otello, dont nous avons choisi les plus beaux extraits pour évoquer son pouvoir mélodique et sa puissance dramatique, sont encore fréquemment joués sur les scènes lyriques du monde entier. 

Extrait des actes I et III de Rigoletto, écoutons l’air fameux du Duc de Mantoue, la célèbre « Donna è mobile », interprété par Luciano Pavarotti, accompagné par le London Symphony Orchestra dirigé par le maestro Sir Richard Bonynge.

Créé le 11 mars 1851 à La Fenice de Venise, Rigoletto compose avec Le Trouvère et La Traviata, la « Trilogie populaire ». C’est un opéra en trois actes, sur un livret de Francesco Maria Piave d’après « Le Roi s’amuse » de Victor Hugo.

Rigoletto fut salué par un triomphe lors de sa création.

Cet opéra qui décrit la vie dissolue de la cour du roi de France et le libertinage de François 1er (devenu le Duc de Mantoue) est un drame de passion, de trahison, d’amour filial et de vengeance.

Rigoletto est une combinaison parfaite de richesse mélodique et de puissance dramatique. Tous les arias et duos sont magnifiques.

A la fin de sa vie, Verdi déclarera que Rigoletto, composé en seulement 40 jours, fût sa meilleure composition.

Poursuivons  en écoutant, extrait de l’acte I, le sublime air de Gilda qui rêve sur le nom de son bien aimé : « Caro nome », chanté par Dame Joan Sutherland accompagnée par le London Symphony Orchestra dirigé par son époux le maestro Sir Richard Bonynge.

Extrait de l’acte II écoutons « Parmi veder le lagrime » un air dans lequel le Duc de Mantoue se déclare très affecté par l’enlèvement de Gilda. Mario Lanza interprète, avec son brio habituel, ce magnifique aria, accompagné par le RCA Victor Orchestra dirigé par Constantine Callinicos.

Après Rigoletto (1851), Verdi compose Le Trouvère (1853). Ce sera  le deuxième opéra de la « Trilogie populaire » à obtenir un énorme succès, tant auprès du public que de la critique qui fut dithyrambique lors de sa création au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853.

Composé sur un livret à l’intrigue embrouillée de Salvatore Cammarano d’après une pièce espagnole d’Antonio Garcia Gutierrez, Le Trouvère est sans doute l’opéra le plus violent, le plus impétueux, le plus brutal que Verdi ait écrit. Mais il fournit à chaque interprète de magnifiques occasions de prouver son art du chant belcantiste et son engagement dramatique.

Le souffle romantique et la richesse mélodique de cet opéra, l’abondance de ses airs puissants et généreux vont provoquer l’enthousiasme des foules qui déclareront que : « Verdi est le plus grand compositeur que l’Italie ait connu ! »

L’action se situe en Gascogne et en Aragon au XVème siècle. C’est une œuvre impétueuse d’un bout à l’autre, à peine adoucie ça et là par quelques accents de tendresse.

Extrait de l’acte 1, commençons par écouter, interprété par la soprano Katia Ricciarelli, le grand air de Leonora, le sublime « Tacea la note placida », un aria dans lequel Leonora raconte à sa confidente sa rencontre avec le trouvère Manrico.

Rappelons que Katia Ricciarelli est la directrice musicale du Festival et Concours international de Chant Mario Lanza, qui se tient tous les étés à Filignano, village natal du père de Mario Lanza, près d’Isernia

Extrait de l’acte III, nous allons entendre « Di quella pira », l’air de bravoure que chante Manrico horrifié en apprenant que l’on va supplicier sa mère sur un bûcher. Cet aria est interprété ici par le ténor espagnol José Carreras, accompagné par l’orchestre et les chœurs du Royal Opéra House, Covent Garden, sous la direction de Sir Colin Davis.

Notons que les « fameux » contre-ut de « Di quella pira » n’ont pas été écrits par Verdi qui les autorisa « à condition qu’ils soient très beaux », ce qui n’est malheureusement pas souvent le cas. L’un des « spécialistes » du rôle – et de ce contre ut – était le ténor Franco Bonisolli, disparu en octobre 2003, et qui un  jour, était revenu sur scène, devant le rideau pour rechanter cette fameuse note, qu’il venait de manquer !

Extrait de l’acte IV écoutons l’aria dans lequel Leonora espère encore…  « D’amor sull’ali rosee » (sur les ailes de l’amour) par la soprano américaine préférée d’Elvis Presley (amateur d’opéra, grand admirateur de Lanza, son chanteur d’opéra préféré). Leontyne Price est accompagnée par le Philharmonique de Berlin dirigé par Herbert von Karajan.

La Traviata (La dévoyée) est le troisième opéra de la « Trilogie populaire » qui a donné à Verdi une gloire internationale. Cet opéra a été composé par Verdi en même temps que Le Trouvère, et fut créé six semaines après au Teatro La Fenice de Venise, soit le 6 mars 1853, ce qui est un tour de force ahurissant.

La conception simultanée de deux ouvrages aussi beaux et aussi différents, est  extraordinaire et ne peut que laisser pantois d’admiration.

La soprano américaine Renée Fleming dit : « Il n’y a pas de rôle féminin plus parfait dans tout le répertoire lyrique que celui de Violetta. »

Pourtant la première représentation, pour une distribution défaillante et de multiples autres raisons que nous n’aborderons pas ici, fut un fiasco : « L’un des fours les plus noirs de l’histoire de l’opéra » écrira Pascale Saint-André dans le « Guide des opéras de Verdi ».

Après de nombreux réglages et mises au point, La Traviata obtient son premier triomphe le 6 mai 1854 au Teatro San Bernardo de Venise.

La Traviata est un opéra en trois actes, composé sur un livret de Francesco Maria Piave d’après le roman d’Alexandre Dumas fils « La Dame aux camélias » paru en 1848 et adapté au théâtre en 1852.

Le prélude et tous les airs et duos de cet opéra sont magnifiques comme nous allons pouvoir en juger.

Toujours de l’acte 1, écoutons l’air dans lequel Violetta réaffirme sa liberté de courtisane : « Sempre libera » (toujours libre), par une Maria Callas qui explose littéralement dans un feu d’artifice de vocalises de colorature et de trilles. Le ténor espagnol Alfredo Kraus lui donne la réplique (derrière un rideau). Ils sont accompagnés par l’orchestre Sao Carlos de Lisbonne, dirigé par Franco Ghione.

De l’acte III, nous allons écouter l’aria « Addio del passato » (adieu beaux rêves souriants du passé). Cet air dans lequel Violetta relit avec tristesse une lettre de Germont est un véritable bijou. Il est chanté par la l’immense, Victoria de los Angeles, accompagnée par l’orchestre de l’Opéra de Rome dirigé par Tullio Serafin.

La Forza del destino(La force du destin) est le 26ème opéra de Giuseppe Verdi. C’est un mélodrame en quatre actes sur un livret de Francesco Maria Piave d’après le drame du Duc de Rivas « Don Alvaro o la fuerza del sino ». Une première version est donnée le 10 Novembre 1862 au Théâtre impérial Mariinsky de Saint-Pétersbourg.

Ce n’est pas le triomphe habituel, mais Verdi et les artistes sont ovationnés et le compositeur sera décoré par le tzar Alexandre II de Russie de l’ordre de Saint-Stanislas.

L’œuvre commence alors un tour d’Europe avant que Verdi ne la modifie profondément. Le livret est lui aussi remanié par Antonio Ghislanzoni et une deuxième version de La forza del destino est donnée le 27 février 1869 à la Scala de Milan.

L’action, une histoire d’amour qui tourne au tragique, se déroule au milieu du XVIIIème siècle en Espagne et en Italie.  La musique est d’une beauté et d’un lyrisme absolu et dès les trois premières notes de l’ouverture qui est splendide, l’émotion est déjà présente.

Extrait de l’acte III, écoutons l’air dans lequel Don Alvaro médite sur sa destinée: « O tu che in seno agli angeli » par Carlo Bergonzi accompagné par le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Lamberto Gardelli.

Extrait de l’acte IV, écoutons l’air dans lequel Leonora prie pour la paix : « Pace, pace moi Dio ! » par la soprano Mirella Freni, accompagnée par l’orchestre de la Scala dirigé par Riccardo Muti.

Commandé à Verdi pour l’inauguration de l’Opéra du Caire, Aïda est un opéra en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni. En dépit de l’énorme succès rencontré lors de sa création au Caire le 24 décembre 1871, Verdi considéra que la véritable date de création d’Aïda était celle du jour de sa première européenne à la Scala de Milan le 8 février 1872.

Ce soir là, le 8 février 1872, Verdi reçoit 33 rappels et reçoit en hommage une baguette en ivoire rehaussée d’une étoile de diamant.

L’action d’Aïda se situe à Memphis et à Thèbes du temps des pharaons et met en scène une intrigue amoureuse entre une esclave éthiopienne « Aïda » et un officier égyptien « Radamès ».

De l’acte IV, écoutons le magnifique et émouvant duo du tombeau « O terra, addio » par Monserrat Caballé, Plácido Domingo et la mezzo-soprano Fiorenza Cossotto, accompagnés les Chœurs de Covent Garden et le New Philharmonia Orchestra dirigé par Riccardo Muti.

Otello, opéra en quatre actes, sur un livret d’Arrigo Boito d’après la pièce de William Shakespeare « Othello ou le Maure de Venise », est créé le 5 février 1887 à la Scala de Milan. Le soir de cette première, le succès est une nouvelle fois retentissant.

Pour beaucoup, Otello est le plus grand opéra tragique de Verdi.

L’action se situe au XVIème siècle dans un port de Chypre où arrive avec son navire, le général de la flotte vénitienne et gouverneur de l’ile, le Maure Otello qui a vaincu la marine turque en Méditerranée.

Cet opéra est un mélodrame dans lequel on retrouve les ingrédients qui concourent à la tragédie : la jalousie, le complot et la vengeance.

Enrico CARUSO disait qu’il fallait être fou pour chanter Otello, tant cet opéra est long et sollicite la voix. Il en avait enregistré quelques airs mais ne l’a pas chanté sur scène. Il fallait et il faut toujours des voix adaptées et, d’une certaine façon, des personnages « forces de la nature » (Mario Del Monaco, Jon Vickers, Plácido Domingo, Ramon Vinay ou Lanza pour lequel ce rôle était fait, etc…)

Parlant de la voix de Lanza, Toscanini disait : « On a l’impression que Verdi et Puccini ont composé leurs opéras, spécialement pour Mario Lanza »

Nous allons écouter par Mario Lanza le monologue de l’acte III « Dio mi potevi scagliar» dans lequel Otello se révolte et dit préférer la misère et le déshonneur plutôt que d’être trompé.

Ce monologue fait suite au duo « Dio ti giocondi o sposo » qu’il faut avoir entendu par Mario Lanza et Licia Albanese, que nous ne pouvons vous faire écouter faute de temps. Ce duo d’anthologie, enregistré le 22 novembre 1955, se trouve sur l’album SONY-BMG « Mario Lanza – Arias & Duets »

Giuseppe Verdi fut non seulement un immense compositeur romantique, comme nous venons de le voir à travers des extraits de ses magnifiques opéras, mais aussi un grand patriote.

Il est mort à Milan le 27 janvier 1901 à l’âge de 87 ans.

Le jour de ses funérailles, qui furent nationales, et qui ont duré 12 heures, Arturo Toscanini a dirigé, en présence d’une foule immense, un chœur de 820 chanteurs qui ont interprété « Va pensiero » de Nabucco et « le Miserere » du Trouvère.

Pour éviter que le bruit des sabots des chevaux et des roues du corbillard perturbe la musique, de la paille avait été répandue sur la chaussée sur tout le trajet.

La reconnaissance institutionnelle est internationale et impressionnante : de nombreux conservatoires, monuments, écoles de musique, théâtres, parcs, rues et places portent le nom de Giuseppe Verdi dans de nombreuses villes du monde entier.

VERDI, AU DELÀ DE LA GLOIRE !

Extraits diffusés :

AIDA : Marche triomphale 

NABUCCO : Va, pensiero

RIGOLETTO : La donna è mobile par Luciano Pavarotti

RIGOLETTO : Caro nome par Dame Joan Sutherland

RIGOLETTO : Parmi veder le lagrime par Mario Lanza

LE TROUVERE : Tacea la note placida par Katia Ricciarelli

LE TROUVERE : Di quella pira par José Carreras

LE TROUVERE : D’amor sull’ali rosee par Leontyne Price

INGENICO (Requiem) par Luciano Pavarotti

LE TROUVERE : Ah si ben Mio par Franco Bonisolli

LA TRAVIATA : prélude de l’Acte 1

LA TRAVIATA : Sempre libera par Maria Callas

LA TRAVIATA : Addio del passato par Victoria de Los Angeles 

LA FORCE DU DESTIN : O tu che in seno agli angeli par Carlo Bergonzi

LA FORCE DU DESTIN : Pace, pace moi Dio ! par Mirella Freni,

AIDA : O terra, addio par Monserrat Caballé, Plácido Domingo et Fiorenza Cossotto

OTELLO : Dio mi potevi scagliar par Mario Lanza

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