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Hommage à Luciano Pavarotti

janvier 12th, 2008 par Marcel Azencot


Luciano Pavarotti vient de rejoindre le paradis des grandes voix humaines, pour retrouver les Caruso, Schipa, Gigli, Bjoerling, Corelli, Mario Lanza…

Voix splendide au timbre clair, la voix de Luciano Pavarotti était reconnaissable, «personnalisée» et identifiable comme toutes les grandes voix, outre qu’elle était la plus diffusée par le disque, le DVD et la télévision, surtout depuis la «grand messe» des Trois Ténors.

Le grand public parlera des aigus de Pavarotti, mais là n’était pas l’essentiel : l’histoire de l’Opéra a connu des ténors aux aigus exceptionnels, tels que Franco Bonisolli, Helge Roswaenge, Giacomo Lauri-Volpi, dont on trouve toujours les disques dans les bacs et qui furent, de leur vivant, de grandes stars, surtout les deux derniers cités.

Mais rien de comparable avec la célébrité universelle de Pavarotti dont l’essentiel de la carrière s’est déroulé à notre époque de média rois et omni-présents, ce qui évidemment ne facilite pas la comparaison des carrières dans le temps.

Pavarotti suscitait en outre une forte sympathie par sa chaleur humaine et son évidente simplicité. Comment, enfin, passer sous silence l’immense silhouette et le sourire éclatant de cette personnalité extravertie et joyeuse ?

C’est cet ensemble, reposant sur la voix magnifique, qui touchait les foules et leur apportait plus que le chant proprement dit.

Comment, alors, ne pas évoquer l’extraordinaire Mario Lanza, le seul à avoir suscité autant, sinon plus encore, d’émotion dans les foules, et qui a plus que tout autre et avant tout autre, apporté l’Opéra au plus grand nombre par la grâce du cinéma dans les années 50 ( The Toast of New Orleans, Le Grand Caruso, Sérénade, Les Sept Collines de Rome etc…) avant l’envahissement total par la télévision, le CD, le Mp3 et la révolution de l’Internet ?

Comment ne pas évoquer le charme incomparable de la voix de Lanza, des notes les plus sombres et cuivrées aux aigus les plus étincelants, et surtout, l’émotion extraordinaire émanant de ce jeune homme qui chantait avec « son âme » ?

Comment ne pas faire le rapprochement des deux personnalités, celles de l’Italien et de l’Italo américain, faites de gentillesse, de simplicité et de chaleur humaine, en même temps que d’excès quasi gargantuesques ?

Si avec Pavarotti, surtout celui de la dernière période, le gigantisme physique l’emportait, chez Lanza, la voix et le cœur étaient magnifiés par une superbe apparence physique d’acteur qui lui valut d’être « happé » par le cinéma et prisonnier des grands studios américains presque jusqu’à la fin de sa très courte vie (mort le 7 octobre 1959 à Rome à l’âge de 38 ans des suites d’une phlébite).

Comment, aussi, à propos du parcours musical « transversal » et éclectique de Pavarotti (opéra, mélodies populaires, chansons de variété) ne pas évoquer Lanza qui, plus que tout autre, a osé, au grand dam de certains critiques impardonnables, chanter non seulement l’Opéra et les Arie Antiche du XVIII ème siècle italien, mais aussi, comme Caruso, son idole, les grandes mélodies populaires italiennes, traditionnelles et anonymes, les poêmes de d’Annunzio mis en musique par Tosti, y ajoutant les grandes mélodies américaines, les opérettes et comédies musicales, les chansons de variétés ?

Beaucoup, après lui, en feraient autant (Carreras chantant Cats ou West Side Story, ou apparaissant au sein des Trois Ténors, Kiri Te kanawa et West Side Story, Alagna et les airs d’opérettes de Luis Mariano, ) etc…

Et comment, encore, ne pas évoquer, à propos des concerts de Pavarotti devant les foules, les grands concerts de Lanza, un des premiers chanteurs d’opéra à chanter pour le grand public dans des stades ou d’immenses auditoriums de plein air comme le Hollywood Bowl, ou le London Palladium où il chanta pour le Gala de charité du Variety Club devant la reine Elisabeth d’Angleterre, ou l’immense Albert Hall de Londres, lieu mythique du chant qui croula sous les acclamations quand il s’y produisit (l’Albert Hall, théâtre redouté par les chanteurs pour son acoustique et sa forme circulaire où les voix peuvent se perdre: celle de Dietrich Fischer-Dieskau, qui l’a lui-même rapporté, y était inaudible, « comme celle d’un poisson » qui ouvre la bouche sans émettre aucun son, selon l’image que lui en donna son épouse, la cantatrice Julia Varady !) ?

Comment enfin, et plus tristement, ne pas évoquer jusqu’à leurs funérailles de chefs d’Etat, Pavarotti à Modène et Lanza à Rome, où il vivait et tournait des films depuis deux ans (suivirent, pour Lanza des obsèques à Philadelphie, sa ville natale, en présence de dizaines de milliers de personnes, avant son enterrement à Hollywood) ?

On peut rêver que ces deux merveilleux chanteurs, le jeune Lanza et le moins jeune Pavarotti, se sont maintenant retrouvés et que Pavarotti, grand admirateur de Lanza «sa voix n’était pas seulement belle, elle était fantastique ! » chante son admiration à son jeune « ancien » !

Les vrais artistes se reconnaissent et les plus simples, souvent les plus grands, rendent spontanément l’hommage qu’ils doivent à l’art et au génie de l’autre.

Pavarotti, Carreras, Domingo, Leech, qui ne l’avaient pas personnellement connu, se sont grandis par leur hommage répété à Lanza, comme se sont grandies d’autres gloires de l’Opéra qui eurent la chance de le connaître et qui proclamèrent leur respect et leur admiration pour lui (Tito Schipa, Licia Albanese, Giovanni Martinelli, Ezio Pinza, Rénata Tébaldi, Richard Tucker, Anna Moffo, Giuseppe Valdengo, Nicola Moscona, son ami et complice George London etc…).

Au moment où disparaît Luciano Pavarotti, et au delà de la tristesse que nous éprouvons, nous savons au moins que nous avons les nombreux enregistrements d’une longue carrière, comparée aux 10 ou 12 brèves années de la carrière météorique de Mario Lanza…

Plusieurs éditeurs de musique les avaient déjà réunis dans des coffrets uniques incluant Placido Domingo et José Carréras et même Maria Callas (qui a toujours regretté de n’avoir pu avoir l’occasion de chanter avec Mario Lanza). On peut rêver à ces rencontres qui n’ont jamais eu lieu ou regretter le « coup » des éditeurs de compilations, mais pourquoi bouder notre plaisir et l’hommage de l’industrie du disque à des artistes d’exception ?

Luciano Pavarotti et Mario Lanza, Mario Lanza et Luciano Pavarotti, l’Italie du cœur.

Catégorie Hommages | 1 Commentaire »

Une Réponse

  1. CREQUIE GUY Says:

    Nouvel envoi corrigé, SVP, effacer sur le site la version précédente de mes propos. Merci.

    Mario LANZA, grâce à ses films notamment le Grand Caruso et Sérénade (les plus connus) a vulgarisé le premier l’opéra dans le monde. Peut-être justement, a t’il réussi cet exploit, car sa voix unique de cristal pouvait chanter magnifiquement autre chose que l’opéra y compris dans ses films et la beauté de son timbre, sa diction, l’émotion unique ( comme s’il donnait sa vie dans chaque interprétation) rendait beau tout ce qu’il interpértait. Conquis, le spectateur de la salle de cinéma ou du concert ne retenait que l’unique,le sublime, le merveilleux…..

    Luciano PAVAROTTI, aura t’il dans l’histoire le même sort durable que LANZA ? Nous le saurons dans 50 ans mais : d’ores et déja, la différence est dans la durée de la Carrière de PAVAROTTI, dans la médiatisation extrème des possibilités d’aujourd’hui, sinon, lui aussi avec un timbre chaud de velours à rendu populaire l’opéra en chantant également d’autre choses que l’opéra.

    PAVAROTTI dégageait de la force par une présence physique spécifique et un timbre de velours mais,je le pense, Mario LANZA avait ce surcroît de sens d’interprétation et un timbre avec encore plus de possibilités de variations vocales.

    Guy CREQUIE

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