Rechercher





Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Philadelphie, choses vues, choses éprouvées

janvier 12th, 2008 par Marcel Azencot


Philadelphie !Ville d’Amérique injustement méconnue.

Elle est pourtant le berceau de la Déclaration d’Indépendance Américaine en 1776, où se sont illustrés Benjamin Franklin, Thomas Jefferson , Alexander Hamilton et autres pères de la Constitution des Etats Unis. Ville des Quakers et des Amish («Witness», avec Harrison Ford), Ville d’Art, avec son immense Musée des Beaux Arts, son Musée Rodin, sa Fondation Barnes, et surtout ses théâtres, son Opéra (Académie Nationale de Musique), et l’immense Kimmel Center, bâtiment de verre et de bois foncé qui abrite plusieurs grands auditoriums, dont le Verizon Hall où se produit l’illustre Orchestre Philharmonique de Philadelphie, phalange mythique de Eugène Ormandy, sur la large et bien nommée Broad Street, baptisée Avenue of the Arts !

Plaque de Bronze pour Mario Lanza

Philadelplie, Quartier Italien

Juste en face de l’Académie Nationale de Musique, de l’autre côté de la rue, l’Hôtel « Double Tree » où se déroule traditionnellement la finale du « Concours international de chant Mario Lanza » (Mario Lanza Annual Ball and Pre Ball) la première semaine de novembre de chaque année, à l’initiative de la Mario Lanza Foundation et où se produisent les quatre lauréats choisis parmi une centaine de concurrents de 21 à 28 ans venus du monde entier (Juan Diego Flores a été deux fois lauréat, de même que Joyce Di Donato) pour être entendus au cours du mois d’Octobre.

Avenue des Arts, Philadelphie

Pour l’année 2007, le 1er prix a été décerné à une très belle brune mezzo-soprano américaine et les autres prix à une soprano colorature d’origine chinoise, en cours d’études aux Etats-Unis et à deux jeunes ténors américains (dont l’un chanta le grand air de Werther de Massenet, « Toute mon âme est là… Pourquoi me réveiller.. ? »)(v. le compte rendu détaillé dans la rubrique « Evénements ».Les finalistes reçoivent en outre une bourse d’études.

La maîtresse de cérémonie et Présidente du jury, était Elaine Malbin, juvénile à 76 ans, qui remportait des concours de chant à 14 ans. A 13 ans, elle est entendue par le grand Richard Tauber qui lui propose de l’emmener étudier avec lui en Angleterre, où il réside depuis qu’il a fui les nazis.

Le grand voyage en Angleterre ne se fera pas car Tauber décède d’un cancer à Londres en 1945.

Mais Elaine Malbin chantera avec rien moins que Lawrence Tibbett et les plus grands du Met, avant, enfin, d’interpréter à 19 ans avec Mario Lanza le duo d’amour de Madame Butterfly (Stolta paura…), interprétation superbe des deux artistes, que l’on peut écouter dans le magnifique CD « Mario Lanza, Aria and Duets », chez RCA-BMG.

Soit dit en passant, ce disque nous offre encore 15 minutes d’Otello, Mario Lanza avec la grande Licia Albanese, (star du Met et de la Scala, partenaire de Gigli, de Di Stefano, Raoul Jobin, Leonard Warren), la scène de la jalousie et du mouchoir (Il fazzoletto ! il fazzoletto ! il fazzoletto !) dans une interprétation de rage tourmentée de Lanza qui laisse pantois, (nous en reparlerons) ; et encore sur le même CD, André Chénier, les deux grands « arie » du poète (« Un di all’azzuro spazio… » et « Come un bel di di maggio ») par un Lanza bouleversant et insurpassé, (on imagine ce qu’il aurait donné quand le Maestro Victor de Sabata, directeur de la Scala le pressait de chanter le rôle pour la saison 1960, mais la phlébite l’emporterait le 7 octobre 1959 à Rome…).

Et là, à Philadelphie, Elaine Malbin chante et couvre de sa propre voix un autre duo avec Lanza, le « Brindisi » de la Traviata, que l’on est en train de jouer dans le vaste Ormandy Hall de l’Hôtel Double Tree pour les 160 convives. A 76 ans, sa voix est si jeune et belle que la salle se lève et l’acclame debout, et elle rit, comme si elle nous avait fait une bonne blague en couvrant de sa voix réelle sa voix enregistrée !

Je lui demande où je peux trouver ce « Brindisi », elle n’en sait rien : « je vais chercher et vous l’envoyer », on échange nos e-mails, mais je viens de le trouver dans un 33 tours RCA de Mario Lanza avec Kathryn Grayson et Elaine Malbin « Mario Lanza chante l’Opéra », RCA.

Dans l’ascenseur du Double Tree, l’an dernier, elle disait, pensive : « Lanza a bouleversé ma vie. J’avais 19 ans. Comment imaginer que 56 ans plus tard, tout ceci vivrait encore, susciterait autant d’émotion, resterait ? D’avoir chanté avec Mario Lanza a sublimé ma carrière au Met de New YorK et a marqué plus que d’avoir chanté pour Tauber ou avec Tibbets ou tant d’autres ».

On se quitte, elle viendra à Paris et nous nous verrons, je l’embrasse. Ces quatre jours à Philadelphie, « the City of Brotherly Love », ont été riches, chaleureux, émouvants, avec deux longues visites au Musée Mario Lanza, sur Montrose Street, petite rue calme bordée de maisons anglaises en briques rouges et portes laquées colorées devant lesquelles veillent les petites poupées de chiffon de Halloween, et puis, surplombant la maison qui abrite le musée, l’Eglise italienne de Saint Mary Magdalena dei Pazzi où Mario Lanza a chanté l’Ave Maria et où son corps serait exposé lors de ses secondes obsèques, après celles de Rome et avant celles de Los Angeles.

Le dimanche 4 novembre, messe en sa mémoire, le jeune ténor Dominic Mantuano, pilier de la Fondation Lanza, va à son tour chanter l’Ave Maria pour Mario Lanza. On se retrouve au Musée, on déniche sur les étagères les CD inédits, produits par Damon Lanza Productions, le coffret des 15 CD rarissimes des Coca Cola Shows qu’on croyait perdus, les livres sur Mario Lanza, les DVD de films, les photos ou dessins, les divers memorabilia, dont de vrais dollars à son effigie, des timbres postaux, etc…

Et tous ces bénévoles qui travaillent jour après jour pour perpétuer le souvenir de cet homme si jeune, de ce presque jeune homme qui chantait de toute son âme, riait de tout son cœur devant le public de ses concerts (quand il n’était pas dévoré d’angoisse), et qui continue de bouleverser ceux qui le connaissaient comme ceux qui le découvrent.

Damon Lanza, grand bonhomme sensible et souriant de 56 ans qui dit « My Dad » en évoquant le papa chaleureux et aimant perdu quand il avait 8 ans, a créé « Damon Lanza Productions » et « LanzaLegend.com » et travaille inlassablement avec Bob Dolfi, homme de passion et de raison, véritable cheville ouvrière de cette entreprise « non commerciale », à montrer l’actualité absolue de Mario Lanza, artiste splendide et charismatique, la simplicité faite homme (Ah ! ses rires dans les concerts, son amicale complicité avec le public de l’«Albert Hall» de Londres, l’immense salle ravie et conquise par son talent, son humour et sa gentillesse !).

Quel beau concert nous donne ce CD « Mario Lanza Live in London », le seul concert de sa tournée en Europe à avoir été enregistré ! Ecoutez la voix, l’émotion, l’intelligence innée du texte, le sens de la phrase et du mot, les adresses au public, parlées d’une impeccable diction, la simplicité de l’homme dans les moindres propos, les rires, ah! les rires du public, heureux, les choix de l’artiste, son éclectisme (depuis les arie du 18ème siècle aux mélodies américaines, en passant par celles de Tosti et les grands airs d’Italie, Naples, Sicile), son amour des grands ouvrages (les poèmes de d’Annunzio…), son respect des textes, de leur sens, de leur poésie et de leur musique propre.

Voilà ce qu’on a retrouvé et ressenti à Philadelphie.

Mais on peut l’avoir aussi en faisant ses emplettes en magasin ou sur le net ou en nous rejoignant !

Bienvenue au Club !

Catégorie Evénements | 1 Commentaire »

Une Réponse

  1. Damon Lanza Says:

    Can’t wait to see the finished web site.
    Damon Lanza

Leave a Comment

Veuillez noter/Please note:La modération est activée/Comment moderation is enabled and may delay your comment. There is no need to resubmit your comment.