Rechercher





Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Hommage à Tito Gobbi sur Radio Aligre

juin 4th, 2013 par Alain Fauquier


Tito Gobbi dans Falstaff

Dimanche 23 juin 2013 de 9h30 à 10h30

Hommage à TITO GOBBI

sur Aligrefm (93.1)

A l’occasion de la célébration en 2013 du centième anniversaire de la naissance du grand baryton italien Tito GOBBI, Michel Goti, animateur de l’émission Cappuccino sur Aligrefm - la radio des Italiens de Paris -, et ses invités, la soprano Floria Rosimiro, Marcel Azencot et Alain Fauquier de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza, ont rendu hommage à cet illustre tragédien d’opéra.

Si Maria Callas fut la plus grande tragédienne d’opéra de son temps, on peut dire sans exagérer que Tito Gobbi fut un des plus grands tragédiens d’opéra.

Dès le départ il va faire sensation. Son instinct dramatique et son génie déclamatoire vont asseoir sa réputation d’interprète idéal du répertoire contemporain.

Tito Gobbi va en effet avoir l’honneur de créer un grand nombre d’œuvres modernes, dont des opéras de Rocca, Malpiero, Persico, Lualdi, Napoli et Ghedini.

Tito Gobbi nait le 24 octobre 1913 à Bassano del Grappa en Vénétie, dans la même ville que notre ami Pietro qui y naitra 20 ans plus tard.

Après des études de droit à l’Université de Padoue, il apprend le chant à Rome avec le ténor sicilien Giulio Crimi et débute en 1935 à Gubbio, petite cité médiévale de Ombrie, dans le rôle de Rodolfo de La Sonnambula de Rossini.

En 1936, il remporte le Concours international de chant de Vienne et en 1937 il est le lauréat du Concours de l’école de chant de la Scala de Milan.

Tito Gobbi débute sur la scène de l’Opéra de Rome en juin 1937 et va chanter, alors qu’il n’a pratiquement aucune expérience, les plus grands rôles de Verdi, Donizetti et Bellini.

Tito Gobbi est remarqué par le grand maestro Tullio Serafin, qui lui offre de créer en 1942 le rôle-titre de la première italienne de Wozzeck d’Alban Berg. Puis il  débute à la Scala dans l’Elixir d’Amour de Donizetti.

Mais c’est après la Seconde Guerre Mondiale que sa carrière internationale va véritablement exploser.

En 1947, il chante à la Scala La Damnation de Faust d’Hector Berlioz et Rigoletto de Verdi à Stockholm.

En 1948, il chante pour la première fois en Amérique au San Francisco Opera, dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville de Rossini.

En 1951 il fait ses débuts à Covent Garden dans le rôle de Becore de l’Elixir d’Amour de Donizetti.

En 1954 il chante au Lyric Opéra de Chicago avec lequel il collaborera pendant 20 ans.

Tito Gobbi chantera aussi la musique baroque de Monteverdi, Scarlatti, Carissimi, Giordani, Vivaldi…, et les chansons napolitaines qu’il enregistrera en disque.

Dans les années cinquante, sa voix est devenue plus sombre et plus puissante. Tito Gobbi aborde des opéras de Richard Wagner, comme Lohengrin, Tristan et Isolde, le Crépuscule des Dieux.

Il fut aussi un grand Iago, d’Otello de Verdi ; Iago, l’homme sombre, l’homme du mal, qui va calomnier Desdémone en disant à Otello qu’elle le trompe avec Cassio, et pousser ainsi Otello à la tuer dans un accès de jalousie et de vengeance (il faut entendre, ici, Mario Lanza chanter l’ivresse de vengeance, la perte de son honneur ! Cela fait froid dans le dos !

Licia Albanese dans le rôle de Desdémone, dira avoir été effrayée quand il l’a littéralement jetée par terre dans sa colère !).

Mais fermons cette parenthèse et revenons à Tito Gobbi !

Sa carrière internationale l’amènera à travailler avec les partenaires les plus prestigieux de son temps: Callas, Tebaldi, Di Stefano, Del Monaco, Bergonzi, Corelli mais aussi Renata Scotto, Placido Domingo, Ileana Cotrubas, Victoria de Los Angeles, Magda Olivero, Joan Sutherland, Leo Nucci, Leonie Rysanek, , Jon Vickers, Elisabeth Schwarzkopf, Richard Tucker et bien d’autres, sans oublier la basse bulgare Boris Christoff qui n’était autre que son beau-frère. 

Quant aux chefs d’orchestre, citons Tullio Serafin, Gianandrea Gavazzeni, Lorin Maazel, Lovro Von Matacic, Victor de Sabata, Georges Prêtre, Furtwangler, Karajan, Alceo Galliera, Richard Bonynge etc…

En 1951, lorsqu’il fait ses débuts à Covent Garden dans le rôle de Belcore de L’Elixir d’Amour de Donizetti, Gobbi n’est pas seulement le baryton préféré de Serafin, mais également de Maria Callas et de la firme EMI.

Réunissant leurs talents, Callas et Gobbi vont donner le jour à quelques-uns des enregistrements les plus importants du 20ème siècle, comme Tosca en 1951, puis encore en 1953 à Milan, dans une des plus belles versions d’un opéra complet, avec Di Stefano, sous la direction de Victor de Sabata, puis Rigoletto en 1955 et le Barbier de Séville en 1957. 

Si Gobbi préfère la scène au studio, les disques ne trahissent pas son talent de comédien.

D’aucuns ne manqueront pas d’affirmer, comme le rappelle le musicologue Matthew Boyden dans son livre sur l’Histoire de l’Opéra, « que ce furent ses attaques ambiguës, son vibrato irrégulier et son phrasé rocailleux qui firent de Gobbi un grand chanteur d’opéra, et qu’il est difficile d’imaginer un baryton s’attaquant au rôle de Scarpia de la Tosca, sans avoir préalablement écouté l’interprétation de Gobbi. »

C’est dans ce rôle de Scarpia que Gobbi va s’affirmer et débuter au Met de New York en 1956. Il deviendra d’ailleurs un des plus grands Scarpia.

Avec Maria Callas pour partenaire, les deux tragédiens feront sensation partout où ils passeront, comme à l’Opéra de Paris en 1958, 1964 et 1965.

En 1964 il chante Tosca avec Maria Callas à Covent Garden, dans la mémorable mise en scène de Franco Zeffirelli, et le 2èmeacte sera filmé et diffusé notamment à la BBC. On le trouve sur DVD.

Tito Gobbi sera tout aussi impressionnant dans Falstaff de Verdi qu’il incarne à Salzbourg sous la direction d’Herbert Von Karajan. Comédien dans l’âme et grand tragédien, Gobbi incarnera avec une facilité déconcertante tous les personnages violents du répertoire de Verdi, de Puccini et même de Rossini.

Les grands chanteurs ne laissent jamais le public indifférent. Et si nombreux sont les critiques qui désapprouvaient son jeu excessif, voire « outré », et son recours au « parlando », le public ne sortait jamais de ses représentations sans avoir pris pleinement la mesure du rôle dans lequel il s’illustrait.

En 1957 il incarne Falstaff de Verdi à Salzbourg sous la direction d’Herbert von Karajan.

S’il interprète Germont (dans la Traviata), Nabucco, Amonasro (dans Aïda), Iago (dans Otello), Tito Gobbi se sent à l’aise aussi du côté de la violence de certains opéras de Puccini, comme Il Tabarro de Rossini.

A partir de 1973, il enseigne le chant aux jeunes générations, d’abord aux Etats-Unis au Rosary College et anime une masterclass à la Juilliard School de New York, puis il transmet son art en Italie à la Villa Schifanoia de Florence.

En 1974 il se produit pour la dernière fois à Covent Garden où il s’était souvent illustré, notamment dans Rigoletto en 1955.

Au terme d’une carrière bien remplie, au cours de laquelle il aura interprété 136 rôles d’opéra, Tito Gobbi meurt à Rome le 5 mars 1984 à l’âge de seulement 70 ans. Il fut l’une des figures les plus marquantes du chant italien, l’un des plus célèbres barytons de sa génération.

Il faut aussi savoir que son talent artistique n’était pas limité au seul chant : il avait des dispositions pour le dessin, la caricature et la peinture et il lui arrivait très fréquemment de dessiner les costumes des opéras dans lesquels il chantait. Il réalisait même des mises en scènes comme celles du Barbier de Séville, de Don Giovanni et de Falstaff en 1965.

Dans les années 1940, il a tourné quelque 26 films, comme : Le Barbier de Séville en 1945 ; 0 Sole MIo en 1946 ; Devant lui tremblait tout Rome en 1946 avec Anna Magnani ; L’Elixir d’Amour avec Silvana Mangano ; Une nuit de folie à l’Opéra en 1949 de Mario Costa avec la soprano Maria Caniglia ; Pagliacci en 1951 avec Gina Lollobrigida…

Des films qui ne connurent pas un grand succès et qui sont oubliés aujourd’hui, comme ceux de Beniamino  Gigli ou de Ferruccio Tagliavini, mais certains étaient des opéras filmés, comme le 2ème acte de Tosca filmé par Zeffirelli et ont gardé leur extraordinaire intérêt.

Tito Gobbi demeurera l’un des interprètes les plus fascinants du XXème siècle.

Extraits diffusés :

Veglia, o donna, questo fiore : RIGOLETTO, Giuseppe Verdi

Largo al factotum : LE BARBIER DE SEVILLE, Giacomo Rossini

Credo in un Dio crudel : OTELLO, Giuseppe Verdi,

Or tutto è chiaro : TOSCA, Giacomo Puccini.

O Carlo ascolta : DON CARLOS, Giuseppe Verdi

Di Provenza il mar, il suol : LA TRAVIATA, Giuseppe Verdi

Deh vieni alla finestra : DON GIOVANNI, Amadeus Mozart

 

Hommages et émissions à venir:

GIUSEPPE VERDI

SALVATORE LICITRA

LES PLUS BEAUX CHANTS DE NOEL

RENATA TEBALDI

LICIA ALBANESE

Pour réécouter ces émissions
se connecter à Cappuccino sur radio aligrefm

Catégorie On a fait | Pas de commentaires »

Leave a Comment

Veuillez noter/Please note:La modération est activée/Comment moderation is enabled and may delay your comment. There is no need to resubmit your comment.