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Hommage à la diva Rosa PONSELLE

juin 8th, 2015 par Alain Fauquier


Dimanche 14 juin 2015 à 9h30

sur Aligrefm (93.1) ou aligre-cappuccino.fr

 

Michel Goti,
présentateur de l’émission Cappuccino,

et ses invités,

La soprano Floria Rosimiro,
Marcel Azencot et Alain Fauquier,
de l’Opéra Club Mario Lanza,
ont rendu hommage à la diva

ROSA PONSELLE

On dit de la diva Rosa Ponselle, à qui nous rendons hommage aujourd’hui, qu’elle fut la soprano la plus douée de l’histoire de l’opéra ; que sa voix, d’une exceptionnelle richesse, en fit l’une des plus grandes cantatrices de tous les temps et qu’elle fut le modèle dont s’inspira Maria Callas.

Pour Enrico Caruso, Tullio Serafin et Maria Callas, elle fut même la plus grande de toutes.

Lorsque Rosa Ponselle fit sa première apparition sur la scène du Metropolitan Opera à 21 ans, dans le rôle de Léonora de La Force du destin de Verdi, aux côtés de Caruso, elle fit une telle sensation qu’elle laissa le public en larmes et les critiques à court de superlatifs.

Elle fut d’emblée reconnue comme la soprano absolue : une voix d’or pur, au timbre sombre et chaud, à la ligne de chant irréprochable et à l’agilité époustouflante. L’homogénéité du timbre, son mordant, la souplesse du vibrato et la beauté du phrasé sont tels que, si elle l’avait voulu, Rosa Ponselle aurait pu chanter tout le répertoire.

Après avoir entendu Rosa Ponselle au Met dans La Traviata, la cantatrice allemande Lotte Lehmann se tourna vers Géraldine Farrar, cantatrice et actrice américaine, et lui demanda : « Comment fait-elle pour avoir une voix comme celle-là ? » Ce à quoi Farrar répondit : « Je ne connais qu’un seul moyen : passer un contrat avec Dieu et travailler, travailler, travailler ! »

En réalité Dieu fut un facteur plus déterminant dans l’histoire de la soprano la plus douée de l’histoire, que la sueur et les larmes.

Cette Caruso en jupons, comme on disait, est partie de rien. Issue d’une famille d’immigrés italiens originaires de Caiazzo, dans la région de Naples. Rosa Ponselle naît sous le nom de Rosa, Maria PONZILLO, le 22 janvier 1897 à Meriden, dans le Connecticut. Son père est boulanger et à la maison on n’apprécie pas particulièrement la musique.

Dès l’enfance, elle avait une grande voix, et d’ailleurs, dans le chœur de sa paroisse, on lui disait toujours de chanter moins fort. Sa tessiture était de trois octaves selon son propre témoignage. Son visage présentait déjà les traits de l’archétype du chanteur, avec des rondeurs et des résonateurs naturellement structurés.

C’est pourtant sa sœur aînée, Carmela, âgée de 18 ans qui va l’entraîner sur la voie du chant. C’est elle, en effet, qui a l’idée d’exploiter sa voix de mezzo dans des théâtres et cafés-concerts de petites villes.

Rosa va la suivre docilement et chanter avec elle, notamment au « Café Malone » de New Haven, où elles chantent des airs d’opéra et des chansons napolitaines en s’accompagnant au piano.

Elles vont finir par chanter à Broadway et même par partir en tournée avec les Marx Brothers, qui en sont à leur début et acquièrent une solide réputation.

Les sœurs Ponzillo suivent les cours de Romano Romani, un protégé de Giacomo Puccini et de Pietro Mascagni, avant d’être coachées par William Thorner qui est aussi le coach de nombreuses célébrités, dont le baryton Victor Maurel.Cinq mois plus tard, Rosa Ponzillo prend le nom de Rosa Ponselle.

Au début de l’année 1918, Victor Maurel, subjugué par la voix de Rosa Ponselle, la présente à Enrico Caruso. Impressionné lui aussi, Caruso la présente à Gatti-Casazza, le directeur du Metropolitan Opera. Gatti-Casazza l’écoute lui aussi et l’engage à l’essai pour une saison, dans le rôle de Léonore, pour la première de La force du  destin de Verdi.

Gatti-Casazza lui dit : « C’est la première fois que j’engage une artiste américaine sans qu’elle ait fait au préalable ses preuves en Europe. Si vous réussissez, vous ouvrirez les portes à d’autres chanteurs américains. » Imaginez un peu la pression !

Rosa Ponselle débute le 15 novembre 1918 aux côtés de Caruso avec un trac fou qui ne la quittera jamais. Ce jour là, sa mère, sa sœur et son professeur doivent même unir leur efforts pour la traîner jusqu’au théâtre ! Malgré son immense succès, ou peut-être à cause, de son immense succès, le trac l’envahira avant chaque représentation.

Certains la verront tourner parfois pendant plus d’une heure autour du Met avant de se décider à prendre l’entrée des artistes.

Après cette Force du destin triomphale, Rosa Ponselle travaille notamment les œuvres de Verdi, son auteur préféré. Elle chante Ernani, Luisa Miller, Don Carlos, Aida, Il trovatore, La traviata, qui lui valent des acclamations au Met et au Covent Garden à Londres en 1930.

Le répertoire de Rosa Ponselle s’enrichit avec Cavalleria rusticana de Mascagni, Andrea Chénier de Giordano La Gioconda de Ponchielli et La Vestale de Spontini représenté au Mai Musical Florentin en 1933.

Si Ponselle n’a jamais chanté Puccini ou Wagner c’est, dit-on, par égard pour ses collègues sopranos, qui ne sont pas pour elle des rivales, mais des amies qu’elle respecte.

La réalité est peut-être moins chevaleresque, car il semblerait plutôt qu’elle ait eu peur des aigus. Elle avait, en effet, souvent demandé à ce que les rôles soient transposés dans une tonalité plus basse. Demande peut-être simplement due au trac et à la peur de l’échec devant le public.

Rosa Ponselle triompha durant dix-neuf saisons au Met, où elle mit son art vocal au service d’un répertoire de 23 rôles, pas plus.

Elle est surtout célèbre pour son interprétation de Norma, mais se distingua également dans Ernani, Don Carlos, La Gioconda, André Chénier, Guillaume Tell, Cavalleria Rusticana, La Traviata et Don Juan.

Le seul rôle dans lequel elle ne fut, que presque parfaite, est Carmen de Bizet, produit en 1935.

Bien que les critiques reconnaissent sa voix idéale, nombre d’entre eux estiment qu’elle n’a pas le tempérament qui convient au personnage complexe de Bizet. Le public en revanche est totalement sous le charme.

Après le départ du Met de Gatti-Casazza, en mai 1935, Rosa Ponselle essuie un refus de la nouvelle direction du Met pour monter Adrienne Lecouvreur de Cilea.

Furieuse, elle démissionne du Met et fait ses adieux au public en pleine gloire et en pleine possession de ses moyens, le 17 avril 1937, alors qu’elle chante Carmen à Cleveland. Elle a seulement 40 ans.

Cette même année, elle met un terme à sa vie sentimentale tumultueuse en épousant le fils du maire de Baltimore, et se retire dans sa résidence, la « Villa Pace », qui est devenue, depuis, le « Musée Rosa Ponselle ». Elle donnera des concerts pendant encore quatre ans.

Après son divorce en 1950, Rosa Ponselle prend la direction du Civic Opera de Baltimore en 1951 et enseigne le chant chez elle, à la Villa Pace jusqu’en 1974. Parmi ses plus célèbres élèves figurent: Sherrill Milnes, Plàcido Domingo, Beverly Sills, Samuel Ramey, Leontyne Price, Louis Quilico….

Rosa Ponselle est décédée à 84 ans le 25 mai 1981 à Baltimore. Sa sœur Carmela, mezzo-soprano, ne chanta qu’une seule fois avec elle dans La Gioconda de Ponchielli. Elle est morte le 13 juin 1977 à New York.

En 1984, fut créée à Baltimore dans le Maryland la « Fondation Rosa Ponselle » destinée à encourager et aider les jeunes chanteurs.

Insertions musicales :

Ernani ! involami : Ernani, Verdi

Ritorna Vincitor : Aïda, Verdi

Surta e la notte : Ernani, Verdi

Casta Diva : Norma, Bellini,

O Nume tutelar : La Vestale, Spontini

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