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Emission Arte lirica du 9 décembre 2018

novembre 15th, 2018 par Alain Fauquier


Affichr Montserrat portrait

C’est avec un immense plaisir que nous rendons hommage aujourd’hui à la grande diva espagnole Montserrat Caballé, décédée à Barcelone, sa ville natale, le 6 octobre 2018.

Surnommée « La Superba », après que Maria Callas eut été surnom-mée « La Divina » et Joan Sutherland « La Stupenda », Montserrat Caballé fut sans nul doute la voix féminine espagnole la plus belle et la plus importante du XXème siècle, avec Victoria de Los Angeles, Pilar Lorengar et Teresa Berganza, les sopranos de ce que l’on a appelé la Génération Lyrique Espagnole, avec pour les hommes, Alfredo Kraus, José Carreras (que Montserrat Caballe, allait soutenir à ses débuts),  Placido Domingo et Giacomo Arragall.

Sa voix, d’une rare beauté, au parfum enivrant et à la couleur capiteuse et dense, était d’une pureté et d’une homogénéité parfaites. Alliée à une technique du souffle exceptionnelle, elle a donné lieu à l’une des plus brillantes carrières lyriques du monde.

Exemple unique de polyvalence lyrique, Montserrat Caballé a interprété plus de quatre-vingts rôles, de l’opéra baroque à Verdi, Puccini, Wagner, Strauss… au répertoire belcantiste, c’est à dire Donizetti et Bellini.

Extrait de l’opéra Gianni Schicchi de Puccini, on écoute Montserrat Caballé chanter  le très populaire « O Mio Babbino Caro » (O Mon Cher Père)

Maria Montserrat Viviana de Caballé  i Folch, c’était son nom complet, est née le 12 avril 1933 en Catalogne dans une famille modeste.

Après avoir étudié le piano au conservatoire du Liceu de Barcelone,  elle entreprend avec le soutien d’une famille d’industriels mécènes, des études de chant sous la direction de la soprano hongroise Eugenia Kemeny.

Etudes qu’elle poursuivra avec la cantatrice Conchita Badia considérée comme l’une des plus grandes interprètes de la chanson catalane, espagnole et latino-am&ricaine du XXème siècle, et le chef d’orchestre italien Napoleone Annovazzi qui relança l’opéra italien en Espagne et fut le directeur musical du Liceu de Barcelone de 1942 à 1953.

On écoute Montserrat Caballé qui chante en duo avec Marilyn Horne la « Barcarolle » des Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach.

En 1956, Montserrat Caballé fait ses débuts à l’Opéra de Bâle dans le rôle de Mimi, dans La Bohème de Puccini.

En 1959, elle est engagée par l’Opéra de Brême où elle chante un très large répertoire de soprano lyrico-dramatique, de Mozart
à Dvořák en passant par Verdi et Puccini, sans toutefois  parvenir à trouver sa véritable personnalité vocale.

Sa renommée s’accroît avec des prestations remarquées à l’Opéra de Vienne où elle chante Salomé de Richard Strauss en 1958 ; ou encore à la Scala de Milan où elle interprète Parsifal de Richard Wagner en 1960.

En 1962, elle retourne à Barcelone et fait ses débuts au Gran Teatre del  Liceu dans le rôle-titre d’Arabella de Strauss, un théâtre auquel elle demeurera fidèle tout au long de sa carrière.

Extrait du 2ème acte de Tosca de Puccini, on écoute Montserrat Caballé chanter le célèbre « Vissi d’arte, vissi d’amore » (J’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour)

En 1964, elle épouse le ténor d’opéra aragonais Bernabé Martí avec qui elle aura deux enfants : un garçon également prénommé Bernabé, en 1966, et une fille, Montserrat Martínez plus connue sous le nom de Montserrat Marti ou « Montsita », née en 1972, qui deviendra également cantatrice et partagera avec elle la scène à de nombreuses reprises.

On écoute un court  duo entre la mère (77 ans) et la fille (38 ans) qui interprètent, lors d’un concert télévisé en 2010, un Noël allemand : « Leise rieselt der Schnee »  (Doucement tombe la neige).

Le premier succès international de Montserrat Caballé a lieu en 1965 quand elle remplace Marilyn Horne, enceinte, pour une Lucrezia Borgia en version de concert au Carnegie Hall de New York, où elle fait sensation.

A l’issue de cette représentation, le New-York Times titrera : « Caballé, c’est Callas et Tebaldi réunies ».

La même année, elle fait ses débuts au Festival de Glyndebourne et au Metropolitan Opera de New York dans le rôle de Marguerite du Faust de Gounod. C’est à l’issue de cette représentation qu’elle sera surnommée : « La Superba »

En 1967, Montserrat Caballé enregistre sa première Traviata sous la direction de Georges Prêtre aux côtés de Carlo Bergonzi et Sherill Milnes.

En 1972, elle fait ses débuts à la Scala, dans Norma de Bellini, rôle qu’elle enregistre la même année avec le jeune Plácido Domingo et Fiorenza Cossotto.

Extrait du deuxième acte de Madame Butterfly de Puccini, on écoute Montserrat Caballé chanter : « Un bel di vedremo » (Un beau jour nous verrons)

La même année, en 1972, Montserrat Caballé fait aussi ses débuts au Royal Opera House de Londres dans le rôle de Violetta dans La Traviata de Verdi.

C’est à partir de cette époque qu’elle explore systématiquement le répertoire du bel canto romantique : Rossini, DonizettiBellini et les œuvres de jeunesse de Verdi, participant à la résurrection de ce genre aux côtés des Joan SutherlandBeverly Sills et Leyla Gencer.

En 1973, elle reçoit la Médaille d’or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports.

Caballé devient aussi une récitaliste renommée, essentiellement de chansons de son Espagne natale.

Elle se produit à de nombreuses reprises sur scène et en récital avec Marilyn Horne, notamment dans Semiramide de Rossini au festival d’Aix-en-Provence en 1980.

Cette collaboration se double de plus d’une amitié et d’une grande admiration réciproque.

Après le milieu des années 80, la cinquantaine dépassée, de santé fragile, Montserrat est contrainte de réduire ses apparitions et de s’éloigner de la Scala.

Elle n’en poursuit pas moins sa carrière, auprès d’un public élargi. C’est ainsi qu’on l’entend en concert, dans Les Danaïdes d’Antonio Salieri à l’Opéra de Montpellier en 1986.

Sa célébrité est telle qu’elle lui permet de franchir la sacro-sainte frontière du monde de l’opéra et de la pop sans apparemment offusquer outre mesure les puristes du monde de l’opéra.

Son duo avec le célébrissime chanteur de rock Freddie Mercury en 1987 est encore dans toutes les oreilles et toutes les mémoires.

La chanson interprétée a pour titre : « Barcelona ». C’est un succès qui donnera lieu à un album du même nom.

Montserrat-Caballé interprètera également ce morceau avec Freddie Mercury en live au Ku Klub d’Ibiza le 29 mai 1987 ainsi qu’à Barcelone le 8 octobre 1988.

Cette célébrissime chanson deviendra en 1992 l’hymne des Jeux olympiques de Barcelone et figurera au palmarès des ventes en Europe.

Montserrat Caballé la chantera une nouvelle fois, accompagnée par un enregistrement du défunt Freddie Mercury, lors de la finale de 1999 de la Champions League au stade du Camp Nou à Barcelone.

En 1995, elle a participé à l’album de Vangelis « El Greco », dédié au célèbre peintre de Tolède.

En 1997, elle avait  publié l’album « Friends for life » qui comprend de nombreux duos avec diverses personnalités de la musique pop notamment : Bruce Dickinson (chanteur du groupe de Heavy MetalIron Maiden), VangelisJohnny Hallyday

Avec Johnny Hallyday elle enregistre une chanson intitulée : « Chanson pour ceux qui sont loin de chez eux »

On écoute ce surprenant et émouvant duo.

Le 3 janvier 2012, Montserrat Caballé fête ses 50 ans de carrière au Gran Teatre del Liceu , où le dernier rôle qu’elle interprète est celui de Catherine d’Aragon dans Henry VIII de Camille Saint-Saëns.

Le 20 octobre 2012, Montserrat Caballé, âgée de 79 ans, est hospitalisée à l’hôpital Sant Pau de Barcelone après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral pendant un séjour en Russie.

Elle meurt le 6 octobre 2018 dans ce même hôpital à l’âge de 85 ans.

Ambassadrice de l’UNESCO, Montserrat Caballé  a créé à Barcelone une fondation pour les enfants nécessiteux.

Elle demeurera une des plus grandes Norma du XXème siècle.

On écoute, pour terminer ce court hommage à Montserrat Caballé, le sublime et très émouvant « Casta Diva » ; cette prière à la Chaste Déesse qui constitue le point d’orgue de l’opéra de Bellini..

 

 

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