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Ecouter Mario Lanza

Leoncavallo : VESTI LA GIUBBA
Dicitencello Vuie
Verdi: OTELLO "Dio mi potevi"
Na sera e maggio
Serenade de Romberg
Leoncavallo: LA BOHEME
Giordano: ANDREA CHENIER














Hommage à la diva Rosa PONSELLE

juin 8th, 2015 par Alain Fauquier


Dimanche 14 juin 2015 à 9h30

sur Aligrefm (93.1) ou aligre-cappuccino.fr

 

Michel Goti,
présentateur de l’émission Cappuccino,

et ses invités,

La soprano Floria Rosimiro,
Marcel Azencot et Alain Fauquier,
de l’Opéra Club Mario Lanza,
ont rendu hommage à la diva

ROSA PONSELLE

On dit de la diva Rosa Ponselle, à qui nous rendons hommage aujourd’hui, qu’elle fut la soprano la plus douée de l’histoire de l’opéra ; que sa voix, d’une exceptionnelle richesse, en fit l’une des plus grandes cantatrices de tous les temps et qu’elle fut le modèle dont s’inspira Maria Callas.

Pour Enrico Caruso, Tullio Serafin et Maria Callas, elle fut même la plus grande de toutes.

Lorsque Rosa Ponselle fit sa première apparition sur la scène du Metropolitan Opera à 21 ans, dans le rôle de Léonora de La Force du destin de Verdi, aux côtés de Caruso, elle fit une telle sensation qu’elle laissa le public en larmes et les critiques à court de superlatifs.

Elle fut d’emblée reconnue comme la soprano absolue : une voix d’or pur, au timbre sombre et chaud, à la ligne de chant irréprochable et à l’agilité époustouflante. L’homogénéité du timbre, son mordant, la souplesse du vibrato et la beauté du phrasé sont tels que, si elle l’avait voulu, Rosa Ponselle aurait pu chanter tout le répertoire.

Après avoir entendu Rosa Ponselle au Met dans La Traviata, la cantatrice allemande Lotte Lehmann se tourna vers Géraldine Farrar, cantatrice et actrice américaine, et lui demanda : « Comment fait-elle pour avoir une voix comme celle-là ? » Ce à quoi Farrar répondit : « Je ne connais qu’un seul moyen : passer un contrat avec Dieu et travailler, travailler, travailler ! »

En réalité Dieu fut un facteur plus déterminant dans l’histoire de la soprano la plus douée de l’histoire, que la sueur et les larmes.

Cette Caruso en jupons, comme on disait, est partie de rien. Issue d’une famille d’immigrés italiens originaires de Caiazzo, dans la région de Naples. Rosa Ponselle naît sous le nom de Rosa, Maria PONZILLO, le 22 janvier 1897 à Meriden, dans le Connecticut. Son père est boulanger et à la maison on n’apprécie pas particulièrement la musique.

Dès l’enfance, elle avait une grande voix, et d’ailleurs, dans le chœur de sa paroisse, on lui disait toujours de chanter moins fort. Sa tessiture était de trois octaves selon son propre témoignage. Son visage présentait déjà les traits de l’archétype du chanteur, avec des rondeurs et des résonateurs naturellement structurés.

C’est pourtant sa sœur aînée, Carmela, âgée de 18 ans qui va l’entraîner sur la voie du chant. C’est elle, en effet, qui a l’idée d’exploiter sa voix de mezzo dans des théâtres et cafés-concerts de petites villes.

Rosa va la suivre docilement et chanter avec elle, notamment au « Café Malone » de New Haven, où elles chantent des airs d’opéra et des chansons napolitaines en s’accompagnant au piano.

Elles vont finir par chanter à Broadway et même par partir en tournée avec les Marx Brothers, qui en sont à leur début et acquièrent une solide réputation.

Les sœurs Ponzillo suivent les cours de Romano Romani, un protégé de Giacomo Puccini et de Pietro Mascagni, avant d’être coachées par William Thorner qui est aussi le coach de nombreuses célébrités, dont le baryton Victor Maurel.Cinq mois plus tard, Rosa Ponzillo prend le nom de Rosa Ponselle.

Au début de l’année 1918, Victor Maurel, subjugué par la voix de Rosa Ponselle, la présente à Enrico Caruso. Impressionné lui aussi, Caruso la présente à Gatti-Casazza, le directeur du Metropolitan Opera. Gatti-Casazza l’écoute lui aussi et l’engage à l’essai pour une saison, dans le rôle de Léonore, pour la première de La force du  destin de Verdi.

Gatti-Casazza lui dit : « C’est la première fois que j’engage une artiste américaine sans qu’elle ait fait au préalable ses preuves en Europe. Si vous réussissez, vous ouvrirez les portes à d’autres chanteurs américains. » Imaginez un peu la pression !

Rosa Ponselle débute le 15 novembre 1918 aux côtés de Caruso avec un trac fou qui ne la quittera jamais. Ce jour là, sa mère, sa sœur et son professeur doivent même unir leur efforts pour la traîner jusqu’au théâtre ! Malgré son immense succès, ou peut-être à cause, de son immense succès, le trac l’envahira avant chaque représentation.

Certains la verront tourner parfois pendant plus d’une heure autour du Met avant de se décider à prendre l’entrée des artistes.

Après cette Force du destin triomphale, Rosa Ponselle travaille notamment les œuvres de Verdi, son auteur préféré. Elle chante Ernani, Luisa Miller, Don Carlos, Aida, Il trovatore, La traviata, qui lui valent des acclamations au Met et au Covent Garden à Londres en 1930.

Le répertoire de Rosa Ponselle s’enrichit avec Cavalleria rusticana de Mascagni, Andrea Chénier de Giordano La Gioconda de Ponchielli et La Vestale de Spontini représenté au Mai Musical Florentin en 1933.

Si Ponselle n’a jamais chanté Puccini ou Wagner c’est, dit-on, par égard pour ses collègues sopranos, qui ne sont pas pour elle des rivales, mais des amies qu’elle respecte.

La réalité est peut-être moins chevaleresque, car il semblerait plutôt qu’elle ait eu peur des aigus. Elle avait, en effet, souvent demandé à ce que les rôles soient transposés dans une tonalité plus basse. Demande peut-être simplement due au trac et à la peur de l’échec devant le public.

Rosa Ponselle triompha durant dix-neuf saisons au Met, où elle mit son art vocal au service d’un répertoire de 23 rôles, pas plus.

Elle est surtout célèbre pour son interprétation de Norma, mais se distingua également dans Ernani, Don Carlos, La Gioconda, André Chénier, Guillaume Tell, Cavalleria Rusticana, La Traviata et Don Juan.

Le seul rôle dans lequel elle ne fut, que presque parfaite, est Carmen de Bizet, produit en 1935.

Bien que les critiques reconnaissent sa voix idéale, nombre d’entre eux estiment qu’elle n’a pas le tempérament qui convient au personnage complexe de Bizet. Le public en revanche est totalement sous le charme.

Après le départ du Met de Gatti-Casazza, en mai 1935, Rosa Ponselle essuie un refus de la nouvelle direction du Met pour monter Adrienne Lecouvreur de Cilea.

Furieuse, elle démissionne du Met et fait ses adieux au public en pleine gloire et en pleine possession de ses moyens, le 17 avril 1937, alors qu’elle chante Carmen à Cleveland. Elle a seulement 40 ans.

Cette même année, elle met un terme à sa vie sentimentale tumultueuse en épousant le fils du maire de Baltimore, et se retire dans sa résidence, la « Villa Pace », qui est devenue, depuis, le « Musée Rosa Ponselle ». Elle donnera des concerts pendant encore quatre ans.

Après son divorce en 1950, Rosa Ponselle prend la direction du Civic Opera de Baltimore en 1951 et enseigne le chant chez elle, à la Villa Pace jusqu’en 1974. Parmi ses plus célèbres élèves figurent: Sherrill Milnes, Plàcido Domingo, Beverly Sills, Samuel Ramey, Leontyne Price, Louis Quilico….

Rosa Ponselle est décédée à 84 ans le 25 mai 1981 à Baltimore. Sa sœur Carmela, mezzo-soprano, ne chanta qu’une seule fois avec elle dans La Gioconda de Ponchielli. Elle est morte le 13 juin 1977 à New York.

En 1984, fut créée à Baltimore dans le Maryland la « Fondation Rosa Ponselle » destinée à encourager et aider les jeunes chanteurs.

Insertions musicales :

Ernani ! involami : Ernani, Verdi

Ritorna Vincitor : Aïda, Verdi

Surta e la notte : Ernani, Verdi

Casta Diva : Norma, Bellini,

O Nume tutelar : La Vestale, Spontini

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The Very Best Of Mario Lanza

mai 25th, 2015 par Alain Fauquier


The Very Best Of Mario Lanza [Double CD]

Un nouveau double album
« The Very Best of Mario Lanza »

vient de sortir chez MCPS Europe.

 Vous pouvez le commander chez Amazon UK à l’adresse suivante :

  http://www.amazon.co.uk/gp/product/B00WL59DLE?psc=1&redirect=true&ref_=oh_aui_detailpage_o00_s00

 S’ils ne sont pas nouveaux, les enregistrements contenus dans ce double CD,
qu’ils soient en mono ou en stéréo, sont tous d’excellentes qualités.

Disc: 1
1. With A Song In My Heart (From ‘Spring Is Here’)
2. O Sole Mio (From ‘For The First Time’)
3. Be My Love (From ‘The Toast Of New Orleans’)
4. Beloved (From ‘The Student Prince’)
5. One Alone
6. Because
7. Valencia
8. And This Is My Beloved (From ‘Kismet’)
9. The Song Angels Sing
10. Vesti La Giubba (From ‘For The First Time’)
See all 20 tracks on this disc
Disc: 2
1. Because You’re Mine (From ‘Because You’re Mine’)
2. The Loveliest Night Of The Year (From ‘The Great Caruso’)
3. Funiculì, Funiculà
4. The Song Is You
5. Only A Rose
6. Mattinata (From ‘The Great Caruso’)
7. If You Were Mine
8. Drink, Drink, Drink (From ‘The Student Prince’)
9. Come Dance With Me
10. All The Things You Are (From ‘Very Warm For May’)
See all 20 tracks on this disc

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Concerts de Musique sacrée

mai 22nd, 2015 par Alain Fauquier


La soprano Floria Rosimiro et le Choeur
de l’ensemble vocal de chambre et piano Fuga Libre
dirigé par Emmanuel Dommergues

Nous avons eu le plaisir d’assister, le samedi 30 mai à 16 heures, au concert de Musique sacrée donné au Centre culturel Auguste Dobel , 9 rue Philidor, Paris XXème.

Deux ensembles se sont alternativement succédés:

Fuga Libre, dirigé par Emmanuel Dommergues et le CRE de la RATP, dirigé par la mezzo-soprano Nathalie Labry, qui dirige aussi l’Académie Lyrique de Paris (anciennement Académie Lyrique des Choeurs de Paris).

Le concert a commencé avec le kyrie de la Messe solennelle de Gounod, en l’honneur de Sainte-Cécile, patronne, comme chacun sait, des musiciens.

Le chef, Emmanuel Dommergues, a immédiatement attiré l’attention du public par son implication physique étourdissante, en dirigeant avec virtuosité  et énergie, tel un danseur de talent, sa douzaine de choristes présents sur scène et dont les voix étaient parfaitement réglées,

Nathalie Labry a dirigé ses propres choristes avec maestria mais dans un style plus conventionnel.

Ont suivi:
l’oratorio du Messie de Haendel (Surely ! He hath borne our grieves…),
Mystère (Sébastien!), extrait du Martyre de Saint-Sébastien de Debussy,
Mystère (le paradis), extrait de la même oeuvre,
Response, extrait de Tenebrae responsories de Victoria,
l’oratorio du Messie de Haendel (Why do the nations furiusly rage…),
Cantate Gloria In Excelssis Deo (Messe en si) de Bach (Sicut erat in principio…)

Brigitte BARET, qui fait partie des choristes, a chanté en solo le célèbre  « Agnus Dei » de la Petite Messe solennelle de Rossini,

Ce concert, qui a duré un peu plus d’une heure, s’est déroulé avec la participation de deux solistes invités:

Michael PINSKER, baryton, qui a interprété l’oratorio du Messie de Haendel (Why do the nations rage together…),
et
Floria ROSIMIRO, soprano colorature, qui a  interprété pour terminer, avec brio, comme toujours, et toute l’énergie dont elle est capable le redoutable  « Inflammatus et accensus », extrait du Stabat Mater de Rossini.

Il est peu de dire qu’elle a laissé le public… et les choristes, pantois!

L’Opéra Club Mario Lanza adresse ses plus vives félicitations et ses encouragements à tous les participants qui ont fait de ce concert une réussite.

On peut seulement regretter qu’il n’ait pas eu lieu dans le cadre plus solennel d’une église.

Nous invitons tous ceux qui le peuvent à assister
au prochain et troisième
Concert de Musique sacrée
Mercredi 17 Juin 2015 à 20h00
Collège Franco-Britannique,
ciup, 9 b, boulevard Jourdan
Paris XIVème (RER Cité Universitaire)

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Hommage à Ezio PINZA

mars 20th, 2015 par Alain Fauquier


Dimanche 10 mai 2015 à 9h30

 

sur aligrefm (93.1)

et www.aligre-cappuccino.fr

 

Michel Goti, présentateur de l’émission Cappuccino,
et ses invités, la soprano Floria Rosimiro,
Marcel Azencot et Alain Fauquier,
de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza,
ont rendu hommage à

EZIO PINZA

qui fut l’un des plus grands artistes de l’histoire du Met
et la plus grande basse italienne du 20ème siècle.

Contrairement aux ténors qui ont toujours le premier rôle à l’opéra : celui de l’amoureux romantique, du héro ou du libertin licencieux, les basses, en raison de leur registre vocal grave, sont vouées à des rôles de pères, de patriarches ou de prêtres.Elles ne sont que très rarement les stars de la représentation. La basse italienne Ezio Pinza, à qui nous rendons hommage aujourd’hui, n’est-elle pas l’exception qui confirme la règle ?

Ezio Pinza était effectivement une star adulée dans le monde entier. Partout où il chantait, il était ovationné. Comme le rappelle le ténor Giacomo Lauri-Volpi dans son livre Voix parallèles : « Ezio Pinza était doté d’une voix d’une extraordinaire beauté ; d’une voix d’une grande puissance émotionnelle, volumineuse et sonore ; d’une voix d’une rare souplesse, au timbre de velours. »

Le critique musical Jean Cabourg ajoute : « Le chant de Pinza était un jeu de pleins et de déliés ; une calligraphie vocale impeccable, conquise sur un timbre d’une rare texture. »

Outre une voix magnifique, PINZA possédait un look de jeune premier. Sa personnalité était attrayante et il était aussi élégant que spirituel et charismatique. Acteur né, il pouvait jouer tous les rôles, comiques, tragiques ou romantiques.

Dès lors, on comprend aisément que sa carrière, qui dura 40 ans, se soit développée avec un fantastique succès, non seulement à l’opéra, mais aussi à Broadway et à Hollywood.

Ezio Pinza avait une voix de basse-chantante, au timbre plus clair et plus souple que celle d’une basse profonde ; une voix comparable à celle d’un baryton-basse. C’est ce qui explique en partie son succès dans le rôle de Don Juan dont nous venons d’entendre un extrait.

Les enregistrements que nous avons sélectionnés pour cette émission, ont tous été réalisés entre 1927 et 1930, à un moment où Pinza, âgé de 38 à 40 ans, a réalisé les meilleurs enregistrements de basses de tous les temps.

Ce sont tous des enregistrements « Victor », du nom du fabriquant du fameux phonographe électrique le « Victrola », vendu par milliers d’exemplaires dans le monde. The Victor Talking Machine Company sera absorbée en 1929 par RCA pour devenir RCA VICTOR.

Ezio PINZA est né 18 mai 1892 à Rome. Son prénom de baptême est Fortunato. Un prénom qui lui a sans doute porté chance, mais qu’il changea plus tard en Ezio.

Passionné de vélo il veut faire une carrière de coureur cycliste. Mais son père, dit-on, ravi par la voix chaude, volumineuse et expressive de son fils, l’encourage à se tourner plutôt vers le chant qu’il étudie aux conservatoires de Ravenne et de Bologne,

PINZA fait ses débuts à Soncino (prés de Cremona) dans le rôle d’Oroveso de Norma. La première guerre mondiale l’oblige à cesser temporairement ses activités et il passe la guerre dans les Dolomites italiennes. Promu capitaine, et marié, il reprend sa carrière de chanteur en 1919.

Après quelques petits rôles dans André Chénier et Le Trouvère, PINZA est engagé dans la troupe du Théatre Costanzi de Rome, où il se fait une bonne expérience du grand répertoire avec La force du destin, La Gioconda, Le Barbier de Séville, Aida, Rigoletto, Thaïs de Massenet, Salome de Strauss, Tristan et Isolde…. En 1921 il est remarqué par Toscanini qui l’engage pour chanter le rôle de Pogner dans sa production des Maîtres chanteurs de Nurernberg à la Scala.

A la Scala, PINZA chante de nombreux rôles, dont  le père dans Louise de Charpentier, Pimen dans Boris Godounov, Henrich dans Lohengrin, Raimondo dans Lucia di Lammermoor….

Jusqu’en 1926 il se produira également à Naples, à Turin, en Allemagne et en Suisse. Il gravera durant cette période, de nombreux airs pour la branche italienne de « La voix de son maître ».

L’année 1926 marque l’arrivée de PINZA au Met de New York, dans le rôle du prêtre de La Vestale de Spontini. C’est le début d’une histoire d’amour avec la grande scène américaine qui durera jusqu’en 1948. Il en sera la première basse incontestée.

Bien que le rôle qu’il ait le plus chanté soit Ramfis dans Aïda (77 représentations), son image est indissociable de Don Giovanni, qu’il incarne pour la première fois en 1929.

PINZA chantera 612 fois au Met et fera aussi plusieurs saisons à Rome, Naples, Vérone, Florence et dans d’autres grandes villes italiennes. Il était vénéré en Amérique du sud, notamment au Colón et à Rio.

Il chanta aussi en Europe, principalement à Londres, Vienne et Salzburg. Sa carrière totalise 853 représentations (dont 241 en tournée), dans 51 rôles différents, plus 74 concerts ou galas.

Ezio PINZA était un grand séducteur. Partout où il passait  il faisait, dit-on, des ravages. On raconte qu’il rendit folle d’amour Elisabeth Rethberg qui était la plus grande soprano allemande de son temps, à tel point que sa femme obtint le divorce, avec une petite fortune à la clé.

PINZA aura pour partenaires les plus grands noms de son temps: Amelita Galli-Curci, Rosa Ponselle, Elisabeth Rethberg, Giovanni Martinelli, Beniamino Gigli, Lawrence Tibbett, Giuseppe De Luca, Grace Moore, Leonard Warren, Jarmila Novotna, Raoul Jobin, Bidú Sayão, Salvatore Baccaloni

 Il chantera sous la direction des plus grands chefs, dont Toscanini, Walter et Serafin.

Lorsqu’il quitte le Met en 1948, ce n’est pas pour prendre sa retraite, mais pour entreprendre une nouvelle carrière à Broadway où il est engagé à 56 ans pour tenir le rôle principal de la comédie musicale South Pacific de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein.

Le 7 Avril 1949, jour de la première de South Pacific, au Majestic Theatre de Broadway, PINZA obtient un triomphe.

La mélodie qu’il interprète « Some Enchanted Evening » est sur toutes les lèvres et PINZA passe du rang d’idole à celui de célébrité nationale.

Trois jours après la première de South Pacific, PINZA est engagé par la Metro-Goldwyn-Mayer pour tourner, dès la fin de ses engagements à Broadway, dans des comédies musicales dont il sera la star.

PINZA fera partie des nombreux chanteurs: Caruso, Gigli, Martinelli, Louis Armstrong, Dean Martin, Liberace, Perry Como…  qu’avec beaucoup d’humour Mario Lanza imitait à s’y méprendre.

Alors qu’il tournait Le Grand Caruso, LANZA aperçu, un matin en arrivant au studio, PINZA entrain de se maquiller. D’une loge voisine dans laquelle il s’engouffra, il entonna « à la Pinza » : « Some Enchanted Evening ». Ce qui lui valut en retour un retentissant : « LANZAAA ! fils de p. où es-tu ? », suivi des applaudissements de PINZA et des personnes qui se trouvaient autour d’eux.

Les deux chanteurs se vouaient mutuellement affection et admiration.

A Hollywood, Ezio PINZA tournera en 1950 deux comédies musicales : Mr Imperium (Laisse-moi t’aimer) avec Lana Turner et Strictly Dishonorable (Absolument malhonnête) avec Janet Leigh, qui sortiront en salle en 1951.

Malheureusement pour PINZA, le succès de ses deux films fut éclipsé par le triomphe sans précédent du film de Mario Lanza Le Grand Caruso qui sortait simultanément sur les écrans.

En 1953, PINZA tournera un 3ème et dernier film Tonight We Sing , avec Roberta Peters, Anne Bancroft et le violoniste Isaac Stern. L’histoire de ce film est la vie romancée de la grande basse russe Feodor Chaliapine.

PINZA chante en Russe un extrait de Boris Godunov de Moussorgsky, ce qui fut le clou du film..

La MGM avait envisagé de réaliser deux  films avec  Pinza et Lanza. L’un basé sur une pièce de théâtre de Sacha Guity « Deburau », dans lequel les deux chanteurs auraient convoité la même femme, Ava Garner.

L’autre film prévoyait de réunir Pinza, Lanza et Presley. Pinza aurait tenu le rôle du père dans une famille de célèbres chanteurs, Lanza et Presley auraient été ses deux fils.

Malheureusement aucun de ces deux films ne verra jamais le jour.

De 1951 à 1953, PINZA aura sa propre émission de radio: « The Ezio Pinza Show », dans laquelle il invitera, comme le fit Lanza avec « The Mario Lanza Show », des vedettes de variété comme Rosemary Clooney (la tante de George), et des célébrités, comme la star Zsa Zsa Gabor ou le harpiste Harpo Marx.

Jusqu’en 1955 PINZA fera de multiples apparitions à la télévision américaine et donnera de nombreux concerts et galas. La plus grande basse-chantante du XXème siècle décédera à 64 ans, le 9 Mai 1957, d’un accident vasculaire cérébral alors qu’il se trouvait à Stamford dans le Connecticut.

Insertions musicales :

Finch’han dal vivo : Don Giovanni, Mozart

Le veau d’or : Faust, Gounod

Si la rigueur et la vengeance : La Juive, Halévy

Air du Tambour Major : Le Caïd, Ambroise Thomas

Ah Del Tebro : Norma, Bellini

O Tu Palermo : Les Vêpres siciliennes, Verdi

Vecchia Zimarra : La Bohème, Puccini,

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Hommage à Giulietta SIMIONATO

janvier 29th, 2015 par Alain Fauquier


Dimanche 15 Mars 2015

de 9h30 à 10h30

 SIMIONATO 3

Michel Goti, présentateur de l’émission Cappuccino,
sur Aligrefm (93.1) et www.aligre-cappuccino.fr
et ses invités,
la soprano Floria Rosimiro,

Marcel Azencot et Alain Fauquier,
de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza,
rendront hommage à l’immense cantatrice
que fut Giulietta Simionato, disparue en 2010.

 

Giulietta Simionato fut sans conteste la plus grande mezzo-soprano italienne de son époque. Sa voix puissante, chaude et sensuelle, résonne encore aux oreilles de toutes celles et de tous ceux qui l’ont un jour entendue sur une scène d’opéra ou dans l’un de ses nombreux enregistrements, et qui en ont gardé un inoubliable souvenir.

Giulietta Simionato possédait tout ce dont une cantatrice peut rêver : une voix pleine et riche ; un timbre éclatant, chaleureux et sensuel ; une voix puissante et souple ; une tessiture très étendue qui lui permettait d’interpréter tous les rôles du répertoire du bel canto. Les rôles comiques lui convenaient aussi bien que les rôles tragiques.

Sa technique était sans faille. Les critiques loueront sa vive intelligence du chant et ses dons de comédienne dont beaucoup de grands chanteurs sont souvent dépourvus.

En dépit d’autant d’atouts, « LA » Simionato (c’est ainsi que la diva sera appelée, au même titre que La Callas ou La Tebaldi), mettra du temps à s’imposer et à faire éclater son talent.

Née à Forti, près de Bologne, en Emilie-Romagne, le 12 mai 1910, Giulietta Simionato étudie le chant  à Rovigo, près de Venise, puis à Milan, et chante en public dès 1927.

En 1933, Giulietta Simionato remporte, face à 385 concurrents, au Théâtre Communal de Florence, un concours de chant qui deviendra la même année le Mai musical de Florence, devant le maestro Tullio Serafin qui fait parti du jury.

C’est un triomphe et elle débute officiellement deux ans plus tard, à 25 ans, dans la création de l’Orséolo de Pizzetti au Théâtre communal de Florence. Elle participe aussitôt à des tournées à Malte, en Tunisie, et en Libye.

Giulietta Simionato a 26 ans, en 1936, lorsqu’elle est engagée à La Scala de Milan où elle fait ses débuts. Ayant refusé, contrairement à certaines de ses rivales de collaborer au régime fasciste, elle reste cantonnée à des rôles secondaires, et devra attendre les années 1940 pour devenir l’une des vedettes les plus en vue de la célèbre scène milanaise.

En 1947 elle triomphe dans le rôle-titre de Mignon d’Ambroise Thomas, chanté en italien, ce qui lui vaut les plus grands éloges de la critique.

Giulietta Simionato chante alors sur toutes les grandes scènes italiennes, Rome, Florence, Turin…, ainsi qu’à la radio italienne (RAI).

Après la guerre, elle se produit en France, notamment à Lyon et à Toulouse, puis au Festival d’Édimbourg en 1947, dans le rôle de Chérubin des Noces de Figaro.

Les vingt années qui suivent sont celles d’une carrière exemplaire.

De retour en Italie, elle se spécialise peu à peu dans les grands rôles de mezzos verdiens, comme Azucena (Le trouvère), Ulrica (Un Bal masqué), Preziosilla (La force du destin), Eboli (Don Carlos), Amneris (Aida).

Giulietta Simionato participe aussi à la renaissance de Rossini, en chantant Isabella de L’Italienne à Alger) ; Rosina du Barbier de Séville), ou Cenerentola de Cendrillon.

Elle ajoute à son répertoire les grandes mezzos de l’opéra français, comme Carmen (qu’elle chantera plus de 200 fois), Dalila, Charlotte. Ses autres rôles notoires incluent Laura de La Gioconda et la Princesse de Bouillon dans Adriana Lecouvreur.

Dans les années 1950, Giulietta Simionato participe à la renaissance du bel canto aux côtés de Maria Callas avec de triomphales prestations en Adalgisa (Norma) et Giovanna Seymour (Anna Bolena). Elle fut aussi une interprète accomplie de Bellini et Donizetti.

Sa carrière s’épanouit comme l’une des plus prestigieuses de son temps.

Elle chante également les opéras de Cimarosa et de Mozart et participe en 1962, auprès de Joan Sutherland, à de triomphales reprises de Semiramide et des Huguenots à La Scala.

Parallèlement, elle se produit à Vienne, Salzburg, Paris, Londres, Chicago, New York, Mexico, Buenos Aires…

Giulietta SIMIONATO a pour partenaires les plus grands chanteurs de son temps avec qui elle réalisera de mémorables enregistrements: Gigli, Maria Carniglia, Gino Bechi, Del Monaco, Callas, Bergonzi, Tebaldi, Merrill, Vickers, Corelli, Raimondi

Elle chante sous la direction des chefs les plus prestigieux : Alberto Erede,Tullio Serafin, Mario Rossi, Herbert Von Karajan, pour n’en citer que quelques uns.

En 1966, à 56 ans, Giulietta Simionato se retire alors qu’elle est encore en pleine possession de ses moyens.

Un an auparavant, le 18 novembre 1965, elle avait épousé Cesare Frugoni, un brillant professeur de médecine, alors âgé de 84 ans, qui fut le médecin particulier de Mussolini.

Le 1er février 1966, pour marquer le 30e anniversaire de ses débuts à la Scala, elle chante le rôle modeste de Servilia dans La Clémence de Titus, de Mozart, à la Piccola Scala.

La Simionato fut longtemps une cantatrice « empêchée ».

Longue à s’imposer, elle était devenue l’une des plus grandes cantatrices du XXème siècle.

Elle est morte le 5 mai 2010, soit une semaine avant d’atteindre son 100e anniversaire.

Outre de nombreuses enregistrements, on peut voir Sur YouTube, deux interviews : l’une émouvante, réalisée le 16/09/77, dans laquelle elle rend hommage à son amie Maria Callas qui vient de disparaitre ; l’autre dans laquelle elle expose avec enthousiasme sa méthode de chant : « Il mio metodo di canto ».

Insertions musicales :

BIZET : Carmen, la habanera

ROSSINI : Le Barbier de Séville, Una voce poco fa

VERDI: Don Carlos, O don fatale

VERDI : La Force du destin, Rataplan

ROSSINI, Tancrede : Di Tanti palpiti

 

 

 

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MARIO LANZA Album d’airs d’opéra

janvier 3rd, 2015 par Alain Fauquier


ALBUM D’AIRS D’OPERA
Réalisé sous le label Sepia Records, l’album
« MARIO LANZA Greatest Operatic Recordings »
sera disponible sur Amazon et via d’autres réseaux
à partir du 9 février 2015

http://www.amazon.co.uk/Greate…

Contenu :

1.    Von Flotow: Martha. M’apparì

2.     Mozart: Così fan tutte. E voi ridete        

3.     R. Strauss: Der Rosenkavalier. Di rigori armato

4.     Puccini: La bohème. Che gelida manina

5.     Puccini: Tosca. Recondita armonia

6.     Puccini: Tosca. E lucevan le stelle

7.     Puccini: Madama Butterfly. Vogliatemi bene   [Live performance]

8.     Puccini: Turandot. Nessun dorma  [Live performance]

9.     Cilea: L’Arlesiana. È la solita storia (Lamento di Federico)   [Live performance]

10.  Verdi: Rigoletto. È il sol dell’anima…Addio! Addio!  [Live performance]

11.  Mascagni: Cavalleria rusticana. Mamma, quel vino è generoso (Addio alla Madre)

12.  Leoncavallo: Pagliacci. Vesti la giubba

13.  Giordano: Andrea Chénier. Un dì all’azzurro spazio (Improvviso)

14.  Giordano: Andrea Chénier. Come un bel dì di maggio

15.  Giordano: Fedora. Amor ti vieta

16.  Meyerbeer: L’Africana. O paradiso

17.  Verdi: Otello. Dio ti giocondi

18.  Verdi: Otello. Dio! Mi potevi scagliar (Monologue)

19.  Verdi: Otello. Niun mi tema (Death of Otello)

Remarques:

Le long et captivant duo du 3ème acte d’Otello “Dio ti giocondi o sposo” (piste 17) n’est pas ici la version RCA que vous connaissez probablement déjà, avec la grande Licia Albanese, mais un autre enregistrement réalisé quatre mois auparavant avec la soprano Gloria Boh, une élève du maestro Giacomo Spadoni qui était le coach de Mario Lanza et qui fut aussi celui de Caruso au Met.

Pour aussi grand que soit Mario Lanza dans l’enregistrement réalisé avec Albanese, il est meilleur ici: plus musical, vocalement plus resplendissant, et encore plus terrifiant dans la rage déchaînée du Maure tourmenté qui frise la folie. Cette prouesse vocale donne le frisson. Elle est une nouvelle fois la preuve de son immense et incomparable talent.

Après le maestro Koussevitsky qui le découvrit en 1941 et déclarait stupéfait: « Ce garçon a une voix de celles que l’on entend qu’une fois par siècle », Toscanini fut l’un des premiers à être ébloui par le jeune ténor qu’il proclamait « Voix du siècle » tout en ajoutant : « On a l’impression que Verdi et Puccini ont composé leurs opéras spécialement pour Mario Lanza ».

Quel compliment venant de Toscanini, ce chef ô combien redoutable et redouté, aux colères légendaires, qui exigeait le meilleur de ses musiciens et chanteurs, qu’il corrigeait avec rudesse sans en épargner aucun, comme l’écrira dans ses mémoires le grand Fédor Chaliapine.

L’impact sidérant que Mario Lanza, mort à seulement 38 ans, a laissé sur des générations de chanteurs d’opéra, est unique: Schipa, Callas, Tebaldi, Bergonzi, Moffo, Pavarotti, Albanese, Corelli, Kraus, Monserrat Caballé, Carreras, Domingo, Alagna, Fleming, Frangoulis, Calleja…. Tous l’admiraient pour son extraordinaire voix, la poésie qu’il mettait dans son chant, et son charisme.

Plus de 50 ans après sa mort, comme l’avait prédit le baryton Lawrence Tibbett, d’éminents Critiques musicaux, tels William Park qui le redécouvre et classe l’enregistrement d’André Chénier par Lanza: « Un di all’azzurro spazio » (piste 13), en tête des meilleurs) ; Matthew Boyden (auteur du livre Icons of Opera) : « Mario Lanza défia les conventions et les préjugés qui régnaient à l’opéra avec une hardiesse et un talent sans précédent », et Clyde T. McCants (auteur en 2004 d’un ouvrage qui fait autorité : « American Opera Singers and their Recordings »), pour ne citer qu’eux, militent en faveur d’une réévaluation urgente du leg faramineux de Mario Lanza.

De nombreux internautes, qui eux ne l’ont jamais oublié, nous adressent régulièrement des messages du monde entier et dont voici le tout dernier (de France, celui-ci): « Merci pour votre entreprise de faire perdurer l’immense talent de Mario Lanza et de son incomparable voix, d’une beauté tout à fait exceptionnelle, pleine d’émotion et d’éclat. Quand on écoute Mario Lanza au moins une fois, on ne peut l’oublier. La première fois j’avais 10 ans… et il est toujours présent dans ma mémoire ! » 

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Hommage à Carlo Bergonzi sur Radio Aligre

novembre 21st, 2014 par Alain Fauquier


Affiche Bergonzi

Hommage à Carlo BERGONZI

“Le Maître de Chant”

 

Ce 14 décembre 2014, nous allons nous intéresser à un artiste hors du commun mais qui présentait tous les aspects du commun et de l’homme ordinaire.

Cet homme a une place à part parmi les grands interprètes de l’opéra et du chant en général : il s’agit de Carlo Bergonzi, qui vient de nous quitter cette année 2014, le 25 juillet, à l’âge de 90 ans à Milan.

Il était né le 13 juillet 1924 à Polisene, près de Parme.

Ce fut un des grands ténors du 20ème siècle.

Sa carrière se déroula entre la fin de la deuxième guerre, 1948 où il fit ses débuts, et les années 1980, soit une très longue carrière rendue possible par un sa grande technique et maîtrise du chant et tout le monde sait que la technique économise la voix et permet de durer.

Carlo Bergonzi fut un véritable maître, un exemple, une référence pour tous ceux, et les plus grands, qui eurent l’honneur de chanter avec lui et pour tous ceux qui aspirent à chanter ou à perfectionner leur technique et leur style.

Pour preuve et pour exemple le ténor Salvatore Licitra, à qui nous avons consacré une émission, et qui fut l’élève de Carlo Bergonzi, dont il apprit l’élégance, la simplicité, le respect de la ligne mélodique, du texte et de sa poésie, en un mot le respect de la musique et du compositeur.

Pour ce programme, disons tout de suite que pour un artiste à part nous avons choisi un programme à part, au cours duquel nous aurons des airs qu’on nous donne assez rarement à écouter à la radio et à la télévision, qu’il s’agisse d’opéra ou de grandes mélodies poétiques ou populaires.

Il y aura certes Verdi, Puccini, à l’interprétation desquels Carlo Bergonzi a apporté une contribution de référence, mais à l’Opéra club de Paris-Mario Lanza, nous avons pensé à des œuvres moins jouées et à des mélodies magnifiques même si moins connues.

Des générations de chanteurs se sont inspirées de Carlo Bergonzi pour comprendre ce qu’étaient le phrasé, la ligne mélodique, la maîtrise du souffle, la subtilité, le respect des mots de la musique, la musicalité.

Cet immense ténor avait d’abord été un baryton.

Carlo Bergonzi étudia d’abord avec de grands professeurs et fit ses débuts en 1948 comme baryton dans « le Barbier de Séville » à l’opéra de Lecce.

Il chanta même avec le légendaire ténor italien Tito Schipa dans « l’Elixir d’Amour », de Gaetano Donizetti. Il remplaça aussi Tito Gobbi dans une représentation du « Rigoletto », de Verdi mais la représentation fut décevante.

Mais l’artiste devait admettre qu’il n’était pas né pour chanter dans ce registre médian, celui du baryton, et que sa voix était celle d’un ténor.

Caruso avait eu la même mésaventure en commençant comme baryton.

Il lui fallut alors retravailler sa voix et travailler un nouveau répertoire, celui des ténors.

Et en seulement trois ans, en 1951, il faisait son second début comme ténor à l’opéra de Bari  (ville de naissance de Licia Albanese à laquelle nous avons consacré une émission) et ce nouveau début, il le faisait dans un rôle très difficile et qui demande beaucoup à la voix, celui « d’André Chénier » de Giordano pour la musique et Luigi Illica pour le livret.

Alors, après le public de 1951, découvrons-le à notre tour dans ce rôle !

C’est l’un des trois grands airs les plus chantés de cet opéra (où Mario Lanza faisait merveille, soit dit en passant) : ici André Chénier est en prison, la prison Saint-Lazare, il va être exécuté par les révolutionnaires de la Terreur, et notamment Robespierre, et il compose un dernier poème :

Comme l’année 1951 était ce que l’on appelle le petit anniversaire de la mort de Verdi (mort en 1901), soit 50 ans plus tôt, la radio italienne engagea Carlo Bergonzi pour une série d’émissions consacrées à des opéras moins connus de Verdi.

Déjà la réputation de son chant était grande et on parlait de son raffinement rare, de son style exemplaire, de son goût impeccable, tout ceci  hérité du grand Tito Schipa, sur les enregistrements duquel il se forma.

Dans le cas de ces deux hommes, la technique, le style, l’élégance, la qualité de la diction avaient fini par compenser les moyens relativement limités de la voix.

Entendons-nous ! Les deux voix étaient magnifiques mais elles n’avaient rien de phénoménal, si l’on peut dire, ni d’exceptionnel,  ni par leur étendue ni par leur puissance. Mais elles étaient particulières, la voix de Schipa était légèrement voilée, « sfumata », disait-on.

Quant à celle de Bergonzi, en elle-même et en timbre, elle semblait n’avoir rien d’exceptionnel, mais l’intelligence du texte, la musicalité inscrite dans cet homme, son élégance morale et vocale (pas d’excès, respect de la partition et du texte) tout ceci faisait un ensemble inoubliable.

C’était l’époque des voix avant tout, par rapport à aujourd’hui où le physique nous fait presque oublier que l’opéra, c’est le chant et pas un concours de beauté.

Bergonzi, pas grand acteur, pas magnifiquement beau, même s’il n’était pas vilain, faisait passer l’émotion et le jeu par la voix, par de subtils changements, de l’émotion et une maîtrise du souffle incomparable, qui permet beaucoup de choses.

Schipa, sur qui nous espérons faire une émission, et Bergonzi, ces deux voix avaient fini par conquérir ou acquérir une harmonie parfaite.

La réputation de Carlo Bergonzi dépassa peu à peu les frontières de l’Italie et ce furent les engagements dans les plus grands opéras du monde, Scala de Milan (1953), Opéra de Chicago (1955), Metropolitan Opéra de New York (1956), Londres (Covent Garden, 1962) etc…

Carlo Bergonzi était le partenaire légendaire des plus grands artistes de notre temps, Maria Callas, Renata Tebaldi, Montserrat Caballe, Leontyne Price, Fiorenza Cossotto, Renata Scotto, Shirley Verrett, Birgit Nilsson, Giulietta Simionato, Joan Sutherland, pour ne parler que de quelques unes des étoiles féminines de l’Opéra de notre temps ; puis tous les grands chefs, Gavazzeni, Sir Georg Solti, sir Richard Bonynge, Herbert Von Karajan, Tullio Serafin, mentor de Callas, Rafael Kubelik, Nello Santi, Erich Leinsdorf au Metropolitan de New York etc…

En résumé, faut-il dire qu’il a eu l’honneur de chanter avec les plus grands ou que les plus grands ont eu l’honneur de chanter avec lui ?

Mais revenons à Verdi, le préféré de Bergonzi. Verdi qui, disait-il, exige une voix de ténor mâle et virile pour ses personnages :

Verdi était tout pour lui !

Sur ses vieux jours, Bergonzi s’aidait avec une canne dont le pommeau était la tête de Verdi.

Il est vrai qu’il vivait près de Busseto, la ville de Verdi et que l’auberge qu’il avait ouverte avec ses fils, et l’académie de musique où l’on venait du monde entier pour entendre ses leçons, s’appelait « I due Foscari », les deux Foscari, du nom d’un opéra de Verdi.

Il est vrai aussi que son grand-père, marchand de fromage (d’ailleurs comme son père et lui-même dans sa jeunesse, dans le commerce de la famille), que son grand-père donc, s’était rendu un jour chez Verdi pour lui vendre ses fromages.

Bergonzi se souvenait encore du choix de fromages de Verdi mais surtout du dialogue entre son grand père et le grand homme ! L’illustre compositeur, gloire nationale de l’Italie, avait demandé à son grand-père : «Savez-vous qui je suis? Dois-je toujours payer ?» Le grand-père Bergonzi répondit : «Je sais parfaitement qui vous êtes, maestro Verdi, mais vous vendez votre musique pour vivre et moi je vends mes fromages pour vivre ! Alors vous devez payer ! «

Et Verdi paya, comme le raconta Bergonzi au musicologue américain de la compilation qui vient d’être publiée chez RCA juste après le décès du grand ténor, « The Great Carlo Bergonzi ».

Mais Bergonzi, était aussi un maître dans Puccini dont il avait chanté les plus grands rôles, La Bohème, Madame Butterfly, Tosca, Manon Lescaut.

Carlo Bergonzi, c’était aussi le « bel canto », les grandes mélodies poétiques italiennes, celles qui se rapprochent le plus des lieder allemands de Schubert ou de Schumann, c’est-à-dire de courtes mélodies dans lesquelles on sculpte dans la poésie et dans les mots en gardant la ligne de chant, et où les nuances et les subtilités sont plus importantes que la force et la puissance.

On vient de le dire, en dehors de l’Opéra, Carlo Bergonzi excellait dans la mélodie (et le récital).

Insertions musicales :

Io Ti Sento : (mélodie) TOSTI

La dolcissima effigie : Adrienne Lecouvreur, CILEA

Come un bel di di Maggio : André Chénier, CILEA

Ah ! Si ben mio : Il Trovatore, VERDI

Parmi veder le lagrime : Rigoletto, VERDI

Ma se m’è forza perderti : Un Ballo in Maschera, VERDI

Donna non vidi mai : Manon Lescaut, PUCCINI

Addio Fiorito Asil : Madame Butterfly, PUCCINI

O del mio amato ben : (mélodie) Stefano DONAUDI

Vaga luna che inargenti : (mélodie) BELLINI

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Hommage à Mario Lanza en Belgique

septembre 30th, 2014 par Alain Fauquier


Samedi 11 octobre 2014

Mario Lanza (2)

“Journée LANZA”

à Bornem (Belgique)

 

Organisée à l’Hôtel « De Notelaer » de Bornem par l’Association Belge des Amis de Mario Lanza, cette journée, dédiée à la mémoire de Mario Lanza, s’annonce particulièrement attrayante avec notamment la projection sur grand écran de deux montages audiovisuels réalisés par notre ami Léo D’Hulst.

Le premier montage d’une durée de 1h26 débutera à 13 heures précises. Il sera suivi par un entracte au cours duquel les participants auront la faculté d’acheter des billets de loterie et de participer à un jeu-questionnaire (quiz) qui leur permettra de gagner des lots.

La seconde partie du montage audiovisuel, d’une durée de 2h34 sera ensuite projetée.

Plus de 70 clips ont été utilisés pour ces montages qui permettront d’entendre 66 chanteurs et chanteuses mais également des chœurs provenant d’archives personnelles des organisateurs, issues d’émissions télévisées françaises, anglaises, allemandes, hollandaises, mais aussi parfois de YouTube.

Cette année les organisateurs ont souhaité montrer aux participants un autre aspect de l’immense talent de Mario Lanza en l’associant à d’autres chanteurs lyriques ou non, la plupart aujourd’hui disparu, mais aussi aux chanteurs de la génération actuelle.

Darren Richard Henley, directeur de la station de Radio britannique Classic FM (l’équivalent de Radio Classique) et l’acteur-compositeur anglais  Sam Jackson sont les auteurs du livre : « 50 Moments that rocked the Classical Music World » (Les 50 moments qui ont marqué le Monde de la Musique Classique). Ils rappellent que c’est Mario Lanza qui a incarné le premier avec brio, la fascinante histoire du « crossover ». Un terme anglais qui, dans le domaine de la musique, désigne les chanteurs capables de passer de la musique classique (opéra, musique sacrée) à la musique populaire, appelée en France « musique de variété ». La musique populaire ou de variété englobe, au sens large du terme, la chanson, la comédie musicale américaine de Broadway, l’opérette française, autrichienne, allemande…

Un hommage sera rendu, entres autres, aux compositeurs français mais aussi à l’américain Sigmund Romberg surtout connu pour ses comédies musicales et opérettes dont « Le Prince Etudiant », « Le Chant du Désert » et « L’Ile aux Amours » (The New Moon)

En soirée, les participants qui le souhaitent pourront diner en compagnie des organisateurs, dans l’excellent restaurant de l’Hôtel De Notelaer.

Pour se rendre en train de Paris à Bornem : prendre le Thalys de 8h55 à la Gare du Nord. Arrivée Gare de Bruxelles-Midi à 10h24. Prendre un autre train pour la ville de Bornem distante d’environ 30 kms. L’Hôtel De Notelaer, situé face à la Gare de Bornem, est déjà complet, mais on peut trouver des chambres dans les autres et nombreux hôtels de la ville.

Nous sommes attendus nombreux.

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Hommage à Franco Corelli sur Radio Aligre

septembre 17th, 2014 par Alain Fauquier


Affiche Corelli

 Avec le ténor italien Franco Corelli, nous rendons hommage aujourd’hui au dernier prince de l’âge d’or. Doté d’une voix chaleureuse, ample, riche et profondément poignante, d’un souffle souverain et d’un physique séduisant, Franco Corelli restera à bien des égards, pour ceux qui l’ont vu et entendu sur une scène d’opéra, l’incarnation du ténor idéal, aussi beau à voir qu’à entendre.

Franco Corelli avait effectivement tout pour lui : un physique de jeune premier, grand et d’allure athlétique (il mesurait 1,88 m); une personnalité fascinante qui apportait de la crédibilité aux personnages romantiques qu’il incarnait, et une voix de toute beauté. Herbert von Karajan qui le dirigea à Salzbourg lors d’une représentation mémorable du Trouvère en 1961 avec Price et Simionato, dira de Corelli qu’il avait: « Une voix héroïque, sombrement sensuelle et mystérieusement mélancolique, mais une voix de tonnerre et d’éclairs, de feu et de sang ! ».

 Avec autant d’atouts, il n’est guère surprenant que Franco Corelli soit devenu l’idole des grandes scènes d’opéra. Malheureusement, tout au long de sa carrière il souffrira d’insatisfaction chronique. Jamais content de lui, il sera en permanence rongé par le doute et l’anxiété. Ses amis et collègues disaient qu’il souffrait le martyre avant d’entrer sur scène. Matthew Boyden, musicologue à la BBC, écrit  dans son livre sur l’histoire de l’opéra: « Son manque d’assurance fera de Corelli une figure tragique de l’opéra ».

Franco Corelli est né en 1921, une année bénie des Dieux pour l’opéra qui verra naitre trois ténors de premier plan: Mario Lanza, le 31 janvier ; Franco Corelli, le 8 avril et Giuseppe Di Stefano le 24 juillet. Franco Corelli nait à Ancône, capitale de la région des Marches, sur l’Adriatique, dans une famille modeste (son père était ouvrier de chantiers navals). Pour la petite histoire, son prénom de naissance n’était pas « Franco », mais « Dario », et ce n’est que plus tard qu’il changera de prénom.

Inspiré par Caruso et Gigli, Franco Corelli avait chanté dans sa jeunesse en tant qu’amateur, mais il n’avait jamais envisagé de réaliser une carrière de chanteur professionnel. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur agronome obtenu à l’Université de Bologne, il travaillait comme géomètre pour l’administration locale.

Fortement encouragé par ses amis, il se décide à entreprendre des études de chant au conservatoire de Pesaro. Mais, après quelques mois, il estime que les résultats ne sont pas ceux qu’il espérait et il préférera travailler en autodidacte avec les conseils du ténor Giacomo Lauri-Volpi.

Franco Corelli se donne à fond dans son travail, s’impose une discipline rigoureuse, une discipline quasi monacale même, marquée en permanence par l’autocritique. Son perfectionnisme est tel qu’il en devient obsessionnel.  Contrairement à Mario Lanza, sa voix n’est pas placée de naissance, et il lui faudra 6 ans d’efforts et de travail acharné pour parvenir à la positionner idéalement. Il lui faudra encore 3 ans de plus pour pouvoir attaquer un contre-ut à pleine voix.

Ses efforts seront récompensés : son timbre particulièrement sombre s’allégea, lui permettant d’aborder certains rôles parmi les plus enlevés du répertoire de bel canto. Ce long travail de préparation explique aussi ses débuts relativement tardifs. Il a en effet 30 ans en 1951 lorsqu’il remporte le Concours du Mai Musical de Florence et fait ses débuts le 26 août 1951 au festival de musique de Spoleto où il interprète Don José dans Carmen. Il recueille un immense succès pour la puissance et l’amplitude de sa voix.

Aussitôt sollicité par plusieurs théâtres lyriques italiens, Franco Corelli choisit de débuter sa carrière avec des œuvres variées : en plus du répertoire standard, on a pu l’entendre dans des opéras tels que Guerre et Paix de Prokofiev, Iphigénie en Aulide de Gluck ou Giulietta e Romeo de Riccardo Zandonai qu’il chante en 1953 à l’Opéra de Rome ; opéra de Rome dont il devient rapidement un membre permanent avec un répertoire étendu de quelques 30 rôles.

En avril 1953, Franco Corelli chante pour la première fois avec Maria Callas dans Norma et il la retrouvera à nouveau en 1954 à l’occasion de ses débuts à La Scala dans une production très applaudie de La Vestale de Gasparo Spontini. Les apparitions qu’ils effectueront ensemble par la suite feront partie de la légende. La première apparition de Corelli hors d’Italie a lieu en 1957 à Covent Garden où il triomphe dans La Tosca de Puccini, avec pour partenaire la grande soprano dramatique croate Zinka Milanov.

En 1958, il épouse la fille d’une basse de Milan, Loretta di Lelio, elle-même soprano qui devient son agent. Le 27 janvier 1961, Franco Corelli et Leontyne Price font conjointement leurs débuts au Met de New York, dans le Trouvère de Verdi. La même saison, Corelli et Birgit Nilson remettent Turandot de Puccini au répertoire de l’opéra new-yorkais. Cette production fut un grand succès personnel pour Corelli qui sera invité à ouvrir la saison suivante dans le rôle d’André Chénier (sans doute l’une de ses plus grandes réussites).

En 10 saisons Corelli chantera au Met 15 rôles dont 368 fois le célèbre « Cielo e mar » de la Gioconda de Ponchielli. Spécialiste des rôles héroïques italiens et français, il se produit en Europe, en particulier à La Scala de Milan et au Festival de Salzbourg sous la baguette d’Herbert von Karajan.

En dépit de sa présence héroïque sur scène, Franco Corelli souffrait d’un trac terrible, nous l’avons dit, un trac qui lui desséchait la bouche et l’obligeait à avoir en permanence dans sa main un mouchoir mouillé pour s’humidifier régulièrement la langue. A l’entracte il se verrouillait dans sa loge ! La soprano Renata Scotto disait : « On devait le pousser sur scène ! » Lors d’une représentation de Don Carlos au Met, il n’a jamais voulu entrer sur scène et il a fallu baisser le rideau. Une autre fois, lors d’une représentation au Met de Cavaleria Rusticana, il fit irruption dans la loge de Leonard Bernstein, pour lui déclarer, paniqué, égaré, l’air perdu : « Maestro, je ne me sens pas bien, je ne peux pas entrer en scène, je vais ruiner la représentation ! »

 « Humeur, caprice ? Non, mais trac, fragilité d’artiste ; sentiment exaspéré de sa responsabilité, de ce qu’on attendait de lui », écrit le critique André Tubeuf. Lors d’une Tosca à Nice, Suzanne Sarrocca se demandait s’il allait finir par revenir. Malgré les applaudissements du public, il considérait ne pas être à la hauteur, probablement en raison de sa formation autodidacte. Certains critiques le jugeaient précieux et peu fiable, capable de déclarer forfait à la dernière minute sur un coup de tête ou en raison de son trac, mais son charisme était tel que personne ne lui en tint jamais rigueur.

S’il lui arrivait d’être excentrique (il venait répéter dans un manteau pourri de quasi-clochard, et pouvait même refuser d’entrer en scène si ses cachets, de plus en plus exorbitants, ne lui étaient pas versés en argent liquide qu’il fourrait dans des sacs à provision), son comportement peu orthodoxe n’en contribua pas moins à faire de lui sa légende, rappelle encore André Tubeuf.

Corelli s’illustra mémorablement aussi dans deux opéras français qui semblaient avoir été écrits spécialement pour lui : Roméo et Juliette et Werther. Son Roméo était un solide gaillard passionné et viril, et il lui conférait certaines des plus belles sonorités entendues à l’opéra. Le rôle de Werther lui convenait à la perfection, sensible, romanesque et vulnérable.

En raison de son physique de jeune premier, Corelli était surnommé « Cuisses d’or » par la troupe du Metropolitan Opera. On raconte que les sopranos tournaient de l’œil pendant les duos d’amour, que les choristes se mettaient à bredouiller, que les musiciens de l’orchestre se levaient à l’issue des représentations pour l’ovationner avec le public. Pourtant, aucun de ses confrères ne lui manifesta la moindre jalousie, la plupart étant trop flattés de pouvoir se produire à ses côtés.

A la fin de sa carrière, Corelli était devenu un personnage faustien, un homme doué d’un talent surnaturel, mais condamné à l’insatisfaction perpétuelle. Les enregistrements qu’il nous a laissés donnent une idée de l’enthousiasme quasi animal qu’il pouvait susciter, de l’intensité de ses aigus et de sa prodigieuse tenue du souffle.

Sa diction molle et aspirée (on a l’impression qu’il chante avec une patate chaude dans la bouche ou que sa langue le gène), lui valut de nombreuses critiques. Cette mauvaise prononciation pouvait passer au second plan sur une scène d’opéra, mais elle devient vite omniprésente et franchement insupportable lorsque l’on écoute successivement plusieurs de ses enregistrements.

Ce défaut mis à part, on peut dire que dans les rôles qu’il maitrisait parfaitement : André Chénier, Le Trouvère, Werther, Carmen, Paillasse, La Force du Destin, Aïda, Franco Corelli était tout simplement insurpassable. En 1973 et 1974 il donne une série de concerts avec Renata Tebaldi et cesse de chanter sur scène en 1976 alors qu’il n’a que 55 ans.  Il meurt à Milan le 29 octobre 2003, à l’âge de 82 ans.

Extraits diffusés :

Ah, non mi ridestar : Werther, Massenet

Addio fiorito asil : Madame Butterfly, Puccini

La mia letizia infondere : Les Lombards, Verdi

Amor ti vieta : Fedora, Giordano

Recondita armonia : Tosca, Puccini

Nessun dorma : Turandot, Puccini

Come un bel di di Maggio : André Chénier, Giordano

No ! Pagliaccio non son !, Paillasse, Leoncavallo

Cielo e mar : La Gioconda, Ponchielli

Salut demeure chaste et pure : Faust, Charles Gounod

 

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La Voce: numéro spécial Bel Canto

juin 1st, 2014 par Alain Fauquier


Numéro spécial “Bel Canto”

Le magazine LA VOCE,
dédié aux Italiens de France,
a consacré son n°77 de Février-Mars 2014,
à l’Histoire du Bel Canto.

Rédigée en Français,
cette présentation de l’Histoire du Bel Canto
 est illustrée par les portraits (biographies et anecdotes)

des compositeurs les plus marquants :
Rossini, Bellini, Donizetti, Verdi, Puccini…

Des chefs les plus prestigieux :
Arturo Toscanini, Tullio Serafin, Riccardo Muti…

Des interprètes les plus talentueux :
Caruso, Albanese, Gobbi, Tebaldi,
Lanza, Callas, Corelli, Pavarotti,
Scotto, Raimondi, Terrani, Licitra, Bocelli…

Vous pouvez vous procurer ce numéro spécial
par le site
www.lavoce.com
ou par téléphone : 01 43 45 87 55

 

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BelCanto The Luciano Pavarotti Heritage

mai 25th, 2014 par Alain Fauquier


Un Concert classique à ne pas manquer !

Du vendredi 30 mai
au Samedi 31 mai 2014 à 20h30

« Belcanto, the Luciano Pavarotti Heritage » est un concert porté par de talentueux chanteurs d’opéra sélectionnés par la fondation Luciano Pavarotti.

Belcanto raconte alors l’histoire de ce style vocal créé en Italie et qui a voyagé à travers le monde pour finalement arriver en Amérique influençant le théâtre musical et de nombreux artistes actuels.

Des performances uniques et originales illustrent de grands airs d’opéra, des chansons traditionnelles napolitaines et des compositions contemporaines internationales arrangées avec l’esthétisme et le style du « Belcanto » italien.

Espace Pierre Cardin
3 avenue Gabriel, Paris 8ème, Métro Concorde

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Hommage au ténor Jussi Björling sur Radio Aligre

mai 6th, 2014 par Alain Fauquier


Dimanche 25 mai 2014

9.30 – 10.30

 Hommage au ténor

Jussi Björling 

Jussi Björling

Star du Metropolitan Opera de New York,
le ténor suédois Jussi Bjöerling
fut l’un des chanteurs les plus adulés
et les plus doués de l’histoire de l’opéra.


Michel Goti et ses invités,
la soprano Floria Rosimiro,

Marcel Azencot et Alain Fauquier
co-fondateurs de
l’Opéra Club de Paris Mario Lanza,
ont rendu hommage à cet illustre chanteur.
 
Sur Aligrefm 93.1
& www.aligre-cappuccino.fr

Jussi Björling avait l’une de ces voix que l’on reconnaît instantanément, une voix qui ne pouvait être nullement confondue avec aucune autre voix au monde !

Cet homme, petit et bien planté, au beau visage et aux yeux clairs et tristes, était, d’après André Tubeuf, « une colonne de son », et d’après Walter Legge, fondateur du London Philharmonia Orchestra, producteur de disques chez EMI et « promoteur » de Herbert Von Karajan, Björling était l’homme au « ring and golden glow unlike any other in the world » (« une voix à la couleur d’or, qui résonne comme aucune autre dans le monde  »).

Et ce qu’il disait de Björling était vrai, comme cela est vrai de toutes les grandes voix : chacune est unique, et sonne comme aucune autre, miroir d’une âme unique.

Johan Jonathan (« Jussi », comme l’avait appelé sa grand mère finlandaise) Björling est né à Borlänge, paroisse de Stora Tuna, en Suède, le 5 février  1911. Sa famille était une famille de musiciens et très jeune, le jeune Jussi et ses deux frères reçurent de leur père David, ténor et professeur de chant, une solide formation musicale et vocale.

Leur père David constitua avec ses enfants le « Quartette Masculin Björling ». Jussi  commença à y chanter à l’âge de quatre ans et demi et les concerts se succédèrent, notamment dans les églises partout en Suède.

Compte tenu de son jeune âge, on lui faisait chanter « « Donnez-moi les Ailes d’un Ange », « Give me Angel’s Wings ».

Les tournées de concerts en Suède durèrent 11 ans, et le quartette familial donna environ 900 concerts.

A l’âge de 15 ans, Jussi Björling était déjà un chanteur chevronné, presque un vétéran !

Ce quartette chantait bien sûr en Suédois, mais aussi en allemand, en italien, en français, en anglais.

David Björling décida de donner un coup d’accélérateur à la carrière de son quartette familial et de partir hors de Suède.

Et ce fut le départ avec ses enfants pour les Etats-Unis en 1919.  Au total, leur quartette donna  en Amérique plus de 100 concerts et procéda même à des enregistrements.

La voix de ce garçon de 15 ans avait évolué mais gardé cette clarté de cristal, ce fameux « cristal triste ».

Alors avec son expérience de 11 ans de chant, son père lui fit chanter le fameux aria M’appari de l’opéra Martha, de Von Flotow.

Après la mort du père, le quartette des frères Bjorling cessa de se produire et Jussi fut accepté à l’École royale d’opéra de Suède alors dirigée par le baryton John Forsell qui fut un maître sévère mais également le protecteur de Jussi.

Après quelques apparitions dans des rôles secondaires, il lui fit faire son début à l’Opéra Royal de Stockholm le 20 août 1930 dans le rôle de Don Ottavio dans le Don Giovanni de Mozart. Il avait 19 ans !

Mozart, servi par Jussi Björling ! Mozart aurait sans doute beaucoup aimé !

Après ses débuts à l’opéra en Suède, Jussi se produisit au Danemark voisin, à Copenhague, à l’été 1931. De là, en Tchécoslovaquie, puis en Allemagne, puis à l’Opéra de Vienne. Il chantait aussi beaucoup en récital.

En 1937, en route pour les Etats-Unis, il s’arrête à Londres et donne son premier récital au Royaume Uni, puis aux Etats-Unis, donne des concerts, notamment à la radio dont trois depuis le Carnegie Hall sous l’égide de General Motors !

Puis ce fut Rigoletto et la Bohème, à l’Opéra de Chicago, puis en 1938, La Bohème au Metropolitan Opera de New York, grand début au Met, de Jussi Björling.

En 1939, le grand ténor fit son début à Covent Garden, c’est-à-dire à l’opéra royal de Londres. C’était dans Le Trouvère,  de Verdi.

 En 1940 il ouvrit la saison du Metropolitan de New York pour la première fois, dans une production du Bal Masqué. 

Puis vint la guerre, pendant laquelle Jussi Björling resta dans son pays, avec une exception pour aller chanter en Italie en 1943 le rôle du Trouvère (Il Trovatore) à Florence.

A l’automne de 1945, Jussi Björling retourna aux Etats-Unis pour une tournée de huit mois puis l’opéra de San Francisco, celui de Chicago etc.

Il se produisit aussi, et de plus en plus, en récital et en concert, avec de nombreuses apparitions à la radio ou à la télévision, précisément dans les programmes diffusés par les grandes compagnies américaines, et notamment le programme intitulé « L’Heure du dimanche soir » sponsorisé par le constructeur automobile Ford  ou encore « la Voix de Firestone » etc.

Mais bien entendu, comme il vivait en Suède, avec sa femme Anna Lisa, elle-même soprano, et leurs trois enfants, il chantait également dans son pays, où il était une gloire nationale, et aussi dans les autres pays de Scandinavie où il jouissait d’une énorme popularité.

Toutefois, sa carrière internationale le conduisait principalement aux Etats-Unis, mais aussi en Italie, notamment à Milan à la Scala, (Rigoletto), puis à Londres, à Covent Garden en 1960 (année de sa mort), où il interpréta une fois de plus la Bohême, sans oublier enfin de nombreux récitals – il aimait beaucoup les récitals – dans de nombreux pays, et notamment au Royaume-Uni dans les années 1950.

Il fit même une longue tournée en Afrique du Sud en 1954.

Son répertoire d’opéra et d’opérette comprenait pas moins de 55 rôles, dont certains qu’il abandonna au fur et à mesure de sa gloire grandissante, comme le rôled’Arnold, de Guillaume Tell, ou du compte Almaviva,  dans le Barbier de Séville.

Après la guerre, son véritable répertoire effectif se réduisit à une douzaine de rôles qu’il continua de chanter dans le monde entier, où on le réclamait : Aïda, Le Trouvère, le Bal Masqué, Rigoletto, la Bohême, Tosca, Cavalleria Rusticana, et Pagliacci, pour le répertoire italien, et  Faust  et Roméo et Juliette, pour l’opéra français.

Plus tard il ajouta Manon Lescaut, de Puccini, et Don Carlo de Verdi, ce dernier rôle qu’il interpréta avec son ami américain l’immense baryton du Metropolitan, Robert Merrill, avec qui il avait beaucoup chanté.

Jussi Björling est mort jeune, dans sa cinquantième année à Stockholm, le 9 septembre 1960, d’une défaillance cardiaque survenue, semble-t-il dans son sommeil.

Il fut l’une des plus grandes voix du XXème siècle, voix extraordinairement typée, dorée, claire et presque transparente, voix triste aussi d’une âme insatisfaite et tourmentée.

Il avait aussi connu et admiré Mario Lanza, autre âme tourmentée, mort un an avant lui, et ils avaient au moins un ami commun, le grand baryton Robert Merrill, qui, lui semblait-il, exprimait la joie de vivre !

Insertions musicales :

E il sol dell’anima : Rigoletto, Verdi

Standchen : Franz Schubert 

La Fleur que tu m’avais jetée : Carmen, Bizet 

M’appari : Martha, Von Flotow

Il mio tesoro : Don Giovanni, Mozart

Che Gelida  Manina : La Bohème, Puccini

Di Quella Pira : Il Trovatore, Verdi

Addio alla madre : Cavalleria Rusticana, Mascagni

Ah ! Lève-toi soleil : Roméo et Juliette, Gounod

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La Conteuse et la Diva de Venise au Théâtre Bretonneau

avril 5th, 2014 par Alain Fauquier


Affiche La Conteuse

Saviez-vous que ce sont les vénitiens qui ont inventé
le talon et les lunettes?
Que le célèbre carnaval durait six mois
et que sortir sans masque était puni par la loi?
Ou que cette ville dévote comptait autant
de filles de joie que de pigeons,
répertoriées dans un catalogue?

Non? Alors venez retrouver Yva et Floria
le 17 mai de 20h00 à 21h30
au théâtre Bretonneau (Paris 18e)
pour découvrir, en images et en musique,
les incroyables secrets de cette ville étonnante!

 

L’avis de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza

Captifs et médusés du début jusqu’à la fin, les spectateurs présents au Théâtre Bretonneau le 17 mai 2014, ont assisté avec ravissement à cet étonnant spectacle.

Vêtue d’une magnifique tenue vénitienne aux couleurs chatoyantes, Yva, la conteuse, apparait la première sur scène. Elle y restera durant tout le spectacle (1h30) à la plus grande satisfaction du public qu’elle surprend et sidère dès les premiers mots.

C’est qu’elle en a, Yva, du talent !

Avec un brio digne d’un auteur à succès et d’une comédienne issue des rangs de la Comédie-Française, Yva nous relate la « grande » et la « petite » histoire de Venise. Le récit qu’elle a écrit est riche et bien construit, le texte est su par cœur (elle ne lit aucune note), la diction est impeccable, le timbre de la voix est clair et agréable, les intonations sont toujours justes, l’humour est subtil…, bref, du grand Art !

Servant de support à ce passionnant récit, à la fois historique et anecdotique, de nombreuses et attrayantes diapositives sont projetées sur un grand écran.

Puis, apparait Floria, la Diva. Très talentueuse diva que nous connaissons bien pour l’avoir entendue en concert accompagnée par l’excellent orchestre de Stéphane Catalano et maintes fois dans le studio de Radio Aligre où elle chante, pour notre plus grand plaisir, à l’unisson de ses célèbres aînées: Callas, Tebaldi, Albanese, les grands airs du répertoire italien qu’elle connait par cœur. Mais les auditeurs ne peuvent évidemment pas l’entendre. Dommage pour eux !  

Vêtue elle aussi d’une splendide tenue vénitienne, Floria Rosimiro entre en scène pour illustrer de sa belle et émouvante voix de soprano colorature, les différentes séquences du récit.

Parmi les différents costumes portés par Floria, on peut remarquer un authentique costume de scène italien des années 1930 ayant appartenu à la cantatrice Emma Borgi, costume destiné au personnage de Lucia di Lammermoor et qu’on lui a offert.

Floria Rosimiro interprète avec un plaisir évident: O Mio babbino care de Gianni Schicchi (Puccini) ; Sempre libera de La Traviata (Verdi), Belle Nuit d’Amour des Contes d’Hoffmann (Offenbach) ;  L’air des bijoux de Faust (Gounod) ; le Duo des chats du Duo Bouffe (Rossini) ; Libiamo de La Traviata (Verdi) ; Là ci darem la mano de Don Giovanni (Mozart).

Les applaudissements sont nourris et les spectateurs comblès.

Un spectacle à voir absolument. Que du bonheur !

Alain Fauquier

Quelques commentaires:

« Je suis encore sous le charme de cette soirée féérique, que du bonheur!!! Merci à vous tous pour ce merveilleux voyage à Venise ».

« Bravo, c’était superbe. Vous nous avez transportés à Venise et donné l’envie d’y retourner ».

« Nous ne verrons jamais plus la ville de la même manière! »

« Nous venons ma femme et moi de rentrer d’un voyage à Venise. Votre belle soirée à La Frette S/Seine nous a été profitable peu avant cette découverte extraordinaire. [...]

C’est le plus beau voyage que l’on puisse rêver en tant qu’artiste. Comme vous devez être fière d’être vénitienne, et à juste titre! »

En raison du nombre limité de places,
nous vous invitons à réserver dès maintenant.

Billetterie: www.weezevent.com/yvafloria

 

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Mario Lanza – Coffret de 2 CD d’enregistrements inédits

février 9th, 2014 par Alain Fauquier



MARIO LANZA
ENREGISTREMENTS PUBLICS INEDITS 1940 – 1950

PUCCINI: TOSCA, MADAMA BUTTERFLY,
LA FANCIULLA DEL WEST,
TURANDOT, LA BOHÈME

VERDI: OTELLO, LA TRAVIATA, RIGOLETTO
GAETANO DONIZETTI: LUCIA DI LAMMERMOOR
RUGGIERO LEONCAVALLO: PAGLIACCI
UMBERTO GIORDANO: LA CENA DELLE BEFFE
FRANCESCO CILEA: L’ARLESIANA
LEHMANN: IN A PERSIAN GARDEN
SIGMUND ROMBERG: THE STUDENT PRINCE
JEROME KERN: THEY DIDN’T BELIEVE ME
CAHN/BRODZSKY: BE MY LOVE
ILIZA ERNESTO DE CURTIS: TORNA A SURRIENTO
GEORGES BIZET: AGNUS DEI
LIONEL BARRYMORE: HALLOWEEN SUITE
VICTOR HERBERT: THINE ALONE
KAPER/JURMAN: COSI COSA
ALFORD/ELVEY: COME, YE THANKFUL PEOPLE, COME

Mario Lanza, Kathryn Grayson et Lionel Barrymore, narrateur de Halloween suite, lors du second concert triomphal de Mario Lanza au Hollywood Bowl de Los Angeles le 24 juillet 1948, d’où sont extraits plusieurs enregistrements rares dont un magnifique Nessun dorma (Turandot). Le Hollywood Bowl Orchestra était dirigé par le très talentueux Miklos Rosza qui composa de nombreuses et magnifiques musiques de films à succès (Ben Hur, Le Roi des Rois, Le Cid, Quo Vadis…)

En « bonus » figure un enregistrement privé de plusieurs airs, réalisé par Mario Lanza à l’âge de 19 ans pour le 20ème anniversaire de mariage de ses parents. Cet enregistrement témoigne du potentiel et des dons exceptionnels du jeune ténor qui allait devenir quelques mois plus tard, le 7 août 1941, le grand triomphateur du festival de Tanglewood (son portrait figure toujours dans le hall d’accueil des visiteurs), avant d’être appelé sous les drapeaux. Boris Goldowski, chef des choeurs du Metropolitan Opera, qui conduisait l’orchestre le 7 août 1941 lors de la représentation des Joyeuses Commères de Windsor d’Otto Nicolaï, déclara stupéfait en parlant de jeune Mario Lanza: « La voix qui sortait de cette gorge était éblouissante, inoubliable, elle semblait provenir d’un autre monde! »

Ces CD présentent notamment des airs et des duos d’opéra extraits de la légendaire émission de radio de 1945 : « The Celanese Hour: Great Moments in Music » dans laquelle il remplace le ténor Jan Peerce; des extraits de deux concerts à guichets-fermés  au Hollywood Bowl (20 000 places), avec notamment le magnifique duo de Lucia di Lammermoor de Donizetti « Verranno a te sull’aure… » avec Kathryn Grayson; du concert du 5 mars 1948 au Massey Hall de Toronto (Rigoletto, l’Arlesiana, Pagliacci) dont la bande magnétique avait été égarée pendant plus de 50 ans… et qui a finalement été retrouvée intacte il y a seulement quelques années…

Que du bonheur pour les collectionneurs
et les amateurs de bel canto 

 

Coffret de 2CD – Ref: AND9121

En vente chez MALIBRAN-MUSIC
 www.malibran.com

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Hommage à Renata Tebaldi sur Radio Aligre

janvier 26th, 2014 par Alain Fauquier


Dimanche 9 mars 2014

9h30 / 10h30

 

Sur aligrefm 93.1
et www.
aligre-cappuccino.fr

 

Hommage à la Diva
Renata TEBALDI

Dans la rubrique  Arte lirica,
 
de l’émission dominicale Cappuccino,
Michel Goti et ses invités,
la soprano Floria Rosimiro,

Marcel Azencot et Alain Fauquier
co-fondateurs de
l’Opéra Club de Paris Mario Lanza,
ont rendu hommage
à la grande soprano italienne Renata Tebaldi

Chanteuse préférée des amateurs d’opéra italiens, la Grande Renata Tebaldi était réputée pour avoir la plus belle voix de soprano du XXème siècle.

Si Maria Callas fut sans conteste la plus grande tragédienne de sa génération, sa grande rivale Renata Tebaldi n’avait que sa voix pour enflammer le public. Mais quelle voix !

Si Renata Tebaldi était dépourvue du génie dramatique de Maria Callas ou de l’agilité vocale de la plupart de ses consoeurs, sa voix en revanche n’était que splendeur, somptuosité et pureté.

Une voix splendide qui avait une émission cristalline de soprano lyrique pur, évoluant au fil des années, vers le spinto. (Un terme qui s’utilise aussi pour les voix de ténors et qui désigne une voix « poussée », à mi-chemin entre le lyrique et le dramatique).

Lorsqu’il évoque la voix de Tebaldi, le critique musical André Tubeuf utilise l’expression de « voix de lait et de lumière. »     

Le musicologue Matthew Boyden relève, dans son livre sur l’Histoire de l’Opéra, que Tebaldi fut la preuve vivante que le public place la beauté de la voix au dessus de tout le reste, et nombreux sont ceux qui pensent qu’elle ne fit pas d’émule parce qu’elle était elle-même « l’œuvre de Dieu ».

En l’écoutant on est immédiatement transporté par la beauté de son timbre et l’émotion qu’il transmet.

Renata Tebaldi nait le 1er février 1922 à Pesaro, une ville portuaire située sur le bord de la mer Adriatique dans la région des Marches, d’un père violoncelliste et d’une mère infirmière.

Après avoir appris très jeune le piano à Parme, elle entreprend des études de chant au Conservatoire de Mantoue, puis se perfectionne de 1940 à 1943 au conservatoire de Milan avec la soprano Carmen Melis qui fut l’élève de Puccini et qui chanta avec Caruso au Royal Opera House de Londres en 1913.

Après seulement quatre ans d’études, elle débute en 1944 dans le rôle d’Elena de Méphistophélès d’Arrigo Boito, au Théâtre municipal de Rovigo.  Puis elle se produit à Parme et à Trieste dans  des représentations d’Otello de Verdi.

En 1946 Renata Tebaldi est auditionnée par Arturo Toscanini qui cherche une soprano pour la cérémonie de réouverture de la Scala.

Immédiatement conquis par le timbre sublime de la jeune Renata qui n’a que 24 ans, Toscanini lui accorde l’honneur, malgré son inexpérience, de tenir la vedette du concert d’ouverture de la Scala le 11 mai 1946.

Après ces débuts très prometteurs, Renata Tebaldi va mener une carrière internationale tout en devenant, entre 1949 et 1955, la première soprano lyrico-dramatique de la Scala.

Renata Tebaldi va se produire sous la direction des plus grands chefs de son temps : Victor de Sabata, Francesco Molinari-Pradelli, Georg Solti, Herbert von Karajan, Carlo Maria Giulini, Karl Böhm, Fausto Cleva, Alberto Erede, James Levine…

En 1949 elle chante à Lisbonne Don Giovanni et Falstaff.

En 1950, au Covent Garden de Londres elle chante Desdémone dans Otello, puis Aïda à l’opéra de San Francisco.

En 1951 elle se produit à l’Opéra de Paris et à l’église de la Madeleine où elle chante Jeanne d’Arc de Verdi.

Le 31 janvier 1955 Tebaldi fait ses débuts avec Otello au Metropolitan Opera de New York où elle se produira régulièrement jusqu’en 1972 dans de très nombreux rôles : Desdémone (c’était son héroïne préférée jusqu’à la fin de sa carrière car, selon ses propres mots, elle incarne l’innocence, la douceur et la victime de l’amour et de la jalousie, qui ne connaissent pas de loi), Mimi, Tosca, Butterfly, Minnie, Maddalena… Soit plus de 250 représentations.

A partir de 1956 elle chantera aussi à l’opéra de Chicago.

Parallèlement, elle signe un contrat d’exclusivité avec la firme Decca, avec qui elle va graver quelque 27 intégrales d’opéras dont une douzaine qui feront date dans l’histoire du disque, comme La Bohème en 1951 et 1958 ; Madame Butterfly en 1951 et 1958 ; Otello en 1964 et 1961 ; La Traviata en 1954 ou André Chénier en 1957.

On ne peut pas faire une émission sur « La Tebaldi » sans évoquer la rivalité qui l’opposait à « La Callas » et qui faisait souvent la « une » des médias.

Cette rivalité, même si Maria Callas a contribué à l’alimenter en déclarant notamment à un journaliste que la comparer à Tebaldi c’était « comparer du champagne à du Coca-Cola », la comparaison entre les deux divas n’avait aucun sens, tant les personnalités et les voix étaient différentes.

Cette polémique exacerbée par les Médias et la Presse people avait débuté en avril 1950 lorsque Renata Tebaldi, souffrante, fut remplacée au pied levée par Maria Callas lors d’une représentation d’Aïda.

A cette époque, la mode veut que l’on sacrifie la beauté vocale sur l’autel de la force dramatique. Mais ceux qui rejettent cette vision réaliste de l’opéra considèrent que la voix somptueuse de Tebaldi est l’instrument idéal au service du compositeur et de la musique.

En réalité les deux divas s’admiraient réciproquement : Callas écoutant avec délectation les enregistrements de Tebaldi, et Tebaldi allant assister avec ravissement aux répétitions de Callas.

En octobre 1955, de passage à Los Angeles où elle donne une représentation d’Aïda au Shrine Auditorium, Renata Tebaldi exprime le souhait de rencontrer Mario Lanza à qui, comme Maria Callas et beaucoup d’autres, elle voue une grande admiration.

Admiratrice de Mario Lanza, Renata Tebaldi se fait conduire à Hollywood, plus précisément à Burbank, dans les studios Warner Bros où elle est accueillie sur le plateau du film « Serenade » par le producteur  Henry Blanke, le maestro Ray Heindorf, directeur musical de la célèbre compagnie et bien sûr par Mario Lanza.

La rencontre est chaleureuse. Les deux stars du bel canto se congratulent et s’embrassent ; des photos immortalisent ce moment. On présente à la soprano des séquences chantées du film (des rushes) dont « Nessun dorma » de Turandot.

Très impressionnée et émue, Renata Tebaldi déclare à Mario Lanza, les larmes aux yeux : « Vous avez la plus belle voix de ténor que j’aie jamais entendue ».

Lanza l’invitera chez lui dans sa magnifique villa de Palm Springs.

Accompagné au piano par le maestro Giacomo Spadoni, Mario Lanza chantera pour elle et les amis qu’il avait invités pour la circonstance.

A l’issue de cette rencontre, Tebaldi dira : « Mario Lanza a la voix d’un ange, mais lorsqu’il chante à pleins poumons, ça décoiffe ! (He split the wind). Il m’a proposé de chanter avec lui dans un film. Bien que très honorée j’ai dû décliner sa proposition car je craignais qu’une cure d’amaigrissement n’altère ma voix. Néanmoins nous avons projeté de nous retrouver pour chanter ensemble André Chénier. »

Malheureusement leurs emplois du temps respectifs ne permettront pas la réalisation de ce qui aurait pu être une merveilleuse rencontre pour la postérité.

A partir de 1963, alors qu’elle n’a que 41 ans, la voix de Tebaldi commence à s’altérer, la contraignant à revoir sa technique et son répertoire. Son grave s’est élargi et ses aigus se sont durcis ; le timbre de sa voix est devenu plus dramatique et a perdu de son moelleux, ce qui ne l’empêchera pas d’enchainer les triomphes comme dans La Gioconda et La Fanfiulla del West.  

Sa dernière prestation sur une scène d’opéra a lieu en janvier 1973 au Met de New York avec Desdemone d’Otello sous la baguette de James Levine.

Etrangement, c’est dans ce même rôle et sur cette même scène qu’elle avait fait ses débuts 17 ans plus tôt.

Au cours des trois années qui vont suivre, Tebaldi va donner des récitals dont un au Royal Albert Hall et une série de concerts en 1973 et 1974 avec le ténor Franco Corelli.

En 1975 elle donne deux récitals à l’Espace Cardin à Paris et en 1976 un concert à la Scala au bénéfice des victimes du tremblement de terre du Frioul. Afin de préserver sa santé déclinante, elle arrêtera sa carrière à 56 ans et donnera un récital d’adieu le 23 mai 1978 à la Scala de Milan.

Elle disparaîtra 26 ans plus tard le 19 décembre 2004 à Saint-Marin à l’âge de 82 ans.

Extraits diffusés :

Gianni Schicchi, Puccini: O mio babbino caro

Tosca, Puccini: Vissi d’arte, vissi d’amore

La Wally, Catalani : Ebben ?… Ne andro lontana

La Gioconda, Ponchielli : Suicidio !

Aïda, Verdi : Ritorna vincitor !

Il Trovatore, Verdi : Tacea la notte placida

La Fanciulla del West, Puccini : Una partita a poker!

La regata veneziana, Rossini : Anzoleta avanti la regata

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Grande Soirée Verdi à Clamart

janvier 26th, 2014 par Alain Fauquier


Soirée Verdi


L’Association franco-italienne Alessando Manzoni
propose une

GRANDE SOIRÉE VERDI

Samedi 8 février 2014 à partir de 19h30

Salle des Fêtes
Place Jules Hunnebelle
(Près Hôtel de Ville)
92140 CLAMART

Entrée 25 € (buffet compris)

Cette soirée dédiée à VERDI alliera histoire,
musique, gastronomie, danse  et convivialité
autour des talents de l’Italie.

Au programme, de nombreux airs d’opéra
dont les plus beaux arias et duos de Rigoletto et de La Traviata par nos amis:

FLORIA ROSIMIRO, soprano et SILVANO SAPIA, ténor

 Inscrivez-vous avant le 31 janvier


au 01 46 44 31 51 ou  06 80 65 03 42

Nombre de places limité

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Hommage à Licia Albanese sur Radio Aligre

janvier 4th, 2014 par Alain Fauquier


DIMANCHE 26 JANVIER 2014
de
9.30 à 10.30

sur aligrefr 93.1
et aligre-cappuccino.fr

Michel Goti et ses invités,
la soprano Floria Rosimiro,
Marcel Azencot et Alain Fauquier
co-fondateurs de
l’Opéra Club de Paris Mario Lanza,

rendront hommage à

Licia Albanese

 

La soprano italo-américaine, Licia Albanese, fit une immense et triomphale carrière aux Etats-Unis, notamment au Met de New York et au San Francisco Opera, où elle incarna pendant un quart de siècle l’opéra italien.

Si sa popularité de Diva ne fut pas aussi lumineuse en Europe que celle de Maria Callas, Renata Tebaldi ou Victoria de Los Angeles, Licia Albanese n’en demeure pas moins une référence lorsque l’on évoque l’art lyrique.

Honorée d’innombrables récompenses et des plus hautes distinctions américaines, dont la « Grande Médaille Nationale d’Honneur et des Arts » des mains du président Bill Clinton en 1995 et du prestigieux « Handel Medallion », la plus haute distinction de la Ville de New York, des mains du Maire Rudolph Giuliani en 2000.

Quand on parle de Licia Albanese, on parle non seulement d’une diva d’exception, mais aussi, et avec la plus grande déférence, d’une Grande Dame, « A leading Lady » comme disent les américains.

Licia Albanese est née à Bari, ville riche d’histoire de la région des Pouilles, située sur les bords de la Mer Adriatique, le 22 juillet 1913.

Après des études de piano, elle choisit de déployer son énergie dans le chant qu’elle va étudier d’abord au Conservatoire de Bari, puis avec la soprano Giuseppina Baldassare Tedeschi, qui fut une contemporaine de Giacomo Puccini.

En 1933, Licia Albanese remporte à Bologne le Concours international de chant italien et fait ses débuts en 1934 à l’Opéra de Bari dans le rôle de Mimi de La Bohème.

La même année elle chante à l’Opéra de Rome Micaëla dans Carmen et Pamina dans La Flûte enchantée de Mozart.

En 1935, elle chante au festival des Arènes de Vérone le rôle d’Anna de Loreley de Catalani, puis remplace au pied levé à La Scala de Milan une soprano défaillante dans le rôle de Cio-Cio San de Madame Butterfly de Puccini.

C’est un triomphe et ce rôle lui restera à jamais associé, même si elle obtint des succès retentissants avec d’autres rôles, comme celui de Mimi de La Bohème, de Violetta de La Traviata, de Manon Lescaut, de Liu de Turandot, Tosca, Nedda de Paillasse, Marguerite de Faust, Manon de Massenet ou de Desdémone d’Otello…

Au cours de sa longue carrière elle interprétera plus de 300 fois Madame Butterfly.

Son attirance pour cet opéra, l’un des plus beaux de Puccini, lui est venue semble-t-il très tôt lors de sa rencontre avec Giuseppina Baldassare Tedeschi, qui tint le rôle de Cio-Cio San avec succès une génération auparavant.

Après avoir acquis une très bonne réputation en Italie, en France, en Angleterre et à Malte, Licia Albanese quitte l’Europe à l’âge de 27 ans pour les Etats-Unis où sa carrière va désormais se dérouler et sa notoriété s’amplifier.

Elle débute au Metropolitan Opera de New-York le 9 février 1940 avec Madame Butterfly qu’elle chantera 72 fois sur cette scène.

Son succès est instantané et elle sera considérée comme l’interprète idéale des héroïnes tragiques de Puccini.

Le 5 février 1942, elle chante pour la première fois au Met le rôle de Violetta de La Traviata de Verdi avec pour partenaires, le ténor Charles Kullman et le baryton Lawrence Tibbett. Le succès est foudroyant et elle chantera Violetta 87 fois sur la scène du Met.

Naturalisée citoyenne américaine en 1945, Licia Albanese restera au Met pendant 26 saisons durant lesquelles elle chantera dans 17 opéras en 427 représentations.

Comme tous les grands artistes, Licia Albanese était unique. Sa voix de soprano lirico-spinto, d’une remarquable intensité et d’une grande sincérité  transmettait au public un impact émotionnel inoubliable.

Pour elle, la technique du chant n’était pas une fin en soi, mais un moyen pour donner du sens à la musique, transmettre de l’émotion et attirer le public au plus près des sentiments des personnages qu’elle interprétait.

Dans son livre sur les chanteurs, intitulé « Voci parallele », le ténor Giacomo Lauri Volpi, lui rend hommage en des termes très élogieux.

Elle chantera sous la direction des plus grands chefs de son temps, Arturo Toscanini, Gaetano Merola, Fritz Bush, Umberto Berettoni, Fritz Reiner, Jonel Perlea, Leopold Stokowski, Kurt Herbert Adler, Carlo Savina, Fausto Cleva, Frieder Weissmann

Elle aura pour partenaires les plus grand interprètes, Beniamino Gigli (qu’elle appelait respectueusement Commendatore), Jussi Bjöerling, Ramon Vinay, Jan Peerce, Ezio Pinza, Leonard Waren, Raoul Jobin, Lawrence Tibbett, Tito Schipa, Mario Del Monaco, Giacomo Lauri Volpi, Giovanni Martinelli, Franco Corelli

Avec Mario Lanza elle enregistra à Hollywood en novembre 1955 le duo du 3ème acte d’Otello « Dio ti giocondi o sposo » pour le film Serenade.

Lors d’une interview qu’elle donna en 1995 au critique musical Lindsay Perigo, elle dira: « La voix de Mario Lanza était exceptionnelle. Je peux le dire parce que j’ai chanté avec tellement de ténors. Pour moi elle était plus grande que celle de Caruso. Je les place tous les deux côte à côte sur le podium des plus grands ténors. Ensuite viennent les autres. Une voix comme celle de Mario Lanza appartient à Dieu. Quand il mourût, mon cœur s’est brisé ».

En 1966, après un différent avec Sir Rudolf Bing, le célèbre manager du Met de 1952 à 1972, auteur de « 5000 Nuits à l’Opéra », Licia Albanese quitte cette scène prestigieuse sans faire ses adieux au public.

Durant 20 saisons, entre 1941 et 1961, Licia Albanese fut l’une des principales figures du San Francisco Opera dirigé par le célèbre maestro Gaetano Merola, jouant 22 rôles pour 120 représentations.

Durant sa très longue carrière au Met et au San Francisco Opera, elle donnera d’innombrables concerts et récitals, dont plusieurs à La Scala en 1951.

Au cours de cette période elle réalisera de nombreux enregistrements d’opéras intégraux, sous le Red seal label de RCA Victor, dont en 1946 La Bohème et La Traviata avec le NBC Symphony Orchestra sous la baguette d’Arturo Toscanini.

Rappelons qu’en 1938 Licia Albanese avait déjà réalisé un enregistrement de La Bohème avec Beniamino Gigli, sous la direction d’Umberto Berettoni.

En 1951 elle enregistrera Carmen avec Jan Peerce dans le rôle de Don José sous la direction de Fritz Reiner et en 1954, Manon Lescaut avec Jussi Björling et Robert Merrill, sous la direction de Jonel Perlea.

Elle se produira dans des opéras sur de nombreuses scènes aux Etats-Unis et en Amérique du sud, recevant non seulement les ovations du public, mais de multiples distinctions.

Toutes les villes et toutes les Universités américaines où elle se produira l’honoreront de récompenses.

Licia Albanese fit aussi des actions de bienfaisance, donna des concerts pour les troupes américaines, eût aussi sa propre émission hebdomadaire de radio et fut l’invitée de nombreuses chaînes de radio et de télévision.

En 1970 elle donne un concert d’adieu sur la scène du Carnegie Hall.

En 1972, invitée à participer à un concert de gala pour la célébration du 50ème anniversaire du San Francisco Opera, Licia Albanese, interprète avec son ancien collègue le ténor Frederick Jagel, le duo d’amour de Madame Butterfly, accompagnés par le San Francisco Orchestra dirigé par Kurt Herbert Adler.    

En septembre 1973, elle retourne à San Francisco pour participer à un concert retransmis à la télévision dans le Golden Gate Park avec Luciano Pavarotti.

Ce jour là le temps était froid et venteux et le monde entier a pu voir Pavarotti souriant dérouler une partie de sa longue écharpe pour l’enrouler autour du cou de Licia Albanese, ravie et amusée.

En 1974, elle fonde The Licia Albanese-Puccini Fondation, une fondation qu’elle préside toujours et qui est destinée à promouvoir les jeunes chanteurs.

Depuis plus de 30 ans, elle préside, lorsque sa santé le lui permet, avec Kathryn  Grayson, disparue en 2010, et Elaine Malbin, qui enregistrèrent toutes les trois des duos mémorables avec Mario Lanza, comme le rappelle José Carreras, le Concours international de chant Mario Lanza de Philadelphie.

Lors de la cérémonie au cours de laquelle il lui remettra en 2000 le prestigieux Handel medallion, le Maire de New York, Rudolph Giuliani dira notamment : « Je décerne cette haute distinction à celle qui demeure, sans aucun doute possible, la plus aimée et la plus respectée chanteuse du monde ».

Le 22 juillet 2013, Licia Albanese a fêté ses 100 ans.

Extraits diffusés :

LA BOHEME (Puccini): Si mi chiamo Mimi

MADAME BUTTERFLY (Puccini): Un bel di vedremo

MANON LESCAUT (Puccini): In quelle trine morbide

LA TRAVIATA (Verdi): Addio del passato

OTELLO (Verdi): Dio ti giocondi o sposo

LOUISE (Charpentier): Depuis le jour

TOSCA (Puccini): Vici d’arte

Réécouter l’émission:

http://www.aligre-cappuccino.fr/podcast_fichiers/podcast_14/Cappuccino_LA_20140119.mp3

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Emission spéciale Chants de Noël

décembre 14th, 2013 par Alain Fauquier


GIOIA DI NATALE

22 décembre 2013

9:30 – 10:30

Michel Goti et ses invités

la soprano Floria Rosimiro,

Marcel Azencot & Alain Fauquier

de

l’Opéra Club de Paris Mario Lanza

présentent

Ces merveilleux

Chants de Noël

 

Une émission spéciale de Cappuccino

sur Aligrefm 93.1

et aligre-cappuccino.fr

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Hommage au ténor Salvatore Licitra

novembre 4th, 2013 par Alain Fauquier


Dimanche 1er décembre 2013
de
9:30 à 10:30

Hommage au ténor

Salvatore Licitra

sur Aligrefm 93.1  &  aligre-cappuccino.fr

Ténor phare de La Scala, Salvatore Licitra a triomphé
au Met de New York et sur les plus grandes scènes d’opéra
 avant de disparaitre accidentellement en Sicile
le 5 septembre 2011 à l’âge de 43 ans

Michel Goti et ses invités,
la soprano Floria Rosimiro, Marcel Azencot et Alain Fauquier
de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza,
ont rendu hommage à ce superbe ténor

Un jour du mois de mai de l’année 2002 un jeune ténor d’origine italienne, Salvatore Licitra, allait passer de la célébrité à la gloire. Ce jour-là, le grand ténor Luciano Pavarotti devait donner deux représentations de « Tosca », de Puccini,  au Metropolitan Opera de New York, dans le cadre de sa tournée d’adieux à la scène. Pavarotti dut annuler ses deux représentations pour raisons de santé ou indisposition. Il fallut donc le remplacer au pied levé, comme cela arrive assez souvent à l’opéra, et donne souvent leur chance à des artistes pour qui c’est l’occasion de leur vie.

Le premier soir, Luciano Pavarotti fut remplacé par le ténor Francesco Casanova.  Pour le deuxième soir, John Volpe, alors Directeur du Metropolitan de New York, fit appel à Salvatore Licitra, qu’il fit venir immédiatement en Concorde. Ce soir-là, Licitra chanta littéralement au pied levé et pratiquement sans préavis ! Le ténor fit la conquête de New York, le public lui était reconnaissant de son courage, de son immédiate disponibilité et … de sa prestation !

Sa voix était chaude et il chantait dans la tradition de son maître Carlo Bergonzi,  c’est-à-dire dans une ligne mélodique de bel canto, sans fioritures et avec de magnifiques notes aiguës. Du jour au lendemain, Salvatore Licitra, qui avait pourtant déjà chanté à la Scala de Milan, recevait une consécration internationale en même temps qu’une standing ovation qui dura plusieurs minutes ; probablement un des plus grands jours de sa vie !

Salvatore Licitra est né le 10 août 1968 à Berne en Suisse, de parents siciliens. Il grandit à Milan et à l’âge de 18 ans il travaillait comme artiste graphique pour la  version italienne de la revue Vogue. C’est alors que sa mère, en l’entendant un jour chanter sur de la musique diffusée par la radio, l’encouragea fermement à prendre des leçons de chant.

Il étudia alors à l’académie de musique de Parme et ensuite à l’académie privée du grand ténor Carlo Bergonzi,  à Busseto. Après avoir chanté dans plusieurs chœurs,  il eut des petits rôles dans des opéras de province avant de se retrouver remplaçant pour le rôle principal dans le Bal Masqué, de Verdi (un Ballo in Maschera) en 1998, qu’il allait finalement chanter.

Sa performance fut si satisfaisante qu’il obtint une audition du maestro Riccardo Muti, qui montait une nouvelle production du Bal Masqué. Licitra remporte le rôle principal (Don Alvaro) pour 1999. Une nouvelle Tosca en 2000 à La Scala, serait enregistrée par Sony.

Ce rôle serait suivi de celui du Lieutenant Pinkerton, dans Madame Butterfly, de Puccini à Vérone puis de nouveau celui d’Alvaro (la Force du Destin) à Madrid, puis aux Arènes de Vérone, où il recevrait le Prix Zenatello du Ténor de l’Année (Giovanni Zenatello était un grand ténor qui ressuscita les Arènes de Vérone et recommanda à une certaine Maria Kalogeropulos de changer de nom : elle allait choisir le nom de Maria Callas)

Pour l’année 2000, on s’apprêtait à commémorer la mort de Verdi (1901) et Licitra chanta le Trouvère (le rôle de Manrico) à la Scala, sous la direction de Riccardo Muti, mais le maestro Ricardo Muti est un puriste et il lui interdit de chanter le fameux air Di Quella  Pira avec la note aigüe finale car elle n’est tout simplement pas écrite, cette note du mot « alarmi », qui faisait les grands soirs de Franco Bonisolli.

Salavatore Licitra ne peut que s’incliner devant le « patron », Ricardo Muti et il ne chantera par la note aigüe, déclenchant de bruyantes manifestations de mécontentement du public contre le chef d’orchestre !

On imagine qu’il dut être mortifié, mais c’était ainsi.

Heureusement, il allait se rattraper  aux Arènes de Vérone, où il pourrait chanter sa note et même deux fois à la grande joie du public! Puis ce fut ce jour de mai 2002 où Salvatore Licitra remplaça Luciano Pavarotti à New York. Licitra était maintenant un ténor « arrivé », internationalement connu, et il devait chanter dans les grandes maisons d’opéra du monde. Il a aussi chanté une Messe à la Cathédrale Saint Patrick de New York devant le Pape Benoit XVI, (que l’on retrouve sur le site officiel du chanteur).

Son répertoire était celui d’un ténor dramatique : De Verdi,  Aida, Un Bal masqué, La Force du Destin, Ernani, Macbeth, Don Carlos  et le Trouvère (Il Trovatore). Ici, on ne peut manquer le grand aria de Verdi, Celeste Aida où on pourra noter que, comme toujours, Licitra chantait dans le style Bel Canto même les rôles héroïques ou dramatique.

Le Bel canto impose le respect de la ligne mélodique, en legato, c’est à dire dans une ligne aussi ininterrompue que possible et sans fioritures ni « coups de menton », ni « sanglots », ni « glissando ». En un mot une ligne relativement dépouillée, de musique pure, et là encore on sent l’influence assez déterminante de Carlo Bergonzi dont c’était le style, quand lui même faisait les beaux soirs de la Scala et des plus grands opéras du monde.

Dans un autre style écoutons quelque chose qui nous parle au cœur : le très émouvant enregistrement – surtout vu rétrospectivement – fait par Salvatore Licitra et Marcelo Alvarez, deux amis, comme deux frères, d’après les concerts donnés en 2003 en plein air, à l’extérieur du Colisée de Rome, devant des milliers de spectateurs et un grand orchestre symphonique. L’album s’intitule « Duetto » (Duo), et ces deux magnifiques artistes nous enchantent. Pour cet enregistrement, on a fait des arrangements de classiques connus, à côté des Arias d’opéra.

Parmi ces arrangements, le magnifique et tendre « Il Volo », d’après les Vocalises, de Rachmaninoff., interprété par nos deux amis, le Chœur Kuhn et le Philharmonique de la Ville de Prague, arrangement Steve Woods, et de très belles paroles, un vrai poème. C’est Licitra qui chante en premier, puis c’est Marcelo Alvarez, le grand ténor argentin, voix plus solaire, plus extravertie, deux splendides artistes, deux voix sœurs.

Fin Août 2011, Licitra se tue en scooter en se précipitant contre un mur (il avait eu un AVC…) : pas de casque, traumatisme crânien et thoracique. Il est opéré et meurt le 5 septembre, sans s’être réveillé de son coma. Ses parents donneront ses organes pour des transplantations en mémoire de la générosité de leur fils.

Le monde entier – la presse le montre  - va pleurer sa disparition.

 Extraits diffusés :

 E lucevan le stelle, TOSCA, Puccini

Addio Fiorito Asil, MADAME BUTTERFLY, Puccini

Di Quella Pira, LE TROUVERE, Verdi

Celeste Aïda, AIDA, Verdi

Donna non vidi mai, MANON LESCAUT, Puccini

Nessun Dorma, TURANDOT, Puccini

Un di all’azzuro spazio, ANDREA CHENIER, Giordano

Amor ti vieta, FEDORA, Giordano

Il volo, VOCALISE, Rachmaninov

Oltre la tempesta, Francesco Sartori  

Pour lire les dossiers lyriques déjà réalisés:
http://www.aligre-cappuccino.fr/dossierLyrique.htm

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Conférence en Luberon

octobre 28th, 2013 par Alain Fauquier


Verdi  par Francesco Paolo Michetti

Portrait de Giuseppe Verdi
par Francesco Paolo Michetti
ami de d’Annunzio et de Tosti

 

C O N F E R E N C E   E N   L U B E R O N

Le 22 novembre 2013 à 18h30

Château de Lauris – Entrée Libre

Jacques ROUCHOUSE
de l’Académie de Vaucluse
Ecrivain, spécialiste de l’art lyrique
Membre d’honneur de
l’Opéra Club de Paris Mario Lanza

a évoqué Giuseppe Verdi
lors d’une conférence intitulée :

« Comme la plume au vent :
Verdi et la France »

dont nous reproduisons ci-dessous l’intégralité :

Bonsoir à tous,

Je remercie particulièrement :

Monsieur Michel Tamisier, Conseiller général de Vaucluse, chargé de la Culture,

Monsieur Gérard Despierres, Maire de Lauris,

Le ténor Ginès Sirera, qui a chanté VERDI sur les grandes scènes,

Merci à la Mairie qui me prête cet Espace-Bloch,

Merci à Philippe Romieu,

Merci à Gaëtan Rogeze, « mon nouveau Maestro »,

J’espère que vous me pardonnerez si je lis mon texte c’est que je vais donner des dates précises … et que je craindrais de dire des bêtises, ma mémoire me jouant des tours.

Je vais donc me servir de ce moderne « prompteur », comme les présentateurs du Journal de la Télé. Il vous suffira de vous dire que je suis Laurent Delahousse…, et la magie de la musique fera le reste !

« La musique » justement, c’est son jour, puisque nous fêtons Sainte-Cécile, patronne des Musiciens !

Le 22 novembre, Sainte-Cécile, et le 10 octobre, c’était le bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi.

 J’ai intitulé cette causerie « Comme la plume au vent… Verdi et la France ».

Tout est dit dans ce titre !

La popularité de Verdi : « Comme la plume au vent », qui n’a pas fredonné cette traduction du célèbre air du ténor de Rigoletto.

Popularité de Verdi toujours : même les supporters de foot-ball, entament « les trompettes d’Aïda » parfois dans les stades… sans savoir ce que c’est le plus souvent !

Qui n’a pas chanté le « brindisi » de La Traviata en fin de bons repas « buvons… »,

Et la publicité et le cinéma ? « Senseo », « Le Guépard »… jusqu’à « Manon des Sources », avec le thème de La Force du Destin.

En 1868, Verdi écrivit à Camille du Locle (un de ses librettistes), « L’Art a des frontières plus vastes, on peut même dire qu’il n’en a pas.

Une chansonnette peut-être un chef-d’œuvre au même titre qu’un grand final d’opéra, si on y trouve l’inspiration ? » (Et de la respiration !).

Vous avez reconnu « Juanita Banana » par Henri Salvador dans cette parodie de « Gilda de Rigoletto », dont je parlerai tout à l’heure… petit clin d’œil à la chanson qui aurait peut-être fait sourire Verdi dans sa barbichette !

« Primo, la musica, dopo le parole » se chamaillent deux personnages dans Capriccio de Richard Strauss. Je penche assurément pour la suprématie de la musique, et je vous le prouve !

Vous avez souvent  l’occasion d’applaudir « La Dame aux Camélias » de Dumas-Fils. Les camélias seraient fanés depuis belle lurette, sans « La Traviata » de Verdi !

Venons-en à « Verdi et la France ».

Les rapports entre le compositeur et notre pays sont nombreux :

Il a beaucoup vécu à Paris. Au cours du 19ème siècle, les plus grands compositeurs italiens partageaient leur temps entre leur pays et notre capitale : Donizetti, Bellini, Rossini (qui y sont morts), et, bien sûr Verdi !

C’est qu’il existe une Familiarité linguistique, littéraire, culturelle, vocale, entre les deux pays : nous sommes des « Latins », et le soleil est présent dans cette musique, alors qu’il ne brille guère dans la musique allemande par exemple (Frédéric Nietzche a pas mal écrit là-dessus !) (Carmen).

Rapport avec la France encore, les opéras que Verdi a composés spécialement pour l’Opéra de Paris (Je vais y venir !), sans parler, mais j’en parlerai ! – de ceux créés en Italie, mais complètement remaniés par l’auteur pour une sorte de « recréation » chez nous.

Rapport avec la France encore : les sources littéraires d’une dizaine d’opéras… Je vais y venir bientôt !

Avant d’aller plus loin et pour nous mettre un peu dans l’ambiance , je vous propose un de ces morceaux si populaires de Verdi, cette musique qui semble facile, parce qu’on la retient sans se prendre la tête : il s’agit du « chœur des matadors », un divertissement que l’on trouve au 2ème acte de La Traviata. C’est notre grand Georges Prêtre qui officie. Un chef qui a fait beaucoup pour la connaissance de Verdi en France en particulier.

Pour la meilleure compréhension des choses, j’ai choisi tout simplement de respecter l’ordre chronologique.

Mon grand ami, La Palice, aurait dit comme moi : la première date pour évoquer Verdi, c’est celle de sa naissance !

Je vais peut-être vous apprendre quelque chose : Verdi est né Français.

Il nait au lieu-dit « Roncole », à trois kilomètres de Busseto et à une trentaine de kilomètres au Nord de Parme (Ville de la Violette et… du jambon !).

Busseto se trouvait donc dans le département français du Taro, dans la plaine du Pô, administré alors par un Préfet Français ! Région annexée pour un temps par Napoléon, qui sera reprise quelques mois plus tard par les Autrichiens…, passons !

C’est pourquoi l’acte de naissance de Verdi est rédigé en Français

(Jacques Rouchouse montre au public une photocopie de l’acte de naissance de Verdi)

On apprend que le père est aubergiste et la mère fileuse, un milieu populaire, donc… On est loin de celui de Mozart par exemple.

Ce milieu, ce peuple, Verdi ne les oubliera jamais. Jusqu’à la fin de s vie il restera fidèle à la campagne, à la nature, comme un second Werther !

En 1880 (il a 67 ans !) sa femme écrira : « Lorsqu’il commence à flâner,  bonsoir la compagnie, on n’a plus de nouvelles pour longtemps ! D’ailleurs, son amour de la campagne est devenu manie, folie, rage, fureur… tout ce que vous voudrez de plus exagéré. Il se lève presque avant le jour pour aller examiner le blé, le maïs, la vigne… etc. »

Verdi semble lui répondre : « Du matin au soir je suis dans les champs, dans les bois, au milieu des paysans et des bêtes : les meilleurs de quadrupèdes. »

Celui qui est pour moi le meilleur, le plus fidèle,  des biographes de Verdi, Carlo Gatti, a écrit : « Né du peuple, il reste peuple. Chez lui pas de raffinement superflu, l’Art se confond avec la vie. »

Des champs, il est temps de passer au chant.

Oublions les soubresauts de la vie privée (un premier mariage en 1840, la mort de ses deux enfants, puis de sa femme) pour arriver à des moments plus heureux : le premier grand succès de Verdi va être Nabucco, créé en 1842 à La Scala de Milan, Verdi est alors âgé de 29 ans.

On ne va pas chanter le chœur archi célèbre des esclaves « Va pensiero » qui deviendra rapidement une sorte d’hymne national italien, et jouera un rôle prépondérant dans l’Histoire de l’Italie… mais ce n’est pas mon propos ce soir.

 (Vous aviez peut-être vu il y a deux ans sur ARTE, la retransmission à l’Opéra de Rome, où Claudio Abbado l’avait bissé pour la première fois de sa carrière, et fait un discours au public à propos de la situation lamentable le la Culture actuellement en Italie.)

Je ne m’étendrais pas sur Nabucco (Il n’a pas mérité ça !!!), mais si quand même pour dire que la créatrice du rôle d’Abigaille, Giuseppa Strepponi (1815-1897), jouera un rôle de premier plan dans la vie du maestro, puisqu’elle deviendra… la femme de sa vie entière !

Je ne sais pas si c’est à cause de la difficulté du rôle d’Abigaille, mais la Strepponi avait perdu sa voix… ce qui est assez fâcheux pour une cantatrice.

Alors, elle était venue à Paris, phare de la Culture européenne à l’époque !!, et elle y enseignait le chant. Je suis sûr que vous devinez la suite, Ô « Force du Destin » : c’est là que Verdi va la retrouver en 1847 quand il viendra chez nous pour la création de Jérusalem… je vais y revenir.

Encore un signe de la proximité de Verdi avec la France.

Le 19 août 1859 il épousera la Strapponi à l’église Saint-Martin de Collonges-sur-Salève, dans ce qui est depuis 1860 le département de la Haute-Savoie.

Avant d’évoquer la création de Jérusalem en 1847 à Paris, je voudrais parler brièvement de créations de notre compositeur, également en rapport avec notre pays et notre Culture.

Tout d’abord Hernani.

Tout le monde connait au moins ces mots : « La bataille d’Hernani »… et c’est tout ! Et on pense parfois que cette fameuse bataille se déroule dans la pièce ! Que nenni !! Hernani, drame de notre Victor Hugo national, avait connu les Feux de la rampe de la Comédie-Française en 1830. Or Victor Hugo s’était permis de bousculer les alexandrins de l’époque, ce qui avait déclenché la mauvaise humeur des spectateurs attachés à la tradition, et qui en étaient venus aux mains !

L’histoire racontée par Victor Hugo ne pouvait que séduire cet humaniste de Verdi : c’est celle d’un proscrit niant les valeurs établies… mais où, tout-de-même, est présente une plaidoirie en faveur d’une reconsidération des valeurs éthiques. (On devrait remonter Hernani, ça ne ferait pas de mal !)

L’opéra Hernani ne sera pas créé en France, mais à la Fenice de Venise le 9 mars 1844.

Et voilà que, coup-sur-coup, littérature Française, et la musique de Verdi vont faire bon ménage en cette année 1845 : la littérature et l’Histoire de France.

En 1801 Schiller avait fait représenter une pièce de théâtre, à Leipzig, La Pucelle d‘Orléans.   

Avec ses librettistes, Verdi en fait don un ouvrage lyrique et notre Jeanne d’Arc va brûler les planches, non pas à Rouen, mais à La Scala de Milan, dès le 15 février 1845.

Elle les brûlera d’autant moins que le livret la fait mourir non plus sur le bûcher, mais dans les bras du roi Charles VII, des suites d’un méchant coup de lance !

Six mois plus tard, c’est notre Voltaire qui va être mis à l’honneur par Verdi.

Alzira était une pièce d’un Voltaire « militant » – comme toujours – une sorte d’arme de guerre dirigée contre le fanatisme, et la préface de l’auteur annonçait la couleur : « La religion du chrétien véritable est de regarder tous les hommes comme des frères, de leur faire du bien, et de leur pardonner le mal. On verra dans tous mes écrits le désir du bonheur des hommes, l’horreur de l’injustice et de l’oppression ».

Voltaire – Verdi : même combat !

Alzira sera créé au Théâtre San Carlo de Naples le 12 août 1845… et ne verra jamais de version française.

Suivront : Attila, Macbeth, qui n’ont pas de rapport avec nous, et j’en arrive à Jérusalem. Avant d’aller plus loin, un air de Jérusalem, que chante Roberto Alagna, sous la direction du chef Alain Lombard.

En-fait, Jérusalem était une « deuxième mouture » pour Paris d’un opéra que Verdi avait présenté en 1843 à La Scala de Milan, et dont le titre était « Les Lombards à la première croisade ». (Alain Lombard n’y était pas !).

Pour être représentés, chez nous, « Les Lombards » sont naturalisés Français, et Milan se change en Toulouse ! Et le nouveau titre, c’est « Jérusalem ».

Les répétitions ont duré deux mois, précédant la Première, qui a lieu à l’opéra de la rue Le Pelletier, le 26 novembre 1847.

Le contrat de Verdi stipulait qu’il devait ajouter de la musique pour un ballet et un grand air pour la vedette de l’époque le ténor Gilbert Duprez, que Roberto Alagna a bien voulu remplacer tout à l’heure.

C’est donc avec ce Jérusalem que notre compositeur fait son entrée dans ce théâtre, qu’il appelait « La grande boutique », tellement c’était le foutoir ! Mais, pour le moment, il ne râle pas et écrit : « Les Lombards ont été refaits de telle manière qu’on ne les reconnait pas. La mise en scène est absolument étonnante, et on ne lésine pas sur les moyens » (Heureuse époque !)

Si Verdi est heureux, il l’est même doublement ! Comme je vous l’ai dit, c’est à l’occasion de ce long séjour parisien qu’il retrouvera la Srepponi, avec laquelle il ira s’installer en ménage dans une petite maison à Passy. A l’époque ce n’était pas encore Neuilly-Auteuil-Passy, et notre Giuseppe devait avoir l’impression de se retrouver dans sa campagne natale !

Pour une bonne compréhension des choses, j’évoque les « points communs » de Verdi avec la France, et, de ce fait, l’apparition de ses opéras à Paris (même s’ils ont été déjà joués en Italie auparavant.

Il en est ainsi du « Trouvère » : s’il arrive à Paris en 1854, il a été créé l’année précédente, au Théâtre Appolo de Rome !

 C’est donc le « Théâtre Italien » de Paris qui reçoit Le Trouvère, dont la Première a lieu le 23 décembre 1854 C’est un triomphe absolu : plus de vingt rappels, et on oblige Verdi à monter sur la scène !

 Le directeur de l’opéra, Crosnier, a assisté à ce triomphe du « Trovatore », alors en Italien.

Il veut recevoir Le Trouvère à l’opéra, et demande à Verdi  de revoir son opus, afin de l’adapter aux exigences du public parisien.

Il faut en faire un « Grand Opéra à la Française » avec, a ajouté Verdi, un grand ballet au 3ème acte… et un final plus « étoffé ».  Le chant et la danse – les vieux messieurs libidineux peuvent mater les jolies danseuses – Erato et Terpsichore y trouvent leur compte.  

Avant l’Opéra de Paris, c’est à l’Opéra de Marseille que ce nouveau « Trouvère »… trouvera le succès dès le 22 février 1856.

Il « montera » à Paris pour paraitre enfin, dans toute sa splendeur, sur la scène de l’opéra, salle Le Peletier, dès le 12 janvier 1857.

(Vous savez que l’actuel Palais Garnier, n’ouvrira qu’en 1875)

 Ce Palais Garnier, justement, ne recevra Le Trouvère qu’en 1904 en Français, qui sera repris en 1923, et plusieurs fois depuis.

Le fameux air de Manrico, avec le « contre-ut » final redoutable et redouté, (Alagna l’avait raté à La Scala, vous vous souvenez peut-être !) a vu briller les plus valeureux ténors. Parmi eux, un qui fut la « coqueluche » du public, c’est Tony Poncet (les méchantes langues l’appelaient Tony Poucet !)

Je ne raconterai pas sa vie ce soir, seulement qu’il avait remporté le Concours de ténors de Cannes en 1954, et allait faire une carrière stupéfiante. Il est mort en 1979.

Le voici en 1964, il chante « Supplice infâme ».

On évoquait tout à l’heure Jérusalem, deuxième version des « Lombards » pour l’Opéra de Paris, – mais voici maintenant que l’heure des « Vêpres » va sonner… « Les Vêpres Siciliennes ».

Cette fois-ci il s’agit d’un ouvrage écrit par Verdi tout spécialement pour l’Opéra de Paris, avec un livret du prolixe Eugène Scribe (qui a sa rue derrière l’opéra actuel). Nous sommes en 1855, la Première Grande « Exposition Universelle » organisée en France.

Dans un genre plus léger, c’est l’inauguration du « Théâtre des Bouffes-Parisiens » de Jacques Offenbach, le monde entier va déferler à Paris(Enfin, ceux qui ont les moyens !).

Remplir les allées de l’expo dans la journée, et les théâtres le soir – pas de cinéma, pas de télévision – on imagine l’effervescence du théâtre !

Le soir du mardi 13 juin 1855 tout ce beau monde se presse à l’opéra, Napoléon III et Eugénie en tête. Les compatriotes de Verdi en ont même fait le voyage, du Piémont et de Lombardie pour célébrer les Vêpres « Siciliennes » !

La salle est surchauffée ! Réclamé par ses Fans en délire, Verdi viendra saluer sur la scène, à l’issue du 2ème acte…, puis à la fin, avec les quatre interprètes principaux, soprano, mezzo, ténor et baryton – là encore je ne vais pas vous raconter le livret ! 

Une boutade de l’époque faisait remarquer : « Il y a quatre personnages dans les Vêpres : en cinq actes, ils ne sont capables ni de s’aimer, ni de se haïr »

Bien plus tard, George-Bernard Show, Prix Nobel de littérature en 1925… et critique musical, donnera une définition bien dans sa manière : « Un opéra c’est l’histoire d’une soprano et d’un ténor qui ont envie de coucher ensemble, et d’un baryton qui les en empêchent » (la mezzo tient souvent la chandelle !!!).

Lors de ce séjour parisien qui durera de 1853 à 1855, Verdi travaillera lui-même à la traduction de son opéra, cette fois-ci du Français vers l’Italien – ce qui est assez cocasse – et les Vêpres Siciliennes seront données à Parme d’abord le 4 février 1856.

Le fameux « boléro », appelé aussi « La Sicilienne », fut bissé. Rapidement populaire, on le verra au programme d’un Gala auquel assistera l’Impératrice Eugénie, le 21 août 1856, bissé également.

Les Vêpres Siciliennes n’entreront au programme du Palais-Garnier que le lundi 2 avril 1974 !

 A ce propos j’ouvre une petite parenthèse : nous avons souvent recours à « Wikipédia » sur internet. J’ai regardé pour les Vêpres Siciliennes. On y donne la date du 9 avril 1976. Wikipédia n’est pas l’évangile !, en voici la preuve. Jacques Rouchouse montre le Programme et poursuit : la première apparition des Vêpres à l’Opéra j’y étais ! Le 2 avril et non pas le 9 ! Ah mais ! ).

Il y a eu une reprise à la rentrée avec la grande soprano hollandaise Cristina Deutekom, le 25 novembre 1974.

Permettez-moi un souvenir personnel. J’étais ce soir là avec un compatriote de la Deutekom – il ne peut pas être ici ce soir – mais Ô magie, Ô Force du destin, Ô Dieu de la Musique, j’ai trouvé, par miracle, le fameux boléro sur Youtube, interprété par cette chanteuse, le soir du 2 avril 1974 précisément !

Bon ! Le son n’est pas formidable, mais, c’est du « Live », avec l’émotion qu’il peut procurer… à moi le premier !

J’ai oublié que le chef était le grand et le gros ! Nello Santi !

Pour ceux que cela intéresse, je précise que l’on peut voir actuellement les « Vêpres Sicilienne » au cinéma, retransmises du Covent-Garden de Londres, où elles viennent de faire leur entrée au répertoire.

Le rapport entre Verdi et la France qui nous occupe maintenant, c’est notre répertoire dramatique, c’est la « dame aux camélias ».

Un peu d’histoire pour vous rafraîchir la mémoire : « La Dame aux camélias » c’est d’abord un roman d’Alexandre Dumas Fils, paru en 1848.

De-là, il tira une pièce pour la scène du Vaudeville, qui sera représentée en 1852. Mais, je vous le demande, sans l’opéra de Verdi, La Traviata, qui connaitrait « La Dame aux camélias » aujourd’hui ?

Vous l’avez vue ? Mais on ne présente plus La Traviata, opéra à propos duquel Marcel Proust, entre deux madeleines et une crise d’asthme, écrira : « Verdi a su, avec La Traviata, élever La Dame aux camélias, au niveau du Grand Art. »

Quelques points de repère : La Traviata est créée à la Fenice de Venise, le 6 mars 1853 - elle débarque à Paris le 6 décembre 1856, au Théâtre-Italien – c’est sous le nom de Violetta qu’elle arrive en 1864 au Théâtre-lyrique, avec une première traduction française de Gilbert Duprez, le ténor de Jérusalem (enfin de la pièce ! Il vivait à Paris !)

Mais attention, un Duprez peut en cacher un autre ! C’est le frère de Gilbert, Edouard, qui écrit le livret définitif – en Français – pour La Traviata, laquelle se présente à l’Opéra-comique le 12 juin 1886.

Et bien, vous n’allez pas me croire ! C’est cette version française de Duprez (Edouard) que l’on va chanter à l’Opéra-comique, de 1886 à… octobre 1977.

La belle courtisane déploiera ses charmes sous les ors du Palais-Garnier à partir de 1926, avec Fanny Heldy et Georges Thill…, et dès-lors, on verra La Traviata dans les deux salles.

Il y a dans cet opéra un personnage un peu scrogneugneu, un « rabat-joie », c’est le père d’Orbel (Germont dans la version italienne).

Il chante un bel air, s’adressant à son fils dissipé, un « air de Provence », judicieusement appelé « Di Provenza »

Voici un de ces artistes chéris du public, un de ceux qui ont énormément contribué à rendre Verdi populaire dans notre pays – cet artiste c’est Michel Dens – je pourrais vous parler de lui des heures durant, mais il vaut mieux l’entendre, lui !

A partir de 1949, il a incarné le Père (Germont d’Orbel) à l’Opéra-comique (et en 1967 au Palais-Garnier)… je l’ai même applaudi dans ce rôle à l’Opéra de Mons… en 1985.

Ici, nous sommes en 1960, et l’orchestre de l’opéra est sous la direction de Pierre Dervaux.

Voici Michel Dens : il chante : « Ne reviendras-tu jamais ? » de La Traviata.

Nous revoici au « Théâtre-Italien », cette véritable Institution parisienne qui aura occupé diverses salles de la Capitale, Favart, Ventadour, l’Odéon, la Renaissance et qui cessera ses activités en 1878.

C’est encore à Victor Hugo que les librettistes vont emprunter un sujet.

Après Hernani évoqué plus tôt, Rigoletto, créé donc au Théâtre-Italien le 19 janvier 1857, forme avec Le Trouvère et La Traviata, ce que l’on appelle la « Trilogie populaire » de Verdi… laissant loin derrière, les Macbeth, Nabucco, Boccanegra, voire le Bal Masqué ou Othello.

Remarquons que, sur les trois livrets, deux sont inspirés de pièces françaises.

Entre-nous, sans Rigoletto, qui se souvient du « Roi s’amuse » ?

Ce drame avait été joué en 1832 à la Comédie-Française. Plus tard, Verdi avait été fasciné par le personnage de « Triboulet », bouffon à la Cour du Roi libertin François 1er.

Il avait écrit à son librettiste Piave : « Le Roi s’amuse est le plus grand sujet et peut-être le plus grand drame des temps modernes. Riboulet est une création digne de Shakespeare »

 Pour l’opéra de Verdi, après quelques tribulations de censure, François 1er allait devenir le « Duc de Mantoue », et Triboulet se nommer Rigoletto.

 Et Rigoletto triomphera d’abord à la Fenice de Venise, à partir du 15 mars 1851.

A Paris, je le disais, il arriva aux Italiens en1857, puis au Théâtre lyrique le 24 décembre 1863, dans la traduction Française de Duprez (Comme pour la Traviata, on ne sait pas à quelles représentations Victor Hugo  avait assisté.

Il avait d’abord pris ombrage de voir son héros à la lumière lyrique, allant jusqu’à demander par voie de justice des Droits d’Auteur sur ce qu’il appelait un plagia !

Et-puis (Il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis !), il écrivit : « Insurmontable ! Merveilleux ! Si seulement je pouvais dans mes pièces faire parler en même temps quatre personnages, et faire comprendre au public leurs maux et leurs sentiments, j’obtiendrais tout-à-fait le même effet. » 

Là-voilà, la magie de l’opéra ! Au-moins, à partir de cet avis de Victor Hugo, peut-on reconnaître à Rigoletto une « filiation légitime » !

On sait que Rigoletto est l’un des opéras les plus souvent représentés sur les scènes lyriques mondiales.

A Paris, après son séjour aux Italiens, plusieurs théâtres vont accueillir le tragique bouffon : il entrera au répertoire du Palais-Garnier le 27 février 1885, toujours dans la traduction française d’Edouard Duprez (frère du Duprez qui avait créé Jérusalem).

Le 7 décembre 1962, on fêtait la 1000ème, avec dans le rôle du Duc de Mantoue, le ténor Tony Poncet que nous avons écouté tout-à l’heure .

Le populaire Alain Vanzo y avait brillé à partir de 1956… et très souvent par la suite.

Dans le drame de Victor Hugo, François 1er affirme :

 « Souvent femme varie,

Bien fol qui s’y fie,

Une femme souvent

N’est que plume au vent. »

Ce qui deviendra « Comme la plume au vent » chantée ici en 1960 par Alain Vanzo, sous la direction de Jésus Etcheverry (que je trouve bien mollassone !)

Toujours dans l’ordre d’entrée en scène à Paris, voici maintenant Don Carlos.

Avec Don Carlos, nous avons affaire avec le second grand opéra commandé à Verdi par Paris, après les Vêpres Siciliennes de 1855.

Si les Vêpres avaient été voulues pour l’Exposition Universelle de 1855, Don Carlos le sera pour la suivante, celle de 1867.

Certains critiques… critiquèrent l’invitation faite à Verdi, et s’en prirent à la Direction de l’Opéra, écrivant que : « Une fois de plus, ayant eu à commander une œuvre nouvelle pour l’Exposition Universelle, on a choisi un compositeur étranger » – cela fait penser à ceux qui critiquèrent le choix de Jessie Normann pour chanter lors du bicentenaire de la Révolution !

Pour monter cet « opéra à grand spectacle », six mois de répétitions furent nécessaires.

Madame Verdi (ex-Strepponi), écrira : « On discute des journées entières pour savoir si Marie Sax ou Jean-Baptiste Faure doivent lever le petit doigt ou la main entière. »

La Première peut enfin avoir lieu le 11 mars 1867, dans une grande solennité.

L’Empereur, l’Impératrice, la Princesse Mathilde, les Ministres, les Ambassadeurs, les personnages les plus importants de la Politique, des Arts, de la Science, étaient là… les mêmes qui iront, exactement un mois plus tard, présenter leurs hommages non-plus à l’Empereur d’Espagne du Don Carlos de Verdi, mais à Hortense Schneider, qui se comportait en « Grande-duchesse », à la ville comme à la scène – c’est qu’elle interprétait la Grande-duchesse de Gérolstein d’Offenbach dès le 12 avril 1867, au Théâtre des Variétés – ce théâtre étant au Passage des Princes, on se mit à le dénommer du même titre la pulpeuse Hortense… n’y voyez aucune malice.

Mais revenons à Verdi, surveillé par Madame.

A l’origine, Don Carlos est un drame de Schiller, créé à Hambourg en 1787.

On y fait état d’événements survenus à la Cour du Roi Philippe II d’Espagne, au 16ème siècle.

Des événements dont la « Presse people » d’aujourd’hui aurait fait ses choux-gras.

Qu’on en juge : en gros, l’Infant, le Prince-héritier Don Carlos, est amoureux d’Elisabeth, la Femme de son père… (Mais pas sa mère, n’exagérons rien !). Le vieux Roi tyrannique et tourmenté, ne verra pas la chose d’un très bon œil, et fera assassiner son fils, vous voyez le drame familial !

Ecoutons Philippe II (Adrien Legros), chanter « Elle ne m’aime pas ».

Nous venons d’entendre Adrien Legros qui a chanté le rôle de Philippe II… mais pas à Paris.

Adrien Legros, enfant d’Aix en Provence, est mort il y aura vingt ans le 4 décembre. Son fils, Jean-Claude Brun, devait être des nôtres… mais n’a pas pu se libérer, hélas !, retenu à Marseille.

 Après sa création à l’Opéra, (création Française, donc), Don Carlos sera alors traduit en Italien pour être chanté au Théâtre-italien d’abord, puis partir faire un tour du monde.

Je voudrais dire un mot à propos des traductions.

Les « puristes » les refusent pour différentes raisons… C’est un débat dans lequel je ne vais pas entrer plus-avant, nous n’avons pas le temps. Je dirai seulement que nous n’avons pas à être plus royalistes que le Roi, ici le Roi Verdi.

Car il ne faut pas oublier qu’il était ravi que ses opéras soient traduits dans toutes les langues, ce qui était extraordinaire pour la diffusion de sa production sur la Terre entière.

Et l’on sait que, en particulier pour la France, il mettait allègrement « la main à la pâte » (la pasta !) avec ses divers librettistes à Paris.

Boulogne, Budapest, Saint-Pétersbourg, New-York et d’autres villes encore accueillirent Don Carlos : Prague en allemand, Budapest en hongrois, Lwow en polonais…, avant de n’arriver à la Scala de Milan qu’en 1884 – dans la version en quatre actes et en Italien.

Don Carlos n’est entré au répertoire du Palais-Garnier qu’au mois de mars 1963 (je rappelle que la création en 1867 était à l’Opéra rue le Pelletier) et on l’a chanté-là en Français, jusqu’en 1970.

On y a vu de grandes stars du chant, dans la superbe mise-en-scène de Margarita Walmann, comme Ghiaurov, Franco Corelli, Boris Christoff entre autres…qui chantaient en Italien, alors que les chœurs le faisaient en Français…

Il y a eu une grande reprise, dans la version originale Française, en 1986, avec Alagna, dirigée par Georges Prêtre… et on redécouvrit à cette occasion, que le Don Carlos, comme les Vêpres Siciliennes, est « le type parfait du grand-opéra Français, qui apparait comme une synthèse idéale au moment même, où, paradoxalement, le genre semblait épuisé, comme un soleil jetant tous ses feux avant de s’abîmer à l’horizon » écrira le musicologue Gérard Condé.

Dix ans après le Palais-Garnier, on a retrouvé le Don Carlos Français au Théâtre du Chatelet, à partir de novembre 1996, avec toujours Roberto Alagna dans le rôle de l’Infant sacrifié.

Don Carlos me fournit l’occasion d’évoquer un de ces petits événements comme on en voit parfois au théâtre, qui n’ont l’air de rien au départ mais qui peuvent changer totalement le cours de l’existence de ceux qui en sont les bénéficiaires : cela se produit quand un chanteur en remplace un autre au « pied-levé » (je ne sais pas comment on dit pour les danseurs !!!)

Figurez-vous que, lors de cette série des Don Carlos de 1966 à l’Opéra, Jane Rhodes chantait le rôle de la Princesse Eboli. A vrai dire elle ne le fit que deux fois ! Lors de la représentation du 9 décembre, elle fut sifflée à son premier air (celui que nous allons entendre). Elle se rattrapa au 2ème (Ô Don Fatale), mais décida de ne plus jamais se risquer dans ce personnage. Il fallut donc lui trouver une remplaçante en catastrophe… pas de « Princesse Eboli » sous la main à ce moment-là !

Mais il y avait une choriste, la lyonnaise Lyne Dourian, qui connaissait le rôle… et qui allait, en ce beau soir du 12 décembre 1966, commencer une carrière qui allait la mener sur toutes les scènes du monde !  

Nous écoutons Lyne Dourian dans ce rôle, et la « chanson du voile » ou « chanson Sarrazine », que la Princesse chante avec des femmes… dans le jardin d’un couvent, au 2ème acte de l’opéra. C’est un enregistrement « live » (en direct) d’un concert de la Radio, en 1969. Orchestre de la RTF, sous la direction de Pierre-Michel Le Conte.

 On a vu les rapports de Verdi avec la France sous divers aspects, mais avec Aïda, on peut dire qu’ils sont tous réunis : l’Histoire de notre pays et de Egypte en plus !

Je ne vais pas vous faire un cours d’Histoire, pas plus que de géopolitique, ce n’est pas mon affaire, mais je dirai simplement ceci pour bien situer Aïda dans le contexte de sa création : on sait que la présence Française en Egypte, au 19ème siècle, est très forte.

Pour faire court, il y a eu la Construction du canal de Suez, par la Compagnie Française de Ferdinand de Lesseps ; celui-ci a été inauguré par Napoléon III et Eugénie le 17 novembre 1869.

Le Khédive Ismaël-Pacha, très ouvert au progrès, admirait la civilisation et l’Art Européen, et attirait auprès de lui les artistes les plus illustres, sans regarder à la dépense (Comme le Qatar ! sans le pétrole !)

Il avait donc commandé à Verdi un nouvel ouvrage pour l’inauguration de l’Opéra du Caire, le Premier d’Afrique.

Mais à cause des événements de 1870 (la guerre Franco-allemande) Verdi, qui était alors à Paris, avait pris du retard, ce qui fait que c’est son Rigoletto que les Egyptien virent d’abord en 1869… Aïda n’arrivant à l’Opéra que le soir du 24 décembre 1871.

Le librettiste, Camille du Locle, avait recommandé à Verdi le célèbre égyptologue Auguste Mariette (celui qui avait mis à-jour le Sphynx de la vallée du Nil), qui avait fait bénéficier nos auteurs de ses conseils éclairés.

On dit même que le Khédive avait soufflé le scénario du nouvel opéra de Verdi.

Après le Caire, Aïda arrivera à la Scala de Milan le 8 février 1872.

Pour la France, c’est encore le Théâtre-italien qui accueillera Aïda le 20 avril 1876 seulement.

Verdi dirigera les quatre premières représentations, et on jouera trente-trois soirs de suite

« Triomphe foudroyant, éclatant… Verdi acclamé par une salle archi comble », écrira un critique.

Après cette série, Camille du Locle et Charles Nuitter se chargèrent de la traduction d’Aïda en Français, en très étroite collaboration avec le compositeur, et l’ouvrage fut reçu en 1878, cette fois-ci à l’Opéra de la salle Ventadour.    

Aïda n’arrivera au Palais-Garnier que le 22 mars 1880, chanté en Français donc, avec Verdi à la baguette.

Une petite anecdote : c’est alors que l’on donnait Aïda le 15 octobre 1881, que le Palais-Garnier fut éclairé pour la première fois à l’électricité. Que lumière soit !

Je ne vais pas énumérer toutes les reprises d’Aïda à Paris…

Un mot sur celle de 1968, qui vit la grande Leontyne Price dans le rôle de l’esclave éthiopienne, qui a tant fait pout les droits des Noirs aux Etats-Unis, mais c’est une autre histoire !

Auprès d’elle, Amnéris était Lyne Dourian, l’ex-choriste dont j’ai parlé tout-à l’heure, et qui continuait sa glorieuse carrière…

Aïda, après 45 ans d’absence à Paris, vient de faire son entrée – plutôt houleuse – à l’Opéra-Bastille, ces jours derniers.

Les ténors les plus vaillants se sont attaqués au rôle périlleux de Radamès.

J’en ai retenu un, José Luccioni, le glorieux enfant de Bastia (il aurait eu 110 ans le 14 octobre). Luccioni a régné sans véritable concurrence sur ce rôle à partir de 1933 jusqu’en 1952 à l’Opéra de Paris… et ailleurs aussi !

 Ecoutons cette voix, cette articulation, on ne perd pas un mot !

L’enregistrement date de 1947, Luccioni chante « Celeste Aïda » ; il avait alors 44 ans. Il est mort à Marseille en 1978.

On aurait pu écouter les célèbres trompettes… mais vous les connaissez trop, je pense !

Bon, nous voilà à la fin !

J’aurais pu parler d’Otello, puisque Verdi en a assuré la traduction pour Paris en 1894… il avait alors 81 ans, et le Président de la République, Casimir Périer, l’avait élevé au grade de Grand Croix de la légion d’Honneur…, ce qui avait encore un sens à l’époque…!

Je n’ai pas parlé non-plus des autres opéras de Verdi, où notre pays n’a rien à voir…

J’aurais pu parler du Marseillais Victor Maurel, à qui Verdi avait confié les créations de Iago (dans Otello) et de Falstaff…

J’aurais pu !… J’aurais pu ! J’aurais pu choisir d’autres airs… mais ils sont souvent trop longs… et-puis, tout cela est un peu subjectif !

Avant de nous quitter, je tiens à remercier encore : Philippe Romieu, au maestro Gaëtan Rogèze,

Merci à l’Opéra Club de Paris Mario Lanza qui m’a offert cette belle affiche !

En ce moment, c’est la crise, il n’y a pas d’apéritif, mais on va faire comme si nous terminions un bon repas, et chanter le célèbre « brindisi » de La Taviata. Ce « brindisi », plus de 10 000 personnes l’ont chanté devant l’Opéra de Marseille, lors de la « Grande clameur » le 12 janvier dernier.

Faisons comme si nous y étions, avec Mado Robin et Paul Finel ; l’orchestre de l’Opéra de Paris est dirigé par Pierre Dervaux, en 1960.

Merci à tous sincèrement, je suis très ému.

 

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Hommage à Giuseppe Verdi

septembre 21st, 2013 par Alain Fauquier


Hommage à Giuseppe VERDI

Dimanches 6 et 27 octobre de 9h30 à 10h30

Sur Aligrefm (93.1)

A l’occasion de la célébration en 2013 du bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, Michel Goti, animateur de l’émission Cappuccino sur Aligrefm (93.1), la radio des Italiens de Paris, et ses invités, la soprano Floria Rosimiro, Marcel Azencot et Alain Fauquier de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza, ont rendu hommage au cours de deux émissions à cet immense compositeur romantique italien.

La célébration en 2013 du bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi est pour nous l’occasion d’offrir aux auditeurs de Cappuccino, que nous remercions de leur fidélité, une sélection des plus beaux extraits de ses opéras les plus célèbres par les interprètes et les chefs les plus prestigieux d’hier et d’aujourd’hui.

Verdi ! Que l’on connaisse ce nom illustre ou qu’on l’ignore, on connaît et on fredonne sa musique, la musique d’un homme né en 1813, il y a deux siècles, et mort à Milan en 1901, à la naissance du XXème siècle !

C’est, avec Wagner (qui est né la même année que lui), le plus grand compositeur d’opéra du 19ème siècle. Ce sont les deux très grands, qui ont en commun d’avoir modernisé l’opéra, en lui apportant une puissance dramatique qui lui manquait souvent, et en mettant la voix au service du livret et de l’action.

Sans oublier certes Rossini, Bellini et Donizetti, pour ne parler que de l’Italie. Mais il est vrai que l’on retient d’abord  les noms de Verdi et Wagner, V et W … Volkswagen ?, les deux géants, ceux dont les noms sont connus du grand public alors que les autres sont un élément de connaissance culturelle.

Verdi et Wagner ont dépassé ce stade.

Les deux ont joué un rôle d’influence important dans la lutte pour l’unité de la Nation. Mais alors que Wagner cherchait son inspiration poétique dans les fonds de légendes germaniques et dans une volonté d’unité nationale, lui aussi,  Verdi s’ouvrait à une inspiration plus européenne, internationale même, personnages espagnols (Don Carlo, Le Trouvère), écossais (Macbeth), français (La Traviata)  etc…

Dans la recherche de la poésie, Verdi a rencontré son âme sœur, en Shakespeare (pour Macbeth, Otello, Falstaff…), où il trouvera  profondeur et inspiration.

Enfin, Verdi a, très directement personnifié l’unité italienne et la lutte de l’Italie pour son indépendance vis-à-vis de l’Autriche-Hongrie, son retour à l’Unité depuis l’Empire Romain. Il a incarné ce combat unitaire, au point que l’on écrivait sur les murs des maisons VIVA VERDI !, pour dire « Victor Emmanuel Roi d’Italie », ce roi symbole d’unité avec les grands noms de Cavour et de Garibaldi ! Grâce à la gloire dont jouissait le compositeur, il était difficile aux autorités de censurer ce message à double sens.

Verdi est devenu le patriarche « social » de l’Italie comme Victor Hugo l’était devenu pour la France. Funérailles nationales pour les deux avec, en plus, une forme d’élégance italienne : on dit de Verdi que pendant qu’il attendait la mort, on couvrait de fleurs le pavé de sa rue pour assourdir le bruit des carrosses et des  sabots des chevaux.

Pour terminer cette introduction, on rappellera cette anecdote : ce n’est pas un hasard si, à la Scala, le Maestro Ricardo Muti, directeur artistique de la Scala pendant 20 ans, lançant la Commémoration de l’Unité Italienne, a fait chanter par le choeur de la Scala le fameux choeur des Hébreux de l’Opéra de Verdi, « Nabucco « (Nabuchodonosor, roi qui détruisit le Temple de Jérusalem et emmena le peuple hébreu en exil à Babylone). Le Maestro a ensuite pris la parole pour expliquer au public ce que représentait pour lui l’unité de l’Italie, de sa langue, de sa culture.

Puis il a fait chanter une deuxième fois le chœur de Nabucco au public au Chœur de la Scala. On a pu voir alors que le public et les choristes pleuraient.

Voilà un peu ce qu’a fait le miracle de la Musique de Verdi, en un temps où faute d’unité politique, la Nation n’avait trouvé que la Musique pour s’incarner.

Une seconde Renaissance !

Giuseppe Verdi est né il y a deux siècles, le 10 octobre 1813 dans le village de Roncole, près de Busseto dans la province de Parme. Surnommé « Le Cygne de Busseto », Verdi est frappé très jeune par la tragédie : entre 25 et 27 ans, il perd en deux ans ses deux enfants et sa compagne.

Des drames aussi bouleversants auraient anéanti chacun d’entre nous, mais pas Verdi qui va consacrer son énergie créatrice et sa vie à la composition de partitions remarquables.

Son œuvre, essentiellement des opéras, domine toujours le répertoire de l’art lyrique plus d’un siècle et demi après leur création.

Rigoletto, Le Trouvère, La Traviata, La Force du destin, Aïda et Otello, dont nous avons choisi les plus beaux extraits pour évoquer son pouvoir mélodique et sa puissance dramatique, sont encore fréquemment joués sur les scènes lyriques du monde entier. 

Extrait des actes I et III de Rigoletto, écoutons l’air fameux du Duc de Mantoue, la célèbre « Donna è mobile », interprété par Luciano Pavarotti, accompagné par le London Symphony Orchestra dirigé par le maestro Sir Richard Bonynge.

Créé le 11 mars 1851 à La Fenice de Venise, Rigoletto compose avec Le Trouvère et La Traviata, la « Trilogie populaire ». C’est un opéra en trois actes, sur un livret de Francesco Maria Piave d’après « Le Roi s’amuse » de Victor Hugo.

Rigoletto fut salué par un triomphe lors de sa création.

Cet opéra qui décrit la vie dissolue de la cour du roi de France et le libertinage de François 1er (devenu le Duc de Mantoue) est un drame de passion, de trahison, d’amour filial et de vengeance.

Rigoletto est une combinaison parfaite de richesse mélodique et de puissance dramatique. Tous les arias et duos sont magnifiques.

A la fin de sa vie, Verdi déclarera que Rigoletto, composé en seulement 40 jours, fût sa meilleure composition.

Poursuivons  en écoutant, extrait de l’acte I, le sublime air de Gilda qui rêve sur le nom de son bien aimé : « Caro nome », chanté par Dame Joan Sutherland accompagnée par le London Symphony Orchestra dirigé par son époux le maestro Sir Richard Bonynge.

Extrait de l’acte II écoutons « Parmi veder le lagrime » un air dans lequel le Duc de Mantoue se déclare très affecté par l’enlèvement de Gilda. Mario Lanza interprète, avec son brio habituel, ce magnifique aria, accompagné par le RCA Victor Orchestra dirigé par Constantine Callinicos.

Après Rigoletto (1851), Verdi compose Le Trouvère (1853). Ce sera  le deuxième opéra de la « Trilogie populaire » à obtenir un énorme succès, tant auprès du public que de la critique qui fut dithyrambique lors de sa création au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853.

Composé sur un livret à l’intrigue embrouillée de Salvatore Cammarano d’après une pièce espagnole d’Antonio Garcia Gutierrez, Le Trouvère est sans doute l’opéra le plus violent, le plus impétueux, le plus brutal que Verdi ait écrit. Mais il fournit à chaque interprète de magnifiques occasions de prouver son art du chant belcantiste et son engagement dramatique.

Le souffle romantique et la richesse mélodique de cet opéra, l’abondance de ses airs puissants et généreux vont provoquer l’enthousiasme des foules qui déclareront que : « Verdi est le plus grand compositeur que l’Italie ait connu ! »

L’action se situe en Gascogne et en Aragon au XVème siècle. C’est une œuvre impétueuse d’un bout à l’autre, à peine adoucie ça et là par quelques accents de tendresse.

Extrait de l’acte 1, commençons par écouter, interprété par la soprano Katia Ricciarelli, le grand air de Leonora, le sublime « Tacea la note placida », un aria dans lequel Leonora raconte à sa confidente sa rencontre avec le trouvère Manrico.

Rappelons que Katia Ricciarelli est la directrice musicale du Festival et Concours international de Chant Mario Lanza, qui se tient tous les étés à Filignano, village natal du père de Mario Lanza, près d’Isernia

Extrait de l’acte III, nous allons entendre « Di quella pira », l’air de bravoure que chante Manrico horrifié en apprenant que l’on va supplicier sa mère sur un bûcher. Cet aria est interprété ici par le ténor espagnol José Carreras, accompagné par l’orchestre et les chœurs du Royal Opéra House, Covent Garden, sous la direction de Sir Colin Davis.

Notons que les « fameux » contre-ut de « Di quella pira » n’ont pas été écrits par Verdi qui les autorisa « à condition qu’ils soient très beaux », ce qui n’est malheureusement pas souvent le cas. L’un des « spécialistes » du rôle – et de ce contre ut – était le ténor Franco Bonisolli, disparu en octobre 2003, et qui un  jour, était revenu sur scène, devant le rideau pour rechanter cette fameuse note, qu’il venait de manquer !

Extrait de l’acte IV écoutons l’aria dans lequel Leonora espère encore…  « D’amor sull’ali rosee » (sur les ailes de l’amour) par la soprano américaine préférée d’Elvis Presley (amateur d’opéra, grand admirateur de Lanza, son chanteur d’opéra préféré). Leontyne Price est accompagnée par le Philharmonique de Berlin dirigé par Herbert von Karajan.

La Traviata (La dévoyée) est le troisième opéra de la « Trilogie populaire » qui a donné à Verdi une gloire internationale. Cet opéra a été composé par Verdi en même temps que Le Trouvère, et fut créé six semaines après au Teatro La Fenice de Venise, soit le 6 mars 1853, ce qui est un tour de force ahurissant.

La conception simultanée de deux ouvrages aussi beaux et aussi différents, est  extraordinaire et ne peut que laisser pantois d’admiration.

La soprano américaine Renée Fleming dit : « Il n’y a pas de rôle féminin plus parfait dans tout le répertoire lyrique que celui de Violetta. »

Pourtant la première représentation, pour une distribution défaillante et de multiples autres raisons que nous n’aborderons pas ici, fut un fiasco : « L’un des fours les plus noirs de l’histoire de l’opéra » écrira Pascale Saint-André dans le « Guide des opéras de Verdi ».

Après de nombreux réglages et mises au point, La Traviata obtient son premier triomphe le 6 mai 1854 au Teatro San Bernardo de Venise.

La Traviata est un opéra en trois actes, composé sur un livret de Francesco Maria Piave d’après le roman d’Alexandre Dumas fils « La Dame aux camélias » paru en 1848 et adapté au théâtre en 1852.

Le prélude et tous les airs et duos de cet opéra sont magnifiques comme nous allons pouvoir en juger.

Toujours de l’acte 1, écoutons l’air dans lequel Violetta réaffirme sa liberté de courtisane : « Sempre libera » (toujours libre), par une Maria Callas qui explose littéralement dans un feu d’artifice de vocalises de colorature et de trilles. Le ténor espagnol Alfredo Kraus lui donne la réplique (derrière un rideau). Ils sont accompagnés par l’orchestre Sao Carlos de Lisbonne, dirigé par Franco Ghione.

De l’acte III, nous allons écouter l’aria « Addio del passato » (adieu beaux rêves souriants du passé). Cet air dans lequel Violetta relit avec tristesse une lettre de Germont est un véritable bijou. Il est chanté par la l’immense, Victoria de los Angeles, accompagnée par l’orchestre de l’Opéra de Rome dirigé par Tullio Serafin.

La Forza del destino(La force du destin) est le 26ème opéra de Giuseppe Verdi. C’est un mélodrame en quatre actes sur un livret de Francesco Maria Piave d’après le drame du Duc de Rivas « Don Alvaro o la fuerza del sino ». Une première version est donnée le 10 Novembre 1862 au Théâtre impérial Mariinsky de Saint-Pétersbourg.

Ce n’est pas le triomphe habituel, mais Verdi et les artistes sont ovationnés et le compositeur sera décoré par le tzar Alexandre II de Russie de l’ordre de Saint-Stanislas.

L’œuvre commence alors un tour d’Europe avant que Verdi ne la modifie profondément. Le livret est lui aussi remanié par Antonio Ghislanzoni et une deuxième version de La forza del destino est donnée le 27 février 1869 à la Scala de Milan.

L’action, une histoire d’amour qui tourne au tragique, se déroule au milieu du XVIIIème siècle en Espagne et en Italie.  La musique est d’une beauté et d’un lyrisme absolu et dès les trois premières notes de l’ouverture qui est splendide, l’émotion est déjà présente.

Extrait de l’acte III, écoutons l’air dans lequel Don Alvaro médite sur sa destinée: « O tu che in seno agli angeli » par Carlo Bergonzi accompagné par le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Lamberto Gardelli.

Extrait de l’acte IV, écoutons l’air dans lequel Leonora prie pour la paix : « Pace, pace moi Dio ! » par la soprano Mirella Freni, accompagnée par l’orchestre de la Scala dirigé par Riccardo Muti.

Commandé à Verdi pour l’inauguration de l’Opéra du Caire, Aïda est un opéra en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni. En dépit de l’énorme succès rencontré lors de sa création au Caire le 24 décembre 1871, Verdi considéra que la véritable date de création d’Aïda était celle du jour de sa première européenne à la Scala de Milan le 8 février 1872.

Ce soir là, le 8 février 1872, Verdi reçoit 33 rappels et reçoit en hommage une baguette en ivoire rehaussée d’une étoile de diamant.

L’action d’Aïda se situe à Memphis et à Thèbes du temps des pharaons et met en scène une intrigue amoureuse entre une esclave éthiopienne « Aïda » et un officier égyptien « Radamès ».

De l’acte IV, écoutons le magnifique et émouvant duo du tombeau « O terra, addio » par Monserrat Caballé, Plácido Domingo et la mezzo-soprano Fiorenza Cossotto, accompagnés les Chœurs de Covent Garden et le New Philharmonia Orchestra dirigé par Riccardo Muti.

Otello, opéra en quatre actes, sur un livret d’Arrigo Boito d’après la pièce de William Shakespeare « Othello ou le Maure de Venise », est créé le 5 février 1887 à la Scala de Milan. Le soir de cette première, le succès est une nouvelle fois retentissant.

Pour beaucoup, Otello est le plus grand opéra tragique de Verdi.

L’action se situe au XVIème siècle dans un port de Chypre où arrive avec son navire, le général de la flotte vénitienne et gouverneur de l’ile, le Maure Otello qui a vaincu la marine turque en Méditerranée.

Cet opéra est un mélodrame dans lequel on retrouve les ingrédients qui concourent à la tragédie : la jalousie, le complot et la vengeance.

Enrico CARUSO disait qu’il fallait être fou pour chanter Otello, tant cet opéra est long et sollicite la voix. Il en avait enregistré quelques airs mais ne l’a pas chanté sur scène. Il fallait et il faut toujours des voix adaptées et, d’une certaine façon, des personnages « forces de la nature » (Mario Del Monaco, Jon Vickers, Plácido Domingo, Ramon Vinay ou Lanza pour lequel ce rôle était fait, etc…)

Parlant de la voix de Lanza, Toscanini disait : « On a l’impression que Verdi et Puccini ont composé leurs opéras, spécialement pour Mario Lanza »

Nous allons écouter par Mario Lanza le monologue de l’acte III « Dio mi potevi scagliar» dans lequel Otello se révolte et dit préférer la misère et le déshonneur plutôt que d’être trompé.

Ce monologue fait suite au duo « Dio ti giocondi o sposo » qu’il faut avoir entendu par Mario Lanza et Licia Albanese, que nous ne pouvons vous faire écouter faute de temps. Ce duo d’anthologie, enregistré le 22 novembre 1955, se trouve sur l’album SONY-BMG « Mario Lanza – Arias & Duets »

Giuseppe Verdi fut non seulement un immense compositeur romantique, comme nous venons de le voir à travers des extraits de ses magnifiques opéras, mais aussi un grand patriote.

Il est mort à Milan le 27 janvier 1901 à l’âge de 87 ans.

Le jour de ses funérailles, qui furent nationales, et qui ont duré 12 heures, Arturo Toscanini a dirigé, en présence d’une foule immense, un chœur de 820 chanteurs qui ont interprété « Va pensiero » de Nabucco et « le Miserere » du Trouvère.

Pour éviter que le bruit des sabots des chevaux et des roues du corbillard perturbe la musique, de la paille avait été répandue sur la chaussée sur tout le trajet.

La reconnaissance institutionnelle est internationale et impressionnante : de nombreux conservatoires, monuments, écoles de musique, théâtres, parcs, rues et places portent le nom de Giuseppe Verdi dans de nombreuses villes du monde entier.

VERDI, AU DELÀ DE LA GLOIRE !

Extraits diffusés :

AIDA : Marche triomphale 

NABUCCO : Va, pensiero

RIGOLETTO : La donna è mobile par Luciano Pavarotti

RIGOLETTO : Caro nome par Dame Joan Sutherland

RIGOLETTO : Parmi veder le lagrime par Mario Lanza

LE TROUVERE : Tacea la note placida par Katia Ricciarelli

LE TROUVERE : Di quella pira par José Carreras

LE TROUVERE : D’amor sull’ali rosee par Leontyne Price

INGENICO (Requiem) par Luciano Pavarotti

LE TROUVERE : Ah si ben Mio par Franco Bonisolli

LA TRAVIATA : prélude de l’Acte 1

LA TRAVIATA : Sempre libera par Maria Callas

LA TRAVIATA : Addio del passato par Victoria de Los Angeles 

LA FORCE DU DESTIN : O tu che in seno agli angeli par Carlo Bergonzi

LA FORCE DU DESTIN : Pace, pace moi Dio ! par Mirella Freni,

AIDA : O terra, addio par Monserrat Caballé, Plácido Domingo et Fiorenza Cossotto

OTELLO : Dio mi potevi scagliar par Mario Lanza

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MARIO LANZA: The Toast of Hollywood

août 10th, 2013 par Alain Fauquier


SONY Masterworks et Turner Classic Movies (TCM) ont collaboré à la réalisation d’une nouvelle compilation de 2 albums de Mario Lanza intitulée MARIO LANZA : The Toast of Hollywood.

Ces 2 albums comprennent une sélection de 30 enregistrements rares, dont 6 inédits.

La voix de Mario Lanza sera utilisée le 27 août 2013 par TCM pour illustrer à la télévision américaine la campagne de promotion de sa nouvelle collection de DVD.

La journée du 18 septembre 2013 sera dédiée à la vie et à la carrière de Mario Lanza.

A cette occasion TCM diffusera aux USA cinq de ses films.

Un hommage de plus qui s’ajoute à la longue liste de ceux qui sont rendus chaque année à cet incomparable et inoubliable artiste depuis sa mort prématurée en 1959.

The Toast of Hollywood

 

 

 

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Concert d’hommage à Mario Lanza en Belgique

août 10th, 2013 par Alain Fauquier


Un nouveau concert d’hommage à Mario Lanza, organisé par l’Association Belge des Amis de Mario Lanza, aura lieu le Samedi 21 septembre 2013 à 16h30 au Château d’Ursel (commune de Hingene dans la région d’Anvers).

Concert du 210913

PROGRAMME

Ave Maria (Johann Sebastian Bach, Charles Gounod)

Paul Claus, baryton

Core’n grato (Salvatore Cardillo)

Papuna Tschuradze, ténor

O mio babbino Caro (Gianni Schicchi, Giacomo Puccini)

Jasmine Daoud, soprano

Because (Edward Teschemacher, Guy d’Harlelot)

Paul Claus, baryton

Vesti la giubba (I Pagliacci, Ruggero Leoncavallo)

Papuna Tschuradze, ténor

Song to the moon (Rusalka, A. Dvorak)

Jasmine Daoud, soprano

One Alone (The Desert Song, Sigmund Romberg, Otto Harbach, Oscar Hammerstein II)

Paul Claus, baryton

Torna a Surriento (Ernesto de Curtis)

Papuna Tschuradze, ténor

La ci darem la mano (Don Giovanni, Mozart)

Papuna Tschuradze, ténor & Paul Claus, baryton

The Lord’s Prayer (Albert Hay Malotte)

Paul Claus, baryton

M’appari tutto amor-Già l’april fa ritorno (Martha, Friedrich Von Flotow)

Jasmine Daoud, soprano, Papuna Tschuradze, ténor & Paul Claus, baryton

Heia, heia! In den Bergen ist mein Heimatland

(Die Csardasfürstin, Emmerich Kalman)

Jasmine Daoud, soprano

Golden Days (The Student Prince, Sigmund Romberg, Dorothy Donnelly)

Paul Claus, baryton

Only a Rose (The Vagabond King, Rudolf Friml, Brian Hooker)

Jasmine Daoud, soprano

E Lucevan le Stelle (Tosca, Giacomo Puccini)

Papuna Tschuradze, ténor

Libiamo ne’ lieti calici (La Traviata, Giuseppe Verdi)

Jasmine Daoud, soprano & Papuna Tschuradze, ténor

Finale: Be My Love (Nicolas Brodzsky, Sammy Cahn)

Jasmine Daoud, soprano, Papuna Tschuradze, ténor &

Paul Claus, baryton

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L’Italie honore Mario Lanza

juillet 12th, 2013 par Alain Fauquier


Festival Lanza

Le XIVème Concours international de chant lyrique Mario Lanza de Filignano aura lieu lors du Festival de Musique organisé du 14 au 18 août 2013.

Depuis plusieurs années ce concours de chant est présidé alternativement par la soprano Katia Ricciarelli et le ténor Gian Luca Terranova qui ne cessent de multiplier les hommages à Mario Lanza à travers leurs concerts.

Rappelons qu’en septembre 1957, peu de temps après son arrivée en Italie, Mario Lanza s’était rendu à Filignano, petite bourgade des Abruzzes située au nord-est de Naples, où son père Antonio Cocozza était né et où il lui restait encore des parents dont son cousin Domenico Cocozza, alors âgé de 18 ans, qui vit depuis en région parisienne, et des amis de la famille.

Le ténor avait été reçu chaleureusement par Celeste Mancini, Maire de Filignano, et les habitants très fiers et heureux d’accueillir une telle célébrité.

Photo ci-dessous, Celeste Mancini et Domenico Cocozza, accueillant Mario Lanza.

Filignano 8

Lors de la cérémonie organisée en son honneur une plaque commémorative portant son nom fut apposée sur la place du village.

Filignano - 4 Filignano 12

Après un banquet joyeux, Mario Lanza joua avec eux à la pétanque et chanta pour les remercier de leur accueil.

Filignano - Août 1957Filignano 2013-3

Rappelons encore que par deux fois, Mario Lanza fut fait Citoyen d’honneur  de la Ville de Naples, berceau de l’illustre Enrico Caruso.

Une première fois le jour de son arrivée en Italie le 28 Mai 1957 et une seconde fois en Juillet 1957, lors d’une cérémonie très officielle en présence des plus hauts dignitaires de la ville et d’un public nombreux.

Le fils cadet de Caruso, Enrico Caruso Jr., admirateur de Mario Lanza, conscient de l’hommage inestimable que celui-ci a rendu à son père en le faisant revivre avec un spectaculaire éclat avec son film Le Grand Caruso, fut ravi de lui décerner, au cours d’une cérémonie organisée à Naples en Juillet 1957 en présence de 400 invités, le prestigieux Enrico Caruso Award.

En septembre 1957, lors d’une somptueuse réception donnée à Rome dans les salons de la Casina Della Rosa, un luxueux établissement situé dans les magnifiques jardins de la Villa Borghese, à deux pas de la Via Veneto, Mario Lanza fut honoré de l’une des plus hautes distinctions italiennes des Arts, de la Musique et du Cinéma, le Il Maschera d’oro (Le Masque d’or).

Ce Prix lui fut décerné pour le remercier d’être l’artiste qui a le plus contribué à apporter la musique italienne et l’opéra au public mondial.  

Filignano 2013-1Filignano 2013-2

Nous remercions Domenico Cocozza et Clémentine Di Tanna pour les photos qui illustrent cet article. 

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Hommage à Tito Gobbi sur Radio Aligre

juin 4th, 2013 par Alain Fauquier


Tito Gobbi dans Falstaff

Dimanche 23 juin 2013 de 9h30 à 10h30

Hommage à TITO GOBBI

sur Aligrefm (93.1)

A l’occasion de la célébration en 2013 du centième anniversaire de la naissance du grand baryton italien Tito GOBBI, Michel Goti, animateur de l’émission Cappuccino sur Aligrefm - la radio des Italiens de Paris -, et ses invités, la soprano Floria Rosimiro, Marcel Azencot et Alain Fauquier de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza, ont rendu hommage à cet illustre tragédien d’opéra.

Si Maria Callas fut la plus grande tragédienne d’opéra de son temps, on peut dire sans exagérer que Tito Gobbi fut un des plus grands tragédiens d’opéra.

Dès le départ il va faire sensation. Son instinct dramatique et son génie déclamatoire vont asseoir sa réputation d’interprète idéal du répertoire contemporain.

Tito Gobbi va en effet avoir l’honneur de créer un grand nombre d’œuvres modernes, dont des opéras de Rocca, Malpiero, Persico, Lualdi, Napoli et Ghedini.

Tito Gobbi nait le 24 octobre 1913 à Bassano del Grappa en Vénétie, dans la même ville que notre ami Pietro qui y naitra 20 ans plus tard.

Après des études de droit à l’Université de Padoue, il apprend le chant à Rome avec le ténor sicilien Giulio Crimi et débute en 1935 à Gubbio, petite cité médiévale de Ombrie, dans le rôle de Rodolfo de La Sonnambula de Rossini.

En 1936, il remporte le Concours international de chant de Vienne et en 1937 il est le lauréat du Concours de l’école de chant de la Scala de Milan.

Tito Gobbi débute sur la scène de l’Opéra de Rome en juin 1937 et va chanter, alors qu’il n’a pratiquement aucune expérience, les plus grands rôles de Verdi, Donizetti et Bellini.

Tito Gobbi est remarqué par le grand maestro Tullio Serafin, qui lui offre de créer en 1942 le rôle-titre de la première italienne de Wozzeck d’Alban Berg. Puis il  débute à la Scala dans l’Elixir d’Amour de Donizetti.

Mais c’est après la Seconde Guerre Mondiale que sa carrière internationale va véritablement exploser.

En 1947, il chante à la Scala La Damnation de Faust d’Hector Berlioz et Rigoletto de Verdi à Stockholm.

En 1948, il chante pour la première fois en Amérique au San Francisco Opera, dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville de Rossini.

En 1951 il fait ses débuts à Covent Garden dans le rôle de Becore de l’Elixir d’Amour de Donizetti.

En 1954 il chante au Lyric Opéra de Chicago avec lequel il collaborera pendant 20 ans.

Tito Gobbi chantera aussi la musique baroque de Monteverdi, Scarlatti, Carissimi, Giordani, Vivaldi…, et les chansons napolitaines qu’il enregistrera en disque.

Dans les années cinquante, sa voix est devenue plus sombre et plus puissante. Tito Gobbi aborde des opéras de Richard Wagner, comme Lohengrin, Tristan et Isolde, le Crépuscule des Dieux.

Il fut aussi un grand Iago, d’Otello de Verdi ; Iago, l’homme sombre, l’homme du mal, qui va calomnier Desdémone en disant à Otello qu’elle le trompe avec Cassio, et pousser ainsi Otello à la tuer dans un accès de jalousie et de vengeance (il faut entendre, ici, Mario Lanza chanter l’ivresse de vengeance, la perte de son honneur ! Cela fait froid dans le dos !

Licia Albanese dans le rôle de Desdémone, dira avoir été effrayée quand il l’a littéralement jetée par terre dans sa colère !).

Mais fermons cette parenthèse et revenons à Tito Gobbi !

Sa carrière internationale l’amènera à travailler avec les partenaires les plus prestigieux de son temps: Callas, Tebaldi, Di Stefano, Del Monaco, Bergonzi, Corelli mais aussi Renata Scotto, Placido Domingo, Ileana Cotrubas, Victoria de Los Angeles, Magda Olivero, Joan Sutherland, Leo Nucci, Leonie Rysanek, , Jon Vickers, Elisabeth Schwarzkopf, Richard Tucker et bien d’autres, sans oublier la basse bulgare Boris Christoff qui n’était autre que son beau-frère. 

Quant aux chefs d’orchestre, citons Tullio Serafin, Gianandrea Gavazzeni, Lorin Maazel, Lovro Von Matacic, Victor de Sabata, Georges Prêtre, Furtwangler, Karajan, Alceo Galliera, Richard Bonynge etc…

En 1951, lorsqu’il fait ses débuts à Covent Garden dans le rôle de Belcore de L’Elixir d’Amour de Donizetti, Gobbi n’est pas seulement le baryton préféré de Serafin, mais également de Maria Callas et de la firme EMI.

Réunissant leurs talents, Callas et Gobbi vont donner le jour à quelques-uns des enregistrements les plus importants du 20ème siècle, comme Tosca en 1951, puis encore en 1953 à Milan, dans une des plus belles versions d’un opéra complet, avec Di Stefano, sous la direction de Victor de Sabata, puis Rigoletto en 1955 et le Barbier de Séville en 1957. 

Si Gobbi préfère la scène au studio, les disques ne trahissent pas son talent de comédien.

D’aucuns ne manqueront pas d’affirmer, comme le rappelle le musicologue Matthew Boyden dans son livre sur l’Histoire de l’Opéra, « que ce furent ses attaques ambiguës, son vibrato irrégulier et son phrasé rocailleux qui firent de Gobbi un grand chanteur d’opéra, et qu’il est difficile d’imaginer un baryton s’attaquant au rôle de Scarpia de la Tosca, sans avoir préalablement écouté l’interprétation de Gobbi. »

C’est dans ce rôle de Scarpia que Gobbi va s’affirmer et débuter au Met de New York en 1956. Il deviendra d’ailleurs un des plus grands Scarpia.

Avec Maria Callas pour partenaire, les deux tragédiens feront sensation partout où ils passeront, comme à l’Opéra de Paris en 1958, 1964 et 1965.

En 1964 il chante Tosca avec Maria Callas à Covent Garden, dans la mémorable mise en scène de Franco Zeffirelli, et le 2èmeacte sera filmé et diffusé notamment à la BBC. On le trouve sur DVD.

Tito Gobbi sera tout aussi impressionnant dans Falstaff de Verdi qu’il incarne à Salzbourg sous la direction d’Herbert Von Karajan. Comédien dans l’âme et grand tragédien, Gobbi incarnera avec une facilité déconcertante tous les personnages violents du répertoire de Verdi, de Puccini et même de Rossini.

Les grands chanteurs ne laissent jamais le public indifférent. Et si nombreux sont les critiques qui désapprouvaient son jeu excessif, voire « outré », et son recours au « parlando », le public ne sortait jamais de ses représentations sans avoir pris pleinement la mesure du rôle dans lequel il s’illustrait.

En 1957 il incarne Falstaff de Verdi à Salzbourg sous la direction d’Herbert von Karajan.

S’il interprète Germont (dans la Traviata), Nabucco, Amonasro (dans Aïda), Iago (dans Otello), Tito Gobbi se sent à l’aise aussi du côté de la violence de certains opéras de Puccini, comme Il Tabarro de Rossini.

A partir de 1973, il enseigne le chant aux jeunes générations, d’abord aux Etats-Unis au Rosary College et anime une masterclass à la Juilliard School de New York, puis il transmet son art en Italie à la Villa Schifanoia de Florence.

En 1974 il se produit pour la dernière fois à Covent Garden où il s’était souvent illustré, notamment dans Rigoletto en 1955.

Au terme d’une carrière bien remplie, au cours de laquelle il aura interprété 136 rôles d’opéra, Tito Gobbi meurt à Rome le 5 mars 1984 à l’âge de seulement 70 ans. Il fut l’une des figures les plus marquantes du chant italien, l’un des plus célèbres barytons de sa génération.

Il faut aussi savoir que son talent artistique n’était pas limité au seul chant : il avait des dispositions pour le dessin, la caricature et la peinture et il lui arrivait très fréquemment de dessiner les costumes des opéras dans lesquels il chantait. Il réalisait même des mises en scènes comme celles du Barbier de Séville, de Don Giovanni et de Falstaff en 1965.

Dans les années 1940, il a tourné quelque 26 films, comme : Le Barbier de Séville en 1945 ; 0 Sole MIo en 1946 ; Devant lui tremblait tout Rome en 1946 avec Anna Magnani ; L’Elixir d’Amour avec Silvana Mangano ; Une nuit de folie à l’Opéra en 1949 de Mario Costa avec la soprano Maria Caniglia ; Pagliacci en 1951 avec Gina Lollobrigida…

Des films qui ne connurent pas un grand succès et qui sont oubliés aujourd’hui, comme ceux de Beniamino  Gigli ou de Ferruccio Tagliavini, mais certains étaient des opéras filmés, comme le 2ème acte de Tosca filmé par Zeffirelli et ont gardé leur extraordinaire intérêt.

Tito Gobbi demeurera l’un des interprètes les plus fascinants du XXème siècle.

Extraits diffusés :

Veglia, o donna, questo fiore : RIGOLETTO, Giuseppe Verdi

Largo al factotum : LE BARBIER DE SEVILLE, Giacomo Rossini

Credo in un Dio crudel : OTELLO, Giuseppe Verdi,

Or tutto è chiaro : TOSCA, Giacomo Puccini.

O Carlo ascolta : DON CARLOS, Giuseppe Verdi

Di Provenza il mar, il suol : LA TRAVIATA, Giuseppe Verdi

Deh vieni alla finestra : DON GIOVANNI, Amadeus Mozart

 

Hommages et émissions à venir:

GIUSEPPE VERDI

SALVATORE LICITRA

LES PLUS BEAUX CHANTS DE NOEL

RENATA TEBALDI

LICIA ALBANESE

Pour réécouter ces émissions
se connecter à Cappuccino sur radio aligrefm

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Ben Heppner « fan » de Lanza

juin 4th, 2013 par Alain Fauquier


Ben Heppner

Il y a quelques années j’avais trouvé un disque de Ben HEPPNER dans les bacs de la FNAC.

Le disque s’intitulait « ideale », en référence à la magnifique mélodie de TOSTI, que tous les grands interprètes ont voulu chanter, LANZA bien sûr, mais tant d’autres comme Plácido DOMINGO (accompagné au violon par le grand violoniste israëlien Itshak PERLMAN), Richard LEECH etc..

Mon attention avait donc été attirée par ce titre, celui d’un des plus beaux airs que Mario Lanza ait jamais enregistrés. En examinant de plus près la pochette du CD, je constatais que celui-ci contenait plusieurs airs de TOSTI, ce qui n’était pas fait pour me déplaire.

Cette circonstance me rendit immédiatement sympathique ce ténor dont j’avais entendu parler mais que je n’avais jamais entendu. Je regardais la photo de la pochette : un grand colosse canadien portant chapeau et dont le livret me disait que c’était un grand interprète de Wagner, ce que j’allais pouvoir vérifier un ou deux ans plus tard.

En attendant, ce colosse chantant avait effectivement une voix magnifique, puissante mais infiniment douce, rien à voir avec un stentor ou un hurleur. À l’écoute, j’étais surpris par les nuances et la délicatesse, l’élégance du chant, la tenue de la ligne et le « legato » en même temps que par l’émotion qui émanait de cette voix, signe qui ne trompe pas chez certains : ils n’essaient pas de donner de la voix ou d’impressionner en « faisant du son ». Ils « chantent » comme on «rêve», dans un « enchantement ».

Quant aux notes aiguës de notre ami, elles étaient impressionnantes.

J’allais donc m’intéresser au sieur Ben HEPPNER, en parler autour de moi, le faire entendre à quelques personnes de ma famille dont deux au moins se précipitèrent même pour acheter le fameux « ideale » après l’avoir entendu et entendu d’autres mélodies italienne de ce CD (Matinatta, notamment) !

J’allais ensuite trouver un second CD de ce grand ténor, consacré aux grandes mélodies françaises et j’y trouvais même une version complète de… La Marseillaise, avec presque tous les couplets (Monsieur HEPPNER doit être une des rares personnes au monde à connaître la Marseillaise en entier….)

Un ou deux ans plus tard, voilà que notre homme venait à l’Opéra-Bastille pour chanter Lohengrin ! Évidemment je m’y précipitais pour avoir l’immense plaisir de l’entendre chanter ce magnifique rôle (avec notamment, dans la distribution, rien moins que Waltraud MAIER…).

La mise en scène était insupportable et prétentieuse, le metteur en scène ayant imaginé d’affubler tous les hommes d’un chapeau marron, d’un imperméable marron, et d’une écharpe marron, comme à la terne époque de l’aimable BREJNEV, et le décor n’était qu’un immense mur de chantier, d’où sortaient des morceaux de fer…

De toute évidence le chantier n’était pas achevé mais le public risquait, lui, de l’être.

Bref, on en réchappa et les voix des chanteurs nous sauvèrent des dangers de ce chantier à la soviétique où, sans avoir été prévenus, nous nous aventurions à nos risques et périls…

C’était la première fois que j’entendais Ben HEPPNER sur scène et, s’il n’avait pas précisément le physique svelte d’un jeune premier, au moins était-il un grand, un très grand ténor.Pour moi, ce fut l’essentiel: belle soirée et très belle découverte, suspectée depuis « Ideale ».

J’allais avoir une autre occasion d’écouter le grand Ben, cette fois à l’Opéra Garnier, un dimanche après-midi. Le ténor donnait un récital avec accompagnement de piano.

Il chanta  une vingtaine d’airs, dans un récital équilibré et intelligent, où il ne chercha pas à éluder les notes élevées et où il donna toute la mesure de son talent et de son sérieux. À part l’entracte, il ne s’interrompit que quelquefois, sans doute pour aller boire un peu d’eau.

Je fus très impressionné. 

Je compare ce récital d’il y a trois ou quatre ans à celui donné par le très sympathique et fameux ténor Joseph CALLEJA, en « Hommage à Mario LANZA », titre aussi du CD (« Tribute to Mario LANZA » sorti début 2013, et dont nous avons rendu compte sur ce site).

HEPPNER avait chanté une vingtaine d’airs et CALLEJA…. neuf airs seulement en comptant les « bis » (entretemps un très bel orchestre avait alterné avec CALLEJA, très belle voix, personnalité adorable, à qui nous avons offert le CD du « Cinquantenaire de la Mort de Mario LANZA » édité par notre association hors commerce et pour être offert à nos adhérents et amis).

Mais neuf airs ! Notre ami CALLEJA a annoncé clairement au public, avec beaucoup de charme et de gentillesse qu’il chantait le lendemain à Stockholm et qu’il devait « en garder un peu pour demain ». Du coup, il n’a pas chanté la note finale aigüe de « Be My Love » (qu’il chante au disque) ! Prudence…

Ces hommes et ces femmes, il est vrai, sont soumis à un rythme excessif, trop de scène, pas assez de repos, ça passe ou ça casse et Joseph CALLEJA est trop avisé pour prendre des risques fatals à sa voix et à sa carrière. Pourquoi alors ne pas se donner un jour de plus de repos entre chaque concert mais « se donner » au concert ? Il est vrai que parfois les agents et impresarii peuvent être exigeants puisqu’ils sont payés au pourcentage, …

Conclusion : un cheval de course est plus respecté par ses entraineurs qu’un chanteur d’opéra : on le couvre dès qu’il finit sa course et le vétérinaire lui rend visite…

Revenons à Ben HEPPNER, le « récitaliste » qui chante vingt airs (comme LANZA dans ses concerts, comme au ROYAL ALBERT HALL de Londres, en 1957).

Il y a quelques jours, donc, j’ai trouvé un nouveau CD de Ben intitulé « My Secret Heart » (Mon Cœur Secret », Chansons de scène et d’écran ».

Toutes les mélodies y sont anglaises ou américaines, soit chansons « isolées » soit grands airs d’opérettes célèbres comme le « Chant du Désert » (« The Desert Song »), de ROMBERG ou le « Prince Étudiant », (« The Student Prince ») du même ROMBERG, ou Love Me Tonight », extrait de l’opérette « Le Roi des Vagabonds » (« The Vagabond King »), de Rudolf FRIML, histoire romancée et chantée du poète François VILLON ; ou encore « Be My Love », de Nicolas BRODSZKY et Sammy CAHN, immense succès de Mario LANZA, sa chanson fétiche,  etc.

Je me mis à lire la petite introduction écrite par Ben HEPPNER lui-même et c’est ainsi que j’appris, sans vraiment en être surpris, que Mario LANZA avait été pour lui une des plus belles valeurs du chant mais aussi un « professeur » et un souvenir particulièrement doux puisque c’était celui de sa jeunesse, et que Mario LANZA était le chanteur favori de sa mère !

Parlant de ces airs et de leur temps, Ben HEPPNER écrit : « Peut être que mon plus doux souvenir d’enfance est celui de la musique. Car la musique, et en particulier le chant, ont toujours joué un rôle éminent dans nos vies quotidiennes. En fait, nos cœurs, notre maison et notre église résonnaient de musique, depuis des chansons populaires écoutées à la radio, aux chansons impromptues entendues en famille, jusqu’aux hymnes et à la musique gospel que l’on jouait à l’église… Cet enregistrement est une tentative de capturer et restituer une partie de cet héritage musical ».

« Pour cette collection, j’ai choisi une large variété de matériau musical allant des chansons favorites que l’on chantait jusqu’aux ballades d’amour recueillies de la scène et de l’écran. Des chansons  qui sont le reflet de cette époque – en gros la période couverte par les deux grandes guerres – pendant laquelle mes parents eux-mêmes ont grandi et commencèrent à élever leur famille.

Une grande partie de leur éducation musicale était acquise simplement par l’écoute de la radio, mais quels meilleurs maîtres que Nelson EDDY, Jeannette MAC DONALD, Mario LANZA (l’un des favoris de ma mère) et Vera LYNN. Cet enregistrement (qui devrait peut-être être appelé « Chansons que ma mère aurait souhaité que je chante »), est un coup de chapeau et un hommage à ces grandes mélodies d’une époque passée qui ont apporté de la joie à mes parents – particulièrement à ma mère – et ont instillé en moi l’amour du chant ».

« Alors que beaucoup d’entre vous me connaissent pour mes interprétations et mes enregistrements révèle un côté plus intime de ma personnalité musicale – de mon « cœur secret ». J’espère que vous aurez autant de plaisir à écouter ces chansons que j’en ai eu à les enregistrer. Elles viennent de mon cœur. J’espère qu’elles toucheront aussi votre cœur ».

On aura compris que les voix qui ont inspiré Ben HEPPNER ont profondément touché son cœur et qu’elles constituent pour lui un héritage sacré.

Le livret, en commentant et en situant les airs chantes, s’arrête sur « Be My Love ».

L’auteur du livret, Neil CRORY, écrit : « Be My Love », écrit avec le parolier Sammy CAHN (parolier de Frank Sinatra), est extrait du film de Mario LANZA de 1950, « The Toast of New Orléans ».

« Be My Love » se révéla l’un des plus grands succès de BRODSZKY ET CAHN et fut la première des cinq chansons de BRODSZKY à être primées par un « Academy Award ».

En quelques mois, cette chanson (en 1950 !) se vendit à plus d’un million de copies et devint un des plus grands succès de la période d’après-guerre. LANZA l’adopta comme son thème de scène. »

Encore un hommage d’un des grands ténors de notre temps à Mario LANZA !

Marcel AZENCOT

NB. Je viens de voir sur YouTube, Rolando VILLAZON exposer comment on devient ténor, et il fait passer une galerie de visages des grands ténors qui l’ont impressionné. On y voit évidemment LANZA, (dans la fameuse scène du film « Le Grand Caruso », où il joue CARUSO enregistrant devant un appareil en forme de porte–voix, du début du 20ème siècle…).

Les jeunes ténors connaissent tous et admirent tous LANZA.

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Maria Callas « La Diva assoluta » sur Aligre.fm

mars 13th, 2013 par Alain Fauquier


Maria Callas 2 (2)

A l’occasion de la sortie à Paris de la pièce de Jean-Yves Rogale « La véritable histoire de Maria Callas » qui se joue depuis le 22 janvier 2013 au Théâtre Déjazet, 41 boulevard du Temple Paris 3ème (Métro: République), Michel Goti a reçu dans son émission Cappuccino sur Aligre.fm (93.10), le Dimanche 10 mars 2013 de 10h30 à 11heures, le comédien Pierre Santini qui interprète le rôle d’Aristote Onassis.

Cette interview a été précédée d’une présentation de la célèbre diva par Marcel Azencot & Alain Fauquier de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza.

L’émission a été illustrée par de nombreuses partitions musicales extraites du coffret The ultimate MARIA CALLAS collection (EMI):

TOSCA : Vissi d’arte, vissi d’amore, Acte 3,  Giacomo Puccini
IL TROVATORE : D’amor sull’ali rosee, Acte 4, Giuseppe Verdi
CARMEN : Habanera, Acte 1, Georges Bizet
LA TRAVIATA : Ah, fors’è lui, Acte 1, Giuseppe Verdi
NORMA : Casta Diva, Vincenzo Bellini
GIANNI SCHICCHI : O mio babbino caro, Giacomo Puccini
LA GIOCONDA : Suicidio !, Acte 4, Amilcare Ponchielli
MADAME BUTTERFLY : Un bel di vedremo » Acte 3, Giacomo Puccini

Un portrait de Maria Callas, « La Diva assoluta »

Maria Callas, la « diva assoluta » pour les italiens, fut sans conteste la plus grande tragédienne de sa génération. Celle qui incarna plus que toute autre cantatrice le génie oublié du bel canto. Pavarotti disait à cet égard : « Caruso dans le passé, Mario Lanza et Maria Callas à l’époque moderne, furent les trois plus grands émissaires qui contribuèrent à faire connaître l’opéra italien dans le monde ».

Pourtant La Callas n’était pas italienne et n’avait aucune ascendance italienne.

Maria Callas est née à New York le 3 décembre 1923 de parents grecs récemment immigrés aux Etats-Unis. Son nom de famille était Kalogeropoulos.

C’est en 1945 qu’elle prit pour nom de scène « Maria Callas »

L’enfance de la petite Maria à New York n’a pas été des plus heureuses. Sa mère lui préférait ostensiblement sa sœur aînée Jackie, jolie et brillante, alors que Maria était plutôt « boulotte » et disgracieuse avec des lunettes à verres épais de fort myope.

En 1937, ses parents se séparent et Maria retourne vivre en Grèce avec sa mère et sa sœur.

A 13 ans, elle entre avec 3 ans d’avance au Conservatoire d’Athènes où elle va travailler d’arrache-pied pour étudier et approfondir, la musique et le chant. Elle est une élève modèle, très exigeante envers elle-même et ses progrès sont ultrarapides. Son professeur, la soprano espagnole Elvira de Hidalgo, parle d’elle comme d’un « phénomène ».

En 1938 Maria décroche son premier rôle d’opéra en interprétant Santuzza dans Cavalleria Rusticana de Mascagni au Théâtre Olympia d’Athènes.

Entre 1942, année où elle débute dans Tosca à Athènes, et 1947 où elle est dirigée pour la première fois par le maestro Tullio Serafin, elle chante tous les rôles de soprano dramatique qu’on lui propose : Aïda, Turandot, Isolde (Tristan et Isolde), Kundry (Parsifal), Léonore (Fidélio), Brünnhilde (Le Ring, Wagner).

Sa voix, d’une tessiture exceptionnelle pour une soprano, lui permet d’aborder une large gamme de rôles allant du mezzo dramatique au soprano lyrique léger, même si sa tessiture d’élection reste le soprano lirico spinto.

De plus sa voix  pouvait acquérir une variété de couleurs qui rendaient son timbre inoubliable.

En janvier 1949, elle remplace au pied levé une soprano souffrante dans le rôle d’Elvira des Puritains de Bellini, au théâtre Fenice à Venise. Après cette prestation époustouflante, sous la direction du maestro Tullio Serafin, elle entame une deuxième carrière, cette fois en tant que soprano colorature.

Au cours des 10 années qui vont suivre, Maria Callas contribuera plus que toute autre soprano à réhabiliter le répertoire du bel canto italien.

Dans les rôles de Norma, Médée, Anne Boleyn, Lucia, Lady Macbeth, Violetta et Tosca, Maria Callas a été et demeure insurpassée.

Non pas que sa voix fut belle au sens traditionnel du terme (on pourrait même dire qu’à partir de 1954 elle ne l’était plus du tout), mais elle y mettait une telle intensité qui faisait de chaque représentation un véritable événement théâtral.

En 1949 elle fait des débuts sud-américains au Théâtre Colon de Buenos Aires où elle chante Turandot, Norma et Aïda.

En 1951 elle fait une tournée triomphale à Mexico, Sao Paulo et Rio de Janeiro avant d’ouvrir la saison à La Scala avec Les Vêpres siciliennes. Durant les sept années qui vont suivre, La Scala sera la scène de ses plus grands succès.

Non contente d’avoir été la plus grande tragédienne d’opéra de sa génération, Maria Callas fut également la personnification de l’élégance suprême. Sa beauté plastique hors du commun lui valut d’être vénérée par les plus grands couturiers et photographes, et courtisée par les célibataires les plus convoités, dont le célèbre Aristote Onassis.

La transformation physique de Maria Callas est à peine croyable. En 1949, lorsqu’elle épouse à 26 ans Battista Meneghini, un riche industriel de Vérone, passionné d’opéra, qui a 30 ans de plus qu’elle, Maria est opulente de voix et de chair comme l’écriront ses biographes.

En 1952, elle entreprend une cure d’amaigrissement et perd 40 kilos en deux ans, ce qui lui donne une silhouette élancée et une taille de guêpe. Parée de magnifiques toilettes confectionnées pour elle par les plus grands couturiers, la Callas fait alors la « une » de tous les médias du monde entier et de la télévision naissante. Les paparazzi de la presse à sensation flairent la tigresse aux griffes acérées derrière la chanteuse. Ce côté félin de tigresse qu’elle va susciter et entretenir va les intéresser avec beaucoup plus d’avidité que la chanteuse d’opéra.

La gloire de la « Diva assoluta » s’accompagne de scandales qui feront partie désormais de sa notoriété: à Chicago elle jette dehors un huissier de justice pour un contrat contesté ; à New York, alors quelle n’a même pas chanté une seule note au Met, ses démêlés avec Rudolf Bing, son directeur, font « la une » de tous les journaux ; elle annule une représentation de La Somnambule, mais fait la fête avec la célèbre cancanière Elsa Maxwell. En 1958 à Rome, elle commence l’année en « abandonnant » Norma après le premier acte, en présence d’un parterre de visons et du président de la République.

Les comparaisons persistantes avec sa rivale Renata Tebaldi, dix fois moins admirée et aucunement commentée, l’irrite au plus haut point : « Nous comparer, c’est comparer du champagne et du cognac… ou plutôt du Coca-Cola ! ».

En réalité les deux divas se vouaient une grande admiration réciproque, cette rivalité ayant été construite par les journalistes.

Durant ces années 1950, alors qu’elle enregistre sans relâche pour la firme EMI, la voix de la Callas commence à se détériorer.

Lorsqu’elle se produit pour la dernière fois à Covent Garden, le 5 juillet 1965, dans le rôle de Tosca, il est devenu évident qu’à l’instar de l’héroïne de Puccini, la Callas a elle aussi souffert pour son art.

En juillet 1959, Maria Callas et son mari sont invités par Aristote Onassis pour une croisière sur son yacht le Christina.

Au terme de la croisière, Maria quitte Meneghini pour Onassis. Leur relation amoureuse va en faire le couple le plus médiatisé des années 1960.

A l’instar des héroïnes du bel canto qu’elle a interprété à l’opéra, la vie de Maria Callas fut une véritable tragédie grecque.

Mal aimée, pour ne pas dire pas aimée du tout selon elle, par une mère qui lui préférait sa sœur aînée et se lamentait continuellement de la disparition de son fils Vassilis mort d’une méningite à l’âge de 3 ans ; ignorée « sensuellement » par Meneghini, qui refusa ou fut fût incapable de lui donner l’enfant qu’elle désirait par-dessus tout et qui ne voyait en Maria Callas que le moyen de gagner beaucoup d’argent, la vie sentimentale de la plus célèbre diva du 20ème siècle, fut des plus pauvres jusqu’à sa rencontre et à sa liaison avec le milliardaire Onassis dont elle tombera follement amoureuse.

Pour la séduire et ajouter Callas à ses conquêtes, Onassis mettra à ses pieds ce que l’enfance pauvre et son art intransigeant lui ont refusé, la fête.

Maria sent trop sa fin d’artiste approcher pour ne pas se livrer à un bonheur mérité.

En lieu et place du « saut de la mort », c’est ainsi qu’elle ressentait ses apparitions sur scène, elle passera ses soirées chez Maxim’s et fera des croisières idylliques à travers les plus belles iles du monde.

En 1968, alors que Maria pensait qu’Aristote allait la demander en mariage, il rompt avec elle pour épouser Jackie Kennedy.

En 1969, elle tournera Médée, de Pasolini, un film qui sera un échec commercial.

Après avoir dirigé de 1971 à 1972 la Juilliard School of Music de New York et animé des master classes « d’interprétation », elle donnera une série de concerts autour du monde avec Giuseppe Di Stefano. Série de concerts qui fut d’ailleurs interrompue, les deux chanteurs ayant des problèmes de voix.

En 1973, interviewée sur sa carrière par Giovanni Viglione, Maria Callas déclare que son plus grand regret est de n’avoir pas eu l’opportunité de chanter avec Mario Lanza, la plus belle voix qu’elle eût jamais entendue et dont elle était une grande admiratrice, tout comme Tebaldi et bien d’autres. On se souvient qu’en 1956, Renata Tebaldi, de passage à Los Angeles où elle chantait Aïda au Shrine Auditorium, avait tenu à rencontrer Mario Lanza sur le plateau de son film « Serenade » et qu’elle avait versé une larme à l’écoute de « Nessun dorma ». « Je ne peux pas vous écouter chanter sans verser une larme tellement votre voix m’émeut », lui avait-elle déclaré.

Le 16 septembre 1977, Maria Callas meurt d’une embolie pulmonaire à son domicile parisien du 36 avenue Georges Mandel. Elle avait seulement 53 ans.

 

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Concert d’hommage à Mario Lanza en Belgique

février 6th, 2013 par Alain Fauquier


De Léo D’Hulst, vice-président de l’Association des Amis Belges de Mario Lanza

Le Concert en Hommage à Mario Lanza, organisé le Dimanche 10 mars 2013 à 17 heures, en l’église Saint-Remi de Profondeville (petite ville située sur le bord de la Meuse belge à 9 km de Namur et 80 km de Bruxelles), a remporté un grand succès.

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Autour du portrait de Mario Lanza, de G à D:
François Lefèvre, pianiste; Michaël Spadaccini, ténor; Pierre Doyen, baryton et la soprano Jasmine Daoud.

L’hommage de jeunes chanteurs à un glorieux ancien bien vivant et source d’inspiration.

Environ 250 personnes avaient pris place dans l’église parmi lesquelles des membres de la British Mario Lanza Society de Londres et naturellement une délégation de notre association.

La salle était entièrement conquise par la qualité de la prestation fournie par les différents intervenants et une ovation debout soutenue salua ce merveilleux spectacle.

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Programme de la soirée :

BELLINI: I Puritani, Ah, per sempre io ti perdei (Riccardo)

GIORDANO: Andrea Chenier, Come un bel di di maggio (Andrea Chenier)

GOUNOD : Ave Maria par Jasmine Daoud et Michaël Spadaccini

MOZART : Le Nozze di Figaro, Hai già vinta la causa (Conte Almaviva)

PUCCINI: Madame Butterfly, Vogliatemi bene (Pinkerton/Butterfly)

LEONCAVALLO: I Pagliacci, Vest la giubba (Canio)

VERDI: Rigoletto, Parla siam soli (Rigoletto/Gilda)

VERDI: La Traviata, Libiamo, libiamo (Alfredo/Violetta)

PUCCINI : Tosca, E lucevan le stelle (Mario Cavaradossi)

MASCAGNI : Cavalleria Rusticana, Mamma quel vino generoso (Turrido)

MASSENET : Manon, A quoi bon l’économie (Lescaut)

PUCCINI : La Bohème, O soave fanciulla (Rodolfo/Mimi)

BIZET : Carmen, Je suis Escamillo (Escamillo/Don José)

Mario Lanza’songs:

Be My Love (Brodsky-Cahn) par Jasmine Daoud et Michaël Spadaccini

Granada (Augustin Lara) par Michaël Spadaccini

O Sole Mio (Di Capua) par Michaël Spadaccini

Only A Rose, The Vagabond King (Rudolf Friml) par Jasmine Daoud et Michaël Spadaccini

Core’ngrato (Cardillo-Cordiferro) par Michaël Spadaccini

You’ll Never Walk Alone, Carousel (Rodgers-Hammerstein II) par Jasmine Daoud

Concernant ces mélodies dont certaines ont été rendues célèbres par Mario Lanza, on peut trouver de nombreuses précisions sur ce site dans la rubrique : « Petite histoire de grandes chansons »

Finalement nous étions tous d’avis, malgré les moyens au niveau de la logistique plus limitée, que ce récital d’hommage à Mario Lanza était plus aboutit que celui que nous a proposé Joseph Calleja à Paris.

 affiche avec Pierre Doyen

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La Conteuse et la Diva de Venise

février 5th, 2013 par Alain Fauquier


Un duo de charme inédit entre la Conteuse Yva et la Diva Floria Rosimiro retraçant l’histoire et la petite histoire de Venise du temps de sa splendeur.

Un spectacle plein de surprises dans un lieu étonnant à la décoration d’époque qui a abrité les amours de Mistinguett et de Maurice Chevalier a eu lieu le Samedi 23 février 2013 à 20h30 à la Maison de Mistinguett, 36 rue de la gare à La Frette sur Seine (Val d’ Oise).

Concert La Frette

Venise s’invite chez Mistinguett…

Ce soir-là, une ambiance mystérieuse et baroque a envahi une villa des années 30 située dans le Val d’Oise.

Cette maison si particulière a vibré au son d’airs d’opéra, d’histoires et d’anecdotes issues d’une des plus belles villes du monde : Venise.

Pourtant la salle à l’acoustique  parfaite grâce à la voûte de son plafond en bois en forme de carène de bateau à l’envers, avait plutôt l’habitude des plumes et des paillettes et de la voix pleine de caractère de la célèbre Mistinguett.

En effet, la villa de La Frette sur Seine a abrité pendant quelques temps les amours de la meneuse de revue des folies Bergères et du futur chanteur à succès Maurice Chevalier.

Grâce à l’hospitalité de ses actuels propriétaires, Annie-Michèle et Paul Coudert,  amateurs d’art et de bel canto, les murs ont retrouvé la chaleur des applaudissements qui récompensent l’émotion qui flottait comme si l’âme de Mistinguett était encore présente.

A la lumière des chandelles comme au 18ème siècle, Yva la conteuse et Floria la cantatrice de Venise ont fait revivre le temps d’une soirée le faste de la Serenissima sous le regard enchanté de spectateurs qui ont pu découvrir la cité des doges sous un autre angle : celui des coutumes, de la vie quotidienne des vénitiens, des traditions du carnaval et des truculentes histoires qui ont fait la réputation de Venise dans toute l’Europe du 18ème siècle.

Venise était célèbre pour la liberté de ses mœurs et la beauté de ses courtisanes.

Yva, d’origine vénitienne a su faire partager sa passion pour la vie de ses ancêtres et a emporté les spectateurs dans l’atmosphère voilée de Venise, ville mariée à la mer toute dédiée à la fête et aux plaisirs. Que serait Venise sans sa lagune à la fois protectrice et destructrice ?  Les façades des palais aujourd’hui rongées par l’eau rappellent le prestige et la richesse qu’a connus cette cité à la Renaissance.

Ce lieu superbe et sensuel a révélé de nombreux personnages mythiques tels que Casanova dont l’ombre a fait une apparition remarquée lors de la soirée chez Mistinguett, un clin d’œil à la séduisante et pétillante chanteuse qui serait certainement tombée sous le charme du séducteur invétéré.

Floria, belle soprano colorature au timbre rare et émouvant a illustré les histoires par des envolées lyriques d’une grande virtuosité. De l’air des bijoux de Faust composé par Gounod aux airs célèbres de la Traviata de Verdi, les spectateurs ont partagé son plaisir de chanter.

Floria ROSIMIRO, c’est la passion du chant dans la plus pure tradition italienne

Spécialisée dans le répertoire italien, c’est un authentique voyage musical au pays du Bel Canto qu’elle nous propose lors de ses concerts, illustré par les plus grands airs d’opéra et les plus belles mélodies.

Soprano colorature, Floria a grandi en écoutant son père, Primo Rosimiro, « DEL PRIMO », ténor lyrique d’origine vénitienne, 1er prix du 5e Concours International de la Ville de Roubaix et doublure de Luis MARIANO au théâtre du Châtelet.

DEL PRIMO a interprété les plus grands airs du répertoire: Nessun dorma (Turandot, Recondita armonia (Tosca), Addio fioro asil (Madame Butterly), M’appari (Martha)…

C’est lui qui a enseigné à Floria le chant dans la plus pure tradition italienne.

Elle a également eu la chance de recevoir les conseils du maestro Stefano CATALANO, spécialiste du répertoire belcantiste, d’Enzo LA SELVA de l’Opéra de Paris, ainsi que de sa marraine, la soprano Claudine DUPRAT de l’Opéra de Lille, professeur du baryton Ludovic TEZIER.

Mais Floria Rosimiro est aussi une artiste peintre de talent comme on peut en juger en découvrant ses magnifiques toiles sur le siteFloria OTIS ROSIMIRO.

Cabaret

 

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Concert lyrique salle Rossini

novembre 25th, 2012 par Alain Fauquier


Le concert lyrique « Allons à l’Opéra » organisé par l’Opéra Club de Paris Mario Lanza le Mercredi 12 décembre 2012 à la Salle Rossini de la Mairie9ème arrondissement a obtenu un succès flatteur.

Les trois artistes de la soirée :

Christine MASO, jeune soprano dotée d’une belle voix de colorature, soyeuse et cristalline à souhait, a chanté avec un rare raffinement et une remarquable sensibilité. Autant dire qu’elle a fait sensation.

Victor DAHHANI, jeune ténor prometteur de 22 ans, à la voix puissante et colorée, a chanté avec conviction des airs difficiles généralement interprétés par des ténors séniors.

Hyalmar MITROTTI, baryton-basse de 32 ans que le public connaissait déjà pour l’avoir déjà entendu lors du concert « Passion Bel Canto », a interprété ses partitions avec un art consommé. Outre sa belle voix, il possède un talent évident de comédien.

Aucun des chanteurs n’a laissé le public indifférent.

Emmanuel BELLANGER, musicien et concertiste de grand talent comme il l’a prouvé à différentes reprises à l’occasion de nombreux concerts, a reçu lui aussi des applaudissements mérités.

N’oublions-pas le Maître de cérémonie Jean KRIFF, qui fut lui-aussi, comme l’an dernier pour le concert « Passion Bel Canto », très applaudi pour sa connaissance approfondie de l’opéra. Il a animé la soirée avec intelligence et humour. Un grand professionnel.

Le programme comprenait une sélection de très beaux airs romantiques:

CILEA : L’ ARLESIANA, Lamento di Frederico, par Victor DAHHANI

ROSSINI : IL BARBIERI DI SIVIGLIA, Una voce poco fa, par Christine MASO

MOZART : DON GIOVANNI, Madamina, Il catalogo è questo, par Hyalmar MITROTTI

BELLINI : I PURITANI, Qui la voce sua soave, par Christine MASO

LISZT : Intermède: Années de pèlerinage en Italie, par Emmanuel BELLANGER

PUCCINI : LA BOHEME, Vecchia zimarra, par Hyalmar MITROTTI

TCHAIKOVSKI : EUGENE ONEGUINE, Aria de Lenski, par Victor DAHHANI

VIVALDI : BAJAZET, Sposa son disprezzata, par Christine MASO

VERDI : RIGOLETTO, Questa o quella, par Victor DAHHANI

BERLIOZ : L’ENFANCE DU CHRIST, O Misère des rois, par Hyalmar MITROTTI

DONIZETTI : DON PASQUALE, Sogno e soave casto, duo par Victor DAHHANI & Hyalmar MITROTTI

MOZART : LE NOZZE DI FIGARO, Voi che sapete (Air de Chérubin), par Christine MASO

Notre seul regret: en raison du froid intense qui sévissait sur Paris ce 12 décembre 2012, seule une centaine de personnes s’est déplacée. Dommage!

L’Opéra Club de Paris Mario Lanza remercie très chaleureusement ces artistes pour la magnifique soirée qu’ils ont offerte au public et leur souhaite une brillante carrière.

En savoir plus sur les interprètes:

Hyalmar MITROTTI, baryton basse

Issu d’une famille de réalisateurs colombiens, Hyalmar Mitrotti effectue des études de Cinéma et de Théâtre à l’Université de Montréal puis à la Sorbonne. Également passionné par le chant et la musique, il intègre La Schola Cantorum de Paris et le Conservatoire F. Poulenc (16e) dans la classe de Fusako Kondo.

En 2004, grâce au soutien financier de la Sidney Perry Foundation, il est admis à la Guildhall School of Music and Drama de Londres où il travaille la technique vocale avec Laura Sarti et Susan Waters, l’interprétation avec le chef de chant Robin Bowman et la mezzo Susan McCulloch, le répertoire italien avec le coach vocal du Royal Opera House Covent Garden, Emmanuele Moris.

Également membre de la Maîtrise Notre-Dame de Paris, il aborde la musique vocale de Bach jusqu’à nos jours sous la baguette de chefs d’orchestre tels que John Nelson, Michel Laplénie, Lionel Sow et Dominique Visse, tout en approfondissant le répertoire baroque avec Yves Castagnet (organiste titulaire à la Cathédrale Notre-Dame de Paris). Il participe également aux master-classes de Margret Hönig et Paul Esswood tout en perfectionnant sa technique vocale auprès de la basse Lionel Sarrazin.

Lauréat des concours Léopold Bellan (1er Prix) et UFAM (2e Prix) en 2002, Hyalmar Mitrotti aborde la scène avec les rôles de Perruchetto (“La fedeltà premiata” de Haydn) et de Guglielmo (“Così fan tutte” de Mozart), qui le mène en tournée en France et en Angleterre. En 2006, il incarne Calchas dans “La Belle Hélène” d’Offenbach et Uberto dans la “Serva Padrona” de Pergolesi au Théâtre du Tambour Royal à Paris dans une mise en scène de Jean Romain Vesperini.

Il participe également à l’opéra “Ercole Amante”, sous la direction de Gabriel Garrido dans le cadre de l’Académie d’Ambronay 2006, qui le mène sur les grandes scènes nationales françaises. À partir de 2006, il travaille désormais avec Robert Dean, Emma Kirkby, Christian Curnyn, Peter Robinson et Graham Johnson en Angleterre.

En 2007, Hyalmar Mitrotti est invité à participer au Hawaii Performing Arts Festival aux Etats-Unis et y chante la basse solo dans “L’Allegro, Il Pensieroso ed Il Moderato” de Händel ainsi que diverses scènes d’opéra. Également invité à l’Académie Francis Poulenc à Tours où il approfondit le répertoire de la mélodie française auprès de François Le Roux, Jeff Cohen et Noel Lee.

En 2008, il interprète les rôles de José Castro (“Fanciulla del West” de Puccini), Pistola (“Falstaff” de Verdi) avec Grange Park Opera puis chante en soliste aux côtés du baryton Bryn Terfel et du pianiste Ian Burnside. En 2009, il interprète Nourabad (“Les pêcheurs de perles” de Bizet) à Valladolid et Ali (“L’Italiana in Algeri” de Rossini) à Paris.

À l’issue d’un stage avec le directeur du Jette Parker Young Artist Programme, David Gowland, et le metteur en scène, Martin Lloyd Evans, il se voit proposer le rôle de Gaudenzio (“Il Signor Bruschino” de Rossini) avec British Youth Opera, compagnie anglaise de renom dont le but est de promouvoir les jeunes artistes.

En 2010, Hyalmar Mitrotti reprend le rôle d’Ali dans “L’Italiana in Algeri” au Théâtre Mouffetard. Il fait également la doublure du Cockney (“My Fair Lady” de Loewe/Lerner) dans la mise en scène de Robert Carsen au Théâtre du Châtelet.

Également concertiste, Hyalmar Mitrotti se produit régulièrement dans des oratorios (“Samson” de Händel, Regency Sinfonia ; “Ein Deutsches Requiem” de Brahms à la Cathèdrale de Chartres; “Requiem” d´Oberland au Château de Maintenon) ainsi qu’en récital en France, Angleterre, Uruguay, République Tchèque, Suisse, Colombie, etc. avec des programmes très variés allant du classique au répertoire mélodique des crooners des années 50 qui se prête bien à sa voix de baryton basse et qu’il affectionne particulièrement.

En 2011, il a interprété le Docteur Grenvil dans “La Traviata” de Verdi en tournée en France (coproduction entre Le Centre Lyrique d’Auvergne et Opéra Nomade). Opéra Magazine y remarquera “une personnalité prometteuse”. Il joue également, le Patron dans “Il Postino” de Catan au Théâtre du Châtelet aux cotés de Placido Domingo, puis Figaro (“Le Nozze di Figaro”, Mozart) sous la direction d’Humbert Camerlo et Gaspard Brécourt.

En 2012, il chante Guglielmo (“Cosi fan tutte”, Mozart) avec Opéra Bastide sous la direction de Jean François Gardeil, Brissac (“Les mousquetaires au couvent“, Varney) à Dijon, Aman et Mardoqueo (“Ester”, Ponce de León) à Paris, le Docteur Grenvil (“La Traviata“, Verdi) au Théâtre Impérial de Compiègne et en tournée en France, Moralès et le Dancaïre (“Carmen”, Bizet) avec l´Orchestre de l´Opéra de Bordeaux.

Récemment invité par le baryton Jean Philippe Lafont à participer à l’une de ses master-classes, il prend part à un concert d´Airs d´opéra au Château de Maintenon. À la suite d’une master-classe avec le ténor Michel Sénéchal, il se voit proposer le rôle du Sacristain dans “Tosca” de Puccini aux côtés de Jean Francis Monvoisin et Philippe Ermelier, sous la direction de Jean François Vinciguerra. En mai dernier, il a travaillé le rôle d’Alfonso avec la mezzo Teresa Berganza lors de sa master-classe sur “Cosi fan tutte“ de Mozart à la Villa Viardot, suivi d´une représentation en versión de concert.

En juin, Hyalmer Mitrotti chante des airs et des duos avec le ténor Florian Laconi. En Septembre, il participe en tant que Figaro à la master-classe de Ruggero Raimondi sur “Le Nozze di Figaro” à la salle Gaveau. En Novembre puis début 2013, il interprète le Sacristain dans “Tosca” avec Opéra Nomade, en tournée dans toute la France. En décembre, il sera Oroveso dans “Norma” de Bellini.

Christine MASO, soprano

Christine Maso a grandi dans un environnement de musique classique, pop et d’opéra grâce à son père d’origine italienne qui lui transmet l’art de chanter. Elle hérite de la tessiture vocale de sa grand-mère paternelle : soprano colorature.

Elle prend des cours de solfège dès la petite enfance à Toulouse et commence à composer. Elle se perfectionne par la suite en prenant des cours de chant lyrique à Paris et à Troyes et se produit dans diverses compagnies. Parallèlement à ses activités d’interprète lyrique Christine Maso se consacre à la composition. Sa passion pour la musique l’amène à devenir, en plus d’interprète lyrique, auteur-compositeur interprète de variétés, de comptines et d’une comédie musicale pour enfants.

Victor Dahhani, ténor

Victor Dahhani débute ses études de chant dès son plus jeune âge dans les chœurs dirigés par sa mère Mirtha Alcaraz. A l’âge de quatorze ans, il entre dans la classe de chant d’Omar Ganidze puis dans celle de Jean-Paul Salanne au conservatoire de Tarbes.

Par la suite, il perfectionne sa technique auprès du maitre Michel Milonne. Diplômé d’art lyrique avec Joëlle Vautier au Conservatoire Hector Berlioz à Paris, Victor Dahhani se perfectionne aujourd’hui auprès de Jorge Chaminé à Paris et reçoit les conseils de Roberto Alagna et Marcelo Alvarez.

Il effectue ses débuts sur scène à dix-sept ans dans l’Opéra de Quat’Sous de Kurt Weil, production de l’ENM de Tarbes.

En 2009, il est engagé pour des récitals avec piano dans l’abbaye de Saint Savin, puis est choisi pour chanter au concert de commémoration de la mort de Tony Poncet.

En 2010, il chante la Messe en solde Schubert dans la collégiale de Montmorency avec le chœur et l’orchestre de cette même ville. Il interprète la même année le rôle de Don José dans Carmen de Bizet au sein de la compagnie Warum, puis au sein de la compagnie Sel Canto au Théâtre du Touquet.

Victor Dahhani chante l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns à l’église Saint Jean Bosco de Paris avec les chœurs «cantores» et «l’ensemble vocal 91». Fréquemment engagé pour des concerts à thèmes (mélodie, opéra, zarzuela), on a pu l’entendre récemment en récital d’opéra sous la direction d’Andrei Chevtchouk avec l’orchestre universitaire de Picardie ainsi que lors du Festival International de Oujda au Maroc dans le rôle de Taxis dans les aventures du roi Pausole de Honegger.

Emmanuel BELLANGER, Piano

Emmanuel Bellanger débute le piano à l’âge de 5 ans et le violoncelle à 7 ans. Il se perfectionne auprès de Guy Besnard et Roland Pidoux au violoncelle et de Pascal Dumay et Marie-Christine Calvet au piano. Il achève son cursus au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec plusieurs premiers prix: violoncelle, musique de chambre, harmonie, contrepoint.

Comme pianiste, il obtient en 2000 un prix de musique de chambre au Concours International de Cortemilia en Italie. Pianiste accompagnateur au Conservatoire d’Antony et de Vernon de la classe de chant de Philippe Degaetz, violoncelliste à l’orchestre Pasdeloup, Emmanuel Bellanger est également compositeur, auteur notamment d’un hymne pour choeur et orchestre, de préludes pour piano et d’arrangements pour différentes formations, soprano, chœur et orchestre.

Emmanuel Bellanger se produit en concert au piano dans des récitals de chant, ainsi qu’au violoncelle au sein du trio à cordes Bellanger et de l’ensemble de musique contemporaine « Cordes Mêlées » qu’il a fondé.

Jean KRIFF,Présentateur

Jean Kriff est né dans une famille d’artistes : son arrière grand-père était metteur en scène à la Monnaie de Bruxelles en 1900 ; sa mère était danseuse ; son père, Edouard Kriff, fut un grand ténor de l’opéra de Paris.

Jean Kriff a commencé le piano à l’âge de 5 ans, le chant et la comédie à 19, le tour de chant à 24, le théâtre lyrique à 34 où il s’est frotté à la musique contemporaine: Darius Milhaud, Guy Roparz, Henri Tomasi, Bernard Videau et d’autres ; la mise en scène et la création de deux festivals à 40 ans ;les conférences à 50 ; la rédaction de nombreux articles sur l’opéra et la musique à 60.

Jean Kriff a aussi enregistré quelques disques d’opérette d’Offenbach: Les deux pêcheurs, Les deux aveugles, La rose de Saint-Flour, La leçon de chant électromagnétique, Ba-ta-clan. Il a chanté en français, italien, espagnol, allemand, anglo-américain et même hébreu.

Il dit avec modestie et humour : « Mon père a été un grand artiste, moi, j’ai plutôt boxé dans poids les légers ». Techniquement Jean Kriff a toujours sa voix, seule sa santé le contraint à la préserver précieusement.

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Récital Bel Canto Floria Rosimiro

septembre 8th, 2012 par Alain Fauquier


Notre amie, la soprano colorature Floria Rosimiro a été longuement plébiscitée lors de son magnifique Récital Bel Canto organisé le 6 Octobre 2012 dans le cadre exceptionnel de la Basilique Notre Dame de Bonne Garde de Longpont sur Orge (Essonne).

Accompagnée par l’excellent orchestre Musica Sconosciutta dirigé avec maestria par Stéphane Catalano, Floria Rosimiro a, dès le premier air, conquis le public.

Sa voix, d’une grande musicalité; sa technique éprouvée, acquise en partie auprès de son père le ténor Primo Rosimiro (qui fut la doublure de Luis Mariano au Châtelet); sa sensibilité et son élégance, ont touché le public qui l’a longuement ovationnée.

Au programme, une sélection d’airs appréciés par les amateurs de Bel Canto:

BELLINI: La Sonnambula, Scène et cavatine « Care compagne… Come per me serena »

BELLINI: Norma, « Casta Diva »

DONIZETTI: Lucia di Lammermoor, Introduction – Scène « Regnava nel silenzio… Quando rapito in estasi »

ROSSINI: Otello, »Assista a piè d’un salice »

VERDI: Traviatta, Prélude de l’acte 1, « Teneste la promessa… Addio del passato »,

LEONCAVALLO: Pagliacci, Intermezzo

PUCCINI: La Bohème, « Quando m’en vo’ »

MASCAGNI: Cavalleria Rusticana, Intermezzo

PUCCINI: Gianni Schicchi, « O mio babbino caro »

L’Opéra Club de Paris Mario Lanza souhaite à Floria Rosimiro une longue et belle carrière de cantatrice, et adresse ses plus chaleureuses félicitations au maestro Stéphane Catalano et à ses musiciens pour cette belle soirée.

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Forum des associations franco-italiennes

juin 20th, 2012 par Alain Fauquier


L’Opéra Club de Paris Mario Lanza a tenu un stand au 8ème Forum des associations franco-italiennes organisé par le magazine Focus In qui publie mensuellement une « Lettre d’info du portail des associations« .

Ce Forum s’est déroulé le samedi 23 juin 2012, Boulevard Auguste Blanqui, Paris 13ème (Métro Place d’Italie), de 10h à 18h.

Une cinquantaine d’associations franco-italiennes ont présenté leurs activités culturelles, artistiques, sociales…

Les visiteurs ont ainsi pu découvrir toutes les facettes de l’Italie d’hier et d’aujourd’hui.

Les associations « Emilie-Romagne » et « Fratellanza Reggiana » ont proposé des cafés et des apéritifs solidaires pour recueillir des fonds destinés à aider à la reconstruction de cette région récemment sinistrée par des séismes.

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Concours de chant Mario Lanza à Manhattan

avril 25th, 2012 par Alain Fauquier


Un Concours de chant Mario Lanza présidé par la soprano Elaine Malbin qui chanta à l’âge de 20 ans avec Mario Lanza, deux mémorables duos d’opéra pour RCA Victor, a été organisé par Mort and Ray Productions en collaboration avec The Mario Lanza Institute, le dimanche 27 Mai 2012 à New York.

Ce concours a eu lieu en plein air sur Broadway Bd à la hauteur de la 86ème rue dans Manhattan.

Il a débuté à 14h00.

Le lauréat de la catégorie « hommes », réservée aux ténors et barytons, a reçu le « Prix Mario Lanza » et la lauréate de la catégorie « femmes » réservée aux sopranos, a reçue le « Prix Elaine Malbin ».

Selon le règlement, 15 concurrents au maximum ont concouru dans chaque catégorie.

Chaque concurrent avait à préparer deux arias.

Un accompagnateur professionnel était mis à leur disposition.

Un jury a désigné le lauréat de chaque catégorie.

Les lauréats ont reçus chacun 250 dollars et et la possibilité de chanter aux festivités de « San Gennaro » dans le quartier de Little Italy de New York en septembre 2012.

Le règlement de ce concours et le formulaire d’inscription ont pu être téléchargés sur le site de Mort and Ray Productions www.mortandray.com.

Les concurrents devaient adresser leur dossier avant le 14 mai 2012.

Les dossiers ont été enregistrés par ordre d’arrivée.

Elaine Malbin

La soprano Elaine Malbin qui fit une belle carrière de cantatrice, enregistra le 11 avril 1950 avec Mario Lanza pour RCA Victor, à l’âge de 20 ans, le duo « Vogliatemi Bene » de l’acte 1 de Madame Butterfly de Puccini et le « Brindisi » de l’acte 1 de La Traviata de Verdi.

L’orchestre était dirigé par le maestro Constantine Callinicos.

Elaine Malbin était ce que l’on appelle « une enfant prodige ».

Elle fit ses débuts en concert à l’âge de 14 ans à New York, sa ville natale. A 16 ans, elle remporta un concours de chant à New York pour NBC qui la produisit dans des émissions lyriques radiodiffusées dans tout le pays.

Elle devint « la » star de deux émissions: « Serenade to America » et  « Music in the Air » où elle était l’invitée du baryton Robert Merrill.

Après avoir produit avec succès « Carmen » pour la télévision, CBS décida de produire « La Traviata ».

Elaine Malbin, alors âgée de 19 ans, passa une audition en même temps que plusieurs stars du Met, dont rien de moins que Licia Albanese et Dorothy Kirsten qui devaient plus tard, donner la réplique à Mario Lanza dans deux de ses films.

Bien que plus jeune qu’elles, Elaine Malbin obtint le rôle de Violetta. Le rôle de Germont était tenu par le célèbre baryton Lawrence Tibbett. L’orchestre était conduit par le maestro Fausto Cleva.

Son interprétation de Violetta à la télévision lui ouvrit toutes grandes les portes de sa future carrière à l’opéra.

Bien qu’étant très jeune et néophyte, la critique fut très élogieuse et elle reçut des offres du New York City Opera qu’elle s’empressa d’accepter.

Les rôles proposés allaient de Liu dans Turandot (Puccini) à Micaella de Carmen (Bizet), en passant par Zerlina de Don Giovanni (Mozart) ou Musetta de La Bohème (Puccini). Le Met lui proposa aussi des rôles qu’elle jugea moins intéressants que ceux du NYC Opera.

Avec le recul elle dit avoir regretté son choix, car c’est à ce moment précis que le nouveau et « magique » directeur du Met, Rudolf Bing prit ses fonctions. (Sir Rudolf Bing, anobli par la reine Elizabeth en 1971,  devait en effet donner un nouveau souffle au Metropolitan Opera, dont il restera 22 ans directeur général).

Simultanément, une autre proposition de contrat allait lui parvenir de RCA Victor pour la réalisation de plusieurs enregistrements d’opérettes: Naughty Marietta, The Merry Widow et The Firefly.

Dans son film The Toast of New Orleans, Mario Lanza chante avec Kathryn Grayson les duos de La Traviata et de Butterfly. Mais ces enregistrements étant la propriété de la Metro Goldwyn Mayer, RCA Victor voulut réaliser ses propres enregistrements.

La soprano Dorothy Kirsten ayant quitté RCA pour Columbia, c’est Elaine Malbin qui fut choisie pour enregistrer ces deux duos avec Mario Lanza.

Dans ses mémoires elle raconte avec quelle gentillesse elle fut accueillie et traitée par Mario Lanza qui tournait alors son film The Great Caruso.

Affable et très prévenant, Mario Lanza la présenta à son Manager Sam Weiler et à de nombreuses personnalités du milieu artistique. Mario Lanza et Elaine Malbin avaient un ami commun, le maestro Peter Herman Adler, directeur artistique de NBC, que Mario Lanza avait fait venir à Hollywood pour diriger les séquences d’opéra du film.

« Nous avons réalisé deux ou trois prises de chaque duo dont certaines ne sont jamais sorties en disque » devait déclarer Elaine Malbin qui ajoute: « Aujourd’hui j’aimerais bien pouvoir écouter ces autres prises ».

Après son succès dans La Traviata pour CBS, Samuel Chotzinoff lui signa deux contrats: un contrat pour enregistrer avec RCA Victor Red Seal, et un contrat pour filmer plusieurs opéras à la télévision. C’est ainsi qu’elle réalisa pour la télévision: Paillasse, Suor Angelica (Soeur Angélique), Madame Butterfly et Salome de Richard Strauss.

Pendant de nombreuses années Elaine Malbin a présidé avec Kathyn Grayson et Licia Albanese, le Concours international de chant Mario Lanza de Philadelphie.

Depuis la disparition de Kathryn Grayson en février 2010 et les difficultés de plus en plus grandes de Licia Albanese pour se déplacer (elle est aujourd’hui âgée de 99 ans), Elaine Malbin préside seule ce concours.

Elaine Malbin dit avec une pointe d’humour: « Malgré ma longue carrière à l’opéra, je reste convaincue que ma notoriété restera à jamais associée aux deux enregistrements que j’ai réalisés avec le grand Mario Lanza.

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Mario Lanza sur Radio Aligre

mars 17th, 2012 par Alain Fauquier


Affiche 15 et 22 avril 2012

L’histoire de la vie de Mario Lanza est des plus romanesques. C’est l’histoire flamboyante et tragique d’une voix sublime et d’un destin hors du commun.

Doté de l’une des plus belles, sinon de la plus belle voix naturelle de ténor lyrique et dramatique du 20ème siècle, Mario Lanza était un artiste fascinant et un chanteur hors pair qui sublimait tout ce qu’il chantait.

En 14 ans de carrière il était devenu une immense star planétaire.

Il a donné des shows devant des dizaines de milliers de personnes, réalisé en 7 ans 520 enregistrements dont 245 lors du Mario Lanza Show, sponsorisé par Coca-Cola. Un grand nombre de ces enregistrements a donné lieu à l’édition de 33 magnifiques albums sous le prestigieux Red Seal label (Sceau Rouge, réservé aux plus grands artistes de RCA Victor), vendu des disques par millions, triomphé dans plus de 162 concerts à guichets fermés dans des salles immenses et tourné 7 films.

Avec ses films, dont le mémorable The Great Caruso, Mario Lanza a apporté au grand public, plus qu’aucun autre chanteur avant ou après lui, le prestige et le romantisme de l’opéra.

Lorsqu’il s’aventura dans la mélodie populaire, il remporta dans ce domaine, disques d’or sur disques d’or, face à des crooners de premier plan tels que ses amis Frank Sinatra, Frankie Laine, Dean Martin ou Perry Como, ce qui était, et demeure encore exceptionnel pour un artiste classique.

En 1949 Arturo Toscanini proclamera haut et fort que « Mario Lanza est la plus grande voix du 20ème siècle ». Admiré par ses pairs, Mario Lanza a inspiré la carrière de plusieurs générations de chanteurs, hommes et femmes dont celle des « Trois Ténors ».

L’actualité de ce ténor incomparable persiste de nos jours. On assiste même, 48 ans après sa mort tragique, à une renaissance de son mythe, comme l’avait prédit en 1959 l’illustre baryton Lawrence Tibbett: « Dans 50 ans le monde entier reconnaitra en Mario Lanza le grand artiste qu’il était ! »

Les sites internet qui lui sont dédiés ne cessent de se développer. Des hommages lui sont rendus à travers le monde par de grands artistes sous forme de concerts, de DVD, ou d’albums qui lui sont dédiés.

A Philadelphie, sa ville natale, un boulevard et un parc portent son nom. Le 7 octobre a été déclaré « Jour Mario Lanza » et une plaque de bronze a été fixée sur le trottoir devant l’Academy of Music (L’opéra de Philadelphie).

Un panneau de la ville signale la maison où il est né.

Sur le Hollywood Walk of fame, il y a deux étoiles à son nom et à Palm Springs, une étoile a été déposée en 1998 à côté de celle de Frank Sinatra.  A Pavie (Italie), un parc porte son nom, tandis qu’à Londres une plaque au nom de Mario Lanza a été fixée au dos d’un fauteuil d’honneur du Royal Opera House, et une plaque de bronze a été déposée devant l’entrée du Royal Albert Hall.

Mario Lanza est né en 1921, l’année de la mort de Caruso. Cette naissance serait probablement passée inaperçue si une génération plus tard, Mario Lanza n’allait être considéré comme le successeur de Caruso.

Enfant unique d’un couple modeste d’immigrants Italiens, Mario Lanza voit le jour le 31 janvier 1921 dans le quartier populaire et pittoresque de Little Italy (La petite Italie), dans le sud de Philadelphie.

Passionnés d’opéra, les parents de Freddie possèdent une importante collection de 78 tours, et le futur Mario Lanza sera bercé par les plus grandes voix de son temps : Tito Schipa, Giacomo Lauri-Volpi, Aureliano Pertile, Beniamino Gigli… et bien sûr par celle du ténor des ténors, l’incarnation du chant par excellence, Caruso, qui sera son idole, et à qui il sera constamment comparé jusqu’à sa mort prématurée.

A l’âge de 7 ans, aux dires de ses parents, le jeune Freddie écoutera 27 fois de suite un disque de Caruso sans bouger de son siège. La voix de Caruso sera pour le jeune garçon une drogue.

Il écoutera les disques de Caruso et les réécoutera sans cesse pour s’enivrer de cette voix magique. A l’âge de 15 ans il connaîtra par cœur 52 arias et sera capable d’en discuter savamment avec les professionnels de l’opéra.

Puis, un jour, à l’âge de 16 ans il déclare à ses parents qu’il ne veut pas devenir avocat comme le souhaite sa mère, mais ténor d’opéra. Et pour appuyer ses dires, Freddie se met à projeter des notes aigues d’une pureté et d’une puissance inouïe. Son père qui s’y connait quelque peu en voix dira qu’il a pleuré d’émotion en entendant la pureté de ces notes et la puissance de la voix de son fils.

Ses parents lui feront prendre des cours de chant, d’abord avec Antonio Scarduzzo, un baryton du Metropolitan Opera, puis avec une ex-cantatrice, Irene Williams. Tous deux se trouveront rapidement désemparés devant les dons exceptionnels de leur élève. Consciente qu’elle détenait entre ses mains un prodige, Irene Williams va le faire auditionner par le célèbre Maestro Serge Koussevitzky, directeur du Philharmonique de Boston, à l’occasion de son passage à Philadelphie pour une série de concerts.

Lors de son audition à l’Académie Nationale de Musique de Philadelphie, Freddie chante pour le Maestro le grand air de Paillasse « Vesti la giubba ». A la fin de l’aria, Koussevitzky se lève d’un bond de sa chaise, prend le jeune garçon dans ses bras, l’embrasse sur les deux joues et s’exclame stupéfait : « Quelle extraordinaire voix ! C’est Caruso ressuscité ! »

Koussevitzky va faire obtenir à Freddie une bourse pour étudier le chant à Tanglewood, ce haut lieu de la musique aux Etats-Unis, où étudièrent aussi d’autres célébrités, comme la soprano américaine Beverly Sills, et où il chantera en août 1942 lors du festival d’été, pour la première fois, sous le pseudonyme de Mario Lanza. Il prendra officiellement le nom de Mario Lanza le 7 octobre 1948.

Confié par le Maître, aux mains expertes de ses assistants les Maestros Leonard Bernstein et Luka Foss, Mario Lanza chante le rôle de Fenton dans Les Joyeuses Commères de Windsor d’Otto Nicolaï, et celui de Rodolfo dans l’acte III de La Bohème de Puccini.

A l’issue de ces représentations, le maestro Boris Goldovsky qui conduisait l’orchestre, déclarera : « La voix qui sortait de cette gorge était éblouissante, inoubliable… Elle semblait provenir d’un autre monde ! » Koussevitzky ajoutera : « Ce garçon a une voix de celles que l’on n’entend qu’une fois par siècle ! »

Noel Strauss, sévère critique musical, écrira dans le New York Times : « La révélation de la saison fut sans conteste le jeune ténor Mario Lanza, âgé de seulement 21 ans.

Peu de chanteurs actuels sont capables de rivaliser avec lui en termes de beauté de voix et de puissance. Il pourrait déjà, s’il le voulait, intégrer le Metropolitan Opera ! »

Mais l’Amérique est en guerre contre le Japon. Mario Lanza est incorporé dans l’Armée de l’Air le 5 janvier 1943. Affecté au Théâtre aux Armées, il chantera de base en base de nombreux airs d’opéra pour les GI dans le spectacle « On The Beam » où il fera sensation. Il chantera aussi dans le Chœur de « Winged Victory » (Victoire Ailée) qui donna 212 représentations à Broadway.

De passage à Hollywood où le show « Winged Victory » doit être filmé par le réalisateur George Cukor pour Twentieth Century Fox, le soldat Lanza, 23 ans, va se faire remarquer dans des soirées où il sera invité par des stars. Chez Frank Sinatra, il chantera un soir de 23 heures à 7 heures du matin devant des célébrités éblouies.

L’acteur Walter Pidgeon, baryton de formation, dira : « La voix que j’ai entendue hier soir est exceptionnelle, bien supérieure à tout ce que j’ai entendu jusqu’ici, y compris Carusoet Gigli ! »

Maria Margelli, accompagnatrice de la grande basse italienne Ezio Pinza, dira : « J’ai entendu toutes les plus grandes voix. Mais le jour où j’ai entendu Mario Lanza, je sus que j’avais entendue la plus grande de toutes.»

Démobilisé le 29 janvier 1945, Mario Lanza épousera le 13 avril Betty Hicks, la sœur d’un camarade de régiment, qui lui donnera quatre enfants et mourra cinq mois après lui à l’âge de 36 ans le 11 mars 1960.

Du 24 octobre 1945 au 20 février 1946, il chantera des arias et des duos d’opéra dans l’émission de radio « Great Moments in Music », diffusée dans tous les Etats-Unis, où il remplace le célèbre ténor Jan Peerce.

Mario Lanza prendra des cours de chant à New York avec le fameux Enrico Rosati qui fut, entre autres, le professeur de Giacomo Lauri-Volpi et de Beniamino Gigli. Lors de son audition, Rosati s’arrêtera de jouer et dira la larme à l’œil : « Vous recherchez un professeur de chant. Mais personne ne pourra vous apprendre à chanter, car vous avez déjà eu le meilleur professeur de tous… Dieu ! ».

Sa formation avec Rosati fut courte (15 mois), mais intense et suffisante compte tenu des prédispositions et de la musicalité innée du jeune homme.  « Mario Lanza fut mon dernier élève, dira le Maître (72 ans). Lorsque j’ai entendu ses aigus lors de sa première audition, j’ai failli avoir une apoplexie. Il avait la plus belle voix qu’il m’ait jamais été donné d’entendre ! »

Engagé par les Concerts Columbia, Mario Lanza triomphera aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique et en Europe. Il donnera dans sa courte carrière plus de 300 concerts à guichets fermés dans des salles immenses, dont 86 concerts avec le « Bel Canto Trio », de juillet 1947 à mai 1948, où il aura pour partenaires George London, baryton-basse et Frances Yeend, soprano, qui feront tous deux, et particulièrement George London, de grandes carrières à l’opéra.

Mario Lanza fut le premier ténor à donner des concerts géants, comme les 6 et 7 juillet 1946 au Grant Park de Chicago où il attira, sur son seul nom,
130 000 spectateurs en deux soirées, et il n’avait que 25 ans !

Voici ce qu’écrit Claudia Cassidy, critique musical, dans le Chicago Sunday Tribune :

« Mario Lanza est la plus sensationnelle découverte de l’année. Il chante pour l’incontestable raison qu’il est né pour chanter. Il a une voix de ténor naturelle splendide qu’il utilise par instinct. Tout ce qui émane de sa voix et de sa personnalité est impossible à apprendre. Il sait de façon innée accentuer une ligne mélodique pour l’enrichir et faire tressaillir le public. Il sait pourquoi l’opéra est un drame musical. Sa voix est extraordinaire. Quand il attaque « Celeste Aïda », l’intensité dramatique est présente telle que l’a écrite Verdi, avec un pianissimo qui enfle crescendo. Son interprétation est magnifique et la foule l’acclame, tandis que visiblement satisfait, mais sans plus, il s’essuie les sourcils. »

Mario Lanza impressionnera si fortement le nouveau Président des Etats-Unis Harry Truman, lors de l’émission Great Moments in Music, que celui-ci l’invitera à trois reprises pour chanter devant ses invités de marque, dont une fois à Blair House, lors d’une réception de 1800 personnes.

Puis vint le concert du destin, celui qui allait le détourner de sa trajectoire initiale vers les scènes d’opéra. Le 27 Août 1947, Mario Lanza chante au Hollywood Bowl de Los Angeles, Temple mythique de la Musique aux Etats-Unis, où se produisent, en plein air, encore aujourd’hui, les plus grands chanteurs.

Ce concert ne figurait pas dans son planning. Il a été ajouté. Mario Lanza est appelé à remplacer au pied levé le ténor Ferruccio Tagliavini, indisponible. Pour Mario Lanza, c’est un concert de plus qu’il va entreprendre avec le même enthousiasme que les précédents. L’orchestre est dirigé par le grand Maestro de Philadelphie, Eugène Ormandy.

Mais ce soir là, dans le public du Hollywood Bowl, il y a un homme important. Cet homme c’est le fameux Louis B. Mayer, président-fondateur de la toute puissante Métro-Goldwyn-Mayer, le plus grand studio de cinéma d’Hollywood.

Mayer est aussi un connaisseur et un fan d’opéra, et lorsqu’il entend Mario Lanza, il est subjugué, comme le public et la Presse, par la voix sublime qu’il vient d’entendre. L’interprétation d’André Chénier, « Un di all azzurro spazio », est saluée par une standing ovation de 12 minutes.

A la fin du concert, la larme à l’œil, Mayer se précipite dans les coulisses et propose à Lanza de l’engager. Le contrat qu’il offrira trois jours plus tard au jeune ténor est tellement avantageux qu’aucun artiste n’aurait jamais osé le refuser.

Le lendemain de ce concert on peut lire dans le Los Angeles Daily News : « Mario Lanza a électrisé l’auditoire qui l’a longuement acclamé, il a une voix splendide qu’il utilise avec intelligence et un art consommé. Déjà correctement développée, elle apparait comme une voix exceptionnelle. »

La soprano Olivia Stapp qui chanta avec Carlo Bergonzià la Scala de Milan, et qui est depuis 2007 directrice de l’Opéra de San José en Californie, dit : « Mario Lanza avait une voix extraordinaire, mais ce qui le distinguait des autres grands ténors, c’est la poésie qu’il mettait dans son chant. Et c’est cette poésie, véhiculée par une voix extraordinaire, qui électrisait instantanément les auditeurs.»

Avant la mise en chantier de son premier film That Midnight Kiss, (Le Baiser de Minuit), dont le tournage ne commencera qu’en novembre en raison de la grossesse de sa partenaire la soprano Kathryn Grayson, Mario Lanza chantera les 8 et 10 avril 1948 « Madame Butterfly » à l’opéra de la Nouvelle Orléans sous la direction du Maestro Walter Herbert.

Ces deux représentations seront saluées par des standing ovations. Les critiques enthousiastes déclareront « n’avoir jamais vu ni entendu un aussi beau ténor romantique ! ». « Mario Lanza a chanté avec panache. Il a une voix splendide, riche, resplendissante, qu’il utilise avec intelligence et qui donne de l’émotion ».

Avec Mario Lanza, Hollywood découvre une étoile de première grandeur. Pour la première fois dans l’histoire du 7ème Art, un ténor d’opéra va devenir une des têtes d’affiches les plus payées et les plus convoitées du monde du cinéma.

Dès la sortie de son premier film « That Midnight Kiss », le succès est immédiat. C’est la première fois qu’un aria, en l’occurrence Celeste Aïda, est chanté en entier dans un film.

Toscanini dira : « On a l’impression que Verdi et Puccini ont écrit leurs opéras spécialement pour Mario Lanza ! ».

Le film suivant, « The Toast At New Orleans » (Le Chant de la Louisiane), plus riche encore en séquences d’opéra, confirmera ce succès sans précédent.

Si la MGM savait qu’elle avait engagé un ténor exceptionnel, personne n’avait imaginé un pareil impact sur le public.

Aussi on s’empresse de réaliser un troisième film. En 1951, alors que son troisième film, Le Grand Caruso, qui lui donnera la gloire internationale, n’est pas encore sorti dans les salles, Mario Lanza entreprend aux Etats-Unis et au Canada, une nouvelle série mémorable de 22 fabuleux concerts à guichets fermés destinés à faire la promotion du film.

Voici ce que dit son accompagnateur, Constantine Callinicos : « A Philadelphie sa ville natale, la salle de l’Académie de Musique (le plus ancien opéra des Etats-Unis, 2 897 places) est comble elle aussi. Mario chante sans micro. Pour ce récital on a installé 400 chaises sur la scène et de nombreuses personnes se tiennent là aussi debout dans les coins et contre les murs de la salle. La police, pour des raisons de sécurité, refuse de faire entrer plus de monde.

Le prix habituel des places était de 5 dollars, mais de nombreuses places se sont vendues au marché noir à 40 et 50 dollars, soit 800 à 1 000 dollars actuels. Et il en sera ainsi durant toute la tournée de concerts. Partout où nous passions, ce n’était qu’ovations, ovations et encore ovations ».

A Omaha, dans le Nebraska, il chante toujours sans micro dans un immense auditorium de 10 000 places plein à craquer. Constantine Callinicos, son accompagnateur, dira : « Tous ceux qui ont entendu Mario ce soir là n’auraient jamais accrédité la rumeur selon laquelle la grande dimension de sa voix était due aux ingénieurs du son ! » « La critique est dithyrambique. Aucun chanteur d’opéra n’a jamais été autant acclamé, ni autant payé. »

En raison de sa popularité, il ne peut plus faire un pas dans la rue sans être assailli par des nuées d’admirateurs et d’admiratrices souvent hystériques qui le bousculent, veulent le toucher, l’embrasser. Parfois même il est poursuivi en voiture. A chaque fois la Police doit intervenir pour l’aider à s’extirper de ces cohues. Et cette situation ne fera qu’empirer après la sortie de son film Le Grand Caruso.

Pour ces 22 concerts, Mario Lanza reçoit la somme exorbitante de 177 200 dollars (plus de trois millions et demi de dollars actuels). Simultanément, il reçoit de RCA un premier chèque de 746 000 dollars de royalties pour une période de dix mois (le plus gros chèque jamais versé à un artiste en ce temps là). RCA voit ses ventes de disques et ses bénéfices voler de record en record. Quelques mois plus tard, Lanza allait recevoir de RCA un nouveau chèque de 1 100 000 dollars.

En cinq ans, Mario Lanza gagnera plus de 5 millions de dollars (environ 100 millions de dollars actuels). Des cachets et royalties considérables que seules les industries du cinéma et du disque peuvent offrir à un artiste d’exception et qui sont sans commune mesure avec ce qu’il aurait pu gagner en chantant au Met ou à La Scala où les cachets des plus grandes stars du Met ne dépassaient pas 1000 dollars par représentation.

Le retour à Los Angeles, et avant 3 nouveaux concerts à Honolulu où il compte aussi prendre quelques jours de vacances avec plusieurs amis dont le grand acteur Tyrone Power et son épouse l’actrice Linda Christian, Mario Lanza, va se montrer d’une grande générosité.

Pour ses parents qu’il adore et qu’il a fait venir à Hollywood, il achète une jolie villa équipée surplombant l’océan, dans le quartier huppé de Pacific Palisades. A Betty, son épouse, il offre des bijoux et un superbe manteau en vison. Pour ses amis, il achète deux douzaines de montres en or de 14 et 18 carats au dos desquelles il fait graver : « With love » (Affectueusement) Mario. A ses amis les plus proches, il offrira même de superbes voitures. Enfin, il se fera plaisir en s’offrant une montre de collection qui s’ajoute à celles qu’il possède déjà, et, comme il adore depuis toujours les animaux et en particulier les chevaux, il s’achète un cheval de course.

Mario Lanza avait de nombreux points communs avec Caruso. Pas seulement par la voix, mais aussi par sa grande générosité et sa sollicitude envers les moins fortunés. Chaque fois que l’occasion se présentait, il chantait spontanément et gratuitement, sans calcul ni arrière pensée, comme ce fut le cas notamment, pour des gens modestes au Mexique et en Italie. On se souvient aussi qu’il avait envoyé à ses parents, l’intégralité de son premier cachet, soit 250 dollars.

Ses revenus considérables de ténor superstar vont lui permettre de vivre sur un très grand pied. Sa dernière villa, louée à Beverly Hills, au cœur d’une pinède, 355 St Cloud Drive, dans le quartier des stars de Bel Air, n’avait pas moins de 32 pièces, et celle qu’il louera à Rome en 1957 dans un quartier résidentiel, 56 via Bruxelles, la « Villa Badoglio », entourée d’un parc, était un palais de quinze pièces assorti de huit domestiques.  Ce luxueux Palais est depuis plusieurs années le siège de l’Ambassade de Chine en Italie.

RCA Victor qui, pour la première fois de son histoire, avait signé un contrat avec un inconnu le 15 mars 1945, voit ses ventes de disques et ses bénéfices battre tous les records. Ses disques se vendront par millions. Mario Lanza vend plus de disques que tout autre, y compris son ami Frank Sinatra. Outre le single « Be My Love », qui en 1968 c’était vendu à plus de 11 millions d’exemplaires (un exploit pour un artiste classique!), de nombreuses chansons seront composées spécialement pour lui qui feront le tour du monde. Sam Weiler, son impresario dira : « Mario Lanza transformait en or tout ce qu’il touchait ». En cinq ans il remportera 11 disques d’or et de nombreux trophées.

Sammy Cahn qui écrivit les textes de nombreuses chansons, notamment pour Frank Sinatra, dira : « Si vous n’avez entendu Mario Lanza qu’à travers des disques, des bandes magnétiques ou au cinéma, alors vous ne l’avez jamais entendu. Aucun appareil de reproduction ne peut retransmettre la beauté et la puissance d’une telle voix ! Elle vous sort les tripes du ventre ! Même si sa voix nous parait magnifique au disque, elle n’est qu’une pâle copie de la réalité.»

La Première de son troisième film, « Le Grand Caruso », a lieu au célèbre Chinese Theatre d’Hollywood le 29 mai 1951, en présence de la Presse et de tout le gotha d’Hollywood : Artur Rubinstein et les plus grands acteurs américains, Clark Gable, James Stewart, Lana Turner, Elisabeth Taylor, Jane Powell…

La salle est comble. Le film est salué par une interminable standing ovation. Dean Martin résume en trois mots la sensation ressentie par le public ébloui : « Mario crève l’écran ! » Le 10 juin 1951, Le Grand Caruso est projeté au Radio City Music Hall de New York, la plus grande salle de cinéma des Etats-Unis (5 882 places). 1 250 000 spectateurs verront le film dans cette salle au cours des dix premières semaines. La queue s’étendait jusqu’au Rockefeller Center. Le film sera distribué dans de très nombreux pays y compris dans les pays de l’Est et l’Union Soviétique.

Selon Johnny Green, directeur musical de la MGM, en 1968 Le Grand Caruso avait déjà rapporté 40 millions de dollars de bénéfices à la célèbre compagnie.

Et la carrière du film était loin d’être terminée. Le Grand Caruso fera plusieurs fois le tour du monde dans les salles de cinéma. Il est encore programmé à la télévision.

Le Grand Caruso se révèle être un monument cinématographique et musical. C’est le film le plus chantant. On y dénombre pas moins de 27 séquences chantées, dont 16 arias et duos, interprétés par Mario Lanza avec un exceptionnel brio.

Les plus grandes stars du Metropolitan Opera: Dorothy Kirsten, Jarmila Novotna, Blanche Thebom, Nicolas Moscona, Giuseppe Valdengo… sont choisies par le maestro Peter Herman Adler pour donner la réplique à Mario Lanza qui les a toutes éblouies. Le Grand Caruso pulvérise non seulement tous les records de recettes de l’année 1951, mais aussi tous les records au box-office du cinéma mondial. Ce film installe Mario Lanza au premier rang des plus grandes stars mondiales.

Le fils cadet de Caruso, Enrico Caruso Junior, très conscient de l’hommage exceptionnel que Mario Lanza a rendu à son père en le faisant revivre avec un spectaculaire éclat dans son film Le Grand Caruso, écrira dans sa biographie (« Enrico Caruso, My Father and My Family », Amadeus Press, Oregon, 1999) :

« C’est Mario Lanza qui a fait le succès du film. Avant Mario Lanza et après Mario Lanza, aucun ténor n’aurait pu incarner avec un tel talent vocal et une telle justesse de jeu, la vie de mon père. Mario Lanza est né en même temps qu’une douzaine de très grands ténors. Sa voix naturelle innée est parfaitement placée, avec un timbre splendide, un infaillible instinct musical manifestement absent chez la majorité des autres grands ténors. Sa diction parfaite n’était égalée que par Giuseppe Di Stefano. Sa façon de se donner entièrement dans son chant, son phrasé toujours juste et somptueux, des qualités avec lesquelles peu de chanteurs sont nés et que d’autres n’atteindront jamais. Nous ne devons pas oublier aussi que Mario Lanza excelle dans le double registre de la musique classique et de la musique populaire, un résultat bien au dessus du talent exceptionnel de mon père. Mario Lanza est mon ami. »

Le Maestro Peter Herman Adler dira : « Si Mario Lanza avait abandonné le cinéma pour se consacrer à l’opéra, aucun ténor n’aurait jamais osé se comparer à lui ! »

Le disque du film « Le Grand Caruso » est aujourd’hui encore, le seul disque d’opéra à s’être vendu à plusieurs millions d’exemplaires.

En juin 1951, Mario Lanza anime sa propre émission hebdomadaire de radio qui sera diffusée dans tout le pays jusqu’en septembre 1952: « The Mario Lanza Show », sponsorisée par Coca-Cola. Au cours de ces 69 émissions enregistrées en public le dimanche après-midi devant 1 200 personnes, il chantera quelque 245 arias et chansons et gagnera 5 300 dollars par émission, soit plus de 100 000 dollars actuels, ou 25 000 dollars… par chanson ! Car lors de chaque émission il ne chantait que quatre chansons, ses invitées en chantant deux.

Pavarotti dira : « Pour gagner beaucoup d’argent, il faut  d’abord être très célèbre et avoir aussi beaucoup de talent. »

Après Le Grand Caruso, la MGM souhaite revenir aux comédies musicales qui étaient en vogue à l’époque. Le studio lui impose un film au scénario ridicule qu’il ne veut pas tourner : Because You’re Mine (Tu es à moi). Ce scénario est tellement mauvais que Mario fait des pieds et des mains pour ne pas faire ce film. Il retardera le tournage le plus longtemps possible et entrera ouvertement en conflit avec son employeur.

Mais les chansons et arias du film qu’il a enregistrés sont excellents. Qu’il s’agisse de Granada, de Because You’re Mine (la chanson-titre), d’Addio alla Madre (Cavalleria Rusticana), de The Lord’s Prayer… Finalement, le film sera réalisé, et sera même un succès. Il fera l’objet de la « Royal Command » par la Reine Elizabeth.

A la suite d’un profond désaccord avec le metteur en scène de son cinquième film Le Prince Etudiant, Mario Lanza refusera, malgré l’insistance de ses proches de retourner aux studios et il sera révoqué par la MGM, dont Louis B. Mayer, son protecteur, avait été écarté.

Voici ce que disait Louis Mayer en 1952 : « Quand vous avez la chance d’avoir une orchidée très rare, vous ne la plantez pas au milieu de votre pelouse comme un pissenlit. Vous lui prodiguez les soins les plus affectueux et les plus attentifs. Sur la pelouse elle va mourir. Si j’étais resté à la tête de mon studio, studio que j’ai construit et développé pour en faire le plus grand du monde, il n’y aurait jamais eu de problème avec Mario Lanza. »

Mario Lanza sera remplacé par l’acteur Edmond Purdom qui chantera en playback avec la voix de Lanza, celui-ci ayant préalablement enregistré, magnifiquement, les chansons du film.

Malgré le talent de Purdom, le film ne sera pas un succès. Il lui manquait à l’évidence la présence physique et le charisme de Mario Lanza. En revanche, le disque RCA Victor du Prince Etudiant se vendra à plusieurs millions d’exemplaires et lui rapportera 3 disques d’or.

Révoqué en septembre 1952 par la MGM avec un énorme procès à la clé, Mario Lanza se voit privé de toute source de revenus. Il lui est interdit de tourner de nouveaux films, d’enregistrer de nouvelles chanson et de donner des concerts jusqu’à l’échéance de son contrat de 7 ans avec la MGM.

De plus il apprend que son impresario et homme d’affaires, Sam Weiler, a perdu, à la suite d’investissements hasardeux les sommes colossales qu’il avait gagnées et qu’il n’a pas payé une partie des impôts du ténor (200 000 dollars).

Incapable de s’acquitter de ce montant, le Fisc américain met les royalties du ténor sous séquestre. Au bord de la faillite, Mario Lanza entre alors dans une longue période de dépression. Il compensera son stress par l’abus de nourriture, d’alcool et par des incartades extra conjugales qui seront amplement commentées et amplifiées par la Presse people d’Hollywood.

En 1955, après trois années noires, Mario Lanza est sollicité simultanément par toutes les « Majors » (les plus grands studios de cinéma) : United Artists, Columbia, Paramount, Warner Bros, Twentieth Century Fox.

Il tournera « Serenade » pour Warner Bros. Un film, d’une durée de deux heures. Le film le plus riche jamais réalisé à ce jour en séquences d’opéra. Mario Lanza aura notamment pour partenaire Licia Albanese, la grande soprano italienne du Met, qui eut pour partenaires les plus grands ténors, Gigli, Di Stefano, Del Monaco, Jobin… et qui chanta sous la baguette de Toscanini. Elle donne la réplique à Lanza dans le duo du mouchoir d’Otello (un « must », voir le CD « Mario Lanza, Arias and Duets », RCA Victor – Sony BMG).

Elle fut émerveillée par la puissance de sa voix et la force de son interprétation. Elle disait, parlant de Lanza : « Sa voix avait la puissance de Caruso et la douceur de Gigli. Mon cœur se brisa quand il mourut.  » Elle ajoutera : « Mario Lanza était incroyable ! Il pouvait imiter à s’y méprendre non seulement Sinatra, Louis Armstrong ou Dean Martin, mais aussi tous les chanteurs d’opéra, Martinelli, Schipa, Gigli, Caruso… et même la basse Ezio Pinza ! »

Drôle et plein d’humour, il s’amusait à imiter au téléphone des stars, des producteurs, des metteurs en scène et des journalistes, à qui il faisait des farces cocasses. Les anecdotes foisonnent à ce sujet.

La grande soprano Renata Tebaldi viendra lui rendre visite sur le plateau de Sérénade. Elle aura la larme à l’œil en écoutant son interprétation de Nessun dorma, et dira : « Mario Lanza avait la voix d’un ange, mais quand il chantait à pleins poumons ça déménageait ! »

Le 17 mai 1957, après avoir donné la veille une grande fête pour sa famille et ses amis au Waldorf Astoria de New York, Mario Lanza, sa femme et leurs quatre enfants, embarquent sur le paquebot Giulio Cesare et quittent les Etats-Unis pour l’Italie.

Onze jours plus tard, sur le port de Naples, Mario Lanza et sa famille seront accueillis, par une foule en liesse. De grands calicots souhaitent la bienvenue en Italie au successeur de Caruso.

Le fils cadet de Caruso invitera Mario Lanza chez lui et l’honorera de la prestigieuse récompense « Enrico Caruso Award ». L’Italie fêtera Mario Lanza comme l’enfant prodige qui revient au pays. Plusieurs récompenses lui seront décernées, dont « Il Maschero d’oro » (le masque d’or) qui honore l’artiste qui a le plus contribué à faire connaître dans le monde le Bel Canto et la musique populaire italienne.

Mario Lanza sera fait « Citoyen d’honneur » de la ville de Naples.

A Cinecittà, il tournera deux films: « Arrivederci Roma » (Les Sept Collines de Rome – 1957) et « Come prima » ou « For The First Time » (La fille de Capri -1958). Il enregistrera dans les studios « Angelico » du Vatican et de Cinecittà, une soixantaine de chansons qui donneront naissance à de magnifiques albums dont deux « must » : « Mario at his best » et « Mario Lanza sings Caruso Favorites ».

Lorsqu’il enregistra sur la scène de l’opéra de Rome des arias pour son film Come Prima  (Titre américain : For The First Time), il fit bondir d’enthousiasme et d’émotion les musiciens de l’orchestre, eux qui avaient tout vu et tout entendu et qui nourrissaient quelques préventions à l’égard de la « star américaine de cinéma », encore jamais entendue par eux en spectacle vivant.

Riccardo Vitale, directeur artistique de l’Opéra de Rome, qui avait assisté à ces enregistrements, s’empressera de lui proposera de faire l’ouverture de la saison 1960/1961 à l’Opéra de Rome.

Simultanément, il recevra du Maestro Victor de Sabata, directeur de la Scala de Milan, qui le sollicitait depuis plusieurs années, une proposition pour Tosca  ou pour tout autre ouvrage qu’il souhaiterait interpréter.

En 1957 et 1958, Mario Lanza donnera une série de concerts en Europe : Angleterre, Ecosse, Pays de Galles, Belgique, France, Pays-Bas, Allemagne. Le 18 novembre 1957, il chantera au Palladium de Londres en présence de la Reine Elisabeth d’Angleterre, de la famille royale et de 2 300 spectateurs, pour le Gala de charité du Variety Club où il est « la » star devant deux autres célébrités, Judy Garland et Count Basie.

Le public qui ne l’avait jamais entendu « in live » est stupéfait par la puissance et la qualité de la voix. La presse londonienne est enthousiaste et unanime. The News Chronicle : « La voix de Mario Lanza en concert n’est rien de moins que splendide »

Pour le concert du 16 janvier 1958, au Royal Albert Hall de Londres, on vendit même des billets pour des places sur la scène. Mario Lanza chante sans micro devant 8000 personnes entassées dans cette caverne immense à l’acoustique déplorable où la voix peut se perdre et devenir inaudible, comme cela arriva à Dietrich Fischer-Dieskau.

Ce concert, le seul enregistré de cette tournée européenne, fut un triomphe : l’homme Lanza s’y révélait, en parlant avec intelligence, gentillesse et espièglerie, créant un lien évident et émouvant avec le public. (Mario Lanza Live from London). Le ténor Nicolaï Gedda, présent dans la salle, déclare: « C’est la plus grande voix que j’aie jamais entendue ! »

Richard Bonynge, directeur de l’opéra de Londres, et son épouse, la soprano Joan Sutherland, qui assistaient à ce concert, déclareront : « Nous savions que dans les films la voix est amplifiée, mais nous ne nous attendions pas à entendre une voix d’une pareille dimension ni d’une telle musicalité. Nul doute que Mario Lanza aurait pu faire une fantastique carrière à l’Opéra ».

C’est au cours de cette tournée de concerts que la santé du ténor va se dégrader progressivement même si les spectateurs ne s’en rendirent pas compte car « sa voix était plus belle, plus sombre et plus riche que jamais », comme le dira Callinicos, son accompagnateur, qui ajoutera : « Elle me donnait le frisson ! ».

On peut simplement constater, comme on peut le voir sur Youtube lors du concert au Palladium de Londres, qu’il n’arrêtait pas de se balancer d’une jambe sur l’autre, car une phlébite le faisait souffrir. Le professeur de médecine consulté à Hambourg confirmera la présence d’une phlébite dans sa jambe droite, constatera une hypertension artérielle avec un maxima à 29 et un cœur fatigué. Il lui conseillera de se ménager d’urgence et très sérieusement, à défaut de mourir dans l’année.

Mario Lanza vivait, c’est bien connu, à 100 à l’heure. Jeff Rense, un de ses biographes, dira: « C’est comme si deux ou trois hommes cohabitaient à l’intérieur du même corps. » Sa vie professionnelle était depuis dix ans un incessant tourbillon. Entre la promotion des films qui se succédaient, les tournages qui s’enchainaient, les émissions de radio et de télévision, les très nombreux enregistrements pour RCA, et les tournées de concerts, il n’avait que trop rarement le temps de prendre du repos.

A une journaliste, en l’occurrence la célèbre Hedda Hopper, qui lui demandait en 1956 pourquoi il n’était toujours pas propriétaire d’une résidence, il répondit : « Je n’ai jamais eu encore le temps de rechercher la villa de mes rêves ! »

A ce surmenage physique et nerveux, il faut ajouter les nombreuses cures d’amaigrissement, obligatoires avant chacun de ses films. Plus il perdait rapidement du poids, et plus il en regagnait, c’est un phénomène bien connu. Ces diètes trop souvent répétées étaient pour lui une violente torture physique qu’un être humain ne peut supporter longtemps sans mettre gravement sa santé en danger.

Le concert de Paris sera écourté et ceux de Hambourg et de Baden-Baden seront annulés.

Hospitalisé pour des examens médicaux à la clinique Valle Giulia de Rome, Mario Lanza mourra subitement d’un arrêt cardiaque consécutif à sa phlébite, au moment où il s’apprêtait à quitter la clinique le 7 octobre 1959. Il avait à peine 38 ans.

Une infirmière le découvrira inanimé. Il était assis sur un fauteuil à côté de son lit avec sur ses genoux un disque qu’il venait de dédicacer. Il attendait son chauffeur pour le conduire chez lui.

La veille de sa mort, il avait chanté pour le personnel de la clinique et les malades, « Come Prima » et « E lucevan le stelle ». Puis, exténué il était retourné dans sa chambre s’allonger sur son lit.

Gigantesque dans la mort comme dans la vie, Mario Lanza aura trois funérailles grandioses à Rome, Philadelphie et Hollywood où il sera inhumé dans la crypte de la chapelle du Holy Cross Cemetery à Culver City. Son épouse Betty repose à ses côtés. Elle ne surmontera pas la mort de son mari et mourra cinq mois après lui, le 11 mars 1960, à l’âge de 36 ans, d’une surdose de tranquillisants. Elle sera inhumée avec la modeste alliance que Mario lui avait achetée en avril 1945 pour 6,95 dollars et qu’elle n’avait jamais quittée.

Leur fille aînée, Colleen, dira : « Maman est morte le 7 octobre 1959, le jour de la mort de papa »

Mario Lanza était admiré par ses pairs : Tito Schipa, Robert Weede, Robert Merrill, Dorothy Kirsten, Giuseppe Di Stefano, Carlo Bergonzi, Alfredo Kraus, Lawrence Tibbett, Ezio Pinza, Oreste Kirkop, Richard Tucker et bien d’autres.

Maria Callas dira : « Tant au niveau de la voix que de la technique, Mario Lanza était un génie ». Elle regrettera de n’avoir jamais eu l’opportunité de chanter « avec la plus belle voix qu’elle eut jamais entendue ».

Deux grands « anciens » et non des moindres, Renata Tebaldi et Jussi Bjoerling, déclarèrent ne pas pouvoir écouter la voix de Lanza, que Tito Schipa qualifiait de « don du ciel », sans avoir les larmes aux yeux. Tous deux lui rendirent visite à Hollywood.

De très nombreux chanteurs, à commencer par les « Trois Ténors », Pavarotti, Domingo et Carreras, déclareront avoir eu leur vocation inspirée par Mario Lanza. Tous admireront ses interprétations passionnées, son emprise sur l’auditoire, son timbre splendide, ses aigus aisés et ses médiums sombres et cuivrés, sa diction parfaite et surtout l’extraordinaire émotion dégagée par sa voix unique.

En 1982, Luciano Pavarotti dira : « La voix de Mario Lanza était sensationnelle ! Pas seulement magnifique, sensationnelle ! Depuis que Mario Lanza est mort, Caruso n’a plus de successeur, il n’a que des apôtres ! » Il ajoutera : « J’ai vu tous les films de Mario Lanza. Pour moi, Caruso, Mario Lanza et Maria Callas, furent les trois plus grands ambassadeurs du monde moderne de l’opéra ».

Parmi l’actuelle génération on peut citer : Richard Leech, Richard Margison, Vincenzo La Scola, Mario Frangoulis, Aaron Caruso, Joseph Calleja, Renée Fleming, Angela Georghiu, Roberto Alagna, sans parler des lauréats du « Concours international de chant Mario Lanza » : Juan Diego Flores, Joyce di Donato…) qui se tient tous les ans depuis 1961 à Philadelphie, sous l’égide du Mario Lanza Institute, le premier week-end de Novembre.

La soprano Olivia Stapp dit : « L’héritage que Mario Lanza a laissé du point de vue d’un chanteur, est énorme. Bien que sa vie privée fût probablement tout aussi intéressante et parfois même plus pour certains, il ne fait aucun doute qu’il nous a laissé avec ses enregistrements et ses films, un formidable testament, celui de son lumineux génie. Exactement comme la Cathédrale Notre Dame de Paris, surprend et inspire les jeunes architectes d’aujourd’hui, et le fera encore dans l’avenir, Mario Lanza en fera de même pour les jeunes chanteurs les temps à venir. » Quel hommage !

Il faut évoquer ses extraordinaires interprétations des chansons italiennes : non seulement les standards planétaires (O Sole Mio, Santa Lucia, Torna A Surriento…), mais aussi et surtout les grandes et éternelles « mélodies sombres » napolitaines chantées avec un accent et une justesse qui stupéfiaient même les italiens : Santa Lucia Luntana, ‘Na Sera ‘e Maggio, Dicitencello Vuie, Passione, La Mia Canzone, Vaghissima Sembianza, Senza Nisciumo, Ideale, Fenesta Che Lucive… De l’or pur !

Ces chansons, familières de Caruso, parlent de la vie, de la mort, de l’amour, de la solitude, du temps qui passe, en bref de la condition fragile de l’homme. Ce qui faisait dire à Lanza, fils de l’Amérique, petit-fils de l’Italie qui portait en lui la tragédie et qui avait le pressentiment de sa mort prématurée: « La vita è breve, la morte vien ! » (La vie est courte, la mort vient)

On ne peut rendre justice au talent de Mario Lanza sans évoquer ses interprétations des airs de Francesco Paolo Tosti, mélodiste fin et délicat et des poèmes magnifiques de Gabriele d’Annunzio, mis en musique par Tosti, et dont Lanza raffolait, montrant son éclectisme, son bon goût et son amour des « belles paroles » (« Je chante toujours chaque mot et chaque note comme si c’était la dernière fois, comme si ma vie en dépendait ! »).

Là encore, de l’or pur. Et nul ne s’y trompe, ni Plácido Domingo qui reprend certains airs comme « Ideale », en duo avec le violon d’Itzhak Perlman, ni Ben Heppner, qui consacre un très bel album aux mélodies de Tosti, intitulé « Ideale », ni Richard Leech, avec son magnifique album « From the Heart ».

Ces grands artistes marchent fièrement dans les traces de Mario Lanza et ne s’en cachent pas. Domingo lui a consacré un DVD « Mario Lanza, The American Caruso » et rédigé la préface de la biographie en anglais d’Armando Cesari « Mario Lanza An American Tragedy ».

Richard Leech ne cesse de multiplier les hommages au Met de New York, tandis que José Carreras lui dédie de nombreux concerts au tour du monde. Il est président d’honneur de la British Mario Lanza Society.

On n’aura pas non plus rendu justice à Mario Lanza si l’on n’a pas évoqué ses interprétations de chants religieux, comme : The Lord’s Prayer, You’ll Never Walk Alone, I’ll Walk With God, les Ave Maria de Schubert et de Gounod ; Holy Night (Minuit Chrétiens)…, lui le jeune italo-américain du quartier de Little Italy, l’enfant de chœur de l’église italienne de Santa Maria Magdalena dei Pazzi, où à l’âge de 18 ans il fit tressaillir les paroissiens en chantant l’Ave Maria et où son corps fut exposé pour ses secondes funérailles (après celles de Rome et avant celles d’Hollywood).

Cette même église où est célébrée tous les ans depuis 1961, le dimanche matin du Concours International de Chant Mario Lanza, une messe en sa mémoire.

Le jour de l’enregistrement de « I’ll Walk With God » pour la bande-son du film « Le Prince Etudiant », en passant en voiture devant l’Eglise du « Good Shepherd » (Bon Berger), sur Sunset Boulevard, Mario Lanza demanda à son ami Terry Robinson de s’arrêter pour qu’il puisse se recueillir et prier quelques instants seul. Puis il se rendit au studio de la MGM où il enregistra ce chant avec une ferveur inégalée et d’une seule prise (Quelle inspiration !). Quand il eut fini de chanter, Wesley Tourtelot, l’organiste qui l’accompagnait, avait les larmes aux yeux !

Le même phénomène se reproduira en 1956, lorsqu’il enregistrera « Nessun dorma » pour son film Sérénade. Le premier violon avait les larmes qui lui coulaient des yeux au fur et à mesure que Mario Lanza chantait, dira le maestro Ray Heindorf qui conduisait l’orchestre.

Mario Lanza aura vécu en pleine célébrité pendant 10 ans. Il aura traversé le ciel étoilé du Bel Canto à la vitesse d’une comète et aura laissé plus de traces que tout autre. Même si on peut regretter qu’il ne nous ait pas laissé des enregistrements d’opéras entiers. RCA ne le lui a proposé que quelques mois avant sa mort.

Mais qui aurait imaginé que Mario Lanza allait partir à seulement 38 ans.

 

 

Marcel Azencot et Alain Fauquier ont connu Damon Lanza, fils de Mario Lanza, et Bob Dolfi

qui vécut de nombreuses années avec les parents et les enfants du ténor après la mort prématurée de celui-ci.

 Grâce à eux ils ont eu accès à de nombreux documents d’archives.

Ces deux émissions ont été diffusées les dimanches 15 et 22 avril 2012 à 9h35

Au programme, vingt sensationnelles mélodies et grands airs d’opéra écrits par de célèbres compositeurs: Lara, D’Hardelot, Leoncavallo, Verdi, Brodsky, De Curtis, Giordano, Gastaldon, Mascagni, Ponchielli, Romberg, Tosti… Plusieurs enregistrements diffusés étaient inédits.

Deux heures d’émotion et de bonheur!

Le répertoire extraordinairement riche et éclectique de Mario Lanza a permis aux auditeurs d’apprécier l’étendue de son immense talent et de découvrir ou de redécouvrir une voix incomparable que Plácido Domingo considère comme « la » référence absolue.

A l’issue de la première et de la seconde émission, de nombreux auditeurs ont appelé Radio Aligre pour faire part de leur satisfaction et de leur émotion.

Vous pouvez réécouter ces deux émissions en cliquant sur: « Cappuccino« , puis sur podcaster.

Vous pouvez aussi consulter le dossier (Mario Lanza: ténor de légende) sur Aligre.fm.

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Un Fantôme à l’Opéra

février 7th, 2012 par Alain Fauquier


De Marcel AZENCOT

L’occasion d’un week-end à Londres, ce dimanche 5 février 2012 : et si j’allais au Royal Albert Hall (RAH) rêver au mémorable concert de Mario Lanza du 16 janvier 1958 ?

Le temps de téléphoner au lieu mythique et d’organiser une visite guidée et me voici à 11h30 avec la guide, Ruth, pour une visite presque privée.

A l’affiche, le Cirque du Soleil, en attendant Jonas Kauffman et Anna Netrebko, et puis après, Juan Diego Flores (« Qui ça ? » dit l’employé à l’accueil du RAH, à qui Ruth, qui chante dans les chœurs dans Madame Butterfly, répond : « un chanteur d’opéra » ; Ah ! dit-il ! ».

Mais il connaît Mario Lanza et dit « Oh ! Quite a legend » ! « Une vraie légende » !).
Il poursuit: « He was italian, was he ? »

-    No, he was american, from Philadelphia.
-    Oh ! Was he? (Ah, ces anglais!)

Ruth nous parle du nombre de places du RAH (variable selon les spectacles et l’aménagement de cet énorme lieu : 6500 à 7000 places pour les concerts de rock, un niveau d’orchestre et…5 niveaux au dessus dont, tout en haut, une Galerie, les places les moins chères où à l’origine, à la fin du 19ème siècle, on pouvait mettre… 3000 personnes ! Il paraît qu’on vaporisait du parfum sur la Galerie pour que la Reine Victoria, dans sa loge, ne soit pas incommodée par l’odeur de la Galerie…). Avec le Cirque du Soleil, on met l’orchestre dans la Galerie, au Cinquième niveau, pour libérer la scène. D’autres fois, on y organise des réceptions, des cocktails, des repas en tenue de soirée, etc….

Je dis à Ruth : « Savez-vous que pour Mario Lanza, les gens avaient loué 400 places sur la scène même, tant il y a avait de monde ? Elle l’ignorait et je lui dis : « Vous pourrez raconter cette anecdote à vos visiteurs dorénavant !»

Je lui précise : « Ces personnes étaient assises derrière lui, sur la scène et Mario disait au public : « Vous permettez que je chante aussi pour eux ? En réalité, tous ces gens sont de ma famille ! ». Eclats de rire ! Il se retourne donc en disant : « I’ll be back ! » (« Je reviens ! »), chante pour les 400 personnes en tournant le dos aux plusieurs milliers du Royal Albert Hall , puis revient vers la salle !
Ruth dit : « Terrific ! »
Parlons en, de cette salle !

Ronde, gigantesque comme un cirque romain (la référence était explicitement voulue, pour que tout le monde puisse voir le spectacle sans être gêné), forme voulue par Albert, le mari de la Reine Victoria, initiateur du projet pour l’instruction des arts et de la musique au peuple, Albert qui mourra à 42 ans de la typhoïde peu avant la pose de la première pierre. C’est la Reine, éplorée, qui posera cette première pierre de l’immense théâtre à tout faire.

On apprend, mais on le savait déjà, que l’acoustique était catastrophique, avec un extraordinaire dôme en verre qui renvoyait tous les sons, et on avait de l’écho et encore de l’écho !

Que faire ? On mettra une immense toile au plafond, pour assourdir l’écho, cela améliorera un peu les choses, mais il faudra attendre les années soixante et soixante dix, (depuis 1871 ….) pour que l’acoustique soit étudiée par des programmes d’ordinateurs et que l’on dispose des tubes d’aluminium sous la verrière, puis environ 90 demi-sphères, en forme de lentilles, qui pendent du plafond et surplombent la salle, le tout destiné à répandre le son et empêcher l’horrible réverbération !

Mais surtout, il y a des loges et des loges  et des loges aux étages (dont celle de la famille royale), et avec la forme ronde de la salle, les voix des chanteurs (sans micro) se perdent parfois dans ces niches qui sont autant de pièges à sons. On a déjà raconté la mésaventure de Dietrich Fischer-Dieskau dont la voix n’était pas audible, au moins de certains endroits, et à qui, son épouse, la cantatrice Julia Varady, fit le rapport suivant après le concert : « Tu étais comme un poisson,  tu ouvrais la bouche et aucun son n’en sortait ! ».

Ce ne fut pas le cas de Mario Lanza !

Sa voix emplit l’énorme théâtre et impressionna par sa puissance.

Le présentateur commença par indiquer que les micros qui se trouvaient à mi hauteur sur la scène n’étaient là que pour enregistrer le concert pour la grande maison de disques RCA VICTOR, qui avait Lanza sous contrat pour son prestigieux label d’opéra « Red Seal » (« Sceau Rouge »).

Et de fait, et grâce à RCA, nous avons ce magnifique enregistrement (aujourd’hui RCA-BMG-SONY, « Mario Lanza, Live from London », un vrai enregistrement historique, avec la voix parlée du ténor, qui s’adresse au public, commente ou annonce certains titres, plaisante, fait rire et rit lui-même, dans une incroyable complicité et détente, on entend le rire du public comme une vague !

A un moment, Mario Lanza se trompe en répétant une phrase et se corrige tout de suite en riant comme un enfant et tout le monde rit avec lui (il avait annoncé qu’on venait de lui donner le texte d’une chansonnette pour « apporter un peu de  détente » (« to give you a little break »« Eh bien, je n’ai pas eu encore le temps de bien l’apprendre, mais elle est drôle : c’est l’histoire d’un jeune anglais qui rencontre une jeune française » ! Éclat de rire général et la chanson, avec sa fin inattendue, finit elle aussi dans l’éclat de rire du ténor et du public…

Je pensais à tout cela et à tous les grands de l’opéra qui étaient présents, comme Joan Sutherland et son chef d’orchestre d’époux, Richard Bonynge, et Nicolaï Gedda et d’autres, qui se diront très surpris par l’énorme puissance de la voix de Lanza, qu’ils n’avaient entendue qu’au disque. La grande Licia Albanese, cantatrice qui avait enregistré avec lui des extraits d’Otello pour le film « Sérénade » (mise en scène d’Anthony Mann) dira la même chose, en précisant qu’il avait et la puissance de Caruso et la douceur de Gigli, dira-t-elle, en ajoutant dans une interview conservée sur CD*) : « Je les ai tous entendus, et j’ai chanté avec presque tous, les plus grands » (Bjoerling, Gigli, Di Stefano, Jobin, etc …), « mais Mario avait tout pour lui. Sa place est à de Caruso, avant Di Stefano. Puis viennent les autres… »

C’est à tout cela que je pensais dans ce temple de la musique, où on tourna aussi les scènes finales et les plus dramatiques du film d’Alfred Hitchcock, « L’Homme Qui En Savait Trop », avec James Stewart et Doris Day, sur la musique de Bernard Herrmann, qu’on voit à la baguette dirigeant une de ses œuvres, « The Storm Clouds Cantata » ; c’est là encore qu’ont chanté Sting, Michaël Jackson (dont un duo avec Liz Taylor), les Beatles, Gigli, Luciano Pavarotti, José Carreras, Plácido Domingo (trois grands admirateurs de Mario Lanza, qui inspira, comme pour tant d’autres, leur vocation), mais aussi Nellie Melba ou Adelina Patti ; où Mohammed Ali Cassius Clay vint donner une démonstration de boxe, où les gloires du Tennis mondial viennent s’exhiber en tournois de seniors (Mac Enroe, Pete Sampras, Bjorn Borg) ;

Dans ce lieu extraordinaire jouent aussi, chaque année, deux mois d’affilée, les plus grands orchestres symphoniques du monde sous la baguette des chefs les plus prestigieux, et pour des prix très abordables (de 5 à 35 livres sterling !)

La musique des plus grands par les plus grands pour le plus grand nombre et pour tous !

Le rêve démocratique d’un jeune prince allemand devenu anglais…

Marcel AZENCOT

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Vif succès du Concert Passion Bel Canto salle Rossini

novembre 7th, 2011 par Alain Fauquier


Le 15 décembre 2011

Le concert Passion Bel Canto, organisé le 14 décembre 2011 par l’Opéra Club de Paris Mario Lanza dans l’accueillante et confortable Salle Rossini de la Mairie du 9ème arrondissement, fut un beau concert et il a connu un vif succès.

Au programme: des grands airs d’opéra du répertoire italien et des mélodies napolitaines rendues célèbres par les plus grands artistes: Caruso, Gigli, Ponselle, Lanza, Tebaldi, Pavarotti et bien d’autres pour n’en citer que quelques uns. Le public s’est pressé nombreux, la salle (300 places) était pleine, pour entendre ces magnifiques arias et chansons, interprétés par les talentueux artistes lyriques de l’association.

Notons que ces professionnels du chant d’opéra sont tous venus bénévolement pour « enchanter » de leurs belles voix un public averti, amateur d’art lyrique.

La soirée était placée sous la présidence d’honneur de notre grande soprano française Madame Renée DORIA, de l’Opéra de Paris, qui adressa à l’issue du concert qui dura près de 2 heures, ravie et comblée, aux responsables de l’association, ses félicitations pour l’organisation de cet événement.

Monsieur Thierry CAZAUX, Conseiller d’arrondissement délégué au patrimoine et à la culture à la Mairie du 9ème, prononça quelques mots d’accueil en début de spectacle et resta toute la soirée.

Les prestations de tous les intervenants, chanteurs et musiciens, furent saluées par des applaudissements sincères et nourris, et le public comblé quitta la salle dans la bonne humeur, certaines personnes sifflotant ou fredonnant comme nous avons pu l’entendre, « La donna è mobilé » ou « O Sole Mio ». D’autres demanderont la date du prochain concert.

N’oublions pas le présentateur, Jean KRIFF, véritable « chef d’orchestre » qui anima la soirée avec humour et esprit, le tout dominé par une parfaite connaissance de l’opéra et de la musique. Un grand professionnel à qui le public décerna de très nombreux applaudissements.

Ce concert ayant été filmé nous en insérerons prochainement quelques extraits sur le site.

Les chanteurs:

Carlo CIABRINI, ténor
Dorothée PERREAU, soprano
Hyalmar MITROTTI, baryton-basse
Liliana SALLUSTIO, soprano invitée

Les musiciens:

Emmanuel BELLANGER, piano et violoncelle
Franz MICHEL, piano (invité)

Présentateur:

Jean KRIFF

PROGRAMME

Ah ! non credea mirarti : LA SONNAMBULA, Acte II (Bellini) par Dorothée PERREAU

Notturno (Bellini)par Emmanuel BELLANGER au violoncelle et Franz MICHEL au piano

Ella giammai m’amo : DON CARLO, Acte IV (Verdi) par HyalmarMITROTTI

E lucevan le stelle : TOSCA, Acte III (Puccini) par Carlo CIABRINI

O Mio Babbino Caro : GIANNI SCHICCHI (Puccini) par Dorothée PERREAU

Un ignoto, tre lune : I MASNADIERI, Acte III (Verdi) par HyalmarMITROTTI

Vesti la giubba : I PAGLIACCI, Acte 1 (Leoncavallo) par Carlo CIABRINI

E Susanna non vien ! : LE NOZZE DI FIGARO, Acte III (Mozart) par Dorothée PERREAU

La donna è mobile : RIGOLETTO, Acte III (Verdi) par Carlo CIABRINI

Lungi dal caro bene : GIULIO SABINO, (Sarti) par Liliana SALLUSTIO

Un bel di vedremo : MADAMA BUTTERFLY, Acte II (Puccini) par Liliana SALLUSTIO

“Norma” (Bellini) – Thème et variations pour piano de Louise Farenc par Emmanuel BELLANGER

Non t’amo più (Tosti) par HyalmarMITROTTI

O Sole Mio (Di Capua) par Carlo CIABRINI

I’ te vurria vasà (Di Capua) par Liliana SALLUSTIO

La Calunnia : IL BARBIERE DI SEVIGLIA, Acte 1(Rossini) par HyalmarMITROTTI

Marechiare (Tosti) par Liliana SALLUSTIO

Santa Lucia(Cottrau) par Liliana SALLUSTIO

En savoir plus sur les interprètes :

Carlo CIABRINI
Ténor d’origine Corse, Carlo Ciabrini chante tous les rôles du répertoire italien et français: Rigoletto, Tosca, Traviata, Faust, Werther… Après avoir étudié le chant à l’âge de 19 ans avec la soprano
Renée Doria puis avec le ténor Umberto Valdarnini, Carlo Ciabrini fréquentera les ténors Giacomo Lauri-Volpi, Gianni Raimondi et Carlo Bergonzi qui lui prodigueront leurs ultimes et précieux conseils. Carlo Ciabrini s’est produit à Paris, en province et en Italie avant d’être engagé pour plusieurs saisons comme premier ténor par l’Opéra National de Bucarest. Depuis ces dernières années Carlo Ciabrini participe, aux côtés de Gabriel Bacquier, d’Andréa Guiot et de Michèle Command, au jury du Festival international de chant lyrique de Canari (Haute-Corse). Il se consacre aujourd’hui à l’enseignement du chant d’opéra et collabore à la société MALIBRAN-MUSIC dont son épouse est la directrice.

Dorothée PERREAU
Dorothée Perreau découvre les premières joies du chant dès l’âge de 5 ans dans les chorales « A Cœur Joie » de Lyon. En 1980, elle rentre au Conservatoire National de Région de Lyon en formation musicale et en flûte traversière, dans la classe de Paule Riche, où elle fera toute sa scolarité musicale jusqu’aux classes de Diplôme de Fin d’Etudes. A 20 ans, elle commence à travailler sa voix dans la classe d’Eve-Pia Manceau, en parallèle de son parcours d’ingénieur agronome. Baddia Haddad (Beyrouth), Kim Lee (St Maurice) et Anna-Maria Bondi (Schola Cantorum de Paris) lui enseignent la technique vocale au gré de l’évolution de sa situation familiale et professionnelle. Elle travaille aujourd’hui avec Philippe Degaetz au Conservatoire d’Antony (92) et vient d’obtenir le Prix d’Excellence de la Confédération Musicale de France avec mention très bien. Elle obtient en 2008 une mention au Concours de Chant Sacré à Paris et démarre les concerts en soliste. En 2009, elle intègre la « Pépinière des Voix » d’Agnès Mellon, sur le thème de la musique sacrée baroque allemande. Elle chante actuellement la Petite Messe Solennelle de Rossini à l’église de la Madeleine à Paris.

Hyalmar MITROTTI
Baryton-basseBaryton-basse colombien, Hyalmar Mitrotti est issu d’une famille de réalisateurs. Il fait des études de cinéma au Canada puis en France. Il étudie parallèlement le théâtre et le chant, notamment à la Guildhall School of Music and Drama de Londres où il travaille entre autres avec Graham Johnson, Robin Bowman, Susan Walker, Emma Kirkby. Actuellement, il se perfectionne auprès de Lionel Sarrazin et de la chef de chant Anne-Marie Fontaine de l’Opéra de Paris. Il a collaboré avec des compagnies telles que Grange Park Opera, British Youth Opera, le Théâtre du Châtelet aux côtés d’artistes tels que Bryn Terfel, Cynthia Makris, Placido Domingo, Cristina Gallardo Domas. Egalement concertiste il se produit régulièrement dans des oratorios ainsi qu’en récital en France, Royaume-Uni, Uruguay, République Tchèque, Colombie… En octobre 2011 il joue le rôle-titre des Nozze di Figaro de Mozart au Théâtre Adyar dans une mise en scène d’Humbert Carmelo de l’Opéra National de Paris.

Liliana SALLUSTIO
C’est dans un climat baigné de chant et de musique, dans la tradition pleinement italienne que naît et grandit Liliana Sallustio. Originaire du Molise en Italie (région natale du père de Mario Lanza), elle naît en Belgique où, avec ses 6 frères et sœurs, le chant, le piano, la guitare retentissent à tout moment pour exprimer toutes les émotions qui frappent en plein cœur. Elle puisera son abondante créativité dans la force et l’ambiance d’une famille pleine de courage, de joie de vivre et de sagesse. Elle se produit dès le plus jeune âge, dans le domaine du chant, de la danse et du théâtre, encouragée et soutenue par sa marraine, organisatrice de spectacles.

Parallèlement, elle poursuit ses études linguistiques auxquelles se succèderont les études musicales et théâtrales. Après une formation pianistique, elle couronnera son travail par ses diplômes de chant et art lyrique. Liliana Sallustio se spécialise et traverse l’Europe - Italie, France, Allemagne, Hollande – à la rencontre des Maîtres et écoles de chant les plus illustres pour réaliser une véritable synthèse des écoles qui fera naître sa propre méthode de chant et de chant pour solfégistes. Son insatiable passion pour le bon goût, lui dictera les choix à faire pour respecter la Musique et la Littérature à leur plus haute expression. Elle se produit en Récitals, Concerts, Rôles d’opéra en Europe, depuis 1994, sous la baguette des chefs tels que M° Antonio Tonini, M° Nicola Giusti, M° Massimo Scapin, M° Brian Priestman…Depuis 2006, Liliana Sallustio se partage entre des récitals à Paris, des enregistrements (sélection de mélodies, Lieder, airs d’opéra dans plusieurs langues), des recherches historiques et musicologiques et la transmission pédagogique.

Son impressionnant répertoire embrasse l’ensemble de la musique vocale; de la naissance du chant à nos jours, mêlant l’opéra, l’oratorio – musique sacrée, mélodie – Lied, musique de chambre jusqu’aux chansons traditionnelles italiennes et le gospel, ce qui lui confère l’originalité de projets de concerts et de récitals, salués originaux par le haut milieu culturel.

Emmanuel BELLANGER
Emmanuel Bellanger débute le piano à l’âge de 5 ans et le violoncelle à 7 ans. Il se perfectionne auprès de Guy Besnard et Roland Pidoux au violoncelle et de Pascal Dumay et Marie-Christine Calvet au piano. Il achève son cursus au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec plusieurs premiers prix: violoncelle, musique de chambre, harmonie, contrepoint. Comme pianiste, il obtient en 2000 un prix de musique de chambre au Concours International de Cortemilia en Italie. Pianiste accompagnateur au Conservatoire d’Antony et de Vernon de la classe de chant de Philippe Degaetz, violoncelliste à l’orchestre Pasdeloup, il est également compositeur, auteur notamment d’un hymne pour choeur et orchestre, de préludes pour piano et d’arrangements pour différentes formations, soprano, chœur et orchestre. Emmanuel Bellanger se produit en concert au piano dans des récitals de chant, ainsi qu’au violoncelle au sein du trio à cordes Bellanger et de l’ensemble de musique contemporaine « Cordes Mêlées » qu’il a fondé.

Jean KRIFF
Jean Kriff est né dans une famille d’artistes : son arrière grand-père était metteur en scène à la Monnaie de Bruxelles en 1900 ; sa mère était danseuse ; son père, Edouard Kriff, fut un grand ténor de l’opéra de Paris. Jean Kriff a commencé le piano à l’âge de 5 ans, le chant et la comédie à 19, le tour de chant à 24, le théâtre lyrique à 34 où il s’est frotté à la musique contemporaine: Darius Milhaud, Guy Roparz, Henri Tomasi, Bernard Videau et d’autres ; la mise en scène et la création de deux festivals à 40 ans ;les conférences à 50 ; la rédaction de nombreux articles sur l’opéra et la musique à 60. Jean Kriff a aussi enregistré quelques disques d’opérette d’Offenbach: Les deux pêcheurs, Les deux aveugles, La rose de Saint-Flour, La leçon de chant électromagnétique, Ba-ta-clan. Il a chanté en français, italien, espagnol, allemand, anglo-américain et même hébreu. Il dit avec modestie et humour : « Mon père a été un grand artiste, moi, j’ai plutôt boxé dans les légers ». Techniquement Jean Kriff a toujours sa voix, seule sa santé le contraint à la préserver précieusement.

Renée DORIA
Il n’est pas aisé de résumer en quelques lignes une carrière hors normes, aussi longue et aussi dense que celle de notre grande cantatrice française Renée Doria. Qu’on en juge : Renée Doria c’est 50 ans de carrière ; 76rôles à l’opéra dont plus de 300 fois celui de Violetta de la Traviata ; 125 rôles à la Radio ; de nombreuses « intégrales » au disque et 2500 représentations en concert.

Très précoce, cette catalane autodidacte commença le chant professionnel dès l’âge de 15 ans, s’accompagnant parfois elle-même au piano, d’abord à Perpignan, puis à travers le Midi de la France jusqu’à la fin de 1941. Renée Doria fit ses débuts à l’âge de 20 ans à l’Opéra de Marseille dans le rôle de Rosine du Barbier de Séville, créa à l’Opéra de Mulhouse, avec Ninon Vallin, Rocio, un opéra de Maurice Perez dont l’air le plus connu est La prière de Milagros. Dès lors, et pour trois décennies, le monde du théâtre lyrique devait l’accaparer.

Elle chanta sur toutes les scènes de France, en Hollande et en Italie. Cependant, à chaque occasion, la virtuose revenait à ses premières amours : le lied. Après le succès de l’intégrale des Contes d’Hoffmann, avec Cluytens, Renée Doria choisit de confier au disque, en première mondiale, La Vocalise en forme de habanera, de Ravel, (vrai registre de mezzo) (1959) ; Cinq ans plus tard, Emile Vuillermoz, élève de Fauré, la désigna pour graver en microsillon La Chanson d’Eve.

Comme le souligneGuy Dumazert, la pratique de la mélodien’est pas l’opposite du chant d’opéra. Elle ne peut qu’ennoblir le phrasé, qui est l’art d’enrober le mot et l’idée dans le son ; en affermissant son médium et son registre grave, en affinant son sens de la nuance et du bien-dire, elle a sans doute aidé une chanteuse de tessiture aiguë à s’imposer aussi bien, et même mieux, dans des emplois lyriques, voire dramatiques. Son endurance était peu commune, de même que l’était la variété de ses rôles (dans des tessitures parfois opposées) comme le fut aussi la durée de sa carrière, pour un soprano de ce type.

Un exploit sportif du plus haut niveau. A partir de 1944 Renée Doria a contribué à beaucoup d’émissions lyriques de la Radio Nationale et des radios étrangères. En 1948, alors qu’elle avait déjà mis à son répertoire les quatre personnages féminins des Contes d’Hoffmann, elle fut la poupée Olympia dans la première version enregistrée et insurpassée, de ces Contes. De 1949 à 1952, E.M.I.- Pathé-Marconi lui proposa de nombreux enregistrements, toujours en 78 tours. Malheureusement ses contrats l’empêchèrent souvent d’accepter. En 1953, à la Schola Cantorum, ce fut pour la firme Caecilia, un vaste programme de mélodies françaises : Gounod, Massenet, Debussy, Ravel, puis, sous divers labels et en versions anthologiques, Le Barbier de Séville, Les Pêcheurs de Perles, La Bohème,  Madame Butterfly, Les Noces de Jeannette, Les Huguenots, Lakmé.

En 1955, Renée Doria inaugura le catalogue lyrique de Philips France avec La Veuve Joyeuse, La Vie Parisienne (Grand Prix du Disque), Le Pays du Sourire et une sélection de Manon avec Alain Vanzo et Adrien Legros (1956). A partir de 1959, Renée Doria enregistra des intégrales : Rigoletto, avec Alain Vanzo;  Thaîs, avec Michel Sénéchal, Robert Massard, Gérard Serkoyan; Mireille avec Michel Sénéchal, Robert Massard, Solange Michel; Le Barbier de Séville avec Alain Vanzo, Robert Massard, Adrien Legros, Julien Giovanetti. Elle enregistra aussi, entre 1965 et 1975, une importante sélection d’airs d’opéra et d’opérettes, dont La Veuve Joyeuse, Le Pays du Sourire, La Chauve-souris, Le Baron Tzigane…

Et puis ce fut en 1978, en première mondiale, l’intégrale de la Sapho de Massenet.. N’oublions pas aussi une curiosité : l’Hymne à Apollon (4ème siècle avant Jésus-Christ), restauré par l’helléniste Salomon Reinach et harmonisé par Fauré. Emile Vuillermoz avait tenu à ce que cette musique si complexe nous fût restituée par sa voix. En 1980, pour Music-Memoria un programme d’opéra-comique français. En 1993, Renée Doria enregistre une dernière gerbe de mélodies, en particulier Nuit d’étoiles du jeune Debussy, dont l’historiographe et ami, Léon Vallas, voyait en elle l’interprète idéale. En 2010, OPERA NEWS, la revue du Metropolitan Opera, a consacré à Renée Doria une interview sur sa longue carrière.

Depuis 2009 Renée Doria est présidente d’honneur de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza.

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Les Noces de Figaro au Théâtre Adyar

novembre 3rd, 2011 par Alain Fauquier


Confortablement installés dans ce joli petit théâtre à l’italienne de 380 places classé monument historique, situé 4 square Rapp à deux pas du Champs de Mars, les spectateurs ont eu le plaisir d’assister le 30 novembre 2011 à une excellente représentation en italien des Nozze di Figaro de Mozart et Da Ponte, produite par Opér’Act.

Présenté en costumes d’époque avec une direction d’acteurs à la fois savante et classique, les spectateurs ont pu découvrir le chef d’œuvre de Mozart augmenté du plaisir de comprendre, grâce à la projection des surtitres dans une syntaxe volontairement le plus proche possible de l’italien, les détails de l’intrigue dramatique et goûter l’italien savoureux de Da Ponte.

Dotés de belles voix et bons comédiens, les interprètes, jeunes et dynamiques, animent cet opéra-bouffe avec toute la vivacité, la musicalité et la maîtrise requises.

Direction musicale / Clavecin : Gaspard Brécourt
Direction d’Acteur : Humbert Carmelo
Pianiste : Yuri Higushi

Les interprètes de la représentation du 30 octobre :

Figaro : Hyalmar Mitrotti, baryton-basse

Susanna : Aurélie Loilier, soprano


Contessa : Sarah Aguilar
Conte: Yann Toussaint

Cherubin : Claire Péron
Basilio: Marc Schweitzer
Bartolo : Chul Jun Kim
Marcellina: Agnès Loyer
Antonio: Alexandre Carmelo
Don Curzio:
Marc Schweitzer

Le jeune directeur et fondateur d’Opér’Act, Alexandre Carmelo, relève le pari difficile de faire vivre une troupe lyrique composée de chanteurs en fin de cycles de formations alliés à des artistes déjà actifs dans le métier.

Des professionnels avertis sont chargés de préparer ces représentations sous la houlette de Gaspard Brécourt, directeur musical déjà rompu aux contraintes particulières de l’opéra. Humbert Carmelo, dépositaire de la mise en scène mythique des Noces de Figaro de Giorgio Strehler à l’Opéra de Paris depuis plus de trente ans, trouve ici l’opportunité de transmettre à tous ces jeunes artistes une direction d’acteur sur laquelle ils pourront s’appuyer au gré de leur carrière naissante.

Alexandre CARMELO
Après des études d’ingénieur, Alexandre Carmelo, directeur de la troupe OPER’ACT, décide de s’orienter vers le théâtre, l’opéra et le cinéma. Au théâtre il suit l’enseignement de Nita Klein, et jeune chanteur abordant l’opéra il étudie le chant lyrique avec Jacques Calatayud et actuellement avec Christian Tréguier. Considérant que la meilleure école pour le théâtre vivant se tient sur « les planches » il fonde la troupe Opér’Act. Il réalise un premier court métrage, La descente des marches, sélectionné au Short Film Corner du festival de Cannes. En 2010 il assiste son père, Humbert Carmelo, pour la mise en scène des Noces de Figaro à l’Opéra de Paris. Fort de cette expérience il organise une tournée dans le sud de la France avant de présenter avant de présenter cette production au Théâtre Adyar les 26, 27 et 30 octobre 2011.

Gaspard BRECOURT
Après des études musicales à la Maîtrise de Radio France et au CNR de Boulogne Billancourt où il obtient ses premiers prix de piano, percussions, harmonie et contrepoint, Gaspard Brécourt, directeur musical / clavecin, se consacre en premier lieu à son métier de chef de chant dans différents opéras en France et à l’étranger (Opéra de Paris, Théâtre impérial de Compiègne, Opéra du Rhin, Teatro Colon de Buenos Aires…), ainsi qu’en récital avec des chanteurs tels que Irina Vassilieva, Aurélie Loilier, Isabelle Philippe, Armando Noguera, Mathias Vidal…
Il dirige Don Giovanni et Cosi fan tutte de Mozart ainsi que Die Fledermaus de Strauss avec la compagnie lyrique « A l’Opéra » en tournée en France. Il a ensuite dirigé Johannes Passion de J.S Bach en tournée avec l’orchestre de chambre de Versailles. En 2007 il est nommé Directeur Musical et Conseiller Artistique du Théâtre Impérial de Compiègne où il dirige Une Education manquée de Chabrier, Jean de Paris et Ma Tante Aurore de Boïeldieu, Djamileh et l’Arlésienne de Bizet, ainsi que différents concerts symphoniques. C’est dans un programme de Bizet qu’il fait ses débuts à Tokyo en 2009 avec le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra.A l’Opéra National d’Athènes, Gaspard Brécourt dirige la création mondiale de Cyrano et Roxane de Stavros Xarhakos d’après la pièce d’Edmond Rostand adaptée par Jean-Claude Carrière et mise en scène par David Freeman. Une reprise dans plusieurs opéras français de cette œuvre est prévue pour 2012-2013. Parmi ses engagements figurent Carmen de Bizet, Le visiteur au Megaron Opera d’Athènes. Puis il dirigera pour la première fois l’Orchestre de la radio Néerlandaise dans le Martyre de Saint Sébastien de Debussy en 2012. Par ailleurs, il revient diriger régulièrement en l’église de la Madeleine pour des concerts de musique sacrée.

Humbert CARMELO
Metteur en scène résident à l’Opéra National de Paris sous les directions de Rolf Liebermann puis de Hugues Gall, Humbert Camerlo reprend la célèbre mise en scène des Noces de Figaro de son « maître théâtral » Giorgio Strehler depuis plus de trente ans au Palais Garnier, puis à l’Opéra Bastille. Spécialiste de la mise en scène lyrique, il a monté un grand nombre d’ouvrages en France, en Europe et en Amérique du Nord. Avec son « Maître » René Leibowitz il a monté les premières françaises de plusieurs opéras de Schoenberg, Richard Dembo, Roland Topor et Peter Eotwosch, Diego Masson ou Ajmone Mantero, à participer à diverses productions. Passionné par le travail avec de jeunes interprètes il s’investit pour partager son expérience dans l’aventure d’Opér’Act , forte d’un enseignement basé sur la rencontre avec le public.

En savoir plus sur les interprètes de la représentation du 30 octobre 2011:

Hyalmar MITROTTI, Baryton-basse colombien, est issu d’une famille de réalisateurs. Il fait des études de cinéma au Canada puis en France. Il étudie parallèlement le théâtre et le chant, notamment à la Guildhall School of Music and Drama de Londres où il travaille entre autres avec Graham Johnson, Robin Bowman, Susan Walker, Emma Kirkby. Actuellement, il se perfectionne auprès de Lionel Sarrazin et de la chef de chant Anne-Marie Fontaine de l’Opéra de Paris.Il a collaboré avec des compagnies telles que Grange Park Opera, British Youth Opera, le Théâtre du Châtelet aux côtés d’artistes tels que Bryn Terfel, Cynthia Makris, Placido Domingo, Cristina Gallardo Domas. Egalement concertiste il se produit régulièrement dans des oratorios ainsi qu’en récital en France, en Angleterre, Uruguay, République Tchèque, Colombie…En octobre 2011 Hyalmar Mitrotti joue magistralement le rôle-titre des Nozze di Figaro de Mozart au Théâtre Adyar dans une mise en scène d’Humbert Carmelo (de l’Opéra National de Paris).

Aurélie LOILIER
Après des études de chant et de piano, Aurélie Loilier se produit sur les scènes françaises et européennes, mais on a aussi pu l’entendre en Russie à Moscou, en Chine à Shanghaï, au Moyen-Orient(Kuwait et Bahrein), et dans les pays Baltes.Elle a interprété les rôles d’Adina et Gianetta dans l’Elisir d’amore de Donizetti, Musetta dans La Bohème de Puccini, Flora dans La Traviata de Verdi, Monica dans Le Medium de Menotti. Elle a chanté Despina dans Cosi fan tutte, Serpetta dans la Finta Giardiniera ou encore Susanna dans le Nozze di Figaro.On a aussi pu l’entendre dans le répertoire français dans des opéras de Boieldieu ou des opérettes d’Offenbach (la fille du Tambour-major, Pomme d’Api…), Sylvabelle dans L’Auberge du Cheval Blanc de Bernatzky. Aurélie Loilier se produit très régulièrement en récital, et chante également le répertoire sacré (Requiem de Mozart, Stabat mater et Salve Regina de Pergolesi, Passions de Bach, Gloria de Vivaldi…). Elle est régulièrement invitée par Eve Ruggieri pour chanter au festival de Chartres.

Yann TOUSSAINT
Après de études de littérature françaises en Khâgnes, Yann Toussaint s’oriente vers le chant. Il se forme dans les conservatoires d’arrondissement, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient le prix de chant. Il se perfectionne ensuite au Centre National d’Artistes Lyriques de Marseille. Il se produit aussi bien dans le domaine de l’oratorio que de l’opéra.Il est particulièrement apprécié dans les rôles mozartiens (Le Comte, Guglielmo, Nardo de la Finta Giardiniera ou encore Don Giovanni). Il chante également Escamillo et Morales dans Carmen, Duparquet dans la Chauve-Souris, ou encore le Baryton soliste de la 9ème symphonie de Beethoven…Lauréat du concours organisé par le Centre Français de Promotion Lyrique, il participe, entre 2008 et 2010, à une importante tournée du Voyage à Reims de Rossini pour plus de 40 représentations dans 15 théâtres de France (Avignon, Marseille, Bordeaux, Montpellier, Nancy, Nice, Toulouse…). Intéressé par l’enseignement Yann Toussaint est titulaire du CA de professeur de chant et enseigne dans plusieurs conservatoires de Paris.

Sarah AGUILAR
C’est après avoir obtenu un Master en Histoire de l’Art et Esthétique qu’elle entame ses études de chant avec Roger Soyer. Elle se perfectionne aujourd’hui au Conservatoire de Rennes dans la classe de Martine Surais. Elle fait ses débuts sur scène en 2010 dans Les Dialogues des Carmélites de Poulenc en interprétant le rôle de Blanche de la Force.En participant au lancement de la troupe Opér’Act, elle chante la Comtesse des Noces de Figaro en tournée dans le sud de la France. Au printemps elle interprétera le rôle principal dans A toi de jouer, une création de Joelle Vautier et Roland Romanelli.

Eléonore PANCRAZI
Diplômée de l’Ecole Normale de Musique de Paris dans la classe d’Isabel Garcisanz et élève au Conservatoire du 16ème arrondissement de Pierre Catala, la jeune mezzo-soprano Eléonore Pancrazi fait ses débuts dans le rôle de Zerlina dans Don Giovanni au Festival des Nuits d’été de Corte en 2010. En 2011 elle est Chérubin dans Les Noces de Figaro, Metella dans La Vie Parisienne et Berta dans Le Barbier de Séville.Elle participe à des masterclass avec des personnalités de la musique tel que Leontina Vaduva ou Alain Fondary. Dans ses projets : le rôle de Dorothée dans Cendrillon de Massenet et les rôles de Deuxième Dame de la Nuit de Papagena dans La Flûte Enchantée de Mozart.

Marc SCHWEITZER
Après avoir obtenu son DEM de chant lyrique au Conservatoire de Pantin et s’être perfectionné dans le domaine de la musique baroque, il a été ténor soliste dans des oratorios de Mozart, Schubert, Mendelssohn, Gounod et Bach (dont l’Evangéliste dans la Passion selon Saint-Jean. A la scène, il a chanté Offenbach (notamment les rôles de Piqillio et Ménélas), mais aussi Rossini, Kurt Weil, Stephen Sondheim. Ses projets sont de pouvoir s’investir dans des emplois de « ténor de caractère », parallèlement à un engagement dans des formes plus intimistes (lied et mélodies).

Agnès LOYER
Agnès Loyer commence sa carrière dans la troupe de Nicole Broissin où elle interprète des rôles tels que Tante Hortense (Christiné), Métella (Offenbach) ou Mercedes (Bizet). Récemment en tournée nationale sous la direction d’Amaury du Closel, elle est Flora (Verdi), puis au Festival de Vendôme elle chante le rôle-titre de Carmen. Dans ces projets elle souhaite chanter les rôles de Dorabella dans Cosi fan tutte de Mozart, Dulcinée dans le Don Quichotte de Massenet et Rosine du Barbier de Séville de Rossini.

Claire PERON
Tout en chantant à la Maîtrise de Quimper, le violoncelle fut le premier instrument de Claire Péron. Elle poursuit ses études musicales à Rennes, puis à Paris. Récemment, elle a interprété Mère Jeanne du Dialogue des Carmélites de Francis Poulenc, Mirabelle du Roi Pausole d’Honneger, et le Prince Orlovsky de La Chauve-Souris de Johann Strauss, au Théâtre du Châtelet. Elle fut alto solo dans La Petite Messe Solennelle de Rossini à l’Oratoire du Louvre, ainsi que dans l’Oratorio de Noël de Saint-Saëns.

Alexandre BELIKIAN
Après 13 ans d’études de piano avec Jacqueline Bureau et Eric Astoul, et des études de théâtre, Alexandre Bélikian aborde le chant lyrique avec Emmanuelle Mansard et participe à la masterclass de Colette Alliot-Lugaz. Il se produit dans des récitals à la Manufacture des Gobelins ou la Palais de Chaillot. Médaillé au concours de l’UFAM, il entre en 2007 à l’Ecole Normale de Musique dans la classe de la soprano Caroline Dumas. En 2008 il chante dans les chœurs de Samson et Dalila de Saint-Saëns et Il Trovatore de Verdi aux Etats-Unis, puis il intègre le Centre à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt dans la classe d’Esthel Durand. En 2009 il chante « Un Monsieur barbu » dans les Mamelles de Tiresias de Poulenc, « Sarastro » dans La Flûte Enchantée de Mozart. Il chante dans la Messe en Ré Majeur de Dvorac dirigée par Michel Piquemal. IL est le fauteuil » et « l’arbre » dans l’Enfant et les Sortilèges de Ravel sous la direction de Pierre Camelet. Alexandre Bélikian appartient à l’Ensemble lyrique « les Sortilèges » avec lequel il participe à de nombreux récitals.

Yuri HIGUCCHI, piano
Née au Japon, Yuri Higucchi commence le piano dès l’âge de 5 ans. Après une licence de piano et de musicologie obtenue à l’Université Toho Gakuen School, elle vient se perfectionner en France. Elle obtient alors trois DEM au CRR de Paris, en piano, accompagnement et formation musicale.Après un cycle de perfectionnement au CRD de Créteil, elle entre au Pôle supérieur de Seine-Saint-Denis en accompagnement dans la classe de Nicolas Desenne. Elle intervient régulièrement dans plusieurs conservatoires de la Ville de Paris.Yuri Higucchi se produit en récital, mais affectionne particulièrement la musique de chambre. Elle donne des concerts en trio, en quatuor, en duo. Elle accompagne également des récitals de chanteurs lyriques.

L’Opéra Club de Paris Mario Lanza adresse à ces jeunes et prometteurs talents ses plus chaleureux encouragements, et leur souhaite une longue et brillante carrière.

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Concours international de chant Mario Lanza 2011

septembre 28th, 2011 par Alain Fauquier


Le 50ème et prestigieux concours international de chant Mario Lanza, organisé depuis 1961 par The Mario Lanza Institute, aura lieu à Philadelphie les samedi 5 et dimanche 6 Novembre 2011.

Programme des deux jours:

Samedi 5 Novembre 2011

20h00: Dîner d’hommage à Mario Lanza au High Note Cafe de Philadelphie avec une présentation de clips vidéo de ses films, et une mise aux enchères d’objets rares ayant appartenu au ténor. Prix du dîner: 65 dollars par personne.

Dimanche 6 Novembre 2011

11h00: Réception des participants au Mario Lanza Institute and Museum, 712 Montrose street où une visite du musée sera possible avant la messe rituelle à l’église St. Mary Magdelan de Pazzi qui jouxte le musée.

The Mario Lanza Ball (Concours de chant avec diner de gala) aura lieu au Double Tree Hotel de Philadelphie situé sur l’Avenue des Arts, 237 South Broad Street, face à The Music Academy (Opéra de Philadelphie).

17h00: Cocktail de bienvenue suivi vers 18h du dîner dansant animé par le Tony Dee Orchestra, avant l’audition des lauréats.

Au cours de cette soirée, une vidéo de Mario Lanza sera présentée en commémoration du 60ème anniversaire de la première du film Le Grand Caruso.

Trois ténors : Viktor Antipenko, Luigi Boccia et Maurice El-Zein interpréteront arias et chansons.

Une vente aux enchères destinée, comme celle de la veille, à aider au financement du concours, sera organisée. Prix du dîner: 150 dollars par personne.

On peut réserver sa chambre au Double Tree hotel au prix de 139 dollars plus les taxes, par nuit. Pour réserver, appelez le 215-893-1600 avant le premier octobre en précisant que vous venez pour le Mario Lanza Ball.

Pour plus d’informations:

The Mario Lanza Institute
Téléphone: 215-238-9691

mariolanzamuseum@aol.com

www.mario-lanza-institute.org

ou

Opéra Club de Paris Mario Lanza

operaclub-mariolanza@hotmail.fr

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Hommage à Bob Dolfi

février 10th, 2011 par Alain Fauquier


Marlène D’Attanasio, Marcel Azencot, Bob Dolfi
Le 3 novembre 2007 à Philadelphie

Nous avons appris avec une profonde émotion et une immense tristesse la disparition subite, survenue le 25 janvier 2011 à Los Angeles, de notre ami Bob Dolfi qui consacra sa vie à promouvoir la mémoire de Mario Lanza.

Nous avons perdu un ami… encore un… Et quelle personnalité !

Avec la disparition de Bob Dolfi, c’est toute la communauté des amis de Mario Lanza qui a du chagrin.

L’Opéra Club de Paris Mario Lanza adresse à Marlène D’Attanasio, sa compagne, qui nous a appris, dévastée de chagrin, cette terrible nouvelle, nos plus amicales et affectueuses condoléances.

Notre ami Bob était la « mémoire vivante » des parents et des enfants de Mario Lanza avec lesquels il avait eu l’opportunité et le privilège de partager les pénibles années qui suivirent la disparition tragique à l’âge de 38 ans de leur fils unique.

D’évidence, la mort brutale de Damon Lanza en Août 2008, avait frappé Bob au cœur, un choc qui a peut-être contribué à écourter sa propre vie.

Originaire de Boston (Massachussets), Robert Dolfi (Bob), racontait qu’adolescent, il passait une grande partie de ses soirées, comme beaucoup d’entre-nous à cette époque, à écouter les disques de son idole Mario Lanza, ce qui déclencha en lui un impérieux désir de chanter, comme ce fut le cas pour de nombreux chanteurs.

Ce besoin était tel, qu’un jour il se rendit chez un professeur de chant auquel il déclara lors de sa première leçon: « Je veux chanter comme Mario Lanza ou pas du tout ! », ce à quoi le professeur répondit : « OK, goodbye ! » Dépité par une réponse aussi catégorique, son premier rêve s’envola. Mais il persista, et, sans pouvoir chanter comme Mario Lanza, il prit tout de même des leçons de chant.

Son autre souhait était de pouvoir un jour rencontrer le possesseur de « cette voix magique », Mario Lanza. L’occasion se présenta lorsque ses parents décidèrent de quitter Boston pour Hollywood. C’était pour Bob l’opportunité de se rapprocher de Mario Lanza, puis d’essayer de le rencontrer.

Malheureusement, au moment où il arrivait à Hollywood, Bob apprenait, effondré, que son idole, venait de mourir à Rome. Sa seconde passion était la sculpture qu’il pratiquait avec talent dans le studio de restauration d’œuvres d’art de son père qui travaillait pour des célébrités hollywoodiennes.

Il venait d’ailleurs de terminer la sculpture du buste de Mario Lanza, lorsqu’un jour de 1963, alors qu’il était encore chanteur en herbe, on lui demanda de chanter, en remplacement de son ami Giuseppe Puglia qui souffrait d’un mal de gorge, dans un restaurant italien dénommé Pucci’s, situé dans la vallée de San Fernando.

Le sort voulut que dans ce restaurant se trouvent les parents de Mario Lanza, Maria et Tony, invités d’honneur de la soirée, que son ami Giuseppe Puglia connaissait bien.

Lorsqu’il eut terminé de chanter des airs de Mario Lanza, Maria s’approcha de lui, le félicita et l’invita à sa table. Tremblant et semi-défaillant, comme il le dira lui-même dans son livre « Through Maria’s Eyes », ayant peine à imaginer qu’il était assis avec les parents de son idole, Bob ne put prononcer qu’une plate banalité : « Merci, vous êtes très gentille ! ».

Pourtant, cette rencontre allait changer à jamais le cours de sa vie.

Le jeune Bob était âgé d’une vingtaine d’années. Après quelques invitations formelles à diner à la maison, il allait entrer dans l’intimité d’une famille unie et affectueuse, et devenir, parce qu’il était sans doute plus âgé que les quatre petits-enfants (Colleen, Ellisa, Damon et Marc), celui à qui Maria et Tony confieraient leurs sentiments, leurs souvenirs, leurs joies, leurs peines, leurs réactions face aux critiques infondées dont Mario, même après sa mort, ferait encore l’objet de la part d’une certaine presse en mal de copies. Il connaitrait les nombreuses anecdotes qui ont jalonné la vie et la carrière de Mario Lanza, leur fils tant aimé, mort trop jeune, en pleine gloire.

En fréquentant assidument les parents de Mario Lanza de 1963 à 1975, année du décès de Tony Cocozza, Bob Dolfi allait devenir une sorte d’enfant adoptif et de grand frère pour les enfants, ainsi qu’une « Mémoire » de la vie et de la famille de Mario Lanza.

Lors d’un concert en hommage à Mario Lanza, Bob remettra publiquement à Maria le magnifique buste de Mario qu’il avait sculpté.

Maria sera surnommée « Mère courage » par les journaux américains.

Dans les années qui suivront la mort de Mario, elle recevra plus de 100 000 lettres de fans par an. Conduite en voiture par Bob Dolfi, elle se rendra plusieurs fois à des invitations émanant de sociétés, comme les Caisses d’épargne américaines qui organisaient en faveur de leurs clients des soirées ou des après-midi, consacrés à Mario Lanza.

Le film Le Grand Caruso, était projeté à ce public composé essentiellement de femmes, puis Maria montait sur scène et répondait à des foules de questions. A sa demande, le film était interrompu avant la scène de la mort de Caruso. Elle répondait aux questions, puis quittait la salle. La projection du film reprenait ensuite pour la dernière séquence, trop émouvante pour elle.

Elle dira à Bob : « Je tiens à participer à ces invitations pour démentir toutes ces rumeurs infondées sur la vie de mon fils et que des personnes mal intentionnées continuent à faire circuler ».

Avant qu’elle ne décède d’un arrêt cardiaque le 7 Juillet 1970 à l’âge de 65 ans, Bob fera la promesse à Maria, dont il dira qu’elle était « une Lady », de tout faire pour maintenir vivante la mémoire de son fils.

Avec la foule d’histoires qu’il avait apprises de Tony et de Maria au cours de ces douze années de vie, pratiquement commune, il suffira à Bob Dolfi de faire appel à samémoire pour alimenter la « machine à souvenirs » qui lui permettra de co-rédiger plus tard avec Damon, qui le considérait comme son grand frère, deux ouvrages sur Mario Lanza : « Be My Love, A Celebration of Mario Lanza » (1999) et « Be My Love, A Continued Celebration of Mario Lanza » (2008).

En 1997, pour tenir la promesse faite à Maria de promouvoir la mémoire de Mario, Bob et Damon créeront la société Damon Lanza Productions, destinée à publier trimestriellement une brochure d’une vingtaine de pages, The Lanza Legend News Letter, contenant des informations inédites extraites des archives de Mario Lanza et qui sera adressée aux fans du monde entier.

Ces archives, riches d’informations, contiennent les contrats d’engagement de Lanza par la MGM, des contrats et de nombreux courriers échangés avec RCA, Warner Bros, ses managers, agents commerciaux, amis vedettes, des programmes de concerts, une foule d’articles de presse, des factures, des livres de comptes, d’innombrables photographies, des télégrammes de félicitations… Tous ces documents ont été découverts en 1996 dans des cartons de déménagement restés entassés au fond du garage de Damon depuis leur retour d’Italie en octobre 1959.

De très nombreuses bandes magnétiques d’enregistrements inédits ont été découvertes elles aussi dans ces cartons. Personne n’avait jamais soupçonné l’existence de ces archives et enregistrements, retrouvés en parfait état de conservation. Ce sont des enregistrements très rares qui ont pu, grâce à la technologie moderne de la digitalisation, être transférés sur des CD.

En 2002, Damon Lanza et Bob Dolfi créeront le site internet Lanzalegend.com et sillonneront les Etats-Unis et de nombreux autres pays, Angleterre, Irlande, Italie… pour porter la bonne parole, participer à des festivals d’hommage à Mario Lanza, aux concours qui portent son nom….

En avril 2007, ils mettront en relation Marcel Azencot et Alain Fauquier qui créeront en France, avec leur efficace concours, l’Opéra Club de Paris Mario Lanza.

Après la tragique et brutale disparition de Damon Lanza le 16 août 2008, Bob Dolfi et sa compagne, l’adorable Marlène D’Attanasio, qui avait intégré depuis quelques années l’équipe de The Lanza Legend, très profondément affectés, continueront néanmoins avec énergie, détermination et le plus total désintéressement, à promouvoir la mémoire et la légende de Mario Lanza.

Bob Dolfi créera le slogan maintes fois vérifié: « Mario Lanza brings good people together » (Mario Lanza réunit les gens de bien) qui figure sur toutes les publications de Lanza Legend.

Bob était heureux d’être Membre d’honneur de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza.

Notre amie Marlène D’Attanasio se retrouve maintenant seule aux commandes du navire !

Mais c’est une femme d’exception qui l’a prouvé à maintes reprises en apportant son efficace collaboration à l’organisation et au développent des nombreuses activités de Lanza Legend.

C’est aussi une femme qui a du cœur, de la compassion, pour tout dire, de l’amour.

Marlène est une femme de devoir qui saura le piloter !

Marcel AZENCOT et Alain FAUQUIER

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Concours International de Chant Mario Lanza 2010

janvier 19th, 2011 par Alain Fauquier


De Marcel AZENCOT

Le 6 novembre 2010 s’est tenu le 49ème Concours International de Chant Mario Lanza organisé à Philadelphie (États Unis) par le Mario Lanza Institute.

L’Opéra Club de Paris- Mario Lanza était représenté comme chaque année depuis 2006, année où le Concours était co-présidé par Licia Albanese et Elaine Malbin.

La veille, soit vendredi 5 novembre 2010, plusieurs dizaines de personnes se retrouvèrent pour dîner, comme en 2009, dans un Restaurant italien de Bel Canto,  le  » HIGH NOTE CAFÉ », aux murs couverts de photographies de toutes les gloires de l’Opéra, photos dédicacées pour nombre d’entre elles, puisque le passage dans ce restaurant (et un autre, le VICTOR’S CAFÉ) est une des deux « escales » musicales obligées de tout chanteur ( y compris de Frank Sinatra etc…) en visite à Philadelphie.

Les photos et affiches de Mario Lanza étaient partout sur les murs, à côté de celles de Caruso, Lauri-Volpi, Tita Ruffo, Gigli, Schipa, Placido Domingo, Pavarotti etc…

La soirée fut animée par un pianiste et un virtuose accordéoniste italien, (extraordinairement émouvant dans son jeu, son physique, tête de lion aux cheveux gris), qui accompagnèrent les « serveurs » chantants, y compris le patron, ténor impressionnant et très applaudi, de même qu’une superbe soprano, elle aussi serveuse et quasiment sosie de la cantatrice américaine Barbara Hendricks ! (en 2009, la soirée avait été animée par les ténors Caranza (Caruso et Lanza) et Giuseppe Taormina).

Elaine Malbin vient à notre table et nous dit qu’elle espère venir à Paris en 2011 et qu’elle nous fera signe !

Puis, vient dîner avec nous une jeune journaliste représentant un journal de Philadelphie, frappée par le phénomène de la persistance du mythe Mario Lanza et que son journal a envoyée faire un article sur ce ténor mort si jeune il y a si longtemps (surtout pour une jeune femme dans la trentaine) ! Elle est adorable et pose question sur question, prend des notes, (que nous essaierons de nous procurer et de publier sur notre site et dans nos pages en anglais…car nous avons des pages en anglais aussi !).

Pour 2010, le Concours a eu 89 candidats dont après éliminatoires le jury a retenu quatre finalistes (tous pensionnaires du prestigieux Curtis Institute of Music, de Philadelphie, Voir nos photographies, la place Léopold Stokowski, du nom de l’illustre chef d’orchestre).

Le Concours se tient au Symphony Hall du Double Tree Hotel, sur Broad Street (Avenue of The Arts), face à la National Academy Of Music (Opéra de Philadelphie), sur l’autre trottoir.

La soirée – habillée -commença par un cocktail dans un des salons de l’hôtel, puis se poursuivit dans le vaste Symphony Hall, où se tint le repas de gala, animé par un orchestre de jazz.

Tout le monde se leva pour entendre, dans le silence, l’Hymne national américain, suivi par « I’ll Walk With God » (« Je Marcherai avec Dieu ») chanté par Mario Lanza dans un silence tout aussi recueilli. Cette voix montait, chaude, grave, voix de prière, la voix d’un homme vivant, présent, actuel, et dès la fin du chant ce furent des applaudissements, les visages étaient émus.

Elaine Malbin, Présidente du jury, et hôtesse de la soirée, se leva de la Tribune officielle pour présenter les quatre finalistes, Elaine Malbin, découverte à 14 ans par Richard Tauber, et qui a chanté à 19 ans avec Mario Lanza pour RCA les enregistrements de Madame Butterfly (« Stolta paura… ») et de la Traviata (notamment le « Libiamo »):

Julian Arsenault, Bariton, américain,

Diego Silva, Ténor, mexicain

Ashley Thouret, soprano, américain

John Viscardi, ténor, américain.

Le programme fut le suivant:

« Toreador Song », de Carmen (Bizet), par Julian Arsenault, Bariton,

« Salut, Demeure chaste et pure » de Faust (Gounod), par John Viscardi, Ténor,

« Si mi chiamamo Mimi », de la Bohème (Puccini), Ashley Thouret,

« Lamento di Frederico », de l’Arlesiana (Cilea), Diego Silva,

« Non t’amo piu »  (FP Tosti), Julian Arsenault

« L’Ultima Canzone » (FP Tosti), John Viscardi

« I Could Have Danced All Night » (Loewe), Ashley Thouret

« Dein ist mein ganzes herz » (F Lehar), Diego Silva

Les finalistes étaient accompagnés au piano Steinway par le fidèle Luke Housner, grande silhouette souriante d’intellectuel à lunettes, qui encourageait les candidats avec gentillesse et dîna ensuite à leur table.

Les quatre finalistes étaient remarquables et, pendant le dîner, les paris étaient ouverts dans le public sur le résultat du concours, pendant que le jury se retirait pour délibérer.

Elaine Malbin, avant d’annoncer le résultat,déclara: « Vous avez tous gagné ce soir, puisque vous êtes tous quatre déjà lauréats ! »

Le premier prix alla à John Viscardi, le second à Julian Arsenaut, le troisième à Diego Silva, le quatrième à Ashley Thouret, qui avait fini son concours par des notes étourdissantes.

Les quatre candidats étaient ravis et avaient chanté détendus, dans l’atmosphère amicale et presque familiale de cette soirée. Puis il y eut bal, avec l’orchestre qui animait la soirée et les finalistes dansèrent jusqu’à l’épuisement sur des airs de rockn’roll, ils posèrent pour l’Opéra Club de Paris – Mario Lanza (voir les photographies) et nous discutâmes avec eux de Mario Lanza, qu’ils admiraient énormément, et de notre Opéra club, dont on leur donna les cartes et les références de notre site internet.

Avec Diego Silva, Marcel Azencot parla du grand ténor mexicain Ramon Vargas et du miracle de l’émotion chez certains artistes, très rares, comme Lanza, et le jeune et beau Diego Silva fit l’aveu de son émotion à l’écoute de Mario Lanza.

Ensuite, le ténor Andrew Owens, artiste invité, se produisit et enchanta le public par son interprétation de magnifiques grands standards d’opéra et de mélodies de Tosti (le lendemain, dimanche matin, il chanta, selon l’usage pluri-décennal, maintenant, l’Ave Maria de Schubert, durant la messe célébrée à l’Eglise Santa Magdalen Dei Pazzi, (où Mario Lanza, adolescent, l’avait lui-même chanté, et où son cercueil fut exposé, de retour d’Italie où il était mort, et avant ses troisièmes obsèques et son enterrement en Californie …).

Le lendemain,  après la messe à Saint Magdalena dei Pazzi, invitation au Musée Mario Lanza, au pied de l’Eglise, sur Montrose Street, achats de disques, photographies de nombreux de documents, achats de dollars (réels) à l’effigie de Lanza.

Puis promenade et photographies au quartier italien, et devant la maison de la naissance de Mario Lanza, et d’une nouvelle peinture murale (spécialité de la ville de Philadelphie) retraçant l’histoire des immigrants italiens en Amérique, et dans ce grand cercle peint présentant diverses images, un navire entrant au port de New York, le visage de Mario Lanza jeune, avant sa gloire, visage poupin, coiffure non encore hollywoodienne… (V. la photographie).

Cela m’a rappelé un CD de Andrea Bocelli « (Viaggio Italiano »), où ce dernier évoque l’émigration italienne, ces populations, la pauvreté qui contraignait à s’exiler, la nouvelle vie de ces émigrants, leurs grands noms, fierté de l’Italie et fierté de l’Amérique, et il cite, avec d’autres, Mario Lanza, comme exemple de ces sujets de fierté: « le mythe romantique et passionnel du ténor italien s’est développé au delà de sa terre d’origine et a enregistré plusieurs personnalités charismatiques qui ont fasciné des générations entières: Enrico Caruso, Beniamino Gigli, Mario Lanza, Franco Corelli, jusqu’à Luciano Pavarotti aujourd’hui ».

L’Italie reconnaît ses enfants par delà les mers…

Marcel AZENCOT

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Anthony Kearns président d’honneur de The Lanza Legend

décembre 13th, 2010 par Alain Fauquier


Anthony Kearns
Nouveau Président d’Honneur de The Lanza Legend

Le ténor irlandais Anthony Kearns, 39 ans, succède au crooner Al Martino et à la soprano Kathryn Grayson, à la Présidence d’Honneur de THE LANZA LEGEND.

Le crooner de Philadelphie Al Martino, ami de longue date de Mario Lanza, et Kathryn Grayson, qui fut la partenaire de Mario Lanza dans deux de ses films, sont décédés à quatre mois d’intervalle les 13 octobre 2009 et 17 février 2010.

Ils avaient tous deux apporté leur précieux concours à THE LANZA LEGEND depuis sa création en 1997 par Damon Lanza et Bob Dolfi, pour préserver la mémoire de Mario Lanza.

Le nouveau Président d’honneur Anthony Kearns est un ténor lyrique doté d’une belle voix souple au timbre chaud et coloré. Sa carrière fut inspirée comme pour « Les Trois Ténors » et tant d’autres chanteurs, par Mario Lanza qu’il admire.

Il voue un amour profond à l’opéra et plus particulièrement aux opéras français et italiens qui conviennent parfaitement à sa voix. Il chante depuis qu’il est enfant les mélodies traditionnelles irlandaises et bien sûr la plus internationalement connue « Danny Boy ».

« Je n’ai jamais entendu une plus belle voix de ténor irlandais ! » déclarera Jean Kennedy Smith, sœur du Président J. F. Kennedy, lors de l’hommage rendu à son frère au Mémorial de Wexford (USA).

En tournée aux Etats-Unis, Anthony Kearns a donné de nombreux concerts dans des lieux prestigieux : Carnegie Hall, Radio City Musical, Madison Square Garden, Boston’s Fleet Pavilion, Hollywood Bowl, Le Capitole (à l’occasion de deux cérémonies nationales, le 4 juillet 2010 et lors des funérailles du Président Ronald Reagan).

Plus récemment Anthony Kearns a chanté à Philadelphie lors de la cérémonie au cours de laquelle l’ancien premier ministre britannique Tony Blair reçut de l’ancien Président Bill Clinton un Award pour la Paix.

En 2011 il chantera entre autres dans plusieurs représentations de Lucia di Lammermoor à l’Opéra de Naples (Floride).

Notre cher et regretté ami Damon Lanza pour qui nous avons une pensée émue (Il aurait eu 58 ans le 12 décembre 2010), n’a jamais rencontré Anthony Kearns. Mais il était l’un de ses grands admirateurs et il aurait été heureux et fier que celui-ci accepte la présidence d’honneur de THE LANZA LEGEND.

Dans un message adressé à Bob Dolfi et Marlene D’Attanasio, animateurs de THE LANZA LEGEND, qui oeuvrent tous deux avec énergie et abnégation depuis la disparition tragique et prématurée de Damon Lanza le 16 août 2008, pour maintenir vivante la mémoire de Mario Lanza, Anthony Kearns écrit notamment:

«Mario Lanza a été l’un des plus grands ténors du 20ème siècle. Il a été pour moi une grande inspiration, comme il le fut pour de nombreux autres chanteurs à travers le monde. C’est pour moi un grand honneur de faire partie de votre association.

Mario Lanza utilisait toutes les techniques vocales qui lui permettaient de faire varier sa voix du pianissimo au fortissimo et inversement sans effort, sa diction et l’attention qu’il portait aux paroles est exemplaire, sa gestuelle et l’intensité de l’émotion qu’il mettait dans chaque note était unique. Sa présence sur scène et son charisme n’avaient d’égal que sa voix.

A travers le portrait qu’il fit d’Enrico Caruso dans le film Le Grand Caruso, Mario Lanza fixa les standards pour des générations de ténors, et il « électrifia » littéralement des millions de nouveaux fans comme personne ne l’avait jamais fait avant lui et ne l’a fait depuis : avec le cinéma il a popularisé l’opéra dans le monde entier.

L’impact de sa courte carrière ne peut être mesuré avec précision. Mais sa vie et son œuvre ont atteint très loin trois des plus grands ténors de notre temps, José Carreras en Espagne, Plácido Domingo au Mexique, Luciano Pavarotti en Italie. Tous les trois ont rendu hommage au Grand Mario Lanza.

Il les a inspirés pour développer leur grandes voix et pour faire valoir leur talent dans le monde. Et il y a encore bien d’autres anecdotes identiques.

On dit que la vie de Mario Lanza est de celles dont les légendes sont faites : de la découverte de sa voix d’or à Philadelphie à son ascension météorique de ténor superstar à Hollywood et à sa fin tragique et prématurée.

J’ai vu son film That Midnight Kiss il y a plusieurs années, et quel impact il eut sur moi ! Pour un jeune garçon originaire d’un petit village rural en Irlande, la carrière de Mario Lanza était la preuve qu’il était possible d’atteindre l’impossible rêve, avec une grande force de volonté, beaucoup de travail et de la persévérance.

Mon répertoire, très éclectique, s’étend de l’opéra à l’opérette en passant par les chansons traditionnelles populaires italiennes et les grands standards américains. Mais ce sont surtout les chansons que Mario Lanza a rendu célèbres que j’aime le plus interpréter, comme « The Loveliest Night Of The Year », « Sérénade » du film Le Prince Etudiant, et « Because You’re Mine », pour n’en citer que quelques unes.

J’attends avec impatience de vous aider à préserver la mémoire de Mario Lanza. Ensemble nous pourrons inspirer des personnes de tous âges à réaliser leurs rêves, avec l’appui de la musique et avec notre engagement.

Merci pour l’opportunité que vous m’offrez et que Dieu vous bénisse ! »

From The Lanza Legend News Letter n° 46 Edition Décembre 2010

THE LANZA LEGEND
P.O Box 6742
San Pedro, CA 90732

Interlocuteurs:
Marlene D’Attanasio et Bob DOLFI

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Concours international de chant Mario Lanza 2010

juillet 16th, 2010 par Alain Fauquier


Le prochain et 49ème Concours international de chant Mario Lanza, organisé chaque année depuis 1961 par l’Institut Mario Lanza (The Mario Lanza Institute), aura lieu à Philadelphie les vendredi 5 et samedi 6 Novembre 2010.

Vendredi 5 Novembre 2010 à 20h00

Dîner en hommage à Mario Lanza au High Note Cafe de Philadelphie avec la participation du ténor Andrew Owens. Présentation de clips vidéo de Mario Lanza, et, comme chaque année des objets rares ayant appartenu au chanteur seront mis au enchères. Prix du dîner: 65 dollars par personne.

Samedi 6 Novembre 2010

Concours de chant Mario Lanza (Mario Lanza Ball) au Double Tree Hotel de Philadelphie situé sur l’Avenue des Arts, face à la Music Academy (Opéra de Philadelphie).

Cocktail de bienvenue à 17h00, suivi à 18h00 par un dîner dansant animé par Tony Dee et son orchestre, avant l’audition des lauréats.

Le ténor Cody Austin, lauréat du concours de chant 2007 interprétera quelques chansons et arias. Un clip vidéo de Mario Lanza sera présenté; il sera suivi d’objets mis aux enchères pour aider au financement du concours. Prix du dîner: 150 dollars par personne.

Samedi 7 Novembre 2010

Réception des participants à 11h00 au Mario Lanza Museum, 712 Montrose street, suivi par une messe à l’Eglise St. Mary Magdalen de Pazzi (l’Eglise jouxte le Musée).

On peut dès à présent réserver sa chambre au Double Tree hotel au prix de 139 dollars plus les taxes, par nuit. Pour réserver, appelez le 215-893-1600 en précisant que vous venez pour le Mario Lanza Ball.

Rappelons que deux grandes stars actuelles de l’opéra: le ténor péruvien Juan Diego Florez et la mezzo-soprano américaine, Joyce DiDonato, qui a triomphé en Juin 2010 à l’Opéra de Paris dans le rôle-titre de La Dame du Lac de Rossini, sous la direction de Roberto Abbado, sont tous deux des lauréats de ce prestigieux concours international de chant.

(D’après nos recherches dans les Archives de l’Institut Mario Lanza, à Philadelphie, Juan Diego Florez a été deux fois 2ème prix en 1994 et 1995; Joyce DiDonato: 2ème prix en 1994 et 1er prix en 1995).

Pour plus d’informations:

The Mario Lanza Institute
Téléphone: 215-238-9691

mariolanzamuseum@aol.com

www.mario-lanza-institute.org

ou

Opéra Club de Paris Mario Lanza

operaclub-mariolanza@hotmail.fr


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Concert en hommage à Régine Crespin

juin 28th, 2010 par Alain Fauquier


Quinze jeunes et talentueux artistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra National de Paris, dirigé par Christian Schirm, ont donné le vendredi 25 juin 2010 à 20h30 à la Mairie du 9ème – salle Rossini -, un magnifique concert en hommage à la grande cantatrice française Régine Crespin disparue à Paris à l’âge de 80 ansle 5 juillet 2007.

Dans leurs interventions, Messieurs Jacques Bravo, Maire du 9ème, et Thierry Cazaux, Conseiller Municipal délégué à la Culture et au Patrimoine, ont notamment rappelé que cette grande dame de l’Opéra qui s’est illustrée sur les plus grandes scènes internationales (voir rubrique : CHANTEURS FRANÇAIS), a résidé pendant 35 ans dans le 9ème arrdt., pas très loin de la Mairie.

Monsieur Christian Schirm a expliqué le rôle et le fonctionnement de l’Atelier lyrique: former et entretenir pendant une durée de deux ans un « vivier » composé de quinze chanteurs et de quatre pianistes-accompagnateurs. Pour intégrer l’Atelier lyrique, les jeunes chanteurs sont sélectionnés lors d’une audition rigoureuse (lors de la dernière audition, seuls 3 candidats ont été retenus sur 300 présentés). Pendant ces deux années,  les futurs artistes sont intégralement pris en charge par l’Opéra National de Paris qui finance leurs études (professeurs de chant et coachs) et leur verse un salaire. Progressivement, les élèves se produisent en public lors de concerts et intègrent l’Opéra Bastille où de petits rôles leurs sont confiés.

Ce concert a permis d’entendre au cours de la première partie quelques belles mélodies françaises et russes écrites par de célèbres compositeurs: Robert Schumann, Henri Duparc, Alexandre Borodine, Piotr Tchaïkovski, Serguei Rachmaninov, Hector Berlioz.

Après l’entracte l’ambiance musicale s’est soudainement animée avec des airs d’opéra de compositeurs italiens et français : Gioacchino Rossini (Guillaume Tell, Mathilde « Sombre forêt » ; La Cenerentola, duo Angelina, Don Ramiro « Un soave non so che… », La Bohème, Musetta « Quando me’n vo’… »), Charles Gounod (Faust, Marguerite « Ah je ris de me voir si belle… »), Jules Massenet (Hérodiade, Salomé « Il est doux, il est bon… ».

C’était un peu comme pour la météo de cette fin de printemps. En quelques minutes on est passé comme par magie de la froideur de l’hiver, avec des interprétations figées et académiques où le chanteur ne bouge ni un cil ni une oreille, à la chaleur de l’été avec des interprètes dont les voix et la gestuelle se sont subitement réchauffées  et animées à l’unisson de leurs partitions. Si la satisfaction du public se mesure aux applaudissements, la seconde partie du concert fut sans conteste la plus appréciée.

On l’aura compris, en raison de la qualité évidente des voix de cette nouvelle génération de chanteurs, les amateurs de Bel Canto auraient sans doute aimé entendre un plus grand nombre d’arias. Ils sont restés un peu sur  leur faim. Mais ce sera sans doute pour une prochaine fois. Peut-être ces jeunes chanteurs n’étaient-ils pas encore suffisamment prêts pour interpréter les grands airs du répertoire lyrique !

Voici les noms des ces prometteurs artistes :

Manuel NUNEZ CARMELINO, ténor
Aude EXTREMO, mezzo-soprano
Carol GARCIA, mezzo-soprano
Alisa KOLOSAVA, mezzo-soprano
Ilona KRZYWICKA, soprano
Julie MATHEVET, soprano
Zoe NICOLAIDOU, soprano
Michal PARTYKA, baryton
Damien PASS, baryton-basse
Maria Virginia SAVASTANO, soprano
Chengxing YUAN, soprano

Pianistes-accompagnateurs :

Ruta Lenciauskaitè
Chloé Ghisalberti
Lorenzo Di Toro
Ugo Mahieux

L’Opéra Club de Paris Mario Lanza leur souhaite à tous une belle et brillante carrière.

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Concert lyrique au Théâtre de la Gaîté Montparnasse

mai 9th, 2010 par Alain Fauquier


Dans le cadre de ses activités lyriques, l’Opéra Club de Paris Mario Lanza a organisé le lundi 14 juin 2010 à 20h30 au Théâtre de la Gaîté Montparnasse, un Concert de Mélodies russes et françaises, au profit de Krousar Thmey (« Nouvelle famille » en khmer), première fondation cambodgienne d’aide à l’enfance défavorisée. Association reconnue d’utilité publique.

Trois talentueux artistes, membres de l’Opéra Club de Paris Mario Lanza, ont apporté leur concours bénévole au déroulement de cette belle soirée musicale. La Direction du Théâtre de la Gaîté avait mis gracieusement le Théâtre à notre disposition. Qu’elle en soit encore remerciée.

La soirée fut réservée au Chant français et à des mélodies russes, et les plus grands compositeurs furent sollicités (V. programme).

Les oeuvres françaises, principalement interprétées par le baryton basse Philippe DEGAETZ, furent traitées avec la délicatesse toute française qui sied à ces mélodies et avec la sensibilité et la belle voix profonde  de notre artiste, qui se lança aussi dans le chant russe avec un égal bonheur. Puis Polina SHIRYAEVA, mezzo soprano, alterna avec Philippe DEGAETZ dans le répertoire russe (et aussi français) et remporta, elle aussi, un très franc succès, offrant tour à tour, gravité, mélancolie et vivacité durant son tour de chant.

Quant à Emmanuel BELLANGER, pianiste, il ouvrit la soirée par des oeuvres de Debussy, dans une semi-obscurité qui permettait la concentration et le rêve, avant d’accompagner les chanteurs, puis d’interpréter d’autres oeuvres, dont un de ses Préludes (il est aussi compositeur) sur le beau piano Pleyel du Théâtre.

Le public fut enchanté et les professionnels amis, présents dans la salle, louèrent chaleureusement le répertoire et les artistes.

Notre prochain concert sera consacré à des airs d’opéra et de bel canto.

Polina SHIRYAEVA, soprano
Venue en France après avoir étudié le chant au Conservatoire supérieur de Saint Pétersbourg, Polina SHIRYAEVA complète sa formation avec Lililane Mazeron au CNR de Boulogne-Billancourt, puis au CNSM de Lyon dans la classe de Françoise Pollet. Elle est lauréate en 2007 du Concours de chant Yamaha-Music Foundation of Europe. Elle obtient rapidement des rôles dans différents opéras en France: la Déesse d’Amour dans Le Couronnement de Poppée (Monteverdi), la Première Sorcière dans Didon et Enée (Purcell), Lucia dans The Rape of Lucretia (Britten), le rôle titre de l’Ucellatrice (Nicolo Jommelli), et donne régulièrement des récitals de chant, à Paris, en région parisienne et à Lyon.

Philippe DEGAETZ, baryton-basse
Après des étude de chant à Versailles et au Mozarteum et linguistique en Sorbonne, Philippe DEGAETZ fait ses premières armes au Studiopéra. Il y rencontre Jean Françaix qui lui dédie son ultime pièce vocale, Les Neuf Historiettes (Tallement des Réaux), créée au Japon en décembre 1998. Il est engagé au Grand Théâtre de Dijon pou chanter Le Comte des Noces de Figaro en 2000, puis en Grèce pour chanter Le Roi Clystène dans l’Olympiade (Vivaldi) en 2001 avec Philippe Jarousski. S’ensuit une série importante d’oratorios à Paris, en France et à l’étranger (Bach, Haydn), de Requiems (Mozart, Fauré), de messes (Puccini, Rossini). En 2004, il chante Le Vice-roi dans La Perichole. Depuis 2001, il chante à la Comédie Française dans la pièce Le Malade imaginaire (tournée aux Etats-Unis, en France, Espagne, Canada). Philippe DEGAETZ enseigne le chant aux Conservatoires d’Antony et de Vernon.

Emmanuel BELLANGER, accompagnateur
Ayant débuté le piano à 5 ans, puis le violoncelle à 9 ans, Emmanuel BELLANGER se perfectionne auprès de Guy Besnard et Roland Pidoux au violoncelle et de Pascal Dumay et Marie-Christine Calvet au piano. Il achève son cursus au CNSM de Paris avec plusieurs prix: violoncelle, musique de chambre, harmonie, contrepoint. Comme pianiste, il obtient en 2000 un prix de musique de chambre au concours international de Cortemilia en Italie. Pianiste accompagnateur au Conservatoire d’Antony et de Vernon de la classe de chant de Philippe DEGAETZ, violoncelliste à l’orchestre Pasdeloup, il est également compositeur, auteur notamment d’un hymne pour choeur et orchestre, de préludes pour piano et d’arrangements pour différentes formations. Emmanuel BELLANGER se produit en concert au piano dans des récitals de chant, ainsi qu’au violoncelle au sein du trio à cordes Bellanger et de l’ensemble de musique contemporaine « Cordes Mêlées » qu’il a fondé.

P R O G R A M M E

Première partie

Piotr Ilyitch Tchaikovski
Nocture (op.19 n° 4)
Emmanuel Bellanger, piano

Claude Debussy
Romance
Mandoline
Nuit étoiles
Polina Shiryaeva, soprano

Gabriel Fauré
Le papillon et la fleur
Après un rêve
Philippe Degaetz, baryton-basse

César Cui
Préludes (op. 64 n°2 et 9)
Emmanuel Bellanger, piano

Henri Duparc
Chanson triste
Reynaldo Hahn
Mai
Georges Bizet
Guitare
Léo Delibes
Les filles de Cadix
Polina Shiryaeva, soprano

Jacques Ibert
Chanson du départ
Chanson à Dulcinée,
Chanson du Duc
Chanson de la mort
Philippe Degaetz, baryton-basse

Deuxième partie

Claude Debussy
(transcription pour piano solo: L. BORWICK)
Prélude à l’après-midi d’un faune
Emmanuel Bellanger, piano

Piotr Ilyitch Tchaikovski (en Russe):
N’étais-je pas comme un brin d’herbe
Le Jour rayonne
Polina Shiryaeva, soprano

Serguei Rachmaninov (en Russe):
Tu es comme une fleur
A la mort d’un serin
Nous nous reposerons
Le Paysan
Philippe Degaetz, baryton-basse

Serge Rachmaninov (en Russe)
Ma belle ne chante pas devant moi
C’est beau ici
Je ne suis pas prophète
Les eaux printanières
Polina Shiryaeva, soprano



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Opéra Magazine commémore la disparition de Mario Lanza

avril 10th, 2010 par Alain Fauquier


Abonné à Opéra Magazine, l’Opéra Club de Paris Mario Lanza avait écrit au Magazine pour lui rappeler le Cinquantenaire de la mort de Mario Lanza.

Le rappel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et le N°44 d’octobre 2009, a commémoré, juste dans le mois du Cinquantenaire, le tragique évènement, en page 6 sous la rubrique « On en parle » et sous le titre « IL Y A CINQUANTE ANS DISPARAISSAIT MARIO LANZA », le tout agrémenté d’une belle et fidèle photographie où le regard de l’artiste se perd un peu dans le vague.

Le texte de l’article est le suivant:

« Le ténor américain d’origine italienne, né le 31 janvier 1921 à Philadelphie, s’est éteint à Rome il y a très exactement un demi-siècle, à seulement 38 ans. Découvert par le chef Serge Koussevitsky, il fait ses débuts au Festival de Tanglewood à l’âge de 20 ans. Un concert à Los Angeles en 1947 décide de son destin. Le producteur Louis B Mayer, patron de la toute puissante MGM, lui propose un contrat en or à Hollywood. Entre films à succès (dont le fameux « The Great Caruso » en 1951) et disques se vendant par millions, il trouve quand même le temps de donner de nombreux concerts devant des milliers de spectateurs en délire (soixante seize mille au Grant Park de Chicago !).

Presque rien à la scène, en revanche, ce que l’on peut regretter. D’après ce que l’on entend par ses nombreux récitals, Mario Lanza y aurait sans doute fait une grande carrière ».

Il faut saluer Opéra Magazine pour son article, même si l’on peut toujours trouver trop court un article sur un artiste du calibre de Mario Lanza, mais en peu de mots beaucoup de choses y sont dites: la jeunesse de Lanza et sa très courte  vie, ses immenses triomphes et les foules en délire qui venaient l’écouter, le « fameux » film « Le Grand Caruso », qui devait décider de la carrière de tant d’artistes par la suite, (Placido Domingo, Carréras,  Pavarotti, Alagna – qui en fait des gorges chaudes dans son livre « Je ne suis pas le fruit du hasard », chez Grasset – , Joseph Calleja etc…), ses nombreux concerts, et enfin le regret que dans tout ce tourbillon Mario Lanza n’ait pas pu faire une carrière parallèle à l’Opéra, « sur la scène », où ce comédien né aurait pu donner encore plus toute son immense mesure.

Mais c’est ainsi, il ne faut pas se lamenter sur ce qui aurait pu être mais remercier le Ciel et l’artiste de ce qui a été et de ce que jeune homme d’exception nous a donné.

Marcel AZENCOT

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Hommages du Cinquantenaire

août 6th, 2009 par Marcel Azencot


En 2009, pour le Cinquantenaire de la mort de Mario Lanza, de très nombreux hommages lui ont été rendus principalement sous forme de concerts dans lesquels les chanteurs ont interprété ses plus célèbres chansons et airs d’opéra favoris:

Le 31 janvier 2009 un premier concert lui fut dédié à l’Opéra de Fresno (Californie), par les ténors Eduardo Villa, Antonio Nagore et Gerard Powers.

Un second concert a eu lieu le 10 avril au Carnegie Hall (New York), avec les ténors : Aaron Caruso, David Gvinianidze et Alejandro Olmedo.

(Photo Bob Dolfi, Lanza Legend)

En juin 2009, ARTE a rediffusé le film de la BBC réalisé par Mark Kidel, Mario Lanza, « Un grand ténor à Hollywood » (en anglais, « Mario Lanza, Singing To The Gods »).

Le 20 juillet un autre concert a eu lieu à Pistoïa (Italie), avec la soprano Brunella Carrari et le ténor Edgardo Rocha.

Le 8 août à Saint Pierre Park de Montréal (Canada), le ténor Manrico Tedeschi dédia à la mémoire du « Grand Mario Lanza » un mémorable concert.

Les 8, 14 et 16 août 2009 à Filignano (Italie) s’est tenu le « 13ème Festival international de chant en hommage à Mario Lanza ».

Le 2 octobre, le ténor Aaron Caruso et ses amis, la soprano Christina Luna, les ténors Elio Scaccio, Frank Tenaglia, Sam Vitale, Dominic Mantuano donnèrent un second concert à guichets fermés au Carnegie Hall de New York. Accompagnés au piano par George Poppe, ils interprétèrent des airs du répertoire de Mario Lanza:  « With A Song In My Heart », « If I Loved You », « Because You’re Mine », « Parlami d’Amore Mariu », « For You Alone », « Granada », « Because », « Recondita armonia », « Serenade » (Le Prince Etudiant), « I’ll Walk With God », « They Didn’t Believe Me », « Funiculi Funicula », « O Sole Mio »… Ralph Marcarelli oeuvrait en Maître de cérémonie.

Le samedi 3 octobre 2009, Martin Bourke a donné au « Kilrush Golf Club » (Irlande), une conférence en hommage à Mario Lanza.

Le 3 octobre un concert à la mémoire de Mario Lanza et de son fils Damon Lanza, disparu le 16 août 2008, a eu lieu dans le Music Hall du Snug Harbor Cultural Arts Center de New York (Staten Island)  avec les ténors Aaron Caruso, Frank Tenaglia, Dominic Mantuano, la soprano japonaise Yuriko Nonaka et le célèbre crooner Al Martino, ami de Mario Lanza, qui décédera peu de temps après, le 13 octobre 2009, 8 jours après son 82ème anniversaire. Les prestations de ces grands artistes furent saluées par des standing ovations. Le Richmond County Orchestra était conduit par le Maestro Alan Aurelia.

Le ténor Mark Janicello donna quatre concerts intitulés « Be My Love » en Autriche et Allemagne:

- Le 4 octobre au Vienna’s English Theater

- Le 7 octobre au Sternbräu Sterntheater de Salzburg,

- Le 16 octobre au Gloria Theater de Vienne

- Le 19 octobre au Komödie im.

Le 7 octobre, les ténors David Gvinianidze, Alejandro Olmeda et George Gayvoronskiy ont donné un concert en Russie.

L’Ecosse a donné trois concerts d’hommage intitulés « The Loveliest Night Of The Year » sous la présidence d’honneur d’Ellisa Bregman-Lanza, avec la participation du ténor Sean Costello et la soprano Sandra Oman. Le Slovak Festival Orchestra était placé sous la direction de Vladimir Jablokov:

- le 6 octobre à l’Opéra de Cork,

- le 7 octobre à l’Université de Limerick,

- Le 8 octobre au National Concert Hall de Dublin.

Philadelphie a aussi organisé, comme elle le fait depuis 1963, le Concours international de chant Mario Lanza, le 1er novembre 2009, avec la participation du ténor Giuseppe Taormina, au Double Tree Hotel (face à l’Académie Nationale de Musique). Cette soirée a été précédée, le 31 octobre, d’une réunion amicale et d’un dîner au High Note Café (où se retrouvent des amateurs d’opéra) sur la 13ème et Tasker Street.

Du 18 au 21 Septembre 2009, l’association Friends of Mario Lanza, de la ville de Rugby (Angleterre) ont organisés dans les salons du Woodville Hotel plusieurs soirées d’hommage à Mario Lanza.

Toujours en septembre, le 23 à 14 heures, l’Association Belge des Amis de Mario Lanza a organisé une conférence avec projection d’extraits de films à l’Hotel Notelaer, à Bornem (près de Bruxelles).

Les 9, 10 et 11 octobre 2009, à Stratford-upon-Avon, la British Mario Lanza Society (Présidente Ellisa Lanza-Bregmann et Président d’honneur, Monsieur José Carreras) a organisé une manifestation d’hommage avec la participation du ténor Gian Luca Terranova.

Le 1er novembre 2009, Michael A. Nutter, Maire de Philadelphie, a lui aussi honoré Mario Lanza, pour  avoir été l’Ambassadeur de l’Opéra et de la Musique dans le monde et pour la formidable  inspiration qu’il représente pour des générations de chanteurs.

Le 12 décembre à l’Opéra de Colombus (Ohio, États-Unis), les ténors Eduardo Villa, Randolph Locke et Gerard Powers ont donné un nouveau concert pour célébrer Mario Lanza.

Dame Kiri Te Kanawa la grande Diva néo-zélandaise, anoblie par la Reine Elizabeth II, a présenté le 12 octobre 2009 à la BBC une  émission d’hommage à Mario Lanza.

L’Opéra Club de Paris Mario Lanza a débuté un cycles de conférences intitulées « Mario Lanza, Ténor de légende » – illustrées d’interprétations par Lanza et d’autres grands ténors qu’il admirait – : une première conférence a eu lieu le 20 juin 2009 pour l’assemblée générale de l’Association. Une seconde conférence a eu lieu à Lauris, dans le Lubéron, le 27 août 2009, à 18h30 par Jacques Rouchouse.

D’autres conférences auront lieu en 2010 à Paris et en province: Toulon, Rouen, Lyon, Angers… Les dates seront communiquées sur le site ultérieurement.

Pour commémorer le Cinquantenaire de la disparition de Mario Lanza,
l’Opéra Club de Paris a  élaboré une compilation
Hommage du cinquantenaire
(23 titres inoubliables interprétés par Mario Lanza).
Ce CD digitalisé est offert pour toute adhésion à l’association.
Il est aussi offert pour tout don égal ou supérieur à 50 euros
effectué en faveur de l’association pour l’aider à développer ses activités lyriques
et à réaliser son projet de Concours de chant Mario Lanza à Paris en 2011.

La première biographie en français consacrée à Mario Lanza, par Marcel Azencot et Alain Fauquier (300 pages/80 photos) est achevée. Les auteurs sont actuellement à la recherche d’un éditeur. La date de parution de cette biographie intitulée Mario Lanza, Ténor de Légende sera communiquée ultérieurement.

Nouveaux hommages en 2010:

Le 14 mars 2010 au Kursaal d’Ostende, le ténor italo-suisse Livio Gabrielli a donné un concert en hommage à Mario Lanza.

En Avril 2010, Peter Nero a présenté avec de nombreux chanteurs et le Philly Pops orchestra, la vie du Grand Mario Lanza. Un magnifique spectacle musical auquel ont participé 4 ténors.

Des critiques d’Art lyrique, très sûrs de leur jugement, avaient affirmé en 1950, que Mario Lanza serait vite oublié. Ils montrent 50 ans plus tard la limite de leur expertise. Un professionnel comme le baryton Lawrence Tibbett, avait, lui, un jugement bien différent puisqu’il avait avait prédit en 1959 : « Dans 50 ans le monde reconnaitra en Mario Lanza le grand artiste qu’il était ».

Fait unique dans les annales du Bel Canto, la popularité de Mario Lanza se développe de façon constante depuis un demi-siècle. On ne compte plus aujourd’hui les sites internet qui lui sont dédiés ainsi que les hommages qui lui sont régulièrement rendus par des artistes du monde entier. Sa popularité entraine même celle des des autres artistes de son temps et d’aujourd’hui. Lanza est de plus en plus associé dans des duos virtuels, à Caruso, Corelli, Bjoerling, Callas… Domingo, Pavarotti, Carreras…

Mario Lanza chanta l’opéra comme personne, bien qu’il ne chantât pratiquement pas à l’opéra, détourné très tôt des grandes scènes lyriques par Hollywood qui avait décelé son formidable potentiel et lui a offert des cachets astronomiques pour se l’attacher. De nombreux très grands chanteurs d’opéra ont chanté dans des films: Caruso, Schipa, John Mc Cormack, Tauber, Lauri-Volpi, Gigli, Tagliavini, Del Monaco… , y compris Pavarotti, mais aucun n’a eu le succès de Mario Lanza et leurs films sont oubliés.

Pour le Maestro Zubin Mehta, qui a notamment dirigé les « Trois Ténors » dans de nombreux concerts, « La voix de Mario Lanza est un vrai bonheur pour l’Opéra ».

Duo du tombeau (Aïda), avec Dorothy Kirsten
Film MGM: Le Grand Caruso, 1951

Cinquante ans après sa mort la « magie » de MARIO LANZA est toujours intacte!

Marcel AZENCOT et Alain FAUQUIER

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Art Lyrique et Langue Française

mars 8th, 2009 par Marcel Azencot


Le FORUM ou TRIBUNE est un lieu d’échanges sur l’art lyrique et la musique.

Les articles et opinions qui y sont publiés n’engagent que leurs auteurs et nullement l’Association.

Avertissement: Rendons à César…

Le nom de l’auteur figure avant et après le texte de chaque Tribune, et ne doit pas être confondu avec celui du président de l’Association, qui apparait automatiquement sur toutes les rubriques, ès qualités d’éditeur du site.

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Plaidoyer pour le renouveau de notre patrimoine culturel lyrique

Par Jean KRIFF, artiste lyrique, professeur de chant

La France qui s’enorgueillit d’avoir présidé à la naissance des Droits de l’Homme doit convenir que ces droits ne sont pas création ab nihilo, qu’ils trouvent leur origine à l’intérieur même de la culture nationale et que, portés par elle, ils véhiculent en même temps les découvertes scientifiques et les maîtrises techniques de la nation.

Questions :
La France a-t-elle le droit de considérer sa langue et sa culture comme une part importante de la culture universelle et de se donner les moyens de la défendre afin de faire mieux connaître le pays dont elle est issue?

La France a-t-elle le droit de considérer son patrimoine théâtral et musical, parce que porteur de valeurs multiples, comme étant aussi important à magnifier que celui, immobile, se trouvant à l’intérieur des musées?

Les autorités culturelles du pays ont-elles conscience que sur le territoire, la vedette mondiale, est intrinsèquement la France elle-même, héritière d’une culture séculaire, sans aucun besoin d’importer des paillettes du monde entier pour se faire apprécier mais qu’au contraire, elle doit montrer, à son peuple d’abord et aux touristes ensuite les multiples facettes de ce qui a fait sa gloire et sa richesse ?

Les autorités culturelles ont-elles conscience que la création d’aujourd’hui est en panne, que les transitions nécessaires ayant dû assurer le passage du flambeau entre les générations d’artistes et donc du public n’ont pas été faites (du passé ne fallait-il pas faire table rase) ce qui amène aujourd’hui la jeunesse à se frayer des voies, piochées au hasard et porteuses d’idéologies qui ne sont pas les nôtres et même pas les leurs?

Les autorités culturelles ont-elles conscience que les artistes interprètes (artistes chorégraphiques, lyriques et musiciens) sont des sportifs de haut niveau ayant d’abord, avant toute autre considération, les mêmes contraintes physiques que ceux-ci avec la différence qu’ici les difficultés sont les mêmes à tous les niveaux d’exécution ?

Les autorités de tutelle ont-elles conscience qu’il existait naguère en France des statuts professionnels qui permettaient la promotion (ce qui est toujours valorisant pour un artiste) à l’intérieur des théâtres ; deux exemples : le statut de danseuse étoile existait partout ; il était possible et même souhaitable de passer du statut d’artiste des chœurs à celui d’artiste soliste etc. car ainsi s’implantait un « esprit de maison » valorisant dans la population des lieux d’action culturelle.

Enfin, est-il possible, pour répondre à toutes ces questions de voir exister simultanément deux sortes d’interprètes, soit de droit public soit de droit privé ?

Les premiers, ceux qui sortent des conservatoires, écoles payées par le contribuable ayant une dette morale envers le pays devraient donc être employés dans des directions définies par leurs autorités de tutelle pendant un nombre d’années au moins égal à celles qu’ils ont passé à étudier. Ils pourraient être rejoints par d’autres, mais la priorité du travail reviendrait à ceux qui seraient issus des écoles nationales. Il y aurait établissement d’un véritable contrat devant mener à l’utilisation systématique des interprètes par l’éducation nationale dont le but devrait être d’abord un enracinement dans la culture nationale préparant à l’ouverture vers les autres cultures.

Les seconds pourraient prétendre à la « la liberté de mouvement » mais alors bénéficier de garanties beaucoup plus aléatoires. Ceci pourrait être également valable pour les créateurs, compositeurs, écrivains (textes et livrets), peintres (décors) qui à l’instar des chercheurs ne devraient pas se contenter de chercher mais devraient trouver aussi la valorisation pécuniaire de leur art.

Il est à noter que l’obtention d’une carte professionnelle existait avant la guerre et que ce sont les dévoiements de l’Occupation Pétain qui ont rendu cette nécessité insupportable et mené à sa suppression.

Introduction
Il existe en France nombre de théâtres, maisons de la culture, associations etc. vivant de subventions qui viennent par glissement plus ou moins directement de l’Etat mais l’absence d’entente dans leur gestion tant artistique que financière mène à une déqualification des spectacles et au désintérêt ; partant, le patrimoine se meurt, la création n’est pas à l’ordre du jour, les artistes sont au chômage mais par contre les « autorités » divergentes se nourrissent sur ce terreau et développent depuis des années tout un argumentaire afin de sauver ce qui leur semble essentiel : leur propre emploi.

La formation des artistes : Il y a des conservatoires régionaux et des conservatoires municipaux. Les premiers semblent les mieux armés pour former les artistes mais pas toujours. En ce qui concerne, les seconds, la nomination de professeurs se fait la plupart du temps par relations…pas souvent de nature professionnelle et les interprètes issus de ces écoles sont bien souvent inutilisables.

L’expression artistique dramatique, symphonique, lyrique et chorégraphique : La responsabilité régionale et nationale ne devrait plus être laissée aux appréciations idéologiques, de celles qui font se chevaucher gaillardement pseudo-progressisme et idéaux budgétaires, élevées dans une ignorance systémique et systématique du choix des spectateurs tant par leur nombre que par les impôts qui en proviennent.

Nous sommes donc devant la situation suivante. Professionnellement les conservatoires même supérieurs, gérés comme ils le sont, ne servent pas à la collectivité non plus qu’aux artistes, ni pour la défense des oeuvres du passé qui ont fait notre gloire, ni pour le bien d’une création que l’on souhaiterait de qualité, situation conduisant les autorités de tutelle à en quelque sorte utiliser des armées étrangères pour défendre le territoire culturel national.

Pour une Coordination des activités culturelles et artistiques :

A. Des éléments de contrôle : La volonté d’une politique culturelle à long terme doit s’exprimer par des changements drastiques dans la conception de l’organisation des activités culturelles. Nécessités :

I° Une convention collective nationale du spectacle qui, sous forme législative groupe toutes les corporations qui le composent : art dramatique, lyrique etc. et leur attribue une reconnaissance professionnelle.

II° Une « responsabilité » financière régionale ayant à sa tête un responsable du type préfet nommé pour plusieurs années, chargée de recevoir et de planifier pour chaque exercice les sommes dévolues à la culture, en rapport avec les entreprises régionales susceptibles d’aider la création, y compris dans les théâtres municipaux, en échange de compensations fiscales.

III° Une commission ou un comité artistique régional chargé, en coordination avec certaines structures : éducation nationale, prisons, hôpitaux, lieux de culte de décentraliser tout ou partie de l’activité présentée à partir d’une capitale régionale totalement indépendante de Paris.

A la tête de ce comité, pourrait être prévu un personnage régional connu afin de faciliter les rapports à l’intérieur de la région tel que le fut jadis le président du conseil général de la Seine.
Chaque année, une réunion des représentants professionnels régionaux, de l’enseignement, des finances et d’un public choisi en rapport avec les associations de parents d’élèves définiraient la saison culturelle en tenant compte des possibilités locales, lieux et finances. (Il y a 36000 communes en France)

B. Les éléments actifs :
Les commissions ou comités seraient formés de représentants des principales corporations (lyrique, dramatique, chorégraphique symphonique, arts graphiques, technique) dont les membres seraient renouvelables par tiers tous les deux ans.

Naturellement, ces responsabilités ne pourraient ni ne devraient se cumuler avec les places de professeurs qui pourraient être tentés de favoriser leurs propres élèves mais leur avis consultatif devrait être sollicité.

C. Les éléments consultatifs :
1° Les publics : ils pourraient exprimer leurs désirs par le biais d’un organisme officiel tel que celui que nous imaginons. Les rapports étroits avec l’Education Nationale devraient, à partir de sensibilisations diverses favoriser le retour à la fréquentation des oeuvres tant théâtrales que musicales, humus d’une culture commune.

Il devrait être possible, tenant compte des études et du type de contrats que les artistes auraient accepté de signer avec l’Etat (ou la région pour participer à cette activité/région) de les utiliser au sein même du corps professoral à tous les niveaux, du collège à l’Université et comme la carrière professionnelle d’un interprète peut être très mouvante, il serait tout à fait possible d’y recevoir des vedettes (par essence plus attractives).
La volonté d’une politique culturelle encadrée pourrait s’accompagner de diffusions par internet dans toutes les autres régions (resterait à imaginer de quelle manière les participants à ces spectacles pourraient être rémunérés) et à partir d’un choix d’excellence pourraient faire l’objet de contrats avec la télévision.

2° Les comités d’entreprises ou de culture locale :
La vie culturelle ne pourrait-elle pas être un ciment entre les entreprises et les autorités de tutelle ?
De la même manière que le président de la République souhaite la gratuité des musées il devrait être possible, pour les personnels dont les entreprises participent aux diverses réalisations culturelles annuelles de bénéficier de « séries » d’activités gratuites, particulièrement en période de fêtes et de congé annuel via les festivals. Cela serait le ferment d’une possibilité d’échanges de régions à régions garantissant là encore un travail permanent pour les différentes composantes du spectacle tout en prenant en compte la valorisation du passé.

Rendre les spectateurs réceptifs : distribution de journaux gratuits (jeux-concours ?) , utilisation de la télévision et d’internet pour toucher le plus grand nombre de gens, en particulier le troisième âge et visite de « prospecteurs » auprès des entreprises afin de leur offrir un deal : financement contre aides à l’implantation et incitations fiscales.

3° Les maisons de culture, les maisons de jeunes et leurs délégués culturels pourraient être placés sous contrat régional leur garantissant un quota d’autonomie avec priorité pour les activités déterminées en commun en rapport avec les fonds qui leur seraient distribués par la région.

II. SOUHAITS :

Des bureaux : Un bureau représentatif des régions pourrait exister à Paris. Il serait chargé de centraliser les demandes nationales tant de sélection d’œuvres à diffuser (patrimoine et création) que de recrutement d’artistes, tenant compte des différentes demandes concernant les artistes étrangers…une sorte centre informatisé.
Un bureau Régional qui pourrait être composé de représentants des commissions siégeant annuellement (commission lyrique, chorégraphique, dramatique et technique).

Une chorale régionale : on peut imaginer la création d’une chorale régionale dans laquelle les différents directeurs de théâtres régionaux pourraient puiser afin de monter les ouvrages choisis. Ce chœur, à effectifs constants minimum (60 personnes donc 15 par pupitre) serait chargé d’étudier d’une année sur l’autre les ouvrages prévus, assurant ainsi la qualité et la permanence du travail. En cas de besoins plus importants cet ensemble choral pourrait appeler des artistes de chœurs n’ayant pas signé de contrat régional.

En parallèle et suivant leurs libertés les artistes employés pourraient et devraient être employés par l’éducation nationale pour sensibiliser les écoles, collèges et universités à la pratique du chant à travers les oeuvres du patrimoine et de création. Là encore les élèves et a fortiori les titulaires de prix issus des conservatoires devraient être employés systématiquement. On pourrait étendre cette interpénétration par l’emploi des artistes de cirque mis systématiquement en contact avec les professeurs de gymnastique de l’Education Nationale ainsi que les comédiens utilisés dans le cadre des cours de français ou de toute autre langue vivante.

Un ballet régional : De la même manière, un ballet régional théâtral (avec promotions) pourrait être institué. Il pourrait inclure des professeurs et chorégraphes issus de l’Ecole de l’Opéra de Paris atteints par limite d’âge mais aussi les artistes issus ou étudiants des conservatoires régionaux devant être utilisés là aussi systématiquement comme figuration soit dans le cinéma, soit dans les festivals, soit dans les grands théâtres. Il faut rappeler que, comme pour le sportifs de haut niveau, les artistes de danse ne peuvent s’améliorer que par un travail physique constant. Le mode de vie actuel ne le leur permet pas.

L’invitation d’artistes internationaux ne devrait être pratiquée qu’en fonction de la vie culturelle nationale et non le contraire.

Un orchestre régional : Il semblerait que ce soit dans ce domaine que davantage de choses se soient accomplies ; encore pourrait-on se demander comment il se fait aujourd’hui, qu’il n’y ait pas de directeur de la musique français à l’Opéra de Paris ni de chef d’orchestre issu des conservatoires nationaux qui y dirige systématiquement. L’invitation permanente faite à des chefs étrangers coûte évidemment plus cher que de salarier du personnel sédentaire et fait de plus se poser la question de savoir à quoi servent toutes ces classes et tous ces prix s’il n’y a pas une politique culturelle qui ensuite leur donne un emploi.

Question : Est-ce que l’enseignement est suffisamment performant, notamment dans les classes de solfège supérieur pour préparer les musiciens de la meilleure façon, compte tenu de l’immense marché mondial et de la qualité des artistes étrangers se présentant en France ?

Cette préparation insuffisante ne peut-elle pas être s’apparenter à l’illettrisme ?

Nous n’avons plus les moyens d’une politique dévoreuse de budgets – mode qui fut prise par Rolf Libermann en 1973 grâce à l’obtention d’un carnet de chèques sans fond, ouvert par la direction de la musique, transformant une institution nationale en une plaque tournante à paillettes n’ayant laissé que des souvenirs plutôt que les assises d’une école.

L’opéra est devenu un garage quoique depuis Hugues Gall les choses se soient un peu modifiées. Il serait temps de mettre les priorités là où elles doivent l’être. Les lois, les institutions publiques sont faites pour que les humains vivent mieux ensemble et non destinées à alimenter les littératures de salon. En ce qui concerne les plus petits théâtres, on pourrait souhaiter que soient mis au travail des professionnels de la musique formés dans les conservatoires nationaux ; ils pourraient alors réorchestrer les oeuvres trop lourdes au plan des effectifs et des salles.

De la même manière, les textes trop désuets pourraient être retravaillés par des auteurs d’aujourd’hui afin que par priorité un travail sur la langue soit davantage pratiqué et utilisé.
Une troupe régionale de comédiens
Un atelier de costumes régional :
Les costumes coûtent trop chers et sont trop souvent renouvelés au gré de chaque responsable bien souvent pour les mêmes ouvrages.
Si les costumes théâtraux sont confiés à un atelier régional décentralisé, les travaux demandés devront se faire en concertation. Ces costumes devront être réutilisés et les mise en scène s’inspirer des existants.
Ces costumes pourraient être réalisés avec l’aide de prisonniers de droit commun dans le cadre d’une réhabilitation par la beauté et la culture.
Un atelier de décors régional décentralisé pourrait ouvrir à l’étude de la peinture. Il serait d’ailleurs temps de réhabiliter le trompe-l’œil. Beaucoup de jeunes peintres pourraient y être intéressés. Il est beaucoup plus aisé d’utiliser les toiles peintes que des décors en « dur ». Ils nécessitent beaucoup moins de temps à installer. Ils sont faciles à transporter et demandent moins d’éclairage.

L’idée générale est donc de privilégier les êtres vivants, artistes et publics, à toute forme d’élitisme, celui-ci ayant fait depuis des années la preuve de son inutilité, ayant plutôt participé à la déculturation du plus grand nombre dû à une distanciation (celle de Brecht, peut-être, sciemment mise en place par les intellectuels du Sérail.

Mais ils ne sont pas seuls à payer. Paient-ils, d’ailleurs tous?
Non. Ce sont tous les contribuables qui paient et ce sont les artistes qui sont au chômage.
Il ne faudrait donc pas de responsabiliser les chaînes de télévision en les incitant à ne montrer ce qui se fait de mieux dans toutes les régions françaises, que ce soit au plan dramatique, lyrique ou chorégraphique. Ceci serait une aide promotionnelle pour l’ensemble du pays et pourquoi pas à l’étranger ?

Voici enfin d’autres questions embarrassantes. Comment se fait-il que les grands compositeurs tels que Michel Legrand, Georges Delerue, Michel Magne père, etc… aient été obligés de partir aux Etats-Unis tandis que l’argent public était déversé à flots sur la musique que l’on peut qualifier « de recherche » et tandis que l’on ne faisait plus aucune création dans les grands théâtres français.

Voila un ensemble de questions et un début de réponses que l’on pourrait méditer.

Jean KRIFF

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1er et 2 Novembre 2008 Concours Mario Lanza

janvier 25th, 2009 par Marcel Azencot


1er et 2 novembre 2008 à Philadelphie, quelques jours avant les élections présidentielles américaines, ambiance Obama partout.

C’était, pour les quatre français qui avaient fait le déplacement, le nouveau rendez-vous avec le chant, le 47ème Concours de chant lyrique Mario Lanza.

Nous étions arrivés de France la veille dans l’après midi et avions dîné au Victor Café, vieux restaurant qui est une institution de la ville depuis le début du 20ème siècle comme lieu du Bel Canto. Nappes à carreaux rouges et blancs, ambiance italienne, murs recouverts de photographies, dont beaucoup dédicacées, des gloires de l’opéra italien, hommes et femmes, Rosa Ponselle, Renata Tébaldi, Licia Albanese, Tita Ruffo, Enrico Caruso, Aureliano Pertile, Giovanni Martinelli, Beniamino Gigli, Giacomo Lauri-Volpi, Ezio Pinza, Franco Corelli, Mario Lanza. etc…

Cette visite est, en quelque sorte, obligée, et Roberto Alagna dans son autobiographie « Je ne suis pas le fruit du hasard » (Grasset, Paris 2007), rappelle qu’avant de passer le Concours présidé par Pavarotti à Philadelphie, il commença, la veille et aussitôt arrivé de France, par voir la maison où est né Mario Lanza, au 636 Christian Street, au coeur de Little Italy, avant d’aller dîner dans ce même restaurant où les serveurs sont des étudiants d’écoles de musique et de chant.

Nous étions donc à table au Victor Café avec Alain et Maryvonne Sabarly, l’équipe française, et un couple américain de New York et enfin notre ami Takeo Hayano venu de Tokyo accompagné d’une jeune et souriante flûtiste classique, Miss Eiko Watanabe.

Ce soir là, grand calme au restaurant, assez peu de monde, grand froid dehors. Deux jeunes serveurs, ténors, chantent « Una furtiva lagrima », (Donizetti), E lucevan le Stelle (Puccini) , Il mio Tesoro intanto (Mozart).

Le lendemain matin, nous passons au Kimmel Center, face à l’hôtel et contigüe à l’Opéra.

Le Kimmel Center abrite, dans ses multiples auditoriums et salles diverses, notamment le prestigieux Orchestre Philharmonique de Philadelphie, qui eut pour chefs Leopold Stokowski, Eugene Ormandy (et aujourd’hui Charles Dutoit). Nous assistons à un concert gratuit de musique argentine dans la grande agora sous verre du Kimmel Center: un célèbre joueur de bandonéon, sorte de grand Ionesco triste, interprète, accompagné d’un guitariste, des grands airs d’Argentine, dont d’immortels tangos, et l’on s’attend à entendre la voix de Carlos Gardel venir nous parler de solitude.

Puis nous faisons des achats de disques d’opéra dans la boutique du Kimmel.

Nous continuons par la visite au Mario Lanza Museum, dans Montrose Street, quartier Italien à environ vingt minutes de marche. Là photographies avec nos amis Brian Beacock, venu de Londres avec son amie Sylvia, puis Bill Ronayne, Président de la New York Mario Lanza Society, Jeanette Frese omni présente et discrète trésorière, des amis venus de Boston, et beaucoup de visiteurs, qui dégustent café et gâteaux pour se réchauffer.

On déjeunera dans Little Italy, puis le soir, repas de Pré Ball, veille de la finale du concours de chant, dans le Symphony Hall du Double Tree Hotel, face à l’Académie Nationale de Musique (Opéra de Philadelphie) actuellement en cours de réfection.

Le Pre Ball était endeuillé par le décès brutal de Damon Lanza le 16 août 2008, en Californie.

Sa chaleureuse et haute présence manquait à tous.

Après un discours d’hommage à Damon par sa soeur Ellisa Lanza Bregmann, aujourd’hui seule survivante des enfants Lanza, les artistes invités chantèrent leur propres hommages, Sam Vitale, ténor, qui l’année passée avait co-animé la soirée avec beaucoup verve et de joie avec Aaron Caruso et Dominic Mantuano, apparut très touché et chanta l’Ave Maria de Schubert, la voix étranglée d’émotion. Puis Raffaella Lo Castro chanta « Somewhere » (« Quelque part »), extrait de West Side Story: l’allusion était claire et les yeux graves et humides.

On pouvait mesurer une fois de plus quel immense vide laissait le modeste et chaleureux Damon. Heureusement Takeo Hayano, venu de Tokyo, était accompagné cette année d’une jeune flutiste, Mademoiselle Eiko Watanabe, gracieuse liane souriante, qui monta sur le podium interpréter… des airs de jazz et des compositions personnelles, puis « Vieni sul mar ».

Se joignit à elle un remarquable accordéoniste, l’élégant Mario Balestra, beau visage triste et souriant d’homme âgé, visage sombre et buriné surmonté de cheveux argentés, venu rendre hommage à Mario Lanza.

La soirée du Pré Ball continua avec des grandes mélodies italiennes par Sam Vitale, puis Rafaella Lo Castro, belle mezzo brune, chanta et joua la scène de séduction de Dalila (« Mon coeur… ») de Samson et Dalila, de Camille Saint Saens, avant de revenir à notre table nous demander en clin d’oeil en anglais: « Comment était mon français »?.

En tous cas, nous, les français présents, étions fiers et émus d’entendre cette belle voix sombre et séduisante porter dans le Symphony Hall la parole française et l’opéra français et nous regrettions de ne pas l’entendre assez dans notre pays.

Sam Vitale chanta « because You’re Mine « et Raffaella Lo Castro interpréta « Memories » , de Cats, cependant que Mademoiselle Watanabe et Mario Balestra jouaient respectivement »Game Chasers » et « The Alley Cats ».

Après les repas et le concert , divers objets et memorabilia furent, comme à l’habitude, mis aux enchères l’argent recueilli contribuant à alimenter les oeuvres de la Fondation Mario Lanza (Bourses d’études de chant, notamment,)

La soirée se termina par l’interprétation de Mario Lanza dans « Nessun Dorma », extraite du concert au Hollywood Bowl, et par une ovation de tous les participants

Le lendemain, dimanche 2 novembre, messe à Santa Magdalena Dei Pazzi, l’église de Mario Lanza, où il fut enfant de choeur, où il chanta l’Ave Maria et où son corps, après ses premières funérailles à Rome, fut exposé pour un service religieux dans sa ville natale, avant l’ultime service et enterrement à Hollywood.

Ambiance italienne recueillie, pieuse et feutrée, dans une église lumineuses, aux fresques vives et colorées. Sam Vitale, près de l’organiste, en contrehaut, chante encore l’Ave Maria.

Puis collation amicale au Musée Mario Lanza; situé auprès de l’église, retrouvailles, les anglais aussi sont là, photographies, embrassades, Mary Papola, présidente de la Fondation et Jeanette Frese, trésorière, nous autorisent généreusement à utiliser tous documents, images, portraits, affiches, photographies, disponibles au Musée pour dire et raconter le grand ténor…

Vint la finale du Concours entre les quatre lauréats (sur 84 cette année).

La soirée de gala commença par un cocktail, l’animation musicale étant assurée par l’excellent « Tony Dee Orchestra ».

Puis avant le repas, les quatre finalistes nous furent présentés par Elaine Malbin, présidente du jury et maîtresse des cérémonies.

Cette ex enfant prodige du chant (aujourd’hui 75 ans) a été remarquée par le grand Richard Tauber, qui voulait l’emmener à Londres pour la former (sa mort prématurée en 1945 d’un cancer mit fin à l’aventure Tauber);

À 19 ans à peine, elle chante avec Mario Lanza le duo d’amour de « Madame Butterfly » pour l’enregistrement historique de RCA et son prestigieux label Red Seal, ainsi que le Brindisi de « La Traviata« . Elle déclinera l’offre du Met de New York au profit du New York City Opera, qui lui offre, bien que très jeune, des rôles importants, comme « La Traviata » avec Lawrence Tibbett.

Mais, dira-t-elle, tout cela serait comme effacé par son partenariat pour ces enregistrements avec Mario Lanza, dont elle évoque, rêveuse, la gentillesse de grand frère envers l’adolescente qu’elle était et que sa mère accompagnait au studio…

Récemment, elle a rencontré Carreras à l’opéra et quand elle s’est présentée à lui, il lui a dit: « Oui, oui, c’est vous qui avez chanté avec Mario Lanza » ! (on sait que, comme tous les grands ténors, José Carreras est grand admirateur de Mario Lanza et qu’il est président d’honneur de la Société Britannique des Amis de Mario Lanza, British Mario Lanza Society).

Elaine Malbin ouvre la soirée par l’Hymne américain, tout le monde se lève, les hommes ont la main droite sur le coeur, beaucoup d’allure et de solennité.

Puis présentation des candidats, trois sopranos et un jeune baryton.

Erin Sanzero ouvrit la soirée par « Salut à la France », de la Fille du Régiment », de Donizzetti, Jessica Cambio chanta le Final du premier acte de « La Traviata », David Krohn chanta le « Tanzlied » de l’Opera « Die Tote Stadt » (la Ville Morte) de Korngold, oeuvre en allemand, difficile et moins connue du public, dont on connait le magnifique improviso de ténor et de soprano.

Puis Jeanette Vecchione interpréta « Care Campagne », de « La Somnambula ».

La seconde partie, ouverte à des oeuvres de comédies musicales, commença par Mademoiselle Sanzero dans « Wishing you were somehow here », extrait du Fantôme de l’Opera », puis Mademoiselle Cambio dans « And this is my beloved », extrait de Kismet, Monsieur Krohn, dans « Some enchanted evening », de South Pacific,enfin Mademoiselle Vecchione dans « The Italian Street Song », de « Naughty Marietta ».

Il était difficile de départager ces finalistes, qui furent tous très applaudis de même que Luke Housner, pianiste et accompagnateur, qui fut non seulement excellent par lui-même mais apporta aux candidats un appui instrumental et moral de grande qualité.

Puis le dîner fut servi et le Bal commença, avec le Tony Dee Orchestra, avec des interruptions pour entendre le magnifique discours ému du producteur de radio et télévision Jim Thompson, par ailleurs fondateur et animateur de l’émission « Mario Lanza and Friends », à la fois émission et site internet dont le siège est dans le Connecticut (à ce propos, on est toujours surpris de sentir et voir l’émotion de ceux qui parlent de Lanza, comme un ami ou frère qu’ils viennent de perdre, alors qu’il est mort en 1959 et qu’ils ne l’ont jamais connu personnellement…ces gorges qui se nouent, ces yeux qui s’embuent. Mystère, n’est ce pas…)

Des clips vidéo et des extraits de films de Mario Lanza furent ensuite projetés, et l’on évoqua le cinquantème anniversaire de la mort de Mario Lanza à Rome en 1959, et la possible édition d’un CD spécial par SONY BMG (RCA VICTOR).

Puis on donne le Duo de « Madame Butterfly » par Mario Lanza et Elaine Malbin. C’est alors que pour le final, Elaine Malbin se lève, écarte ostensiblement le micro et chante avec Mario Lanza, 57 après. La voix est magnifique (à 76 ans…) et la salle l’acclame debout (elle dira après, comme si elle nous avait fait une bonne blague: « Je me sentais en voix aujourd’hui ! »).

Enfin, le jury finit de délibérer.

Elaine Malbin prend la parole et dit en substance: « Ce classement n’est qu’indicatif. Il ne signifie rien pour la belle carrière que nous vous souhaitons. Prenez le classement de notre jury comme une indication de ce qu’il attendait, ce soir, plutôt que comme une appréciation absolue de ce que vous « valez ». « Un autre jour, ce même jury aurait peut-être jugé autrement. Pour nous, ce soir, vous avez tous gagné. »

Puis elle annonce les résultats.

Mademoiselle Jeanette Vecchione remporte le premier prix, Monsieur David Krohn le second , Mademoiselle Cambio le troisième et Mademoiselle Sanzero le quatrième prix.

Mademoiselle Vecchione remercie en interprétant la Scène de la Folie de « Lucia di Lamermoor ».

L’orchestre joua « God Bless America » repris par toute l’assistance et la soirée se termina par Mario Lanza chantant « Non ti scordar di me »;

On se retrouve ensuite en petit comité dans une suite du dernier étage de l’Hôtel Double Tree pour tirer, avec quelques organisateurs, les conclusions du 57ème Concours Annuel Mario Lanza et évoquer 2009, le cinquantième anniversaire de la mort du ténor, et le nécessaire renouvellement des générations, clef de l’avenir.

Marcel AZENCOT

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Préliminaires au Concours de chant Mario Lanza, Novembre 2008

novembre 4th, 2008 par Marcel Azencot


Philadelphie, 1er et 2 novembre 2008,

Encore un Concours de Chant lyrique Mario Lanza, le 47ème !

Le Concours et les retrouvailles annuelles des amis de Mario Lanza avec la musique et les belles et fraiches voix des finalistes, furent endeuillés par le décès brutal, ce 16 août 2008, de Damon Lanza, dernier et aîné des deux fils de Mario Lanza, parti à 55 ans, en Californie, 49 ans après son père Mario Lanza, mort le 7 octobre 1959 à Rome à l’âge de 38 ans.

Tous rendirent un hommage émouvant et mérité à Damon Lanza, tant l’homme était aimé (voir nos articles d’hommage en anglais et en français).

Nous étions quatre français à faire le voyage cette année, et à retrouver nos amis américains, japonais, anglais…

Notre court séjour a commencé, selon la tradition, au Victor Café, dans le quartier italien de Philadelphie, « South Phillie » (« Little Italy) : les serveurs de ce restaurant, fameux chez les amis de l’opéra, chantent des grands airs d’opéra entre les divers plats du service, comme au restaurant le Bel Canto à Paris et Neuilly.

En plus d’une vraie et bonne cuisine italienne, comme on en trouve aux États-Unis, le Victor Café est aussi la halte quasi obligée de grands chanteurs depuis le début du 20 ème siècle et leurs photographies et leurs noms recouvrent les murs du restaurant, de Caruso à Pavarotti, en passant par Tita Ruffo, Ezio Pinza, Mario Lanza (qui y allait dans sa jeunesse), Robert Merrill, Mario del Monaco, Licia Albanese etc…. Comme disent les américains, « Just name it … », « Dites seulement un nom » !

Nous avons retrouvé notre ami japonais, Takeo Hayano, éditeur d’art, accompagné d’une très jolie flutiste classique, compositrice de musique, qui a joué le lendemain, à la soirée préparatoire au Concours, dans le Salon « Symphony Hall » du Double Tree Hotel, situé face l’Opéra de Philadelphie et au fameux Kimmel Center.

Un couple d’amis américains, vrais amateurs d’opéra, était venu du New Jersey, et dinait avec nous au Victor Café.

Deux jeunes serveurs, ténors, nous ont interprété « Una furtiva lagrima », de l’Elixir d’amour, de Donizetti, puis de Don Giovanni, de Mozart, « Il Mio Tesoro intanto » (un jeune garçon de 20 ans, aux cheveux noirs bouclés, élève d’une école de musique du New Jersey, avec un timbre déjà chaud et rond, une belle maîtrise du souffle, un régal), puis de nouveau le ténor lyrique avec « E lucevan le Stelle », de Tosca , de Puccini.

Beaucoup d’applaudissements et de chaleur, puis nous avons discuté avec le jeune interprète de Mozart, de sa formation musicale, piano et chant, et de ses répétitions quotidiennes; je lui ai recommandé d’écouter son aria par Cesare Valletti, de même que « Dalla sua pace », et il s’empressa de l’écrire sur la carte de l’Opéra Club de Paris-Mario Lanza que je lui remis.

Le lendemain, second passage obligé, aux Grands Magasins Macy’s, près de l’Hôtel de Ville de Philadelphie surmonté de la statue de William Penn, non pour y faire du shopping, mais, musique oblige, pour voir et entendre le plus grand orgue symphonique du monde, Le Wanamaker Organ , du nom du milliardaire Sam Wanamaker, qui avait acheté cet orgue de 28 000 tubes, pour l’installer dans son magnifique Grand Magasin au hall classé, tout comme l’orgue, Monument Historique des États-Unis. Cet orgue sublime, dont les tubes dorés montent sur plusieurs étages du magasin, a été joué par rien moins que Marcel Dupré, et Nadia Boulanger, pour ne citer que deux grands français.

Nous sommes arrivés au Magasin en plein concert donné à la clientèle, qui applaudit les airs et se précipite pour visiter la console et le pupitre où officie Monsieur Rudy Lucente, organiste, qui reçut les visiteurs avec l’amabilité d’un ami et la compétence d’un conférencier et nous fit l’honneur de la visite et des explications sur cet instrument unique construit vers 1903 et régulièrement entretenu et modernisé (une extraordinaire électronique aide l’interprète) grâce à l’Association des Amis de l’Orgue Wanamaker.

Nous apprenons que le Magasin a été inauguré par le Président des Etats-Unis, Howard Taft, que l’Orchestre Philharmonique de Philadelphie vient y jouer à l’occasion de grands évènements, qu’il peut y avoir jusqu’à 15 000 personnes – debout – pour un concert, et que l’organiste se trouve aidé par un écran coulissant d’ordinateur installé sur la console, pour voir les indications du Chef d’orchestre. Il nous en fait la démonstration, autorise les photos et reprend le concert, des oeuvres classiques et des standards de « musicals » de Broadway, comme l’émouvant duo du « Violon sur le Toît », entre le laitier vieillissant Tevié, qui veut marier ses filles dans la Russie des pogroms, et sa femme Goldé (« Est-ce que tu m’aimes » ?)

Puis une étonnante rencontre dans ce Grand Magasin majestueux, qui fête ses 150 ans d’existence: nous devisons avec une vieille dame assise qui sirote son café (« D’où venez-vous? Ah la France ! », toutes ces banalités qui nous réchauffent toujours le coeur !), lorsqu’un jeune homme assis près de nous se mêle à la conversation, non sans s’excuser de son intrusion: » Vous venez de France pour le concours Mario Lanza » ? Il en est stupéfait, mais ajoute: « Je suis le Managing Director de l’Opéra de Philadelphie ».

On lui saute dessus et pendant une demi heure, nous parlons de Lanza et du Cinquantenaire prochain de sa mort, anniversaire qu’il ignorait et qui le conduit à s’interroger sur le moyen de commémorer dignement cet évènement musical à l’Opéra de Philadelphie, en espérant que l’importante rénovation, en cours, de l’Opéra sera achevée. Il prend la carte de l’Opéra Club de Paris-Mario Lanza et nous promet, c’est juré, de donner de ses prochaines nouvelles.

Troisième visite obligée, au Kimmel Center, qui abrite le prestigieux Orchestre Philharmoniqe de Philadelphie (chef actuel, Kent Nagano). Le Kimmel Center est à Philadelphie ce que le Lincoln Center est à New York, avec ses salles de concert et ses auditoriums, dont le Perelman Theater, l’immense Verizon Hall, où joue l’illustre Philarmonique (Leopold Stokowski, Eugene Ormandy…)

On arrive, dans ce magnifique bâtiment de bois rouge, acier et immense verrière en arche (qui semble avoir inspiré celle de l’Opéra de Lyon), en plein concert public et gratuit donné sur la grande Plaza sous verrière du Kimmel Center, par deux musiciens argentins, un guitariste et un célèbre interprète de bandonéon, Tito Castro, qui joue les airs mélancoliques et forts de son pays, des tangos, bien sûr, mais aussi des oeuvres tout aussi caractéristques de cette musique des tréfonds, sensuelle et grave, qui semble parler de l’essentiel, de la vie, de la mort, de l’amour, et que le public, jeunes et vieux, retraités et intellos américains, écoute avec respect et applaudit chaleureusement.

Puis, dans la boutique du Kimmel Center, on achètera deux livres avec CD et livrets d’opéra: Le Trouvère, de Verdi, avec Leontyne Price, Elena Obratsova, Franco Bonisolli (Alarmi, alarmi, alarmi, alaaaaarmiii !), Piero Capuccilli, Ruggero Raimondi, et le Philharmonique de Berlin avec Von Karajan; puis Tosca, de Puccini, Renata Scotto, Placido Domingo, Renato Bruson, le Philharmonia Orchestra, avec James Levine et le Ambrosian Opera Chorus, John Mac Carthy, Chef de Choeur.

Enfin, visite au Musée Mario Lanza, où nous retrouvons notamment Brian Beacoq venu d’Angleterre avec son amie Sylvia, Bill Ronayne, vice-président du Musée et Président de l’Association Friends of Mario Lanza de New York, et beaucoup de visiteurs, qui se promènent de photos en affiches et de Disques d’or en portraits ou en costumes de Lanza sous verre (Madame Butterfly etc…), d’effets personnels du Ténor, de lettres (du Président Truman, de Licia Albanese, de dirigeants de la Metro Goldwyn Mayer – qui avait Lanza sous contrat d’acteur de cinéma -, de l’inscription du jeune Lanza à l’École de perfectionnement de Tanglewood, dans les Berkshires, à l’initiative et sur l’invitation du Maestro Serge Koussevitsky, Chef du Boston Symphony, de passage à Philadelphie pour diriger un Opera.

Koussevitsky fut émerveillé lors d’une audition accordée à Lanza entre deux répétitions d’orchestre.

L’anecdote est rappelée par tous les biographes de Mario Lanza, le maestro organise un Festival d’été à Tanglewood, où le Boston Symphony prend ses quartiers d’été et perfectionne les stars de demain, Mario Lanza y est invité, tous frais payés, et il y rencontrera Leonard Bernstein, Beverly Sills, etc… et il chantera les Joyeuses Commères de Windsor, au Festival etc… et l’anecdote vient ajouter à la légende de l’artiste…

Les soirées Lanza eurent lieu les 1er novembre (Pré-concours et soirée lyrique) et 2 novembre (Concours et audition des 4 finalistes sur les 82 candidats de cette année.

On en rendra compte dans un très prochain article (2).

Marcel AZENCOT

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Un Gentleman nous a quittés: Damon Lanza

septembre 14th, 2008 par Marcel Azencot


Avec sa discrétion habituelle, comme pour ne pas nous déranger, Damon Lanza nous quittés en pleines vacances, le 16 août 2008, victime d’une crise cardiaque à 55 ans à peine.

A notre retour, c’est sous le choc que nous apprenions son décès et découvrions avec chagrin combien ce grand bonhomme discret et au verbe rare va nous manquer. Sans trop nous en apercevoir, c’était une évidence, on ne pouvait que l’aimer pour sa simplicité, sa douceur et sa fragilité, son sourire large et chaleureux et son regard sombre et triste.

Et il y avait de quoi porter cette infinie tristesse quand on avait perdu, à l’âge de 6 ans et en l’espace de 5 mois, ses jeunes parents, son père Mario Lanza, âgé de 38 ans, et sa mère Betty Hicks Lanza,  36 ans, puis, à l’âge adulte, sa soeur ainée Colleen, fauchée à 48 ans par un camion à Beverly Hills, puis son frère Marc, emporté à l’âge de 37 ans comme son père par une phlébite, (c’est ce qu’il me disait l’an dernier, en novembre 2007, au Ball et Concours de Chant Mario Lanza de Philadelphie, alors que nous évoquions sa propre et récente hospitalisation pour (encore !), des problèmes de circulation sanguine aux jambes et aux pieds).

La tragédie grecque ou le « fatum » romain, avons nous tous pensé, a frappé Damon (nom grec…) et continue de décimer cette malheureuse famille dont il ne reste qu’un enfant du couple de Mario Lanza, Ellissa (Lanza Bregmann).

Comment ne pas évoquer dans ces quelques lignes Damon, Damon le doux, Damon l’humble, Damon le chaleureux, qui vous embrassait et vous serrait dans ses bras forts ?

En dépit d’une grande présence, Damon n’aimait pas s’imposer et vous écoutait comme si vous étiez seul au monde avec lui, avec cette attention pour vous qui était sa marque de respect.

Le but de sa vie, porter la mémoire de son père, lui avait donné le bonheur de rencontrer des milliers de gens et d’être aussitôt aimé d’eux pour les avoir touchés au coeur, comme Mario Lanza.

Son dévouement, sa force tranquille (car ce fragile n’était pas un faible) et sa modestie réelle nous ont donné pour lui respect et tendresse, et illustré, dans cet homme qui s’effaçait, le propos des Sages du Talmud: l’humilité élève à la grandeur.

Mais pour nous, c’est d’abord le souvenir de l’avoir connu, ce vendredi ensoleillé de Novembre 2006, au Musée et à la Fondation Mario Lanza à Philadelphie, où il donnait un coup de main et classait livres, DVD et disques, et divers « memorabilia » de Mario Lanza, en jeans et tee shirt (« l’uniforme de la Californie », comme il disait en riant, lui qui détestait les tenues formelles, les chemises et les « costumes-cravates » – sauf pour la messe annuelle célébrée en mémoire de son père à l’Église italienne de Santa Maria Magdalena dei Pazzi, en pleine Little Italy, où Mario Lanza avait servi comme enfant de coeur et où son cercueil serait exposé, au retour de Rome, avant d’être enterré en Californie.)

On discuta pendant deux heures et il nous fit la visite commentée du Musée, et on se sépara provisoirement , avec un « big hug », avant de se revoir le soir au bar de l’Hôtel.

C’est aussi le souvenir de l’avoir connu durant ces deux Annual Balls de 2006 et 2007, de dîner ensemble avec quelques amis, dans un restaurant italien, d’avoir, après la cérémonie formelle du Concours de chant, fini les soirées en petit comité dans sa suite du dernier étage de l’Hôtel Double Tree, à évoquer les projets et l’avenir: il se réjouissait de l’achèvement prochain de notre site, prévoyait de venir à Paris pour un Hommage à Mario Lanza, de l’organisation d’un Concours de chant Mario Lanza à Paris, et nous échangions encore des mails quelques jours avant le 16 août 2008 pour ces projets.

C’est enfin, et surtout, la peine de l’avoir perdu, le regret de ne pas l’avoir mieux connu, malgré l’impression de l’avoir aimé depuis toujours, le regret, encore, de ne pas lui avoir plus et mieux exprimé qu’on l’aimait pour lui-même et pour ce qu’il faisait, et pour la manière dont il le faisait. On se console en se disant qu’il a bien dû le voir dans nos yeux et le sentir dans nos embrassades, nos « big hugs », et dans notre respect.

Certains êtres ne donnent la mesure de leur absence qu’une fois partis. De leur vivant, ils avaient contribué à embellir notre vie, mais voici que nous découvrons, après leur départ, qu’ils n’ont pas fini de la remplir.

Damon le Gentleman était de ceux là, une âme légère et profonde.

(Photo The Lanza Legend)

Marcel AZENCOT

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